Accueil🇫🇷Chercher

402e rĂ©giment d'artillerie

Le 402e régiment d'artillerie, à l'origine 402e régiment d'artillerie de défense contre aéronefs, a été créé le et dissous le [1].

402e régiment d'artillerie
Image illustrative de l’article 402e régiment d'artillerie
Insigne régimentaire du 402e régiment d'artillerie

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type RĂ©giment d'artillerie
Rôle Artillerie anti-aérienne
Fait partie de 1re brigade mécanisée (1re BM)
Garnison Quartier Corbineau à Châlons-en-Champagne
Ancienne dénomination 2e régiment de défense contre aéronef
Devise "Nec pluribus impar"
("Au-dessus de tous")
Inscriptions
sur l’emblème
Grande Guerre 1914-1918
AFN 1952-1962
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Guerre du Tchad

Historique

Avant 1923 : la Grande Guerre et le 2e régiment de DCA

C'est l'engagement d'aéronefs sur le champ de bataille de la Première Guerre mondiale qui entraine la création d'une artillerie de défense contre avions. Les batteries de DCA dispersées dans les grandes unités sont présentes dans toutes les grandes batailles (Marne, Champagne, Verdun, Picardie). La bonne conduite de ces unités au cours de la Première Guerre mondiale vaut à l'étendard du régiment de porter dans ses plis l'inscription "Grande Guerre 1914-1918".

Le a été formé à Sedan le 2e régiment de défense contre aéronef (2e RDCA) à partir de personnels provenant de différentes unités : état-major, peloton hors-rang et batteries 8, 9, 10 et 20 du 66e régiment d'artillerie, compagnies de projecteurs 2 et 12 du 67e régiment d'artillerie, compagnie de mitrailleuses 472 du 501e régiment d'infanterie territoriale et compagnie d'aérostatiers no 27[2] et le 2e groupe de circulation[3]. Ce régiment faisait partie de l'aéronautique militaire[2].

Le , il quitte l'aéronautique pour intégrer l'artillerie[3].

Entre-deux-guerres

  • Le 402e rĂ©giment d'artillerie de dĂ©fense contre aĂ©ronefs (402e RADCA) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© le Ă  Mayence par changement de nom du 2e RDCA[4].
  • le 402e RADCA est stationnĂ©, au sein de l'ArmĂ©e française du Rhin, Ă  Gansenheim (Allemagne) près de Mayence (1er, 2e 3e et 5e groupe) jusqu'en 1926[5] et Ă  Trèves (4e groupe)[3].
  • Ă€ partir de 1926, son Ă©tat-major est installĂ© Ă  Metz[2]. Le 402e rĂ©giment d'artillerie de DCA est alors basĂ© Ă  la Caserne Roques. Il a Ă©galement un dĂ©tachement Ă  Laon, puis Ă  Reims Ă  partir de 1938[2].

Seconde Guerre mondiale

  • Pendant la campagne de 1939-1940, le 402e RADCA est dispersĂ© en 32 groupes et huit batteries indĂ©pendantes[2]. Ses Ă©lĂ©ments ont un comportement remarquable, abattant plus de 20 appareils ennemis. Ainsi, du 23 au , la 7e Batterie du 402e  RADCA (Lieutenant Bugnot) participe avec 4 autocanons de 75, Mle 1913/34 Ă  la dĂ©fense de la garnison de Calais. La batterie employĂ©e avec grand succès en anti-char dĂ©truit et tient les chars allemands Ă  distance jusqu'Ă  Ă©puisement de ses munitions. On trouve aussi un autre Ă©lĂ©ment du 402 Ă  la bataille du canal de l'Aa du  24 au . Il est dissous le [3].

De 1945 à la guerre d'Algérie

  • RecrĂ©Ă© Ă  partir des groupes antiaĂ©riens de la Première ArmĂ©e française du gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny, le 402e rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne (402e RAA) s'installe Ă  Commercy le .
  • Ă€ partir du il est envoyĂ© en Afrique du Nord oĂą il participe aux opĂ©rations de maintien de l’ordre au Maroc dans les rĂ©gions de Fez et BĂ©ni Mellal. Puis est regroupĂ© Ă  MĂ©diouna, au sud de Casablanca du au [3]
  • En , le 402e RAA a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© en AlgĂ©rie dans le secteur d’OrlĂ©ansville. L’inscription "AFN 1952-1962" dans les plis de son Ă©tendard tĂ©moigne de cet engagement
  • Le , le 402e RAA, comme 91 rĂ©giments, forme une force mixte de maintien de l'ordre en AlgĂ©rie : la 483e unitĂ© de la force locale algĂ©rienne (483e UFO), constituĂ© de 10 % de militaires de mĂ©tropole et 90 % de militaires musulmans de tous bords, toujours dans le secteur d' OrlĂ©ansville. Le 402e RAA est dissous le .

De l'Algérie à la professionnalisation

  • En 1963, le 2e bataillon français Hawk est stationnĂ© Ă  l’École de dĂ©fense aĂ©rienne amĂ©ricaine de Fort Bliss (Texas, USA) oĂą il est instruit au maniement des missiles anti-aĂ©rien Hawk jusqu'au ou il rejoint le 402e RAA[3].
  • le , il forme, avec du personnel provenant du 423e rĂ©giment antiaĂ©rien, le 402e rĂ©giment d’artillerie antiaĂ©rienne (402e RAA) crĂ©Ă© Ă  Kehl, Ă  la frontière franco-allemande,
  • Dix sept mois plus tard, le le rĂ©giment prend position Ă  Dachau[6] dans la rĂ©gion de Munich (RFA), intĂ©grant ses batteries Hawk Ă  la barrière de la dĂ©fense antiaĂ©rienne des forces de l'OTAN. Une batterie stationnĂ©e Ă  Murnau et une autre stationnĂ©e Ă  OberschleiĂźheim[3].
  • Le , le rĂ©giment s'installe au quartier Foch Ă  Laon[3].
  • PlacĂ© en 1969 sous les ordres du GĂ©nĂ©ral commandant l'artillerie du 1er corps d'armĂ©e, le 402e RAA change d’appellation le et deviens le 402e rĂ©giment d'artillerie.
  • le 402e RA rejoint le Châlons en Champagne

Il est affecté en 1984 pour emploi à la 1re armée, mais appartient toujours au 1er corps d'armée chargé de sa mise en œuvre.

Insigne de béret d'artillerie

Au sein de l'opération Épervier, de 1986 à 1989 le régiment assure la défense antiaérienne de N'Djaména avec une batterie de MIM-23 Hawk, en alternance avec le 403e RA.

Le , le régiment passe sous commandement de la 1re armée et, de 1990 à 1994, des personnels du régiment prennent part aux actions extérieures dans le Golfe Persique, et dans le cadre de l' Organisation des Nations unies (ONU) en Yougoslavie et au Cambodge, par l'envoi d'officiers de liaison et d'engagés.

Professionalisation

Le 402e RA est désormais l’unique régiment de défense sol-air à moyenne portée de l’Armée de terre. Il est en mesure d’assurer sur le sol national la défense aérienne à moyenne et courte portées de sites particulièrement sensibles et d’assurer la mise sur pied de modules projetables dans des opérations extérieures.

S’entraînant sans relâche dans sa fonction antiaérienne en participant à des exercices interarmées ou interalliés, le régiment remplit des missions de projection intérieure : aide en cas de catastrophe naturelle, protection Vigipirate, et assure également des missions de souveraineté en Martinique, Guyane (site de Kourou), de présence en Afrique (zone de défense aéroportuaire de Djibouti), et des missions dans le cadre de l'Organisation des Nations unies et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) (ex-Yougoslavie et en République de Macédoine).

Les unités de tir du régiment possèdent désormais en double dotation des matériels Mistral. Ce système d’arme sol-air à très courte portée (SATCP) est destiné à la défense antiaérienne à très basse altitude. En 2005 une batterie dotée de ce type de matériel a été projetée en Côte d’Ivoire, dans le cadre de l’Opération Licorne.

Le régiment met des moyens Hawk à la disposition de l’école d’artillerie de Draguignan, pour parfaire l’instruction des stagiaires officiers et non officiers.

Le régiment de 2010 à 2012

Le régiment est subordonné depuis le à la 1re brigade mécanisée stationnée à Chalons-en-Champagne où il se différencie des autres régiments d’artillerie sol-air par sa spécificité.

Entièrement professionnalisé, le 402e RA dispose depuis 2010 de:

  • 2 batteries de tir Hawk Ă©quipĂ©es du Hawk PIP3/FDOC (B1,B2),
  • 1 batterie de maintenance (BM),
  • 1 batterie des opĂ©rations qui arme deux postes de commandement (BO),
  • 1 unitĂ© de rĂ©serve de rĂ©giment professionnel (B5).

Le matériel est alors le suivant :

  • Système d'arme Hawk PIP 3 (capacitĂ© de 48 missiles sur rampe, huit radars de tir et huit radars de dĂ©tection), environ 200 missiles Hawk en stock en
  • Système d'arme Mistral en double dotation (24 postes de tir et 4 radars de dĂ©tection)
  • 2 Centres de ContrĂ´le RĂ©gimentaire associĂ©s Ă  un système de transmission automatique de donnĂ©es dĂ©rivĂ© du RITA
  • Nombreuses stations de Faisceaux Hertziens Modulaires (FHM)

Une batterie mettant en œuvre le Hawk est composée d’une section de commandement, de deux sections de tir et d’une section de montage des missiles. Chaque section de tir dispose d’un centre de coordination des feux (alias FDOC pour Fire Direction and Operation Center) auquel peuvent être raccordés simultanément jusqu’à sept lanceurs. Chaque lanceur emportant trois missiles, on peut donc avoir jusqu’à 21 missiles immédiatement prêts à l’emploi par section[7].

À la suite de la décision gouvernementale d’affecter à l’Armée de l’air le système d’arme à moyenne portée (SAMP/T) destiné à succéder au Hawk, le 402e RA, qui effectue son dernier tir de missile Hawk le jeudi , a été dissous le [8].

Chefs de corps

  • 1923-1926 - Lieutenant-colonel Bonnet
  • 1926-1926 - Lieutenant-colonel Legros
  • 1926-1927 - Lieutenant-colonel Quiriaux
  • 1927-1930 - Lieutenant-colonel Fontanez
  • 1930-1931 - Lieutenant-colonel Mars
  • 1931-1933 - Lieutenant-colonel Lafitte-Rouzet
  • 1933-1935 - Colonel Mars
  • 1935-1937 - Colonel Cornet
  • 1937-1939 - Colonel Deroussaux
  • 1947-1951 - Lieutenant-colonel Mayer
  • 1951-1952 - Colonel Mayer
  • 1952-1955 - Colonel Azambre
  • 1955-1958 - Colonel Sousselier[5],
  • 1958-1960 - Lieutenant-colonel Raguenet
  • 1960-1962 - Chef d'escadron Salles
  • 1962-1963 - Colonel Lehning[5]
  • 1964-1966 - Lieutenant-colonel Niclot[5]
  • 1966-1967 - Lieutenant-colonel Scotto Di Vettimo[5]
  • 1967-1969 - Lieutenant-colonel Clemang
  • 1969-1970 - Lieutenant-colonel Lemerre[5]
  • 1970-1971 - Colonel Lemerre[5]
  • 1971-1973 - Lieutenant-colonel Hinterlang
  • 1973-1975 - Lieutenant-colonel Spyns
  • 1975-1977 - Colonel Barbet[5]
  • 1977-1979 - Lieutenant-colonel Le Dean
  • 1979-1981 - Colonel Poirel
  • 1981-1983 - Colonel Carmona[5]
  • 1983-1985 - Lieutenant-colonel Balliot[5]
  • 1985-1987 - Colonel Cordoliani
  • 1987-1989 - Lieutenant-colonel Lefebvre[5]
  • 1989-1992 - Lieutenant-colonel Bourreau[5]
  • 1992-1994 - Lieutenant-colonel Var[5]
  • 1994-1996 - Colonel Lanternier
  • 1996-1998 - Lieutenant-colonel Nivet[5], (fut capitaine de la 4° batterie du 53° RA et lieutenant Ă  la 2° batterie du mĂŞme rĂ©giment Ă  Breisach FFA).
  • 1998-2000 - Lieutenant-colonel Brusseaux[5] (fut capitaine Ă  la 2° batterie du 53° RA / Breisach FFA)
  • 2000-2002 - Lieutenant-colonel Marec[5]
  • 2002-2004 - Colonel PoĂ«dras
  • 2004-2006 - Colonel Brejot
  • 2006-2008 - Colonel Boisgontier
  • 2008-2010 - Lieutenant-colonel Blondeau [5] (fut capitaine de la 2° batterie du mĂŞme rĂ©giment)
  • 2010-2012 - Lieutenant-colonel Ogier[5]

Étendard

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9] - [10] :


L'étendard du 402e régiment d'artillerie de défense contre aéronefs a été remis au régiment en par le général Chabord commandant l'aéronautique de l'Armée française au Rhin.

Devise

Nec pluribus impar (A nul autre pareil) ou en traduisant cette expression mot-à-mot, on obtient « Non inégal à plusieurs[11] ».

Insigne

Insigne du 401e régiment d'artillerie de DCA

L'insigne du 401e RADCA, fabriqué par les maisons Digas et Arthus-Bertrand à partir de 1936, montre un avion dans un faisceau de projecteur blanc visé par deux tubes antiaériens, avec en pointe de l'insigne les armes de la ville de Metz (garnison d'alors)[2].

Insigne du 401e régiment d'artillerie

Écu français ancien d’azur au missile blanc à ailerons noirs posés en barre accompagné en chef dextre d’un cartouche d’or au numéro rouge, l’écu timbré d’un pont à trois arches d’or, le reste du même.

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment

Date célèbre pour les artilleurs sol-air, le correspond au seul fait d'armes reconnu de l'artillerie sol-air française depuis la dernière guerre mondiale.

De 1986 à 1989, en alternance avec les personnels des 401e et 403e régiments d'artillerie, le 402e RA assure avec une batterie Hawk la défense anti-aérienne de N'Djamena, la capitale du Tchad. Le , un missile de la batterie Hawk alors servie par des personnels du 403e détruisait un bombardier Tupolev 22 de l'armée de l’air libyenne qui amorçait son attaque sur la capitale tchadienne et sur le dispositif Épervier. Ce fait d'armes, unique depuis la Seconde Guerre mondiale, démontrait déjà toute l'efficacité de l'artillerie sol-air, en projection loin de ses bases.

Le à 6h55, sur ordre du chef contrôleur de la défense aérienne locale, l'équipe de tir de la 1re batterie, commandée par le Lieutenant Aznar, effectue un tir contre un Tupolev 22 libyen. L'appareil est abattu à huit kilomètres de la batterie avant d'avoir réussi son attaque contre la capitale tchadienne et les installations militaires françaises. Dans le même temps, les forces françaises stationnées à Abéché subissent un bombardement effectué par un appareil libyen.

Dans la même semaine, une équipe de reconnaissance, issue du même détachement, effectue au nord du 16e parallèle une reconnaissance tactique sous la conduite du chef de corps du 403e régiment d'artillerie, le colonel Petit ; elle y est soumise à un bombardement le après-midi, là aussi par un Tupolev 22 libyen.

Personnalités ayant servi au sein du régiment

Sources et bibliographie

  • Historique de l'artillerie française, H. Kauffert.

Notes et références

  1. « Le 402ème Régiment d'Artillerie a été dissous », sur Zone Militaire, (consulté le ).
  2. Jacques Sicard, « L'artillerie antiaérienne et ses insignes », Militaria Magazine, no 144,‎ , p. 51-58
  3. Jean-Pierre Bariller - Musée de l’artillerie - Quartier Bonaparte - BP400 - 83007 DRAGUIGNAN CEDEX, « 402- Historique du 402ème Régiment d’Artillerie » (consulté le )
  4. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  5. Jean-Pierre Bariller - Musée de l’artillerie - Quartier Bonaparte - BP400 - 83007 DRAGUIGNAN CEDEX, « 402- Chefs de corps du 402°RADCA puis des 402°RAA et 402°RA » (consulté le )
  6. « T.O.A & F.F.A » (consulté le )
  7. Frédéric Lert, « FOB Interview : Colonel Philippe Ogier », sur FOB, (consulté le )
  8. Jean-Marc Tanguy, « Last shot », sur Le Mamouth, (consulté le )
  9. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  10. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  11. Liste de devises militaires françaises
  12. https://www.defense.gouv.fr/terre/presentation/etat-major-de-l-armee-de-terre/biographie-du-general-de-corps-d-armee-margueron/(language)/fre-FR

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.