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Aero Spacelines Super Guppy

L'Aero Spacelines Super Guppy est un avion cargo civil dérivé du Pregnant Guppy, conçu pour transporter les éléments de fusées nécessaires à la réalisation du programme spatial américain.

Aero Spacelines B377SG/B377SGT Super Guppy
Le dernier Super Guppy en service est utilisé par la NASA.
Le dernier Super Guppy en service est utilisé par la NASA.

RĂ´le Cargo civil
Constructeur Aero Spacelines
Équipage 4
Premier vol
Mise en service 1966
Retrait Toujours en service
Production 5 exemplaires
Variantes Pregnant Guppy
Mini Guppy
Dimensions
Image illustrative de l’article Aero Spacelines Super Guppy
Longueur 43,03 Ă  43,84 m
Envergure 47,63 m
Hauteur 14,15 m
Aire alaire 182,51 m2
Masse et capacité d'emport
Max. Ă  vide 49,895 Ă  45,132 t
Max. au dĂ©collage 77,11 t
Max. Ă  l'atterrissage 72,6 t
Passagers 0
Fret 18 600 Ă  24 720 kg
Motorisation
Moteurs Pratt & Whitney T34P7 :
(5 700 ch)
Allison 501-D22C :
(4 680 ch)
Performances
Vitesse de croisière maximale 467 km/h
Autonomie 3 220 km
Altitude de croisière 9 750 m
Charge alaire 422,5 kg/m2

Historique

Avant mĂŞme le premier vol du Pregnant Guppy, il apparait Ă©vident que la NASA aurait besoin d’un appareil plus gros, destinĂ© non plus au transport des accĂ©lĂ©rateurs mais des Ă©tages entiers de la fusĂ©e Saturn V. DĂ©signĂ© initialement B377VPG Very Pregnant Guppy, cet avion doit disposer d’un diamètre interne utile de 7,62 m pour une longueur de 28,65 m. Avec un volume utile de 1 408 m3, l’appareil serait donc cinq fois plus gros que tout avion commercial alors en service. Par la suite Aero Spacelines a produit quatre appareils supplĂ©mentaires, sensiblement modifiĂ©s mais portant la mĂŞme dĂ©signation, qui furent utilisĂ©s par Airbus Industrie.

B377SG Super Guppy

Le premier Super Guppy construit, utilisé par la NASA.

Si un des deux YC-97J [52-2693 c/n 16724] sert de base, fournissant la voilure avec ses turbopropulseurs Pratt & Whitney T-34P7 et la section avant du fuselage, cockpit compris, il faut 3 autres cellules de Stratocruiser pour réaliser le prototype : deux appareils réformés par Transocean [N406Q c/n 14945 et N408Q c/n 15944], et un ancien Clipper de Pan Am [N1038V c/n 15938]. Ce dernier fournit pourtant suffisamment de pièces pour que le prototype du Super Guppy puisse conserver son immatriculation.

La voilure reçoit une section centrale supplĂ©mentaire et le fuselage est allongĂ© de 5,49 m en arrière de l’aile et 2,44 m en avant du bord de fuite pour atteindre 43 m. Pour faciliter le chargement et dĂ©gager la totalitĂ© de la soute, la pointe avant pivote Ă  110° grâce Ă  deux ferrures pesant chacune 270 kg. Contrairement au Pregnant Guppy on conserve la pressurisation dans le poste de pilotage afin de pouvoir voler Ă  7 620 m, largement au-dessus du mauvais temps, et les empennages sont modifiĂ©s, la dĂ©rive Ă©tant plus haute de 2,69 m en hauteur et les stabilisateurs allongĂ©s de 1,22 m.

Le B377SG Super Guppy [N1038V] effectue son premier vol le et les essais de certification dĂ©butent immĂ©diatement. Mais le , le dernier test, un piquĂ© accentuĂ© au-dessus du dĂ©sert de Mojave, manque de se terminer par un dĂ©sastre : Ă  442 km/h et un peu plus de 3 000 m d’altitude l’équipage entend une violente explosion au-dessus du poste de pilotage et l’avion commence Ă  subir de violentes secousses. Les forces aĂ©rodynamiques ont fait imploser la partie supĂ©rieure avant du fuselage[1]. MalgrĂ© un trou Ă©norme Ă  l’avant de l’avion, l’équipage parvient Ă  se poser Ă  Edwards AFB, oĂą le quadrimoteur est rĂ©parĂ© et surtout renforcĂ© en cinq semaines.

L’appareil entre en service début 1966. La NASA, qui finit par acheter l’avion en 1979 [N940NS], l’utilise tant qu’elle peut disposer de pièces de rechange pour les turbines et les hélices. L’avion est mis en stockage le , soigneusement encoconné, à l’AMARC, puis prêté au Pima County Air Museum à Tucson, Arizona, mais une association tente de réunir assez d’argent pour le transférer dans un musée à Santa Barbara.

B377SGT Super Guppy Turbine

Unexcelled Corporation, qui avait rachetĂ© Aero Spacelines en 1967, espĂ©rait pouvoir exploiter commercialement le Super Guppy. Un document de l’époque indique que le Super Guppy doit ĂŞtre utilisĂ© pour le transport de sections de fuselage de DC-10, produites Ă  San Diego, ou de sections de voilure construites Ă  Toronto, vers la chaine de montage final Ă  Long Beach. Des contacts sont Ă©galement pris pour transporter des sections de voilure de Lockheed L-1011 TriStar entre Nashville, Tennessee, et Palmdale, Californie. Outre le Mini Guppy, Aero Spacelines, qui espère exploiter une flotte de 6 quadrimoteurs, lance donc la construction d’un nouvel appareil dĂ©signĂ© B377SGT Super Guppy Turbine. Cette machine prĂ©sente de nombreuses diffĂ©rences avec le B377SG, puisque le B377SGT ne conserve du Stratocruiser que le cockpit pressurisĂ©, la voilure et la section infĂ©rieure des nacelles des moteurs, le train principal et les empennages, une partie de la structure du fuselage infĂ©rieur. Le fuselage est sensiblement modifiĂ© et perd son aspect de « double-bulbe », des flancs droits permettant d’installer un plancher cargo plus large que sur le prototype (3,96 m au lieu de 2,44 m) pour accepter des palettes cargo standard. La soute Ă©tant lĂ©gèrement plus longue (33,8 m), le volume total atteint 1 408 m3 (1 104 m3 utiles). Une section centrale de voilure supplĂ©mentaire de 7,01 m est ajoutĂ©e pour assurer une garde suffisante aux hĂ©lices et le train d’atterrissage avant est en fait un train de Boeing 707 (montage inversĂ©) de façon Ă  abaisser lĂ©gèrement l’avant de l’appareil afin que le plancher de soute soit parfaitement horizontal. ÉquipĂ©s de turbines Allison 50-D22C de 4 680 ch, un turbopropulseur disponible en quantitĂ©, entraĂ®nant des hĂ©lices de C-130 et de capot-moteurs prĂ©levĂ©s sur des P-3 Orion rĂ©formĂ©s, il fait l'objet d'une certification FAA complète, ce qui justifie en partie certaines modifications par rapport au prototype. Le verrouillage manuel (boulons) de la pointe avant est remplacĂ© par un verrouillage hydraulique.

Le deuxième Super Guppy [F-BPPA] utilisé par Airbus à l'aéroport Paris-Le Bourget.

Le premier de ces deux appareils [N211AS], également connu sous la désignation Guppy-201 prend l’air le . Réalisant que le Super Guppy serait la solution au transport de sections de fuselage ou de voilure entre ses différentes usines européennes et le site d’assemblage de Toulouse, Airbus Industrie approche ASI qui connait des difficultés financières. Une transaction est rapidement signée, le [N211AS] devant être livré à Airbus en 1971 [F-BTGV] sous réserve qu’Aero Spacelines construise un second appareil disponible en secours. Le second Guppy 201 [N212AS] prend l’air le et est acheté par l’avionneur européen un an plus tard [F-BPPA].

En 1978, Airbus contacte Ă  nouveau ASI pour faire construire deux appareils supplĂ©mentaires. Un accord est finalisĂ© en 1979 et les appareils sortent des ateliers d’UTA au Bourget en 1982 [F-GDSG] et 1983 [F-GEAI] respectivement. Il a mĂŞme fallu dĂ©monter l'unique Pregnant Guppy pour achever le dernier exemplaire destinĂ© Ă  Airbus. Ces avions sont exploitĂ©s durant 26 ans par Airbus, totalisant 47 150 heures de vol. Airbus tente d’obtenir un cinquième appareil, mais dĂ©jĂ  certains pensent Ă  un avion plus grand et plus moderne construit Ă  partir de l'A300-600 : le Beluga.

Les Super Guppy aujourd'hui

Le tout premier Super Guppy [N940NS] construit est exposé au Pima Air and Space Museum, à Tucson.

Au moment de leur retrait d’exploitation, Airbus souhaite conserver un de ses Guppy dans chacun des trois principaux pays partenaires. Le Musée de l’Air du Bourget ayant décliné l’offre, les avions ont été ainsi répartis :

  • Super Guppy 001 [N211AS/F-BTGV] : remis en 1996 au British Aviation Heritage, Ă  Bruntingthorpe (en) en Grande-Bretagne . Pour des raisons de propriĂ©tĂ© du terrain, l'avion a Ă©tĂ© parquĂ© vers l'enceinte de dĂ©molition en novembre 2020 en vue de sa dĂ©construction[2] ;
  • Super Guppy 002 [N212AS/F-BPPA] : confiĂ© en 1996 Ă  l’Association Ailes Anciennes de Toulouse, en France. Il a depuis rejoint le musĂ©e Aeroscopia, qui a ouvert en ;
  • Super Guppy 003 [F-GDSG]: le , le no 3 a quittĂ© Toulouse pour Bristol avant de rejoindre l’usine DASA de Finkenwerder, Ă  Hambourg, en Allemagne, pour le dernier vol d’un Super Guppy d’Airbus Skylink. Il est exposĂ© dans l’usine Airbus ;
  • Super Guppy 004 [F-GEAI/N941NA] : le dernier exemplaire, dont le fuselage a Ă©tĂ© construit en utilisant la partie infĂ©rieure arrière du Pregnant Guppy, a Ă©tĂ© cĂ©dĂ© Ă  la NASA pour transporter les pièces les plus volumineuses de la Station Spatiale Internationale, comme un fuselage de Boeing 747SP devant ĂŞtre utilisĂ© dans la construction du tĂ©lescope SOFIA. Cet appareil a Ă©tĂ© livrĂ© Ă  Houston le [N941NA] et est toujours en service. Il est notamment utilisĂ© pour transporter des pièces du Space Launch System.
  • Le Super Guppy [N941NA] de la NASA
    Le Super Guppy [N941NA] de la NASA
  • B377PG Pregnant Guppy [N1038V] Ă  Dryden, octobre 1962
    B377PG Pregnant Guppy [N1038V] Ă  Dryden,
  • La soute du B377SGT (comparer avec celle du B377SG Ă  droite)
    La soute du B377SGT (comparer avec celle du B377SG Ă  droite)
  • La soute du B377SG (comparer avec celle du B377SGT Ă  gauche)
    La soute du B377SG (comparer avec celle du B377SGT Ă  gauche)

Notes et références

  1. Voir Ultra-Large Aircraft, 1940-1970, p. 204
  2. « Le premier Super Guppy d'Airbus condamné à la ferraille », sur Aerobuzz, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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