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Abbaye Saint-Étienne de Dijon

L’abbaye Saint-Étienne de Dijon est une ancienne abbaye de chanoines réguliers située dans le centre sauvegardé de Dijon, inscrit depuis le au patrimoine mondial de l'UNESCO[1]. Elle fut d'abord une collégiale et devint abbaye au commencement du XIIe siècle jusqu'en 1611 quand le pape Paul V, la rendit de nouveau séculière ou collégiale. Lorsqu'on scinda le diocèse de Langres en créant le diocèse de Dijon en 1731, elle en devint brièvement le siège du chapitre cathédral, avant la cathédrale Saint-Bénigne.

Abbaye Saint-Étienne de Dijon
L'église Saint-Étienne au premier plan, et l'église Saint-Michel au fond.
L'église Saint-Étienne au premier plan, et l'église Saint-Michel au fond.

Ordre Chanoines réguliers de saint Augustin
Fondation XVe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1862)
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région historique Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement CĂ´te-d'Or
Commune Dijon
CoordonnĂ©es 47° 19′ 15″ nord, 5° 02′ 39″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Dijon
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Abbaye Saint-Étienne de Dijon
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Abbaye Saint-Étienne de Dijon
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Abbaye Saint-Étienne de Dijon

Historique

La communauté des chanoines réguliers de Saint-Étienne de Dijon représente un sujet d'étude riche en possibilités ; depuis la vaste Histoire… de l'abbé séculier Claude Fyot de La Marche (1662-1721), l'abbaye Saint-Étienne de Dijon n'a guère fait l'objet de plus amples recherches – hormis la synthèse jamais publiée du chanoine Sébille, écrite au début du XXe siècle. De fait, l'histoire de cette communauté semble occuper, dans la mémoire locale, une place semblable à la situation de l'église dans la ville d'aujourd'hui : discrète et peu remarquée.

Cette histoire n'est pourtant pas anodine : du haut Moyen Âge jusqu'au XIIe siècle, Saint-Étienne fut le siège d'une communauté de clercs séculiers – et ponctuellement le lieu de résidence des évêques de Langres entre la fin du Ve et la fin du VIe siècle. Réformée au début du XIIe siècle pour accueillir des chanoines réguliers placés sous le patronage nouvellement redécouvert de saint Augustin, Saint-Étienne conserva ce régime jusqu'au XVIIe siècle, malgré un changement notable : la mise en commende de l'abbaye après l'abbatiat d'Antoine Chambellan (1497-1509). Sécularisée en 1613, l'église fut brièvement le siège du chapitre cathédral après de la création du diocèse de Dijon (1731) ; le bâtiment fut désaffecté pendant la Révolution, et ce jusqu'à l'installation dans une partie de sa nef de la chambre de commerce et d'industrie de Dijon, à la fin du XIXe siècle.

Saint-Étienne a donc depuis longtemps perdu tout caractère religieux, ce qui a certainement contribué à l'effacement de sa « mémoire ». De plus, la sobre façade de l'époque moderne contraste grandement avec l'église proche de Saint-Michel, ou encore avec Notre-Dame et Saint-Bénigne ; la transformation de Saint-Étienne, de lieu de culte en lieu profane, ainsi que sa relative discrétion dans le paysage urbain dijonnais, font que le rôle éminent joué par l'abbaye tout au long du Moyen Âge a été en partie oublié. Pourtant, comme sa rivale Saint-Bénigne, Saint-Étienne était une abbaye urbaine importante, dotée de nombreuses possessions dans la région ; en outre, l'abbé de Saint-Étienne avait sous son contrôle une partie du réseau paroissial dijonnais et des environs, et détenait depuis le début du XIIe siècle le monopole des marchés de la ville. Au niveau local, l'abbaye était donc l'un des établissements religieux les plus importants de la région, non seulement du fait de ses pouvoirs et de son statut, assez peu représenté en Bourgogne, de communauté de chanoines réguliers, mais encore du fait de son indépendance presque complète par rapport à l'évêché de Langres.

Architecture

L'Ă©glise abbatiale

Le musée Rude fondé en 1947 dans le transept et le Chœur (architecture) de l'ancienne église Saint-Étienne de Dijon.

L'église Saint-Étienne est une ancienne église catholique désaffectée de Dijon qui abrite aujourd'hui le musée Rude consacré au sculpteur François Rude (1784-1855), et une bibliothèque municipale, ainsi que des services culturels, depuis le déménagement en 2007 de la chambre de commerce et d'industrie de Dijon[2]. L'église date du XVe siècle et a été restaurée au XVIIe siècle, partiellement sous l'abbatiat de Claude Fyot, à la suite de l'incendie de 1686. Sa façade actuelle de style jésuite est du XVIIIe siècle[2].

L'église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[3].

Abbés

  • 1157-? : Herbert
  • 1452 : Jean Rolin, cardinal[4]
  • 1662-1721 : Claude Fyot de La Marche, nĂ© Ă  Dijon le , et mort le , auteur d'une histoire de l'abbaye parue en 1696[5]. Il fut aidĂ© dans la rĂ©daction de cet ouvrage, par le père AndrĂ©, carme de Besançon, natif de Remiremont et mort Ă  Besançon en 1713. Il est le grand-oncle du premier prĂ©sident au parlement de Dijon en 1767.

SĂ©pultures

Il reste un fragment du rouleau des morts de l'abbé Herbert[6].

Terriers, propriétés et revenus

  • 1115 : Maifroi de Archo rendit Ă  l'abbĂ© de Saint-Étienne de Dijon les terres enclavĂ©es dans la seigneurie d'Arc, et lui donna le droit de chauffage dans ses bois[7].

Notes et références

  1. Les climats du vignoble de Bourgogne.
  2. L'église Saint-Étienne sur l'article Dijon de Quid.fr.
  3. Notice no PA00112268, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Hugues Du Tems, Le Clergé de France…, Paris, 1775, t.4, p.447-448.
  5. Jacques Lelong, Bibliothèque historique de France…, t.I, Paris, nouvelle édition chez Jean-Thomas Herissant, 1768, p. 772.
  6. Cité par l'abbé Fyot dans son Histoire de l'église abbatiale et collégiale de Saint-Étienne de Dijon, avec les preuves et le pouillé des bénéfices dépendans de cette abbaie, p. 259-372.
  7. Claude Courtépée, Description historique et topographique du Duché de Bourgogne, Dijon, chez Causse imprimeur du Parlement, 1777, p.312.

Annexes

Bibliographie

  • Mf. Series chronologica Abbatum Sancti-Stephani Divionenfis, suite est citĂ©e par du Chesne, p. 139 du plan de son Recueil des Historiens de France.
  • De Ecclefiæ fancti Stephani Divionensis Antiquitate, Dignitate, facris Opibus Stau multiplici, variis Cafibus & Præfectis, Petri Francifci Chiffletii, è Societate Jefu Differtatio, Divione, 1657, in-8.
  • Thierry Auclair, Saint-Étienne et ses paroisses, mĂ©moire de maĂ®trise dactylographiĂ©, Dijon : UniversitĂ© de Bourgogne, 1995.
  • Laurent Durnecker, « Les reliques de Saint-Étienne de Dijon du XIe au XVe siècle : constitution, enrichissement et mise en valeur d'un patrimoine sacrĂ© », in Reliques et saintetĂ© dans l'espace mĂ©diĂ©val, PECIA, vol. 8-11, , Ă©d. Jean-Luc Deuffic, 2005 (p. 439-456).
  • Claude Fyot de La Marche, Histoire de l'Ă©glise abbatiale et collĂ©giale de Saint-Étienne de Dijon, avec les preuves et le pouillĂ© des bĂ©nĂ©fices dĂ©pendans de cette abbaie, in-f°, Dijon, Jean Ressayre Imprimeur et Libraire, 1696, citĂ© dans Journal des Savants, , Bibliothèque des Auteurs de Bourgogne, t.I, p. 233.
  • Julien Guillot, Vie commune et rĂ©gularitĂ© Ă  Saint-Étienne de Dijon, XIIe-XVe siècles, [mĂ©moire de master dactylographiĂ©], Dijon, UniversitĂ© de Bourgogne, 2006.
  • Jean Marilier, « Divionensium canonicorum vindicatio contra monachos sancti Benigni, contribution Ă  l'Ă©tude topographique du Dijon mĂ©diĂ©val », in MĂ©langes E.-R. Labande. Études de civilisation mĂ©diĂ©vale, Poitiers : C.E.S.C.M., 1974 (p. 521-528).
  • Jean-Charles Picard, « Langres et Dijon au Moyen Ă‚ge : christianisation et rĂ©seau urbain en Bourgogne », in La Bourgogne : Ă©tudes archĂ©ologiques. Actes du 109e Congrès National des SociĂ©tĂ©s Savantes (Dijon, 1984. Section d'archĂ©ologie et d'histoire de l'art, I), Paris : C.T.H.S., 1984 (p. 85-99).
  • Christian Sapin, « L'abbatiale Saint-Étienne de Dijon et ses cryptes », Congrès ArchĂ©ologiques de France, 152e session, CĂ´te-d'Or, 1994, Paris, 1997 (p. 259-267).
  • A. Sebille, Histoire du chapitre collĂ©gial et cathĂ©dral de l'Ă©glise Saint-Étienne, puis de l'Ă©glise Saint-BĂ©nigne de Dijon, manuscrit Ă  la bibliothèque municipale de Dijon, mss. 1806-1807.
  • Dominique Viaux, La vie paroissiale Ă  Dijon Ă  la fin du Moyen Ă‚ge, Dijon, Éditions Universitaires de Dijon, 1988, 226 p.
  • Vita Warnerii feu Garnerii de Malleio, filii Humberti, Domini de Malleio & Fauverneio, Præpofito Sancti-Stephani Divionensis, citĂ© dans PĂ©rard, Recueil de pièces servant Ă  l'histoire de Bourgogne, Paris, 1664, p.124, et dans Histoire de l'Abbaye Saint-Étienne de Dijon, p. 58.

Articles connexes

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