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Abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie

L'abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie appartenait à l'ordre bénédictin. Elle était située sur la rivière Obrecheuil, dans un village qui porta plus tard le nom de Saint-Denis et qui fait maintenant partie de la ville de Mons, en Belgique. L'abbaye fut fondée en 1081 par la comtesse de Hainaut Richilde et son fils le comte Baudouin II à partir d'un prieuré déjà cité en 886.

Ancienne abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie
Image illustrative de l’article Abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie
Portail de l'ancienne abbaye
Présentation
Culte Catholicisme
Type Abbaye
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction Avant 886 pour le prieuré
1081 pour l'abbaye
Fin des travaux Supprimée en 1796
Protection Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1981, portail d'entrée, grange aux dîmes, bibliothèque et portail secondaire, no 53053-CLT-0208-01)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Ville Mons
CoordonnĂ©es 50° 29′ 33″ nord, 4° 01′ 11″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Ancienne abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie
GĂ©olocalisation sur la carte : Hainaut
(Voir situation sur carte : Hainaut)
Ancienne abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie

Au début de son histoire, l'abbaye reçut de nombreuses concessions et donations, obtint plusieurs dîmes. Elle entretint d'autre part des rapports formalisés de sujétion ou bien de confraternité avec d'autres abbayes, et encore plus tard au XVIIe siècle.

Mais l'abbaye eut aussi son lot de malheurs. Elle connut deux incendies au XIIe siècle et fut complètement détruite. Un autre incendie sérieux détruisit le quartier abbatial en 1778. En 1572, l'abbaye fut pillée par des soldats de la garnison de Mons. En 1615 et 1660, elle dut affronter des épidémies de peste. En 1678, la bataille dite de Saint-Denis entre les français du maréchal de Luxembourg et les coalisés conduits par Guillaume III d'Orange-Nassau causa de nouveaux dommages.

En 1785, contrairement à d'autres abbayes de la région, l'abbaye de Saint-Denis ne fut pas démantelée dans le cadre de la politique religieuse de Joseph II. Cependant, elle fut supprimée en exécution de la loi du . Deux ans plus tard, le site de l'abbaye et sa ferme fut définitivement vendu.

Entre 1804 et 1958, le site abritait une filature de coton. En 1978, le domaine de 18 hectares fut racheté par une coopérative d'habitat groupé qui restaure les bâtiments historiques et qui seront en partie classés.

Origine

L'abbaye de Saint-Denis-en Broqueroie est fondée en 1081, à partir d'un prieuré déjà cité en 886[1].

GĂ©ographie

L'abbaye de Saint-Denis-en-Broqueroie était située sur la rivière Obrecheuil, dans un village de Belgique qui porta plus tard le nom de Saint-Denis, et qui fait maintenant partie de la ville de Mons, dans la province de Hainaut. Précisément, l'abbaye se trouve à 8 km au Nord-Est de Mons[2].

Chronologie

  • 1084 : Richilde et Baudouin II donnent Ă  l'abbaye de Saint-Denis le village du mĂŞme nom. L'Ă©glise Saint-Pierre de Mons lui est Ă©galement attribuĂ©e (confirmation en 1124).
  • 1128 : Incendie du monastère ; le TrĂ©sor et la bibliothèque sont prĂ©servĂ©s.
  • 1136 : Nouvel incendie : la destruction est cette fois-ci complète.
  • 1138 : Confirmation de la concession de l'autel de Naast.
  • 1156 : Concession de la chapelle de Fouleng ainsi que de alleux Ă  Baulenghien et Grosage.
  • 1223 : Obtention de dĂ®mes Ă  Naast.
  • 1242 : Accord de sujĂ©tion de l'abbaye de Saint-Denis Ă  celle de La Sauve-Majeure après un arbitrage.
  • 1274-1275 : Statuts concernant les aspects fonctionnels de la vie monacale (sceaux, luminaires, pitance, vĂŞtements, infirmerie, cuisine,…).
Cloître et ancien bâtiment des moines.
  • ou 1434[2] : Rachat de la sujĂ©tion vis-Ă -vis de l'abbaye de La Sauve-Majeure. Ce droit de juridiction fut rachetĂ© par l'abbĂ© Guillaume d'Assonville pour 500 couronnes[2].
  • 1498 : Henri de Berghes, entretemps devenu Ă©vĂŞque de Cambrai, impose un visiteur Ă  l'abbaye qui connaissait certains problèmes dus au relâchement de la discipline, en partie du fait de la frĂ©quente absence des abbĂ©s commendataires.
  • 1563 : Il est fait Ă©tat de problèmes internes sous l'abbatiat de François de Behaut, considĂ©rĂ© comme faible.
  • 1572 : Pillage de l'abbaye par des soldats de la garnison de Mons.
  • 1605 : ConsĂ©cration de l'autel de la chapelle du refuge de l'abbaye Ă  Mons (rue de Houdain).
  • 1615 : Ă€ la suite d'une Ă©pidĂ©mie de peste, des reliques de saint Macaire provenant de Gand sont envoyĂ©es Ă  Saint-Denis (tableau toujours visible dans l'Ă©glise paroissiale d'Obourg).
  • 1625 et suivantes : RĂ©formation de l'abbaye, selon la rĂ©forme dite « de Lorraine », sous l'impulsion de l'abbĂ© Vincqz, auteur d'une histoire de l'abbaye. Son prĂ©dĂ©cesseur, Henry de Buzeignes, avait entamĂ© le travail de rĂ©forme notamment sur base de celle de Mont-Cassin.
  • 1628 : DĂ©but de la construction d'une nouvelle Ă©glise.
  • de 1628 Ă  1653 : l'abbaye fait partie de la congrĂ©gation belge de la PrĂ©sentation Notre-Dame, en aidant beaucoup d'abord Ă  l'Ă©rection de cette congrĂ©gation[2].
  • 1637 : Accord de confraternitĂ© avec l'abbaye bĂ©nĂ©dictine de Huneghem Ă  Grandmont.
Saint-Denis, section canalisée de la rivière Obrecheuil traversant l'abbaye
  • 1657 : Accord de confraternitĂ© avec l'abbaye bĂ©nĂ©dictine de Poperinge sous l'impulsion de l'abbĂ© Gouffart (Journal de 1607 Ă  1669) qui aura une correspondance avec une moniale mystique de ce monastère : Jeanne Deleloe.
  • 1660 : Ă€ la suite d'une nouvelle Ă©pidĂ©mie de peste, des reliques des saints Placide et Hippolyte provenant de Gand sont envoyĂ©es Ă  Saint-Denis.
  • 1666 : Ă€ la suite du bon accueil Ă©voquĂ© ci-dessus, en janvier 1666, l'abbĂ© de Sainte-Geneviève fera don de reliques de saint Denis et de ses compagnons martyrs Ă  l'abbaye. Ces reliques ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es rĂ©cemment dans la cure paroissiale de Saint-Denis.
  • 1778 : Incendie du quartier abbatial.
  • 1785 : Contrairement Ă  d'autres abbayes de la rĂ©gion (dont celle de Cambron), l'abbaye de Saint-Denis ne fut pas dĂ©mantelĂ©e dans le cadre de la politique religieuse de Joseph II.
  • 1786 : L'abbaye touche un droit d'« entre cens » sur l'exploitation du charbon de la SociĂ©tĂ© charbonnière d'HavrĂ©, Obourg, Saint-Denis, crĂ©Ă©e en 1784, et de la SociĂ©tĂ© de Saint-Denis Ă  Obourg, crĂ©Ă©e en 1786.
Le moulin de l'abbaye.
  • 1789 : L'abbĂ© Alavoine est l'un des trois dĂ©putĂ©s envoyĂ©s par les États du Hainaut auprès des États gĂ©nĂ©raux des États-Belgiques-Unis avec notamment pour mission de les informer de ce que le Hainaut avait proclamĂ© son indĂ©pendance.
  • 1792 : Après la bataille de Jemappes de , l'abbaye, bien qu'ayant subi quelques dĂ©sagrĂ©ments, a poursuivi ses activitĂ©s.
  • 1798 : Le , vente dĂ©finitive du site de l'abbaye et de la ferme de la Haute-Folie (en fait Ă  Constant Fidèle Duval, baron et puis comte, alors bourgmestre de Mons). Intacte au moment de la vente, l'Ă©glise abbatiale fut dĂ©molie et ses matĂ©riaux rĂ©cupĂ©rĂ©s pour la construction.
  • 1802 : Ă€ la suite du dĂ©cès de l'abbĂ© Alavoine, Dom Robert Genva fut dĂ©signĂ©, Ă  la demande de ses ex-confrères, abbĂ© de Saint-Denis par Monseigneur de Rohan, Ă©vĂŞque de Cambrai. Il mourut en 1836 sans avoir pu relancer l'abbaye.
L'entrée de la filature du XVIIIe siècle
  • 1804-1958 : Le site de l'abbaye abrite une filature de coton.
  • 1958 : La filature cesse ses activitĂ©s. Le site est rendue Ă  sa destination religieuse par un acte du [1], avec son rachat par les pères des Missions de Scheut. Lors du dĂ©montage des machineries dans les anciens dortoirs-rĂ©fectoires des moines, le bâtiment flambe complètement, le [1]. Les Scheutistes construisent alors en 1960 un nouveau bâtiment Ă  l'emplacement des continus de la filature.
  • 1978 : Le 22 mai, le domaine de 18 hectares est rachetĂ© par une coopĂ©rative d'habitat groupĂ© qui restaure les bâtiments historiques et qui seront en partie classĂ©s. Elle vend en 1984 le seul bâtiment des Scheutistes Ă  la CommunautĂ© française. Celle-ci le revend Ă  une sociĂ©tĂ© immobilière qui transforma le bâtiment en appartements.

Éléments culturels

L'abbaye compta plusieurs moines écrivains, tel Gérard Sacré au XVIIe siècle. Une grande partie de la bibliothèque abbatiale est aujourd'hui à la Bibliothèque publique de Mons. En 1756, Dubuisson écrit « la bibliothèque est curieuse tant pour la collection des livres rares qui s'y trouvent que pour le plafond qui est un des plus beaux morceaux de peinture qui soit aux Pays-Bas. On m'assure qu'un frère laïc y travailla près de quatre ans, couché sur son dos. »

Souvenirs

Ce qui reste de l'abbaye en 1954 se résume[2] à quelques bâtiments claustraux, un moulin, une brasserie et de vastes viviers.

Notes et références

  1. Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, p. 58.
  2. Émile Poumon, Abbayes de Belgique, Office de publicité, S.A, éditeurs, Bruxelles, 1954, p. 103-104.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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