Adrien Maggiolo

Né le 1^er septembre 1843, Jean-Louis-Adrien Maggiolo est le fils de Clémence Leveling et de Louis-Edmond-Henry Maggiolo (1811-1895), recteur de l’académie de Nancy. Il est le frère aîné de Paul-Hartmann-Edmond Maggiolo (1846-1907), qui fait carrière dans l'armée, atteignant le grade de général. La famille Maggiolo, originaire de Gênes, a donné depuis la Renaissance des évêques, des ambassadeurs, des banquiers et des cartographes. Après la chute de la République de Gênes, leur grand-père Jean-Baptiste, vicomte Maggiolo (1778-1846), est naturalisé français en 1817, sur ordonnance de Louis XVIII[1], et devient professeur de langues à Nancy.

Élève au lycée Napoléon à Paris, Adrien Maggiolo est admis à l'École normale supérieure (section des lettres) en 1862[2]. Quand éclate la Guerre franco-allemande de 1870, il s'engage au 2^e régiment de hussards[3]. Après la défaite, il continue son service comme réserviste au sein de la cavalerie territoriale et devient chef d'escadron le 13 mars 1877[4].

Dans les premières années de la troisième république, il se lance dans le journalisme politique au service de la cause légitimiste. Il compte parmi les principaux rédacteurs de l’Union, l'organe des partisans du comte de Chambord Henri d'Artois, petit-fils de Charles X, le dernier représentant de la branche aînée et française de la maison de Bourbon. Il quitte ce journal en 1876[5] puis devient le rédacteur en chef de la France nouvelle en septembre 1878[6], journal royaliste et catholique où il côtoie André Barbes. Rallié au comte de Paris après la mort du comte de Chambord en 1883, le vicomte Maggiolo entre au bureau de la presse du prétendant orléaniste dirigé par l'ancien sénateur Lambert de Sainte-Croix[7].

Rédaction de la Correspondance nationale en 1893. Maggiolo est le deuxième homme debout en partant de la droite.

À partir de 1889, il collabore au Moniteur universel et devient en 1891 l'un des rédacteurs de la Correspondance nationale[8], organe officieux du comte de Paris[9], et seconde son confrère Albert Rogat à la rédaction de L'Alerte, un journal inspiré par Henri d'Orléans.

Militant royaliste très actif, le vicomte Maggiolo représente son parti à l'occasion de plusieurs scrutins. Lors des élections législatives de 1876, il affronte le tribun républicain Léon Gambetta, chef de l'Union républicaine, en se présentant dans la 1^re circonscription de Marseille. Gambetta - qui opte finalement pour la Seine - est élu dès le premier tour[10]. Lors des Élections législatives de 1881, Maggiolo accepte la candidature proposée par le comité royaliste de la première circonscription de Laval[11]. Il y est battu au premier tour par le député républicain sortant, Souchu-Servinière[12]. Pour les législatives de 1889, interrogé sur l'attitude à adopter face au général Boulanger, Maggiolo répond qu'il refuse de « combattre le général quand celui-ci dénonce au suffrage universel les méfaits de la République »[13]. C'est donc à la fois avec l'investiture des monarchistes et le soutien des boulangistes qu'il se présente dans l'arrondissement de Pontarlier contre le député républicain sortant, Dionys Ordinaire, qui est réélu malgré le score honorable obtenu par Maggiolo[14].

Membre du Conseil Héraldique de France et de la Société d'histoire diplomatique, Adrien Maggiolo est l'auteur d'ouvrages consacrés à Robespierre, Voltaire et Pozzo di Borgo.

Plusieurs ouvrages identifient Maggiolo comme étant le jeune homme au costume rayé, visible à droite du Déjeuner des canotiers de Renoir (1880)[15] - [16] - [17].

Il meurt le 26 octobre 1894 dans sa villa du n^o 8 de l'avenue de Montmorency, à Asnières[18]. Son corps est transporté à Nancy et inhumé au cimetière du Sud après des obsèques célébrées en l'église Saint-Pierre[19].

• Robespierre, Paris, Librairie de la Société bibliographique, 1876.
• Rose Agathe, Paris, Calmann Lévy, 1877.
• Voltaire, Paris, V. Palmé, 1878.
• À Goritz, le 3 septembre 1883, Paris, Oudin, 1883.
• Corse, France et Russie. Pozzo di Borgo, 1764-1842, Paris, Calmann Lévy, 1890.