Abbaye Santa MarĂa de la Oliva
L'abbaye Santa MarĂa la Real de la Oliva, ou plus simplement La Oliva, est un monastère cistercien en activitĂ© situĂ© Ă Carcastillo, en Navarre espagnole. Elle est fondĂ©e en 1150 par des moines de l'abbaye de l'Escaladieu, grâce Ă une donation du roi GarcĂa V de Navarre. En 1808, les armĂ©es napolĂ©oniennes la ravagent, puis le dĂ©samortissement chasse les moines en 1835. En 1926, ceux-ci sont de retour et refondent la communautĂ©, toujours en activitĂ© au XXIe siècle.
Abbaye Santa MarĂa de la Oliva | |
La façade de l'église abbatiale. | |
Diocèse | Pampelune |
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Patronage | Sainte Marie |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | CCCV (305)[1] |
Numéro d'ordre (abbayes actuellement actives) | 033 ♂[2] |
Fondation | 1134 |
DĂ©but construction | 1164 |
Cistercien depuis | 1150 |
Dissolution | 1835-1927 |
Abbaye-mère | Escaladieu |
Lignée de | Morimond |
Abbayes-filles | 671 - Leyre (1269-1836) 713 - Marcilla (de) (1407-1835) Las Escalonias (depuis 1994) Zenarruza (depuis 2008) |
Congrégation | Cisterciens (1143-1835) Trappistes (depuis 1927) |
PĂ©riode ou style | Architecture romane Architecture gothique |
Protection | Bien d'intérêt culturel sous le numéro RI-51-0000026 |
Coordonnées | 42° 22′ 16″ nord, 1° 27′ 59″ ouest[3] |
Pays | Espagne |
Royaume | Navarre |
RĂ©gion | Navarre |
Comarque | Ribera Arga-AragĂłn |
Municipio | Carcastillo |
Site | http://www.monasteriodelaoliva.eu/ |
L'abbaye Santa MarĂa la Real de la Oliva a conservĂ© le caractère architectural cistercien originel ; Ă ce titre, elle est classĂ©e Bien d'intĂ©rĂŞt culturel.
Histoire
Avant l'abbaye
Le site de l'abbaye est déjà occupé à l'époque romaine, par une population connue de Pline l'Ancien et nommée par les Carenses. Il s'agit d'une colonie romaine, comme en témoigne une pierre gravée au nom de Flavius Constantius Augustus[3].
Avant l'arrivée des cisterciens, un ermitage existait peut-être sur le site, déjà voué à la vénération de la Vierge Marie[3].
Fondation
L'abbaye Santa MarĂa de la Oliva est fondĂ©e entre 1140 et 1150 grâce Ă une donation du roi GarcĂa V de Navarre. Le site, sur la rive gauche (c'est-Ă -dire mĂ©ridionale) de l'Aragon, est très favorable Ă l'implantation d'une communautĂ©, notamment pour la force motrice hydraulique et pour la ressource en eau potable et d'irrigation. La date de fondation exacte est difficile Ă connaĂ®tre, par suite de la position frontalière de la Oliva, Ă la limite des royaumes de Navarre et d'Aragon. ces deux royaumes manifestent chacun leur prĂ©sĂ©ance sur l'abbaye par des documents dont l’authenticitĂ© est difficile Ă Ă©tablir[4].
Les données les plus fiables montrent que l'abbaye aurait été fondée en 1145, selon un témoignage de Ramire II d'Aragon à l'abbé de Fitero, abbaye elle-même filiale de l'Escaladieu comme la Oliva. cette donation de 1145 est confirmée par le pape Eugène III en 1147. À cette date, la communauté de la Oliva compte déjà des terres mises en culture et des granges. Les hypothèses les plus récentes privilégient l'établissement d'un groupe de granges dépendant du monastère de Nienzabas — emplacement original de l'abbaye de Fitero — qui aurait par la suite pris son autonomie. En tout état de cause, en 1150, le chapitre général cistercien intègre officiellement la Oilva dans l'ordre, ce qu'Eugène III valide à nouveau en 1152 en plaçant l'abbaye sous sa protection. Enfin, sans que les raisons exactes en soient connues, le chapitre général décide de placer la Oliva ainsi que Veruela (de) dans la filiation de l'Escaladieu[3].
DĂ©veloppement
Ă€ partir de cette intĂ©gration, entre dons des souverains, protection papale et structuration de la filiation grâce Ă la Carta Caritatis, la prospĂ©ritĂ© du monastère grandit rapidement, et ses possessions s'accroissent en Navarre comme en Aragon. En Navarre particulièrement, les abbĂ©s de la Oliva sont proches du trĂ´ne, parfois conseillers des rois, par exemple de Charles II de Navarre. Ă€ la fin du XVIe siècle, le peintre flamand Roland de Mois rĂ©alise un retable dĂ©diĂ© Ă l'Assomption de la Vierge Marie pour l'Ă©glise abbatiale, qui est conservĂ© aujourd'hui dans l'Ă©glise paroissiale de Tafalla. Pedro de Eraso exerce mĂŞme la rĂ©gence au XVIe siècle dans le royaume de Navarre. L'un des abbĂ©s de la Oliva, Luis DĂez de Aux y Armendáriz, est Ă©galement nommĂ© Ă©vĂŞque de Jaca en 1617, puis Ă©vĂŞque d'Urgell en 1622, enfin archevĂŞque de Tarragone en 1627, mais il meurt avant d'ĂŞtre en poste. Au XVIIIe siècle, l'abbĂ© Francisco Morale est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de la CongrĂ©gation[3].
Fermeture
Au XIXe siècle, l'abbaye est fermée plusieurs fois temporairement avant sa dissolution. La première fermeture est provoquée par la campagne de Napoléon Ier en Espagne en 1809, la seconde en 1821. Lors du Désamortissement de 1835, l'abbaye est fermée et les moines sont expulsés[3].
RĂ©ouverture
En 1926, des moines trappistes venus de Getafe, près de Madrid, sous la responsabilité d'Onofre Larumbe, refondent la communauté, qui est placée sous la responsabilité de l'abbaye de Viaceli (es). En 1948, cette nouvelle fondation obtient le statut d'abbaye à part entière. En 1975, la communauté décide de quitter l'abbaye historique pour fonder un monastère moderne à proximité. Il est en particulier réputé pour son vignoble, qui produit l’essentiel du vin de messe espagnol. En 1994 et 2008, la Oliva fonde deux nouvelles communautés, Las Escalonias en Andalousie et Zenarruza au Pays basque. Au XXIe siècle, l'abbaye compte douze moines[3] - [4] - [5].
Architecture
L'abbaye est protégée en tant que bien d'intérêt culturel sous le numéro 51 - 0000026 - 00000 depuis le [6].
L'Ă©glise abbatiale
L'abbatiale est de style roman, mais comportant également des croisées d'ogives ; elle a été commencée en 1164 et terminée en 1198. Elle est précédée d'une cour fermée par un portail monumental ajouté en 1565. Le portail d’entrée dans l'église date du XIVe siècle et comporte de multiples voussures s'appuyant sur des colonnettes sculptées de motifs végétaux. de part et d'autre de ce portail s'ouvrent deux rosaces qui éclairent les bas-côtés. Le fronton et la tour carrée ont été ajoutés au XVIIe siècle[4].
- La cour située devant l'église et le portail monumental.
- Portail de l'Ă©glise abbatiale.
- Tympan du portail.
- Nef de l'Ă©glise abbatiale.
- Chœur de l'abbatiale.
- Clocher et toit de l'Ă©glise.
La nef, flanquée de deux bas-côtés, se compose de six travées. La longueur hors tout de l'église est de 74 mètres, la largeur du transept de 37 mètres[7] - [4].
Le cloître
Le cloître est situé du côté septentrional de l'abbatiale. Il date des XIVe et XVe siècles. La salle capitulaire à neuf sections, soutenue par quatre colonnes, ainsi que la salle des moines, la cuisine et le réfectoire donnent sur celui-ci, selon le plan cistercien traditionnel. Le cloître est de plan carré et compte six arcades gothiques sur chaque côté. La cuisine et le réfectoire originels sont en ruines au début du XXIe siècle[8].
- Les arcades du cloître vues depuis le jardin.
- Deux allées du cloître.
- Allée du cloître, avec ses pavages décoratifs.
- Entrée de la salle capitulaire.
- Intérieur de la salle capitulaire.
Le monastère actuel
Le monastère actuel est situé de l'autre côté de l'abbatiale, au sud, et a conservé la forme traditionnelle d'un cloître entouré de bâtiments.
Notes et références
- (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 119.
- « 33 - La Oliva », Ordre cistercien de la Stricte Observance (consulté le ).
- (it) Luigi Zanoni, « La Oliva », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
- Bernard Peugniez, Routier cistercien, Gaud, , 1156 p. (ISBN 2-84080-044-6, présentation en ligne), « 15 - La Oliva », p. 804-805.
- (es) « El monasterio de La Oliva », Abbaye Santa MarĂa de la Oliva (consultĂ© le ).
- (es) « Ex-monasterio Cisterciense de Santa MarĂa de la Oliva », Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports (consultĂ© le ).
- (es) « Templo Cisterciense », El turismo Fácil (consulté le ).
Voir aussi
Liens externes
Bibliographie
- [Hermenegildo MarĂa MarĂn 1976] (es) Hermenegildo MarĂa MarĂn, AbadĂa cisterciense de la Oliva : Historia y Arte, Pampelune, CommunautĂ© forale de Navarre, coll. « Navarra. Temas de Cultura Popular (es) » (no 242),
- [Jimeno JurĂo 1984] (es) JosĂ© MarĂa Jimeno JurĂo (es), Monasterio de la Oliva, Pampelune, CommunautĂ© forale de Navarre, coll. « Navarra. Temas de Cultura Popular (es) » (no 66),
- [Munita Loinaz 1984] (es) Jose Antonio Munita Loinaz, « Libro Becerro » del monastero de La Oliva (Navarra) : Colección documental 1132/1500, San Sebastián, Société d'études basques, coll. « Fuentes documentales medievales del Pais Vasco »,
- [Francisco Monente Zabalza 1991] (es) Francisco Monente Zabalza, La Oliva : Historia del Sosiego, Pampelune,
- [Munita Loinaz 1995] (es) Jose Antonio Munita Loinaz, « Regesta documental del monasterio de La Oliva (1132-1526) », PrĂncipe de Viana,‎ (ISSN 0032-8472)
- [Lerendegui & Basurko 2000] (es) JosĂ© MarĂa PĂ©rez Lerendegui et JesĂşs MarĂa Hernández Basurko, El Monasterio de la Oliva : Un estilo de arte para un estilo de vida. Edilesa, LeĂłn, Edilesa, coll. « MonografĂas » (no 39), , 64 p. (ISBN 9788480122900, OCLC 44722810)
- [Daniel Gutiérrez 2006] (es) Daniel Gutiérrez, El Monasterio de la Oliva, Burgos, Monte Carmelo, , 64 p.