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Abbaye de Louroux

L'abbaye du Louroux-en-Vernantes (appelée aussi abbaye de Louroux ou du Loroux) est une des premières abbayes cisterciennes (il s'agit de la neuvième abbaye-fille de Cîteaux) située à Vernantes (Maine-et-Loire). Elle est un témoignage médiéval du style architectural du gothique angevin.

Abbaye de Louroux
image de l'abbaye
Le porche de l'abbaye

Nom local Loroux
L'Oratoire
Diocèse Diocèse d'Angers
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) XIX (19)[1]
Fondation 1121
Cistercien depuis 1121
Dissolution 1791
Abbaye-mère Cîteaux
Lignée de Cîteaux
Abbayes-filles 076 Pontron (1134-1791)
337 Bellebranche (1152-1686)
421 Beaugerais (1172-1791)
679 Santa Maria della Vittoria (1274-1525)
Congrégation Ordre cistercien
PĂ©riode ou style
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2008)[2]

CoordonnĂ©es 47° 25′ 17″ nord, 0° 01′ 33″ est[3]
Pays Drapeau de la France France
Province Anjou
RĂ©gion Pays de la Loire
DĂ©partement Maine-et-Loire
Commune Vernantes
GĂ©olocalisation sur la carte : Maine-et-Loire
(Voir situation sur carte : Maine-et-Loire)
Abbaye de Louroux
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Abbaye de Louroux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Louroux

La commune de Vernantes située sur la route du Lude à Saumur, doit à son abbaye son importance passée.

Localisation

L'abbaye du Louroux est située à l'est du Maine-et-Loire, sur une île aménagée entre les bras du Lathan, à l'endroit où la route départementale D58, de Vernantes à Mouliherne traverse la rivière[4].

Histoire

Fondation

L'abbaye est fondée le par Eremberge ou Eremburge d'Anjou, en remerciement du retour prochain de son mari Foulques V de Palestine (celui-ci revient effectivement le 24 du même mois). Le nom « Loroux » viendrait du latin oratorio (oratoire)[5].

Moyen Ă‚ge

L'abbaye est florissante et fonde plusieurs établissements affiliés, notamment en Bretagne[6]. À son apogée, le Louroux compte jusqu'à trois cents moines[7] et a la responsabilité directe de dix-sept établissements cisterciens. Parmi ceux-ci, on compte les abbayes de Pontron, de Bellebranche, de Beaugerais, de Santa Maria della Vittoria[3], du Perray-aux-Nonnains, de la Virginité[5].

Durant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est durement touchée. En 1357, des Tard-Venus commandés par un certain Robert Marcault chassent les moines et pillent le monastère, établissant leur quartier général dans l'abbatiale, dont ils font une forteresse. Il faut attendre 1370 pour que des troupes commandées par Bertrand du Guesclin chassent les pillards, permettant aux religieux de revenir en 1371. Vers cette époque, une tradition affirme le séjour de Charles VI à l'abbaye durant trois mois[5]. Parmi les dégâts que provoquent les troupes, le chartrier est détruit, ce qui rend parcellaires les connaissances sur la période antérieure[8].

Au départ des Anglais, une chapelle est construite dans le style gothique angevin, ornée de fresques représentant quatre anges portant les instruments de la Passion du Christ[9]. Les Anglais se faisant menaçants à nouveau vers 1435, l'abbaye est fortifiée par l'abbé Aimeric, les fortifications se composant « de murs, de doubles douves, de doubles fossés, avec doubles pont-levis ». Après la guerre, le Roi René fait de larges donations à l'abbaye ; en témoigne un vitrail qu'il fait installer dans l'église. Ce vitrail survit à l'abbaye, car transporté en 1812 dans l'église de Vernantes, puis de là en 1901 au musée Saint-Jean d'Angers[5].

Commende

Au XVIe siècle, l'abbaye est mise en commende. Georges Touchard-Lafosse, dans son livre La Loire historique, pittoresque et biographique, de la source de ce fleuve Ă  son embouchure…, raconte que « [Ă€ cette Ă©poque] l’abbĂ© commendataire reçoit 18 000 livres sur les 30 000 livres de revenus. Le village de Vernantes dĂ©pend de cette communautĂ©. »[10]. L'abbaye subit un nouveau pillage en 1572, durant les guerres de Religion[5].

Fin de l'abbaye et période post-révolutionnaire

À la Révolution, l'abbaye est fermée et les moines chassés. Une légende affirme que les moines auraient alors enterré les cloches et les objets précieux (liturgiques) de l'église dans la forêt de Billot proche[11].

En 1795, Marie Paul de Scépeaux de Bois-Guignot réunit dans l'ancienne abbaye les autres chefs chouans pour discuter du bien-fondé de signer le traité de la Mabilais avec les troupes républicaines[12].

Une grande partie du monastère est détruite en 1852[12]. Les pierres sont utilisées notamment pour construire un château à proximité[7]. Le site est depuis la Révolution une propriété privée[13].

Liste des abbés connus

  • Foulques (attestĂ© en 1121)
  • Galo (attestĂ© vers 1125)
  • Martin (attestĂ© en 1134)
  • Foulques (attestĂ© en 1138 et 1150)
  • Yves (dates inconnues)
  • Joscelin (attestĂ© en 1158)
  • Zacharie (attestĂ© en 1165)
  • Hamelin (attestĂ© vers 1170)
  • Gervais (de 1179 Ă  1184)
  • Jean (attestĂ© en 1189 et 1192)
  • Anselme (attestĂ© en 1207 et 1209)
  • Raynaud (attestĂ© en 1211 et 1218)
  • Richard (attestĂ© en 1221)
  • Hugues (attestĂ© en 1227)
  • Guillaume (de 1236 Ă  1250)
  • Yves (de 1263 Ă  1267)
  • AndrĂ© (attestĂ© en 1280)
  • Évrard de Champagne (attestĂ© en 1290)
  • Gervais (attestĂ© en 1301)
  • Jean (attestĂ© en 1315)
  • Pierre (attestĂ© en 1323)
  • Étienne (attestĂ© en 1324)
  • Raoul (attestĂ© en 1347)
  • Philippe (attestĂ© en 1351)
  • Étienne (attestĂ© en 1366)
  • Guillaume (attestĂ© le )
  • Pierre de Monfort (attestĂ© en 13707)
  • Girard ou Geoffroy 1388-1389)
  • Guillaume (attestĂ© en 1405)
  • Jean, nommĂ© « cardinal de Lorraine » (peut-ĂŞtre Jean de Neufchâtel) Ă  une date inconnue
  • GĂ©rault (de 1409 Ă  1419)
  • AndrĂ© (attestĂ© en 1423)
  • Aimery (de 1446 Ă  1456)
  • Pierre (de 1458 Ă  1460)
  • AndrĂ© (attestĂ© en 1470)
  • Pierre Chabot (de 1473 Ă  1480)
  • RenĂ© de Brie (dates inconnues)
  • Jean Le Chevrier (devient abbĂ© commendataire des Vaux-de-Cernay en 1493, remplacĂ© par Michel Buffereau jusqu'en 1495, oĂą ils permutent leurs abbayes)
  • Jean de QuĂ©dillac (attestĂ© en 1504)
  • Simon des Roches (attestĂ© en 1508)
  • Louis de Tiercelin (attestĂ© en 1547)
  • Mathieu La Varenne (attestĂ© en 1567)
  • Simon de MaillĂ©-BrĂ©zĂ© (attestĂ© Ă©galement en 1567)
  • Pierre de Caulet (de 1598 Ă  1612)
  • Bonaventure de Lafont (attestĂ© en 1624, mort le )
  • François de Lavedan (attestĂ© en 1647, mort le )
  • Philppe Victor de Comminges (mort le )
  • François de Comminges (son cousin, nommĂ© le , mort en 1732)
  • Jean-Baptiste de Bernard d'Arvernes (de 1732 Ă  1763)
  • N. des Brières (de 1763 Ă  1778)
  • Jacques-Hyacinthe de Cusaque (de 1778 Ă  la fin de l'abbaye en 1791)[5]

Architecture

De cette abbaye cistercienne du XIIe siècle, il ne reste plus que des ruines : des restes du transept et le porche. Ces restes sont classés monument historique en 2008[2].

Les recherches archéologiques montrent que la structure architecturale de l'abbatiale se rapproche initialement de celle de Fontevraud, notamment dans l'adoption d'une nef « à passage », permettant de joindre la nef au transept sans passer par la croisée du transept. Dans un second temps, le maître d'œuvre choisit de voûter l'église en croisée d'ogives, avec une architecture gothique[14].

Dates de construction des vestiges

La croisée du transept de l'abbatiale date du deuxième ou du troisième quart du XIIe siècle ; les voûtes de cette croisée, ainsi que des vestiges du sud-est du chœur datent de la deuxième moitié du XIVe siècle ; le portail d'entrée de l'abbaye date du début de la commende au XVe siècle ; le logis dit « des Hôtes » ainsi que sa chapelle remontent à la première moitié du XVIe siècle. Un moulin à eau construit au XVe ou au XVIe siècle a été remanié au XIXe ; un bâtiment « du Jeu de paume » remonte au XVIIIe siècle ; enfin les bâtiments agricoles et le logement au nord sont postérieurs au monastère proprement dit et datent du XIXe siècle[15].

Filiation et possessions

Le Louroux est la neuvième abbaye-fille de Cîteaux et la mère de Pontron , Bellebranche, Beaugerais et de Santa Maria della Vittoria.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 103.
  2. Notice no PA49000078, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Luigi Zanoni, « Loroux, le », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  4. « Carte IGN 1722 SB » sur Géoportail (consulté le 30 mars 2020)..
  5. Jocelyn Mercier, Vernantes : Pages d'Histoire, images d'autrefois, Clichy-sous-Bois, Éditions du Vieux-Logis, , 126 p. (ISBN 9782402259873, lire en ligne), « Abbaye du Loroux », p. 3-7.
  6. Raymonde Foreville, « Jean-Berthold Mahn. - L'Ordre cistercien et son gouvernement des origines au milieu du XIIIe siècle (1098-1265) [Compte-rendu] », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 54, no 1,‎ , p. 199-202 (ISSN 2108-6443, lire en ligne).
  7. Bernard Peugniez, Routier cistercien, Gaud, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « 17 - Loroux (Le) », p. 277.
  8. D. Collassseau, « L'abbaye du Loroux », L'Anjou historique,‎ , p. 101-118 (ISSN 2019-370X, présentation en ligne).
  9. D. Collassseau, « Chapelle et fresques de l'abbaye du Loroux (XVe siècle) », L'Anjou historique,‎ , p. 5-9 (ISSN 2019-370X, présentation en ligne).
  10. La Loire historique, pittoresque et biographique- de la source de ce fleuve à son embouchure…, p. 568-569.
  11. « La carte des trésors qui font rêver », Presse-Océan,‎ (ISSN 1144-3596, lire en ligne).
  12. « Abbaye Notre-Dame de Pontron », Observatoire du Patrimoine Religieux (consulté le ).
  13. « Abbaye de Cisterciens », ministère de la Culture, (consulté le ).
  14. Jacques Mallet, « Le type d'églises à passages en Anjou [Essai d'interprétation] », Cahiers de Civilisation Médiévale, Persée, vol. 25, no 97,‎ , p. 59 (ISSN 2119-1026, DOI 10.3406/ccmed.1982.2389, lire en ligne).
  15. « Abbaye Cistercienne Du Loroux (Site Privé) », Vernantes (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • [GaĂ©tan Sourice 1998] GaĂ©tan Sourice, « Le Loroux, abbaye cistercienne dans le Baugeois. Essai de reconstitution du patrimoine (1121-vers 1350) : formation et gestion », Les Cahiers du Baugeois,‎ (ISSN 0999-6001)
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