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Al-Hakam II

AbĂ» al-`Âs al-Mustansir bi-llah al-Hakam Ibn Abd ar-Rahman (arabe : ŰŁŰšÙˆ Ű§Ù„Űčۧ۔ Ű§Ù„Ù…ŰłŰȘÙ†Ű”Ű± ŰšŰ§Ù„Ù„Ù‡ Ű§Ù„Ű­ÙƒÙ… ŰšÙ† Űčۚۯ Ű§Ù„Ű±Ű­Ù…Ù†), davantage connu sous le nom de Al-Hakam II ou AlhakĂ©n II (en espagnol), est le fils de Abd ar-Rahmān III an-Nāsir. Il est nĂ© le Ă  Cordoue. DeuxiĂšme calife omeyyade de Cordoue, son rĂšgne coĂŻncide avec l'apogĂ©e artistique et culturel d'Al-Andalus. Il est mort le .

Al-Hakam II
Illustration.
Statue d'Al Hakam II sur la place Campo Santo de los Martires Ă  Cordoue
Titre
2Ăšme Calife de Cordoue
–
Prédécesseur `Abd ar-Rahmān III an-Nāsir
Successeur Hichām II al-Mu'ayyad
Biographie
Dynastie Omeyyades de Cordoue
Date de naissance
Lieu de naissance Cordoue
Date de dĂ©cĂšs (Ă  61 ans)
Lieu de décÚs Cordoue
Nature du décÚs Angine de poitrine
SĂ©pulture AlcĂĄzar de Cordoue
PĂšre Abd al-Rahman An-Nasir
MĂšre Oumm Walada Marjane
Fratrie Abd al-Aziz
Al-Asbagh
Ubayd Allah
Abd al-Jabbar
Abd al-Malik
Sulayman
Abdullah
Marwan
Al-Moundhir
Al-Moughira
Conjoint Subh
Enfants Hicham
Abd al-Rahman
Religion Islam sunnite

Jeunesse et accĂšs au trĂŽne

Il a succĂ©dĂ© Ă  son pĂšre Abderraman III Ă  l’ñge de quarante-six ans et neuf mois, en poursuivant la politique d’Abd ar-Rahman III de consolidation de la paix et de la prospĂ©ritĂ© de l’Al-Andalus. Non seulement il a maintenu le califat Ă  l'apogĂ©e Ă  laquelle il est arrivĂ© sous le rĂšgne de son pĂšre, mais avec lui, il a atteint sa splendeur maximale. Al-Hakam II n’avait que huit ans lorsque son pĂšre l’a dĂ©signĂ© comme successeur. Son Ă©ducation a Ă©tĂ© soignĂ©e, il a participĂ© activement au gouvernement et aux campagnes militaires accompagnant le calife en toutes sortes d’occasions. AprĂšs la mort de son pĂšre, il accĂšde au trĂŽne et a adoptĂ© le titre d'al-Mustansir bi-llah (« celui qui cherche l'aide victorieuse de Dieu ») et en dĂ©pit de son union avec Radhia, il n'a pas eu alors de fils. En arrivant au trĂŽne, il devint alors nĂ©cessaire d’avoir une descendance. Une esclave d’origine basque appelĂ©e Subh, (ou Zohbeya ou Aurora, et Ă  qui il donnera plus tard le nom masculin de Chafar) devenue sa concubine, lui a donnĂ© des fils dont l’aĂźnĂ© est mort en 970.

Politique extérieure et campagnes militaires

Contrairement à son pÚre, Al-Hakam II s'est appuyé sur deux personnages de la cour : le général Ghùlib, d'origine slave, et le hagßb Al-Mushafß, qui avec Subh exerça une grande influence sur le califat.

Le Maghreb

Dans le Maghreb, la politique d'Al-Hakam II a Ă©tĂ© marquĂ©e par la tentative de freiner l'expansion du califat des Fatimides. La conquĂȘte de l'Égypte par le gĂ©nĂ©ral fatimide Jawhar al-Siqilli en 969, et le transfert qui s’est ensuivi de leur capitale au Maghreb Ă  la nouvelle citĂ© du Caire, ont incitĂ© Al-Hakam II Ă  rĂ©cupĂ©rer sa zone d'influence dans le Maghreb. Il doit cependant faire face aux derniers reprĂ©sentants de la dynastie Idrisside ; en 974, il obtient la soumission de l'Ă©mir Al-Hasan ben Kannun, grĂące aux troupes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral GhĂąlib, auquel il a donnĂ© une libertĂ© totale, tant pour soudoyer que pour combattre ses ennemis. Tant et si bien qu'il a vaincu sans combattre, mais en dĂ©pensant tant et d’une maniĂšre si peu contrĂŽlable que le calife envoya son intendant Muhammad Ibn Abi Amir, le futur Almanzor, pour surveiller les comptes. C’était la premiĂšre expĂ©rience militaire de ce dernier.

Les royaumes chrétiens

Al Andalus Ă  l'Ă©poque d'Al-Hakam

Les premiĂšres mesures prises dĂšs son accession au trĂŽne furent de rĂ©clamer au royaume chrĂ©tien de LeĂłn les dix forteresses que son roi, Sancho Ier, avait promises Ă  son pĂšre Abd al-Rahman III contre son appui dans le conflit dynastique qui l’opposait Ă  Ordoño IV et qui lui a permis de rĂ©cupĂ©rer le trĂŽne. Ordoño IV, l'ancien souverain chassĂ© par Abd Al-Rahman III, dĂ©cide dĂšs lors de demander l'aide des califes ommeyyades. Il fait part de ses projets au gĂ©nĂ©ral GhĂąlib, gouverneur de Medinaceli, et dĂ©sire ĂȘtre reçu Ă  Cordoue. Al-Hakam II, heureux d'avoir un prĂ©tendant sous la main, accepte rapidement. Sur la route, Ordoño n'hĂ©site Ă  montrer toute sa bonne volontĂ© ; il prie sur la tombe d'Abd Al-Rahman III, flatte les soldats puis passe deux jours dans un palais avant d'ĂȘtre reçu par Al-Hakam II dans son palais de Medinat Al Zahra. Durant la cĂ©rĂ©monie, Ordoño expose ses dĂ©sirs :

« NaguÚre, mon cousin Sancho est venu demander du secours contre moi au feu calife. Il a obtenu sa demande ; il a été secouru comme on ne l'est que par les plus grands souverains de l'univers. Moi aussi, je viens demander du secours, mais il y a toutefois entre mon cousin et moi une grande différence. S'il est venu ici, c'est qu'il y a été contraint par la nécessité ; ses sujets blùmaient sa conduite et le haïssaient ; ils m'avaient élu à sa place sans que j'eusse ambitionné cet honneur, Dieu m'en est témoin ! Je l'avais détrÎné et chassé du royaume.

À force de supplications, il a obtenu du feu calife une armĂ©e qui l'a rĂ©tabli ; mais il n'a pas su se montrer reconnaissant pour ce service ; il n'a rempli ni envers son bienfaiteur, ni envers vous, ĂŽ Commandeur des croyants, mon seigneur, ce Ă  quoi il s'Ă©tait obligĂ©. Moi au contraire, j'ai quittĂ© mon royaume de mon plein grĂ©, et je suis venu auprĂšs du Commandeur des croyants pour mettre Ă  sa disposition ma personne, mes hommes et mes forteresses. J'avais donc raison de dire qu'entre mon cousin et moi il y a une grande diffĂ©rence, et j'ose ajouter que j'ai fait preuve de bien plus de confiance et de gĂ©nĂ©rositĂ©. »

Le calife lui assure de tout son soutien et, accompagné du général Ibn Tomlos, Ordoño retourne dans son palais aprÚs une majestueuse cérémonie. Peu de temps aprÚs, Ordoño signa le traité selon lequel, en échange de l'aide du calife, il s'engagerait à ne jamais faire la guerre contre celui-ci et à ne jamais s'allier avec Ferdinand Gonzalez. Al-Hakam lui envoie aussi comme conseiller Walid et un corps d'armée commandé par le général Ghùlib.

Les préparatifs de cette guerre inquiétaient grandement Sancho, qui savait bien que sa place de roi était mal installée et dont la situation était trÚs précaire. La Galice refusait de le reconnaßtre, et il savait pertinemment que si Ordoño revenait, il aurait l'appui du peuple. TrÚs rapidement, Sancho envoie à Cordoue des émissaires dire au calife qu'il est disposé à respecter le traité qu'il avait conclu avec le précédent calife[1]. Mais dÚs la mort d'Ordoño, Sancho revient de nouveau sur ses engagements.

Al-Hakam furieux dĂ©clare la guerre contre les royaumes chrĂ©tiens et en 963 attaque la Castille et prend San Estevan de Gormaz, alors qu'au mĂȘme moment GhĂąlib remporte la bataille d'Atienza. YahyĂą ibn Mohammed TodjĂźbĂź, le gouverneur de Saragosse, reprend la ville de Calahorra qu'Al-Hakam fait entourer de fortifications. La guerre victorieuse que mĂšne Al-Hakam oblige finalement ses ennemis Ă  demander la paix dĂšs 966. Cette paix conclue avec presque tous ses voisins est durable, d'autant plus que peu de temps aprĂšs les royaumes chrĂ©tiens entrent en guerre civile[2].

Le califat de Cordoue de 961 Ă  1002

Les invasions normandes

Al-Hakam a dĂ» aussi affronter l'offensive maritime des Danois qui, sous le commandement d’un certain Gundurendo, parcouraient les ports de l'Europe en semant la terreur : ils ont attaquĂ© Lisbonne durant l'annĂ©e 966, mais ils ont Ă©tĂ© mis en Ă©chec face Ă  Silves par la flotte que le calife a envoyĂ©e depuis SĂ©ville sous le commandement de l’amiral Ibn au Rumahis. Al-Hakam II a ordonnĂ© la construction Ă  Almeria d’une flotte au style nordique avec l'intention d'entamer le combat en haute mer, sans attendre d'ĂȘtre prĂšs de la cĂŽte ou sur la terre ferme. Durant l'annĂ©e 971, les vikings ont lancĂ© une nouvelle incursion Ă  SĂ©ville en remontant le Guadalquivir. Al-Hakam II a alors envoyĂ© sa flotte d'AlmĂ©ria en renfort de celle de SĂ©ville, en enfermant par consĂ©quent les bateaux vikings dans le Guadalquivir, oĂč ils ont Ă©tĂ© totalement anĂ©antis.

Grande mosquée de Cordoue

Coupole du mihrab de la Grande mosquée de Cordoue, décorée de remarquables mosaïques byzantines.

Le calife s'est consacré à la Grande mosquée de Cordoue, dont pendant le rÚgne de son pÚre il était déjà responsable du chantier. Il effectue la plus belle et la plus remarquable extension de cet édifice, qui contraste en magnificence par rapport aux autres parties de la mosquée : le style somptueux et trÚs décoré de cet agrandissement est bien reconnaissable, il est aussi remarquable par l'importante influence byzantine qui le caractérise.

Il abat la paroi de la qibla en Ă©tendant la salle de priĂšre vers le sud (en direction du fleuve Guadalquivir) en y ajoutant douze nouvelles travĂ©es. C'est lors de cet agrandissement que sont construits, sur le mur extĂ©rieur de la mosquĂ©e, l'essentiel des plus beaux portails que nous pouvons admirer aujourd'hui, ornĂ©s d'arcs outrepassĂ©s et finement dĂ©corĂ©s. À l'intĂ©rieur, les arcs et les colonnes de la partie centrale de la nouvelle partie de l'Ă©difice sont beaucoup plus soignĂ©s et dĂ©corĂ©s que dans le reste de la mosquĂ©e. Des chapiteaux dĂ©licatement sculptĂ©s, d'un style dit « cordouan » dĂ©rivĂ© des chapiteaux byzantins, font leur apparition (la majoritĂ© des chapiteaux sont cependant des rĂ©emplois parfois grossiers issus de monuments antiques et palĂ©ochrĂ©tiens, comme dans les autres parties de la mosquĂ©e). La nef centrale, qui mĂšne au mihrab, est soutenue par des arcs polylobĂ©s et entrecroisĂ©s complexes ; ce sont les plus anciens arcs polylobĂ©s subsistants de nos jours. Au fond de la mosquĂ©e, sont construits une sĂ©rie de mansardes couvertes avec trois petites coupoles richement dĂ©corĂ©es, c'est une maqsura monumentale. La coupole situĂ©e dans la nef centrale, devant le mihrab, est un chef-d’Ɠuvre ; elle est constituĂ©e d'arcs entrecroisĂ©s qui supportent une petite coupole monolithique en marbre en forme de coquille, importĂ©e de Constantinople. Le nouveau mihrab est considĂ©rĂ© comme le plus beau de tout le monde musulman, il est conçu comme une chambre polygonale sur le modĂšle des absides chrĂ©tiennes ibĂ©riques du Haut Moyen Âge, avec un « arc triomphal » qui en marque l'entrĂ©e. La coupole centrale et le mihrab sont dĂ©corĂ©s avec de belles mosaĂŻques Ă  motifs vĂ©gĂ©taux sur fond d'or d'une grande finesse, typiquement byzantines mais aniconiques, effectuĂ©es par des maĂźtres artisans byzantins envoyĂ©s avec tout le matĂ©riel par l'empereur NicĂ©phore II.

Le rĂ©sultat est Ă  la hauteur des vƓux du souverain, le nouvel agrandissement est, Ă  n'en pas douter, un des plus beaux reflets de l’apogĂ©e architectural et artistique atteint alors par les omeyyades d’Occident.

La ville de Cordoue

Il a dotĂ© Cordoue de nombreuses infrastructures et constructions publiques. Cordoue Ă©tait la plus grande ville d'Europe, par sa population autant que par son rayonnement scientifique, politique et culturel, depuis l'avĂšnement de l'Ă©mirat ommeyade d'Al-Andalus. Elle Ă©tait la premiĂšre ville au monde dont les rues, pavĂ©es depuis l'Ă©poque romaine, Ă©taient dotĂ©es de l'Ă©clairage public nocturne et d’un systĂšme d’égouts. L’eau Ă©tait distribuĂ©e par un rĂ©seau complexe et parfaitement organisĂ© comme dans de nombreuses grandes villes anciennement fondĂ©es par les Romains. Un poĂšte a pu chanter la beautĂ© d’un chemin Ă©clairĂ© entre Madinat al-Zahra et Cordoue, qui, dans l’obscuritĂ©, Ă©crit-il, il ressemblait Ă  un collier de perles qui dĂ©corait les jardins et vergers des faubourgs de Cordoue.

Medina Al- Zahara

Al-Hakam II termina la construction de Madinat al-Zahra, avec le mĂȘme style architectural et dĂ©coratif. Il s’installait dans sa ville palatine du printemps jusqu'Ă  l'automne, et si parfois il le faisait en hiver, c’était pour prĂ©sider des rĂ©ceptions solennelles ou recevoir des ambassadeurs.

C'est dans les ateliers palatiaux de cette ville que fut rĂ©alisĂ©e en 968 la pyxide d'al-Mughira, destinĂ©e au frĂšre cadet d'Al-Hakam, (conservĂ©e aujourd’hui au MusĂ©e du Louvre) portant les attributs du pouvoir (lions, aigles, griffons, scĂšnes de trĂŽne et de chasse) et se rĂ©fĂ©rant Ă  la volontĂ© d'Abd al-Rahman III de le voir succĂ©der Ă  Al-Hakam, ce qui ne sera finalement pas le cas[3].

Fortifications et Alcazars

Le calife a rĂ©novĂ© les Alcazars et construit des chĂąteaux forts sur les diffĂ©rentes marches d’Al-Andalus face aux royaumes chrĂ©tiens du nord et de l’est. C’est de son Ă©poque que date la construction du chĂąteau de Baños de la Encina (JaĂ©n).

Économie

PiÚce en argent du rÚgne d'Al-Hakam II, frappée à Madinat al-Zahra.

Fiscalité

Les impĂŽts lĂ©gaux issus de la Zakat n'ont presque jamais suffi pour accomplir l'ambitieuse politique d'Al-Hakam II, mais l'Ă©conomie Ă©tait florissante grĂące Ă  la longue pĂ©riode de paix que le calife a su prĂ©server et dont il a fait profiter ses sujets, ce qui a permis Ă  l’État, avec des recettes supplĂ©mentaires et des comptes assainis, de mener Ă  bien les nombreuses Ɠuvres publiques du rĂšgne.

Agriculture

La vie Ă©conomique proprement dite Ă©tait basĂ©e sur l'agriculture et le bĂ©tail. La culture des cĂ©rĂ©ales et des lĂ©gumes a Ă©tĂ© particuliĂšrement intense. Les excĂ©dents d’olives, de raisins et de figues ont Ă©tĂ© exportĂ©s vers l’Orient. On introduit le riz, le narjesse et l’orange et on construit des systĂšmes d'irrigation et des canaux. La surface cultivable atteint probablement son extension maximale dans la pĂ©ninsule sous le califat d’Al-Hakam. On tire profit des forĂȘts pour la construction des bateaux, spĂ©cialement dans les chantiers navals de Tortosa. Le bĂ©tail est entre les mains des berbĂšres. A Ă©poque d'Abd al-Rahman II, on avait introduit les premiers chameaux en Espagne, Ă©levĂ©s pour l'armĂ©e.

Commerce et industrie

Le dominion du Maroc et d’AlgĂ©rie lui a fourni la protection des caravanes et du commerce avec les royaumes du Sudan en particulier celui du Ghana, lui garantissant un approvisionnement sĂ©curisĂ© en or, avec lequel il frappait sa monnaie.

Les techniques d'extraction miniĂšre ont peu Ă©voluĂ© depuis l'Ă©poque romaine, et les mĂ©taux exploitĂ©s Ă©taient les mĂȘmes que dans l'antiquitĂ© : or, argent et cuivre. L'industrie de type artisanal s'est centrĂ©e sur la manufacture d'objets de luxe.

Culture

Le dĂ©veloppement des sciences et des lettres Ă  l’époque des Omeyyades de Cordoue est dĂ» aux facilitĂ©s que les califes accordĂšrent aux savants et Ă©rudits immigrant d’Orient. La diffusion de la culture andalouse Ă  travers l'Europe fut assurĂ©e grĂące aux voyages continus des moines mozarabes de l'Espagne chrĂ©tienne, de la Marche hispanique jusqu'en Lorraine.

En 961, le savant mozarabe Recemund dédie au calife Al-Hakam II un ouvrage intitulé Le Calendrier de Cordoue ; rédigé en latin et en arabe, il s'agit d'un calendrier profane qui donne des indications « astronomiques » sur les saisons, les signes du zodiaque, les durées du jour et de la nuit et autres indications sur la lune et le soleil.

La mĂ©decine resta entre les mains des Mozarabes jusqu'au milieu du IXe siĂšcle. À cette Ă©poque sont arrivĂ©s des praticiens d'orient qui remplacĂšrent les chrĂ©tiens, et un siĂšcle plus tard, la traduction orientale du Dioscoride s'adapte Ă  la terminologie botanique d'al-Andalus, grĂące Ă  la collaboration du mĂ©decin juif HasdaĂŻ ibn Shaprut, du moine byzantin NicolĂĄs, du sicilien Abou Abdallah es-Siqili et du mĂ©decin musulman Ibn Yulyul. À l’époque d’Al-Hakam II, 27 Ă©coles publiques ont Ă©tĂ© fondĂ©es oĂč les savants assuraient une instruction publique gratuite aux pauvres et orphelins en Ă©change de salaires attrayants. On dĂ©crĂ©ta l'enseignement obligatoire pour tous les enfants.

L'universitĂ© de Cordoue attirait des savants de tous les coins du monde. Al-Hakam II crĂ©a une bibliothĂšque, symbole de cette culture andalouse, pluraliste, tolĂ©rante et universaliste, avec plus de 400 000 volumes[4] - [5] qui comprenaient toutes les branches du savoir. On y trouvait en annexe un atelier de greffe avec des copistes, miniaturistes et des relieurs, et on connaĂźt les noms des deux copistes les plus importants : Lubna, la secrĂ©taire d'Al-Hakam II, et Fatima. Selon des chroniqueurs, dans un seul faubourg de la ville, il pouvait y avoir quelque cent soixante-dix femmes se consacrant Ă  la copie des livres, ce qui donne une idĂ©e du niveau culturel Ă  laquelle sont arrivĂ©e certaines femmes andalouses Ă  cette Ă©poque. Existaient aussi des agents pour chercher et acheter des livres au Caire, Ă  Bagdad, Ă  Damas et Ă  Alexandrie. Le calife subventionnait non seulement les auteurs et les Ă©tudiants d'Al-Andalus, mais ceux d’autres pays : quand il sut qu'Abu al-Faraj al-Isfahani avait commencĂ© son recueil anthologique de poĂ©sie et chansons arabes Kitab al-Aghani ("Livre des chansons"), il lui envoya mille piĂšces d'or pour en avoir une copie. L'Isfahani lui envoya un exemplaire spĂ©cial, avec la gĂ©nĂ©alogie des Omeyyades, car Al-Hakam II, qui a lu et annotĂ© beaucoup des milliers de livres de sa bibliothĂšque, Ă©tait un gĂ©nĂ©alogiste renommĂ©, le plus important qu'il y eut dans cette discipline, et qui fait encore aujourd'hui autoritĂ© en la matiĂšre. Il se passa des siĂšcles avant qu'une bibliothĂšque semblable Ă  la sienne voie le jour en Espagne. Il Ă©tait Ă©crivain, mĂ©cĂšne et protecteur des philosophes et des poĂštes, mĂȘme ceux les plus polĂ©miques, et il gĂ©nĂ©ralisa l'enseignement en ouvrant vingt-sept Ă©coles gratuites[6].

Succession

De ce calife intelligent, Ă©rudit, sensible et extrĂȘmement pieux, il n’y a Ă  regretter que la durĂ©e de son rĂšgne, Ă  peine 15 annĂ©es, et qu'il commette la grande erreur de ne pas nommer un successeur formĂ© et efficace.

Sentant peut-ĂȘtre l’approche de son dĂ©cĂšs Ă  la suite de l'attaque cĂ©rĂ©brale qu'il a subie en 975, le rendant hĂ©miplĂ©gique, il s’est dĂ©pĂȘchĂ© de nommer son fils Hicham II comme successeur. À sa mort le , ce dernier, alors mineur, est transformĂ© en marionnette utilisĂ©e par Almanzor et ses partisans, et, dans un premier temps, par le vizir Al-MushafĂź qui fait assassiner le frĂšre cadet d'Al-Hakam, Al-Mughira, avant d'ĂȘtre lui-mĂȘme Ă©cartĂ©[3].

Notes et références

  1. Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquĂȘte de l’Andalousie par les Almoravides (711-1110) volume 2, Dozy Reinhart Pieter Anne, p.104
  2. Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquĂȘte de l’Andalousie par les Almoravides (711-1110) volume 2, Dozy Reinhart Pieter Anne, p.105
  3. Delphine Froment, Al-Hakam II (961-976) et l’ñge d’or omeyyade, Les clefs du Moyen-Orient, 8 novembre 2016.
  4. Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquĂȘte de l’Andalousie par les Almoravides (711-1110) volume 2, Dozy Reinhart Pieter Anne, p.108
  5. El Renacimiento empieza en CĂłrdoba par Identidad Andaluza identidadandaluza.wordpress.com
  6. Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquĂȘte de l’Andalousie par les Almoravides (711-1110) volume 2, Dozy Reinhart Pieter Anne, p.109

Liens externes

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