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Abdelrahman Ayachi

Abdelrahman Ayachi, dit Abou Hajar, né en 1980 à Aix-en-Provence, en France, et mort le à Sinjar, près d'Idleb, en Syrie, est un islamiste franco-syrien et un chef rebelle de la guerre civile syrienne.

Abdel Rahman Ayachi
Surnom Abou Hajar
Naissance
Aix-en-Provence (France)
DĂ©cès (Ă  33 ans)
Sinjar (Syrie)
Mort au combat
Origine Français et Syrien
Allégeance Suqour al-Cham (2012-2013)
Conflits Guerre civile syrienne

Biographie

Jeunesse

Abdelrahman Ayachi est le fils de Bassam Ayachi, un imam syrien, et d'une Française[1]. Il naît et grandit à Aix-en-Provence[2] - [3]. Il a une sœur aînée et deux frères cadets[2]. Son grand-père maternel, Charles Putetto, d'origine italienne, est un ancien militaire de l'armée française qui fut notamment maquisard pendant la Seconde Guerre mondiale[2] - [4].

En 1996, la famille Ayachi quitte la France et s'établit en Belgique, à Molenbeek-Saint-Jean[5]. Bassam Ayachi prend alors la tête du Centre islamique belge (CIB)[5] - [n 1]. Abdelrahman Ayachi fait ses études en Belgique et devient ingénieur informaticien[6] - [3]. Il se marie également et devient père de famille[2].

Affaires judiciaires

Dans les annĂ©es 2000, Abdelrahman Ayachi fonde avec un de ses amis, RaphaĂ«l Gendron, le site assabyle.com[7]. Plusieurs commentaires antisĂ©mites sont postĂ©s sur le forum de discussion du site[7]. En 2006, Abdelrahman Ayachi et RaphaĂ«l Gendron sont condamnĂ©s par le Tribunal correctionnel de Bruxelles Ă  dix mois d'emprisonnement, dont cinq fermes, et 15 000 euros d'amende pour « antisĂ©mitisme, rĂ©visionnisme et incitation Ă  la haine raciale »[7]. Au cours de son procès, Abdelrahman Ayachi nie les accusations d'antisĂ©mitisme mais affirme ĂŞtre en faveur de la destruction de l'État d'IsraĂ«l[2]. En janvier 2009, la peine est revue Ă  la baisse en appel et passe Ă  un mois de prison avec sursis. Les deux accusĂ©s sont Ă©galement condamnĂ©s Ă  1 000 euros d'amende[7].

En 2006, Abdelrahman Ayachi tente de rejoindre l'armée belge et demande à entrer dans la Marine pour avoir accès à une formation sur les radars[8] - [9]. Cependant, sa demande d'habilitation de sécurité est bloquée par le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS)[8] - [9].

En 2007, il part vivre en Syrie et créé une société d'informatique à Idleb[4].

En 2011, alors que le printemps arabe débute en Syrie, Abdelrahman Ayachi participe dans la région d'Idleb aux manifestations contre le régime de Bachar el-Assad[2].

Au dĂ©but des annĂ©es 2010, Abdelrahman Ayachi a de nouveau affaire Ă  la justice. Il est alors accusĂ© de faire partie d'une cellule ayant envoyĂ© une vingtaine de personnes faire le djihad en Irak et en Afghanistan[10] - [8]. Il est dĂ©signĂ© comme Ă©tant le second d'Ali Tabich, le chef de la cellule, et est accusĂ© de s'ĂŞtre spĂ©cialisĂ© dans la mise en ligne de vidĂ©os sur le site Internet Ribaat.org[10]. Le , Abdelrahman Ayachi est condamnĂ© par contumace Ă  huit ans de prison et Ă  une amende de 5 000 euros[10] - [8]. Depuis la Syrie, il conteste les accusations et affirme dĂ©sapprouver les mĂ©thodes et la politique d'al-QaĂŻda[2].

RĂ©bellion syrienne

En avril 2012, Abdelrahman Ayachi retourne en Syrie pour prendre part à la guerre civile[6]. Il rejoint le groupe rebelle islamiste Suqour al-Cham, affilié à l'Armée syrienne libre[6] - [11] - [12]. Au sein de cette formation, il combat dans les régions d'Alep et d'Idleb et prend la tête d'une brigade de 600 hommes[6] - [11] - [13]. Dépourvu de formation militaire, il lit les écrits de Che Guevara, de Carlos Marighella et de Mao Zedong[2].

En Syrie, Abdelrahman Ayachi se revendique comme islamiste et défend l'instauration d'un État islamique en Syrie, il désapprouve cependant le djihadisme d'al-Qaïda et l'arrivée de combattants étrangers en Syrie[6]. Il déclare alors au Figaro : « On doit chercher à rassembler la population autour de notre programme, dont le pilier est l'édification d'un État islamique, sans alcool dans les hôtels et les restaurants, mais qui aura été approuvée par le peuple. [...] Nous réfléchissons aux structures du futur État. Est-ce qu'un non-musulman pourra être président de la République? Non. Mais en revanche, les minorités chrétiennes ou alaouites seront représentées au Parlement. [...] Reconstruire cette société corrompue était pour moi une motivation aussi forte que défendre la population face aux crimes commis par le régime »[6].

Fin 2012, Abdelrahman Ayachi est contacté par les services de renseignements français pour enquêter sur les enlèvements des journalistes James Foley et John Cantlie[2]. Il fait des recherches et donne quelques informations sur l'enlèvement, mais sa mort quelques mois plus tard interrompt son enquête[2] - [12].

Le , il prend d'assaut la prison d'Idleb[2]. Il est cependant blessé au cou par un tir de sniper[2].

Abdelrahman Ayachi est tué au combat le près du village de Sinjar, à l'est d'Idleb[14] - [13]. Raphaël Gendron est également tué en Syrie dans les rangs de Suqour al-Cham, le [15] - [16].

Annexe

Documentaire

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Souvent confondu avec le Centre islamique et culturel de Belgique, abrité par la Grande mosquée de Bruxelles de 1979 à 2018.

Références

  1. Etienne Jacob, L'imam Bassam Ayachi, figure de l'islamisme belge, écroué en France, Le Figaro avec AFP, 4 avril 2018.
  2. Stéphane Malterre, Au nom du père, du fils et du dihad, documentaire, 2016.
  3. Syrie, la mort en face – un documentaire inédit, RTBF.be, 18 octobre 2013.
  4. Au nom du père du fils et du Jihad : à voir cette nuit sur France 2., TV News, 18 octobre 2016.
  5. Margaux Lannuzel, Qui est Bassam Ayachi, le djihadiste de 72 ans arrêté en France ?, Europe 1, 5 avril 2018.
  6. Georges Malbrunot, Abou Hajjar, combattant français en Syrie, Le Figaro, 4 août 2012.
  7. Pierre Laurent, "Raphaël Gendron ne prêche pas la haine", L'Express, 13 mai 2009.
  8. Christophe Lamfalussy, Des islamistes repérés dans l'armée belge, La Libre.be, 21 novembre 2012.
  9. Isabelle Lasserre, L'armée belge redoute l'infiltration des salafistes, Le Figaro, 22 novembre 2012.
  10. Belgique : jusqu'Ă  huit ans de prison pour une cellule de recrutement de djihadistes, Le Monde avec AFP, 25 juin 2012.
  11. Christophe Lamfalussy, Un condamné échappe à la justice belge en se battant en Syrie, La Libre, 8 janvier 2013.
  12. Emmanuelle Skyvington, “Au nom du père, du fils et du djihad” : le réalisateur explique ses choix, Télérama, 20 octobre 2016.
  13. Georges Malbrunot, Mort du chef rebelle franco-syrien Abdelrahman Ayachi, alias Abou Hajar, L'Orient indiscret, 16 juillet 2013.
  14. Le fils du Cheikh Bassam est mort en Syrie, Belga, 20 juin 2013.
  15. Le Franco-algérien Raphaël Gendron, proche des milieux islamistes belges, décède en Syrie, Le Soir.be, 15 avril 2013.
  16. Raphaël Gendron est mort en martyr, DH.be, 15 avril 2013.
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