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Alain Goraguer

Alain Yves Réginald Goraguer[1] est un compositeur et arrangeur français né le à Rosny-sous-Bois (Seine) et mort le à Paris.

Alain Goraguer
Description de cette image, également commentée ci-après
Alain Goraguer en 2016.
Informations générales
Nom de naissance Alain Yves RĂ©ginald Goraguer
Naissance
Rosny-sous-Bois (Seine), France
DĂ©cès (Ă  91 ans)
Paris 15e, France
Nationalité Drapeau de la France France Française
Activité principale Compositeur, arrangeur musical
Genre musical Jazz, pop, chanson française, musique de film
Instruments Piano
Années actives 1955-2023

Il a signé une partie de son œuvre sous les pseudonymes de Paul Vernon[2] et Milton Lewis.

Pianiste de jazz, il est connu pour ses talents d'arrangeur musical. Il a également composé de nombreuses musiques de films. Son nom est associé aux grands noms de la chanson française, dont Serge Reggiani, Boris Vian, Boby Lapointe, Jean Ferrat et Serge Gainsbourg[3].

Biographie

Sa famille s'installe au bord de la Méditerranée, à Nice, où le jeune Alain Goraguer fait ses études de piano. Il abandonne sans remords le violon, passe peu après ses bacs et fait à vingt ans une rencontre décisive : celle du pianiste Jack Diéval, de passage à Nice, qui lui conseille fermement de tout lâcher pour le piano. Dans le même temps, il étudie l'harmonie et le contrepoint avec Julien Falk, se classant bientôt second à un tournoi de jazz amateur[3].

Il revient ensuite à Paris où il complète son jeu et se passionne pour le jazz. À Saint-Germain-des-Prés, où il accompagne la chanteuse Simone Alma, il rencontre Boris Vian. Ils écrivent ensemble Je bois, La Java des bombes atomiques, Fais-moi mal Johnny (créé par Magali Noël) et Ne vous mariez pas les filles. Goraguer écrit la musique du film J'irai cracher sur vos tombes (1959) et collabore encore avec Boris Vian à l'élaboration du disque d'un certain Henry Cording, qui n'est autre qu'Henri Salvador, et qui réalise alors ses premières parodies[3].

Pendant près de dix ans, il est le principal arrangeur des chansons de Boby Lapointe, notamment de quelques-uns de ses plus grands succès, d'Aragon et Castille (1960) jusqu'à La Maman des poissons (1969)[3].

Il réalise également les orchestrations pour un jeune artiste, Serge Gainsbourg, dont il arrange tous les albums jusqu'à Gainsbourg Percussions (1964). Avec Gainsbourg, Goraguer signe plusieurs musiques de film, parmi lesquels L'Eau à la bouche (1960)[3].

Avec l'avènement des yéyés, la toute jeune génération d'interprètes suscite un nouveau style d'accompagnement musical. Denis Bourgeois, premier producteur de Serge Gainsbourg chez Philips, devient celui de la jeune France Gall qui débute en 1963, et il demande à Alain Goraguer de réaliser les arrangements de ses chansons, ce que celui-ci effectuera (ainsi que plusieurs compositions) jusqu'en 1968. Certaines de ses orchestrations pour la « Lolita de la chanson » sont devenues des classiques du genre pop : Christiansen, Le cœur qui jazze, Laisse tomber les filles, Baby Pop, Les Sucettes, Dady da da. Celle de Poupée de cire poupée de son, très remarquée et primée (grand prix du Concours Eurovision de la chanson 1965), vaut à Goraguer de devenir « l'arrangeur » par excellence et il ouvre la voie à un renouvellement des orchestrations.

Jusque dans les années 1970, il sera l'orchestrateur des chansons de nombreux interprètes parmi lesquels Adamo, Brigitte Bardot (Bubble gum, 1965), Brigitte Fontaine (La Vache enragée, 1965), Juliette Gréco (Un petit poisson, un petit oiseau, 1966, Les Pingouins, 1970), Mélina Mercouri (Les Enfants du Pirée, Je suis Grecque, Zorba, 1972), Joe Dassin (La Première Femme de ma vie, J'ai craqué, Petit ballon - 1978 Album Les Femmes de ma Vie), Nana Mouskouri (Sérénade de Schubert, 1979), Georges Moustaki (Le Métèque, 1969), Régine (Les P'tits Papiers, 1965, La Grande Zoa, 1966), etc. [3].

Il atteint le sommet de son œuvre d’arrangeur-orchestrateur lorsque Jean Ferrat lui demande d’habiller musicalement son répertoire (Potemkine, La Montagne, Deux enfants au soleil, Raconte-moi la mer…). L'intégralité des arrangements de l’œuvre de Ferrat lui sera due[4]. Par ricochet, Ferrat étant très proche d'Isabelle Aubret, Goraguer compose et arrange quelques-unes de ses plus belles chansons[3].

Il compose de nombreuses musiques de film comme celles de La Planète Sauvage de René Laloux ou de L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert. Il signe pour ce dernier, cette fois du pseudonyme de Paul Vernon, la BO de nombreux films pornographiques[5]. Il est aussi l'auteur du célèbre générique de l'émission télévisée Gym Tonic animée par Véronique et Davina. Il enregistre quelques disques de « musique douce » sous le nom de Laura Fontaine[3].

En 2005, Bruno Maman fait appel à lui pour les arrangements et la réalisation de son album homonyme et, en 2008, pour les arrangements de son album Faire l'amour.

Toujours en 2008, Abd al Malik le sollicite pour les arrangements de son album Dante. Il lui rend un hommage en recourant à l’enregistrement en direct avec « cette idée de faire quelque chose de vivant »[6].

Mort

Il meurt le à Paris 15e[7] - [8], à l'âge de 91 ans. Il est inhumé au cimetière parisien de Bagneux (62e division)[9].

Discographie

Sous son nom

Avec Serge Gainsbourg

Avec Jean Ferrat

Musiques de film

Notes et références

  1. Son nom de famille vient du breton gwareger et signifie « L'Archer ». Les registres de Quimper et de Pont-Croix contiennent les plus anciennes mentions de ce nom (XVe siècle).
  2. Voir sur lefigaro.fr.
  3. Bruno Lesprit. Alain Goraguer. Orchestrateur et compositeur. Le Monde, 17 février 2023, p. 19.
  4. Pour des problèmes de contrat, il signe sa participation aux disques de Ferrat chez Decca sous le pseudo de Milton Lewis.
  5. Cf. IMDb.
  6. Extrait de son interview du par Laurent Le Pape pour Sortiraparis.com.
    Il ajoute : « le fait de travailler avec ces grands aînés, le fait de travailler avec Juliette Gréco, Gérard Jouannest et Alain Goraguer, c’est dire qu’en France on a un patrimoine artistique et culturel merveilleux. L’idée, c’est de pouvoir préserver le patrimoine et cultiver la modernité. Il y a vraiment cette idée-là. Tous ces grands artistes ne doivent pas finir dans un musée. On doit être capable de se nourrir de l’énergie, de leur dynamique, et pouvoir amener quelque chose d’aujourd’hui, et presque de demain. Si on veut faire quelque chose de pertinent et de riche, on ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé, comme si on arrivait tout à coup. C’est ça qui est intéressant. »
  7. Louis-Valentin Lopez, « Alain Goraguer, compositeur et grand arrangeur de la chanson française, est mort », sur France Musique, (consulté le ).
  8. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970.
  9. Philippe Landru, « Goraguer Alain (1931-2023) », sur Cimetières de France et d'ailleurs, (consulté le ).
  10. Crédité comme Paul Vernon.

Liens externes

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