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Académie des sciences, lettres et arts d'Arras

L’Académie des sciences, lettres et arts d'Arras[1], ou plus simplement l'Académie d'Arras, est une société savante, fondée le à Arras sous le nom d'Académie royale des belles-lettres. Elle fut supprimée, comme les autres académies, par la Convention nationale en 1793 et reconstituée en 1817 sous le nom de Société royale d'encouragement pour les sciences, les lettres et les arts[2].
L'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras est une association loi de 1901.

Historique

Fondation

L'AcadĂ©mie des sciences, lettres et arts d'Arras trouve ses origines dans la rĂ©union, au mois de , d’un certain nombre de notables arrageois en SociĂ©tĂ© afin de connaitre les Ă©crits composĂ©s dans les diffĂ©rents États d’Europe, tels que tous les mĂ©moires et journaux de tous les pays d’alors, ainsi que les nouvelles de la « RĂ©publique des Lettres Â», gazettes de France, d’Hollande, d’Utrecht, de Bâle, et gĂ©nĂ©ralement tous les pĂ©riodiques, etc.

Le règlement du fixait le nombre des associĂ©s ou membres de la SociĂ©tĂ© Ă  50 au plus. La cotisation de 15 livres par an donnait droit au sĂ©jour dans la salle du cercle tous les jours, de 8 heures du matin jusqu’à midi, et de 2 heures jusqu’à 8 heures du soir. Le directeur Ă©tait tirĂ© au sort tous les mois ; l’élu pouvait, s’il le dĂ©sirait, transmettre son titre Ă  un autre. Tout se rĂ©glait par vote. L’adhĂ©sion Ă  l’association devait ĂŞtre renouvelĂ©e chaque annĂ©e. Les propositions pour les membres nouveaux Ă©taient faites par le directeur et dĂ©cidĂ©es au ballottage. On ne dĂ©libĂ©rait d’ordinaire que sur les ouvrages Ă  faire venir ou Ă  supprimer, et ce toujours au ballottage. Si le nombre des associĂ©s diminuait, on diminuerait la dĂ©pense ; si l’association venait Ă  se dissoudre, le partage des objets se faisait entre les derniers membres demeurĂ©s fidèles.

Modification des statuts

Le , la SociĂ©tĂ© adopta sept nouveaux statuts : elle se choisit un protecteur en la personne du prince d’Isenghien, lieutenant-gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi et de la province d’Artois, gouverneur des ville, citĂ© et citadelle d'Arras, et commandant en chef dans ladite province ; un secrĂ©taire perpĂ©tuel et trois bibliothĂ©caires furent nommĂ©s ; il fut arrĂŞtĂ© que chaque membre serait tenu de fournir quatre volumes par an, sous forme de prĂŞt annuel, c’est-Ă -dire faisant retour au prĂŞteur chaque annĂ©e, en mĂŞme temps qu’il en apportait quatre nouveaux ; il fut arrĂŞtĂ© que l’occupation habituelle et spĂ©ciale des membres de la SociĂ©tĂ© serait des Ă©tudes sur l’histoire et sur les dĂ©licatesses et la perfection de la langue ; une rĂ©union hebdomadaire aura lieu tous les samedis Ă  3 heures ; des peines disciplinaires et l’exclusion mĂŞme furent Ă©dictĂ©s contre ceux des membres qui se permettraient des railleries contre la personne ou les productions de ceux qui voudraient travailler, et le secret fut dĂ©crĂ©tĂ© sur tout ce qui se passerait dans les rĂ©unions ; le projet de lettres-patentes Ă  solliciter du roi fut Ă©galement arrĂŞtĂ©. La sĂ©ance du montre le dĂ©sir de suivre surtout l’exemple de l’AcadĂ©mie de Soissons. Le projet des statuts, en vingt articles, fut votĂ© le de la mĂŞme annĂ©e, et quelques dispositions rĂ©glementaires y furent jointes le .

Dans un premier temps, la Société n’eut qu’une lettre ministérielle d’approbation. Dans la séance du , elle avait demandé au prince d’Isenghien de vouloir bien obtenir du roi des lettres-patentes d’approbation en joignant à cette demande une copie des statuts adoptés dans la même séance. Le , la Société renouvela sa demande pour apprendre, le suivant, que, selon le modèle des lettres patentes accordées à l’Académie de Soissons, la nouvelle Académie aurait le droit d’élire elle-même son protecteur, « à condition qu’il soit de l’Académie française » et que tous les ans, à la Saint-Louis, la nouvelle Académie enverrait un ouvrage de sa composition en prose ou en vers à l’Académie française. Insoucieuse de se plier à cette contrainte, la Société répondit qu’elle aimait mieux renoncer au titre supérieur d’Académie pour se borner à celui d’association littéraire, que d’accepter ce qui ne pouvait convenir au temps présent et n’était pas dans l’esprit de l’établissement proposé.

L'Académie royale des belles-lettres

Les membres de la Société se contentèrent, en attendant, de la lettre d’approbation que le ministre d’Angervilliers, écrivit de la part du roi au prince d’Isenghien, approuvant l’élection de ce dernier comme protecteur, laissant toute facilité pour les statuts et promettant des lettres-patentes pour une époque ultérieure. Ce n’est qu’en 1773 qu’ils eurent des lettres-patentes érigeant la Société en Académie royale des belles-lettres, parfaitement indépendante, et à l’abri des deux clauses désobligeantes.

La Société loua d’abord à un notaire deux chambres qui s’avérèrent bientôt trop petites pour le nombre des associés. Elle occupa alors jusqu’au un second local sis au premier étage dans la maison d’un libraire de la Grande-Place loué cent vingt livres par an. Elle demeura ensuite jusqu’à la Révolution les pièces qui lui furent concédées, par son protecteur, le prince d’Isenghien, à l’hôtel même du Gouvernement.

La SociĂ©tĂ© avait pris pour emblèmes « de jeunes aiglons, qui essayent leurs ailes sur le bord de leur nid », avec la devise : Nedum volalu audaci. Au nombre des premiers quarante membres, Pierre-Antoine de La Place Ă©tait secrĂ©taire-perpĂ©tuel mais, dès le , Alexandre-Xavier Harduin fut nommĂ©, en son absence, secrĂ©taire faisant fonctions de secrĂ©taire-perpĂ©tuel.

Suppression de l'Académie royale des belles-lettres

Pendant la RĂ©volution française, la Convention nationale dĂ©crĂ©ta la suppression de toutes les acadĂ©mies fondĂ©es sous l'Ancien RĂ©gime. Le district d’Arras arrĂŞta, le , que les scellĂ©s seraient apposĂ©s sur les portes des appartements occupĂ©s par la ci-devant SociĂ©tĂ© littĂ©raire d’Arras. Quatre membres de l’AcadĂ©mie pĂ©rirent sur l’échafaud : le Sergeant d’Hendecourt, Fruleux de Souchetz, de Lannoy de Beaurepaire et Boucquel de la ComtĂ© ; Briois père et Foacier de RuzĂ© moururent en prison.

Renaissance de l'Académie

En 1817, lors de la reconstitution de l’Académie, neuf membres de l’Académie sur les vingt-neuf, lors de sa dissolution, vivaient, mais cinq seulement étaient à Arras ou aux environs et furent en réalité rétablis dans leur litre de membres ordinaires.

Objectifs de l'académie

Le but de l'Académie des lettres, des arts et des sciences d'Arras est de favoriser toutes les formes d’activité intellectuelle et artistique et d’encourager les études relatives au département du Pas-de-Calais.

Elle publie régulièrement des Mémoires de l'Académie des sciences, lettres et arts d'Arras.

Actions de l'académie

  • ConfĂ©rences publiques mensuelles ;
  • Organisation de concours annuels : histoire, poĂ©sie, prose, langue picarde, musique ;
  • Organisation de la biennale des Beaux-arts.

L'académie décerne un prix d'histoire pour les étudiants en master I et master II de l'université d’Artois.

L'académie mène aussi des actions auprès d'étudiants et de personnes dans le besoin.

Son lieux d’activitĂ© est l'hĂ´tel de GuĂ®nes, 2 rue des Jongleurs. Les sĂ©ances publiques ont lieu Ă  18 h les troisième mercredis du mois, sauf durant les vacances scolaires. Son adresse postale est « AcadĂ©mie des Sciences, Lettres et Arts d'Arras / Office culturel / 2 rue de la Douizième »[3].

Sources

Références

  1. « Académie des sciences, lettres et arts d'Arras », sur le site du Cths (Comité des travaux historiques et scientifiques)
  2. Histoire de l'Académie d'Arras: depuis sa fondation,en 1737, jusqu'à nos jours, par E. van Drival sur Google Books (consulté le 2 mai 2017)
  3. « Académie des Sciences, Lettres et Arts d'Arras », sur Office culturel d'Arras (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes


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