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Africa Re

La Société africaine de réassurance (Africa Re) est une compagnie de réassurance internationale, créée par un accord[4] multilatéral entre pays africains et dont le siège social est à Lagos (Nigeria). Elle a été fondée le à Yaoundé (Cameroun) par 36 pays membres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) et la Banque africaine de développement (BAD).

Africa Re Corporation
logo de Africa Re

Création 24 février 1976
Dates clés 1980, ouverture du premier bureau à Casablanca
1995, ouverture d'un bureau à Johannesburg
2010, ouverture d'une filiale de réassurance Takaful au Caire
2012, extension des opérations en Amérique latine
Slogan Strong & looking ahead
Siège social Lagos
Drapeau du Nigeria Nigeria
Direction Dr. Corneille Karekezi
Activité Réassurance
Produits Réassurance
Effectif 262 (2021)[1]
Site web www.africa-re.com

Capitalisation 286,361 millions USD (2021)[2]
Fonds propres 1 000 millions USD (2021)[3]
Chiffre d'affaires 845 millions USD (2021)[3]
Résultat net 38,82 millions USD (2021)[3]

La création du réassureur panafricain avait pour objectif de limiter les sorties de devises du continent et favoriser le développement du marché de l'assurance en Afrique. L'accord de Yaoundé[4] encourageait également toute institution nationale d'assurance et/ou de réassurance africaine à participer au capital de la société.

Histoire

Débuts d'Africa Re

L'idée de développer un marché local de l'assurance et de la réassurance dans les pays en développement émerge au début des années 1970 au sein des institutions internationales[5]. Seuls les pays économiquement matures disposaient alors de sociétés opérant dans ce secteur. En Afrique les obstacles au projet sont nombreux tant le continent manque de ressources humaines et matérielles et présente de disparités politiques, économiques, culturelles et linguistiques[6]. C'est dans ce contexte qu'est créée Africa Re à Yaoundé (Cameroun), le . Son capital autorisé, de 15 millions USD, est alors partagé entre la Banque africaine de développement (BAD) et 36 États membres de l'Organisation de l'unité africaine (OUA)[4].

L'ambition est de freiner les sorties de devises du continent, de mobiliser des capitaux locaux, de créer un marché de la réassurance et de soutenir le développement économique africain[6]. La compagnie commence ses activités à Accra[7] (Ghana) avant de s'installer, quelques mois plus tard, à Lagos (Nigeria). En 1980, Africa Re ouvre un premier bureau régional au Maroc[8]. Suivent ceux du Kenya (1982) et de la Côte d'Ivoire (1987)[9].

Un démarrage mouvementé

Le contexte socio-économique et politique dégradé des années 1980-90 affecte l'activité des entreprises sur le continent. Les plans d'ajustement structurel et monétaire imposés par le Fonds monétaire international (FMI) menacent les entreprises et fragilisent le secteur de l'assurance et de la réassurance.

En réponse à cette situation, le conseil d'administration décide en 1990 d'augmenter le capital à 30 millions USD et de l'ouvrir aux sociétés africaines et étrangères. Entre 1982 et 1993, cinq autres États africains, convaincus par le projet, viennent grossir les rangs des actionnaires étatiques dont le nombre passe de 36 à 41[10].

Développement à l'échelle africaine

L'avènement de la démocratie en Afrique du Sud et l'intégration du pays à l'OUA en 1994[11] constituent un nouveau départ pour Africa Re. L'ouverture en 1995 d'un bureau de contact à Johannesburg[7] lui donne accès au plus important marché africain de l'assurance, celui-ci restant à ce jour son premier apporteur d'affaires.

Afin de dégager les ressources financières nécessaires à l'expansion de la société, une deuxième augmentation de capital est décidée en 1997. Celui-ci passe de 30 à 50 millions USD. Un bureau de contact (transformé en bureau régional, en 2003) est ainsi ouvert en 1997 à Maurice[12].

L'« Africa Re House », nouveau siège de l'entreprise, est construit en 2000 dans le quartier commercial de Victoria Island à Lagos[7]. De nouveaux locaux sont également bâtit à Abidjan en 2001, à Nairobi en 2003 et à Casablanca[13] en 2005.

Le capital est doublé en 2001 à 100 millions USD pour financer le développement de la société sur le continent. Pour couvrir le nord-est de l'Afrique, le bureau du Caire (Egypte) est créé en 2001[14]. Celui-ci deviendra bureau régional en 2004[7] tandis que le bureau de Johannesburg est érigé la même année en filiale[7].

Quatre institutions financières acquièrent, entre 2004 et 2005, 20 % des parts de Africa Re mais ce n'est qu'en 2010, que le réassureur atteint sa dimension panafricaine. Le triplement du capital à 300 millions USD permet à Africa Re d'achever le quadrillage du continent. En 2010 une nouvelle filiale, Africa Retakaful, est ainsi ouverte au Caire pour accompagner le développement naissant de la réassurance islamique [15]. Cette structure opére pour l'essentiel dans la zone MENA. En 2011, un bureau local est inauguré[16] en Éthiopie afin d'asseoir la présence de la société dans la région stratégique d'Afrique Orientale.

Essor à l'international

L'atomisation des risques et leur dispersion dans l'espace poussent au développement à l'international des réassureurs. De par son implantation sur le marché africain, Africa Re attire des entreprises étrangères qui veulent prendre pied en Afrique[17].

C'est ainsi qu'IRB Brasil Re devient actionnaire en 2012[18]. Cette alliance confère également à Africa Re le statut d'opérateur au Brésil et la possibilité d'étendre ses activités en Amérique latine[18] - [19] - [20].

L'année 2015 marque l'entrée au capital de deux nouveaux actionnaires, Axa[21] et Fairfax Financial Holdings[22] avec une participation de 7,15 % chacun.

En 2018, Allianz acquiert les 8 % d'IRB Brasil dans le capital d'Africa Re[23].

Capital social

Le capital initial de 15 millions USD a fait l'objet de plusieurs augmentations décidées par le conseil d'administration[7] :

  • 1990 : première augmentation à 30 millions USD ;
  • 1997 : deuxième augmentation de 20 millions USD. Le capital social s'élève désormais à 50 millions USD ;
  • 2001 : troisième augmentation à 100 millions USD et ouverture du capital aux investisseurs non africains[7] ;
  • 2010 : quatrième augmentation du capital à 300 millions USD avec des fonds propres à 600 millions USD[7].

Actionnariat

Au , 113 sociétés d'assurance et de réassurance du continent sont actionnaires d'Africa Re, ainsi que 42 Ã‰tats, la Banque africaine de développement (BAD) et trois groupes internationaux.

Actionnariat au 31/12/2021[24]
ActionnairesNombre d'actionsPart dans le capital
42 Ã‰tats membres991 62734,63 %
Banque africaine de développement240 0008,38 %
113 compagnies d'assurance et de réassurance africaines971 98433,94 %
Trois investisseurs non africains (Fairfax, Axa et Allianz SE)660 00023,05 %

Présidents et Directeurs Généraux

En 45 ans d'activité, Africa Re n'a connu que sept changements à la tête du conseil d'administration et quatre pour la direction générale.

Présidence du conseil d'administration (1977 - 2022)
Président du conseil d'administrationPays d'originePériode
Saad KanouniMaroc1977-1983
Come SimbananiyeBurundi1983-1986
Ezzat Abdel BaryÉgypte1986-1992
Eugene OkworNigeria1992-1995
Musa El NaasLibye1995-2013
Hassan Boubrik[25]Maroc2013-2021
Dr. Mohamed Ahmed Maait[26]Egypte03/07/2021 à ce jour
Direction Générale (1977 - 2022)
Directeur GénéralPériode
Edward Mensah1977-1984
Eyessus Work Zafu1984-1993
Bakary Kamara1993-2011
Dr. Corneille Karekezi[27]2011 à ce jour

Principales activités

Le portefeuille de la société est composé de traités et risques facultatifs dans les branches vie et non vie. L'activité non vie est dominée par les affaires incendie et accidents. En 2021, ces deux branches représentent près de 69 % du portefeuille, soit 579 millions USD de primes[28].

Organisation géographique

L'organisation géographique d'Africa Re se présente comme suit en 2021[29] :

Données financières et techniques

Données financières (en milliers USD) (2017-2021) [3]
20172018201920202021
Chiffre d'affaires746 829797 415844 786804 774845 346
Résultat net87 98231 26999 90455 70938 823
Fonds propres902 039917 047975 1981 017 1061 000 714
Total actifs1 628 5451 644 6481 770 9801 836 6761 890 613
Rendement des capitaux propres9,75 %3,41 %10,24 %5,48 %3,88 %
Données techniques (2017-2021)
20172018201920202021
Ratio sinistres à primes60,41 %61,07 %59,6 %61,79 %58,82 %
Ratio frais de gestion34,46 %35,86 %36,54 %36,06 %36 %
Ratio combiné94,87 %96,93 %96,14 %97,85 %94,82 %
Portefeuille en 2021 (montants en millions USD)[30]
RégionPrimesPart
Afrique de l'Est191,1622,61 %
Afrique australe138,2916,36 %
Afrique de l'Ouest anglophone130,3415,42 %
Afrique de l'Ouest et Afrique centrale francophones109,5812,96 %
Affaires internationales102,1812,09 %
Maghreb71,058,40 %
Afrique du Nord-Est39,864,72 %
Iles de l'océan Indien30,613,62 %
Activité Retakaful Afrique32,283,82 %
Total845,35100%

La Fondation Africa Re

Historique

En 2014, Africa Re crée un fonds de financement de projets de responsabilité sociale des entreprises (RSE)[31]. Cette initiative fait suite à une décision du conseil d'administration de qui alloue jusqu'à % du bénéfice net annuel aux projets RSE dans les 41 Ã‰tats membres.

La Fondation Africa Re est créée le pour piloter ce fonds, initialement régi en interne. La nouvelle entité, basée à Maurice et opérationnelle depuis , est chargée d'assurer la gestion du fonds et de veiller à l'implémentation des différents projets de responsabilité sociale d'entreprise.

Gouvernance de la fondation

Le conseil d'administration de la Fondation Africa Re est constitué de professionnels de l'assurance. Ces derniers sont sélectionnés de manière à garantir une représentation équitable de toutes les régions du continent[32].

Objectifs de la Fondation Africa Re

Le développement de l'assurance sur le continent figure parmi les objectifs d'Africa Re. La fondation, chargée de véhiculer cet idéal, contribue au financement de projets de responsabilité sociale des entreprises par[32] :

  • l'octroi de subventions et la réalisation d'activités contribuant au développement de l'assurance, la promotion de solutions de gestion des risques et le développement de partenariats régionaux et continentaux ;
  • la sensibilisation aux risques majeurs susceptibles d'entraver le développement des économies des pays membres ;
  • le soutien à l'innovation et à la recherche pour le développement de nouveaux mécanismes de prévention des risques ;
  • l'appui à la formation et au développement des jeunes professionnels de l'assurance dans les marchés africains.

Notes et références

  1. Rapport annuel & comptes 2021, 48 p. (lire en ligne)
  2. (en) Annual report & accounts 2021, 57 p. (lire en ligne)
  3. (en) Annual report & accounts 2021, 1 p. (lire en ligne)
  4. (en + fr) Recueil des Traites : Traités et accords internationaux enregistrés ou classes et inscrits au répertoire au Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies, , 75 p. (lire en ligne), « Accord portant création de la société africaine de réassurance (AfricaRe) »
  5. Actes de la conférence des nations unies sur le commerce et le développement : Troisième session Santiago (Chili), 13 avril-21 mai 1972, , 60-62 p. (lire en ligne), « 42 (III). Assurances et réassurance »
  6. Louis Rodrigue Kotoko, « De la solidarité comme moyen de réparation du préjudice en Afrique à la notion d'assurance: le cas du Bénin et de la Mauritanie », sur tel.archives-ouvertes.fr, HAL, (consulté le ), p. 71-73
  7. (en) « History » (présentation), sur www.africa-re.com (consulté le )
  8. « Dahir n° 1-05-06 du 22 safar 1430 (18 février 2009) portant publication de l'Accord fait à Rabat le 23 juin 1980 entre le gouvernement du Royaume du Maroc et la Société africaine de réassurance établissant un bureau sous-régional à Casablanca », sur Ministère de la Justice (consulté le )
  9. Sié Kouadio, « Situation de la réassurance en zone CIMA », Le courrier actuariel, no 4,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  10. « Africa Re : Activité du groupe » (article), sur Atlas Magazine, (consulté le )
  11. Peter Vale et Sipho Maseko, « South Africa and the African Renaissance », International Affairs, vol. 74, no 2,‎ , p. 271-272 (lire en ligne)
  12. « African Reinsurance Corporation: Maurice bientôt utilisée comme plateforme régionale pour la reassurance » (article), sur Business Magazine, (consulté le )
  13. « Africa Re inaugure le nouveau siege de son bureau régional à Casablanca » (article), sur Atlas Magazine, (consulté le )
  14. (en) The Report: Egypt 2010, Oxford Business Group (lire en ligne), p. 97
  15. (en) « Africa Re Group launches Africa Retakaful » (article), sur Vanguard, (consulté le )
  16. (en) « Africa Re opens office in Ethiopia » (article), sur Vanguard, (consulté le )
  17. « Le réassureur Africa Re a le vent en poupe » (article), sur Jeune Afrique, (consulté le )
  18. (en) « Africa Re wins Brazilian licence a year after IRB-Brasil's investment », sur Lloyd's List, (consulté le )
  19. (en) The nation, « Africa Re goes to Brazil », sur The Nation, (consulté le )
  20. « Accord de partenariat entre Africa Re et IRB-Brasil », sur Atlas Magazine, (consulté le )
  21. « AXA a finalisé l'acquisition d'une participation de 7% dans Africa Re » (communiqué de presse), sur www.axa.com, (consulté le )
  22. (en) « Africa Re – FAIRFAX Partnership: Positive Development for Africa Re » (communiqué de presse), sur www.africa-re.com, (consulté le )
  23. (en) Annual report & accounts 2018, 17 p. (lire en ligne)
  24. RAPPORT ANNUEL et COMPTES 2021, 42 p. (lire en ligne)
  25. « Hassan Boubrik élu président du conseil d'administration d'Africa Re » (article), sur Atlas Magazine, (consulté le )
  26. (en) « Africa re: Board of Directors » (article), sur Atlas Magazine, (consulté le )
  27. « Africa Re : renouvellement du mandat de Corneille Karekezi » (article), sur Atlas Magazine, (consulté le )
  28. Rapport annuel et comptes 2021, 30 p. (lire en ligne)
  29. Rapport Annuel et Comptes 2021, 27 p. (lire en ligne)
  30. (en) Rapport annuel et comptes 2021, 29 p. (lire en ligne)
  31. (en) « Establishment of Africa Re Foundation » (communiqué de presse), sur www.africa-re.com, (consulté le )
  32. (en) « Africa Re sets up new foundation to boost insurance and risk management » (article), sur www.commercialriskonline.com, (consulté le )
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