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Abbaye de Grandselve

L'abbaye de Grandselve ou Grandis Silva était un monastère d'hommes fondé en 1114 par Géraud de Salles et appartenant à l'ordre de Cîteaux à partir de 1144. Elle était située au pays de Rivière-Verdun, à Bouillac, en Gascogne, et était du ressort du diocèse et du Parlement de Toulouse, de l'intendance d'Auch et de l'élection de Rivière-Verdun.

Ancienne abbaye de Grandselve
image de l'abbaye
Stalles.

Diocèse Archidiocèse de Toulouse
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCIII (203)[1]
Fondation 1144
Cistercien depuis 1145
Abbaye-mère Cadouin puis Clairvaux
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles 214 - Fontfroide (1146-1791 et 1858-1901)
Calers (1148-1790)
336 - Candeil (1150-1791)
340 - Santes Creus (1152-1835)
698 - Altofonte (de) (1307-1766)
Congrégation Ordre cistercien
PĂ©riode ou style

CoordonnĂ©es 43° 51′ 23″ nord, 1° 08′ 17″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Principauté Empire latin de Constantinople
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Tarn-et-Garonne
Commune Bouillac
Site Site officiel
GĂ©olocalisation sur la carte : Tarn-et-Garonne
(Voir situation sur carte : Tarn-et-Garonne)
Ancienne abbaye de Grandselve
Géolocalisation sur la carte : Midi-Pyrénées
(Voir situation sur carte : Midi-Pyrénées)
Ancienne abbaye de Grandselve
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Ancienne abbaye de Grandselve

GĂ©ographie

L'abbaye était située au bord du ruisseau de Nadesse, à l'ouest de Verdun-sur-Garonne et de la rive gauche de la Garonne.

Histoire

La fondation

Grandselve est fondée en 1114 par Géraud de Salles qui place ce nouvel ermitage sous la règle de saint Benoît et l’autorité de l'abbaye de Cadouin. Cette fondation est reconnue en 1117 par Amelius, évêque de Toulouse qui l’autorise à construire une église en l’honneur de Dieu, de la Vierge et de sainte Marie-Madeleine ainsi que les maisons nécessaires aux habitations des moines. Il leur cède des terres dépendant de son évêché en échange de leur rattachement à Cîteaux. En 1145 l’abbé Bertrand I consacre celui-ci lors d'une entrevue à Clairvaux avec Saint Bernard à qui il remet son abbayé[3].

L’expansion et la puissance

À partir de cette date l’abbaye qui bénéficie de nombreuses donations devient une les plus florissantes du midi avec une église de plus de cent mètres de long sur vingt de large. Probablement commencée à la fin du XIIe siècle, elle est dédicacée le 30 avril 1253 en présence de plusieurs évêques et abbés. Des moulins sont établis sur les rivières, des tuileries créées, des vignes plantées. Ses possessions sont estimées à plus de 20000 hectares répartis en 25 granges. Elle détient des immeubles à Paris, Toulouse, possède une grande partie du port de Verdun-sur-Garonne et au XIVe siècle deux chais à Bordeaux où elle expédie, en toutes franchise, 300 barriques de vin.

Elle fonde en France les abbayes de Fontfroide en 1144, Calers en 1147, Candeil en 1150 puis Santes Creus en Espagne en 1152 et Carthagène en 1273. En 1281 elle crée à Toulouse, un Collège Saint Bernard pour l’enseignement de la théologie qui accueille des étudiants jusqu’à la Révolution. Par paréage avec le roi Philippe le Hardi représenté par son sénéchal de Toulouse, Eustache de Beaumarchès, elle fonde les bastides de Beaumont-de-Lomagne en 1279 puis de Grenade en 1290 en paréage avec Philippe le Bel représenté par le même. Celles-ci deviennent des centres commerciaux importants, comme en témoignent encore les deux halles de leur place centrale. Elle bénéficie de la protection des Papes et des grands seigneurs : Pierre II d'Aragon, Raymond-Roger Trencavel, Bernard de Comminges, Raymond VI, Philippe le Hardi, Richard Cœur de Lion. Guillaume VI et VII, comtes de Montpellier, y sont inhumés[3].

Le déclin et la disparition

Dès le XIVe siècle, son influence est contrebalancĂ©e par celle des nouveaux ordres mendiants. Pendant la guerre de Cent Ans elle demeure fidèle Ă  la France, ce qui lui vaut des reprĂ©sailles. Alors que les bâtiments souffrent des incursions anglaises et des ravages des grandes compagnies les moines doivent se rĂ©fugier Ă  Grenade et ses maisons de Bordeaux sont ruinĂ©es. En revanche Grandselve pâtit peu des guerres de religion : certaines granges sont pillĂ©es et dĂ©vastĂ©es mais l’abbaye elle-mĂŞme est prĂ©servĂ©e. Mais dès 1476, le rĂ©gime de la commende pèse sur le monastère. Toujours propriĂ©taire d'un important patrimoine foncier dans le midi de la France[4], l'abbaye peut verser environ 16 000 livres de rente Ă  ses abbĂ©s commendataires. Mais l’abbĂ©, tenu de pourvoir aux rĂ©parations des bâtiments, s’en acquitte plus ou moins.

Le nombre des religieux chute progressivement et ils ne sont plus que 16 en 1790. Après avoir résisté ils se séparent et abandonnent l’abbaye en mars 1791. Le district prend aussitôt possession des lieux et le 21 août 1791, le monastère et deux métairies voisines sont vendus comme bien national. En 1793, les premiers bâtiments commencent à être démolis: cloître, salle capitulaire, aile des moines. En 1803, l’église abbatiale succombe à son tour. L’hôtellerie est définitivement rasée peu après 1815. Seule la porterie subsiste encore[3]

Architecture et description

De cette ancienne abbaye détruite à partir de 1793 il ne reste que :

Filiation et dépendances

Fille de l'abbaye de Cadouin, Grandselve est la mère des abbayes de

Liste des abbés

Abbés réguliers

  • 1114-1128 : Étienne
  • 1128-1149 : Bertrand I
  • 1149-1158 : Alexandre I
  • 1158-1165 : Pons I
  • 1165-1174 : Pons II
  • 1174-1178 : Guy Vidal
  • 1178-1198 : Guillaume I de Combanol
  • 1198-1202 : Arnaud I Amaury
  • 1202-1214 : Guillaume II Robert
  • 1214-1218 : Pierre I
  • 1218-1221 : Raymond I Pierre de Roqueville
  • 1221-1224 : Bernard I
  • 1224-1232 : Élie Guarin
  • 1232-1236 : Arnaud II Gaillard
  • 1236-1237 : Bernard II
  • 1238-1240 : Raymond II Berthier
  • 1240-1244 : cardinal Eudes de Châteauroux
  • 1244-1249 : Pierre II Raymond
  • 1249-1258 : Richard
  • 1259-1262 : Pons III
  • 1263-1269 : Bernard III de Bac
  • 1269-1288 : Bertrand II Joffre
  • 1288-1293 : Pierre III Alfaric
  • 1293-1318 : Bertrand III de Bruaval
  • 1318-1319 : Jean Gilles
  • 1319-1326 : Pons IV Maurin
  • 1326-1348 : Guillaume III de Piret
  • 1348-1368 : Raoul
  • 1368-1386 : Bernard IV de La Fours
  • 1386-1391 : Bertrand IV
  • 1391-1398 : Galin
  • 1398-1424 : Pierre IV Olier
  • 1424-1432 : Jean I AzĂ©mar
  • 1432-1461 : Gilles de Morban
  • 1461-1475 : Bertrand V d'Albi
  • 1475-1476 : Arnaud III Blanc

Abbés commendataires

Source : Gallia Christiana

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 174-175.
  2. « Grandselve », sur http://www.cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. Histoire de l'abbaye de Grandselve
  4. Il Ă©tait une fois l'abbaye de Grand Selve
  5. Jean-Michel Garric, L'archéologie au musée Ingres-Bourdelle à Montauban, dans Archéologia, n°582, décembre 2019, p.63.

Voir aussi

Bibliographie

Par ordre chronologique de publication :

  • Gallia Christiana, tome 13, provinces de Toulouse et de TrĂŞves, Paris, 1785 (lire en ligne)
  • Bertrand-Adolphe Jouglar (1809-1873), Monographie de l'abbaye de Grandselve, p. 179-243, dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Midi de la France, 1853-1860, tome 7 (texte), (planches I Ă  VII)
  • AbbĂ© J.-A.-Firmin Galabert, L'Ă©glise abbatiale de Grandselve et ses reliques, p. 212-218, Bulletin archĂ©ologique de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Tarn-et-Garonne, 1887, tome 15 (lire en ligne)
  • Chanoine Gayne, L'abbaye de Grand-Selve, p. 103-127, Bulletin archĂ©ologique, historique et artistique de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Tarn-et-Garonne, 1949, tome LXXVI (lire en ligne)
  • Chanoine Gayne, Ă€ propos de l'abbaye de Grand-Selve, p. 95-97, Bulletin archĂ©ologique, historique et artistique de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Tarn-et-Garonne, 1956, tome LXXXII (lire en ligne)
  • Mathieu MĂ©ras, L'abbaye de Grandselve Ă  la fin du XVIIe siècle, p. 95-108, dans MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Midi de la France, 1965, tome 31 (lire en ligne)
  • Mireille Mousnier, L'abbaye cistercienne de Grandselve, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « MĂ©ridiennes », , 498 p. (ISBN 978-2-912025-27-2, lire en ligne)
  • Groupe de Recherches Historiques et GĂ©nĂ©alogiques de Verdun-sur-Garonne, Grandselve, L'abbaye retrouvĂ©e, p. 35-44, Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de Tarn-et-Garonne, 2007, tome 132 (lire en ligne)
  • Daniel Cazes, Nicolas Portet, Bouillac, abbaye cistercienne de Grandselve, p. 95-110, Congrès archĂ©ologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4)
  • Marie-Anne Sire, Bouillac, trĂ©sor de l'abbaye cistercienne de Grandselve, p. 111-116, Congrès archĂ©ologique de France. 170e session. Monuments de Tarn-et-Garonne, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 2014 (ISBN 978-2-901837-53-4)

Liens externes

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