Eudes de Châteauroux
Eudes de Châteauroux ou Odon de Châteauroux, aussi Ottone de Castro Rodolfi da Châteroux, surnommé le cardinal Candius ou Blancus, (né vers 1190 à Châteauroux en Berry, et mort à Orvieto le ) est un cardinal, un prédicateur et un orateur français du XIIIe siècle, auteur d'un grand nombre de sermons.
Eudes de Châteauroux | ||||||||
Biographie | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Naissance | vers 1190 Châteauroux-en-Berry |
|||||||
Ordre religieux | Ordre cistercien | |||||||
Décès | Orvieto |
|||||||
Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par Innocent IV |
|||||||
Titre cardinalice | Cardinal-Ă©vĂŞque de Frascati (Tusculum) | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Camerlingue de la Sainte Église | ||||||||
– | ||||||||
| ||||||||
Doyen du Collège des cardinaux | ||||||||
– | ||||||||
.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Noms
Eudes de Châteauroux est également connu sous les noms : Odon de Tusculum, Otho of Tusculum, Otho de Tusculum, Odon de Châteauroux, Odo de Castroradulpho, Odo de Castro Radulphi, Odo Gallus, Ottone de Castro Rodolfi, Oddone di Castro Radulfi, Ottone de Castel Ridolfi et Ottone di Tuscolo.
Biographie
Eudes ou Odon[1] de Châteauroux est d'origine modeste. Il l'évoque dans un sermon prononcé lors de la consécration de la Sainte-Chapelle en , où il explique que certains Juifs étaient beaucoup plus riches que lui et mieux placés pour faire des études et poursuivre une carrière dans l'Eglise[2]. Le contexte rhétorique de cette phrase ne permet pas cependant de la surinterpréter. Il est ordonné prêtre puis devient prédicateur. Il faut écarter l'hypothèse selon laquelle il aurait appartenu à l'ordre cistercien[3]
Il devient ensuite est professeur et chancelier de l'Université de Paris ou de l'École cathédrale de Paris et chanoine (possiblement en 1226) du chapitre de la cathédrale de Paris. Son titre de maître est attesté par le sermon qu'il prêche durant la crise estudiantine en 1229. De cette date à 1244, il se consacre à l'université et à la prédication où sa forte personnalité le fait connaître[2] - [4].
Le pape Innocent IV le nomme cardinal et évêque de Frascati (Tusculum) lors du consistoire du et il reçoit son anneau cardinalice à Suse en . Dès lors, il devient très actif au sein de la cour pontificale.
En 1245, le pape le désigne une première fois comme légat en France de la croisade et ses sermons mettent en avant les thèmes du salut et de privilèges accordés aux croisés
Son antijudaïsme virulent le pousse à condamner le Talmud en 1242 et 1248[2] - [5] - [6], conseillé par trois dominicains dont Étienne du couvent des jacobins d'Auxerre (Stefanus Altissiodorensis) et Albertus Teutonicus, connu sous le nom d'Albert le Grand[1] - [7].
Il participe au premier concile de Lyon. Eudes est nommé une seconde fois légat du pape pour la septième croisade (1248-1254). À ce titre, il est chargé de prêcher la croisade dans toute la France et accompagne le roi Saint Louis et son armée en Égypte et en Terre Sainte.
Le cardinal de Châteauroux ne participe pas à l'élection papale de 1254, lors de laquelle Alexandre IV est élu. Il est doyen du collège des cardinaux en 1254 et participe aux élections papales de 1261 (élection d'Urbain IV), de 1264-1265 (élection de Clément IV) et de 1268-1271 (élection de Grégoire X). En 1270 il est camerlingue de la sainte Église.
Eudes de Châteauroux est l'auteur de 65 homélies pour le temps liturgique et les fêtes des saints, et de près de 1 200 sermons[8].
Voir aussi
Bibliographie
- Alexis Charansonnet, L’université, l’Eglise et l’Etat dans les 65 sermons du cardinal Eudes de Châteauroux (1190 ? - 1273). Thèse de doctorat d'État, soutenue à Lyon II, le
- Alexis Charansonnet, « L’évolution de la prédication du cardinal Eudes de Châteauroux (1190?-1273): une approche statistique », dans De l’homélie au sermon (8e Symposium d’études du sermon médiéval, Louvain-la Neuve, ), Louvain-la-Neuve, 1993, p. 103-142.
- Alexis Charansonnet, « Du Berry en Curie : la carrière du cardinal Eudes de Châteauroux (1190 ?-1273) et son reflet dans sa prédication », dans Revue d’histoire de l’Église de France, T. 86 (janvier-), p. 5-37.
- Gilbert Dahan (dir.), Le brûlement du Talmud à Paris, Paris, Éditions du Cerf, 1999
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă la religion :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Notes et références
- [Lebeuf 1743 (2)] Abbé Jean Lebeuf, Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne), p. 494.
- Amélia Lecousy, Université de Montréal, Les intellectuels chrétiens face au Talmud : l’antijudaïsme chez Eudes de Châteauroux lors du procès du Talmud à Paris (1240-1248), août 2014
- Cf. A. Charansonnet, L’université, l’Église et l’État dans les sermons du cardinal Eudes de Châteauroux (1190 ?-1273), Université Lumière Lyon 2, octobre 2001, p. 18.
- Charansonnet, L’Université..., op. cit., p. 8
- Alexis Charansonnet, L’Université, l’Église et l’État dans les sermons du cardinal Eudes de Châteauroux (1190 ?-1273), thèse de Ph. D. (Histoire), Université de Lyon 2, 2001, 939 pp. (Format Word) ; « L’évolution de la prédication du cardinal Eudes de Châteauroux (1190?-1263) : une approche statistique », dans De l’Homélie au sermon. Histoire de la prédication médiévale, Louvain-la-Neuve, 1993, fichier PDF, 27 pp. ; « Du Berry en curie : La carrière du cardinal Eudes de Châteauroux (1190?-1273) et son reflet dans sa prédication », dans Revue d’Histoire de l’Eglise de France, 2000, 43 pp.
- Fortunato Iozzelli, Odo da Châteauroux. Religione e politica nei sermoni inediti, Padoue, 1994
- Salomon Grayzel, The Church and the Jews in the XIIIth century : A Study of Their Relations During the Years 1198-1254, Based on the Papal Letters and the Conciliar Decrees of the Period, Philadelphie, The Dropsie College for Hebrew and Cognate Learning, 1933
- [Delmas 2013] Sophie Delmas, « Un vulgarisateur de l’exégèse politique au XIIIe siècle : le cardinal Eudes de Châteauroux. Les sermons sur saints Pierre et Paul », dans Franco Morenzoni, Preaching and Political Society. From late Antiquity to the End of the Middle Ages, Brepols, , sur academia.edu (présentation en ligne), p. 111-133.