Accueil🇫🇷Chercher

ĂŽle d'Yeu

L’île d'Yeu est une île française du golfe de Gascogne formant la commune de L'Île-d'Yeu, dans le département de la Vendée et en région Pays de la Loire.

Île d’Yeu
Carte physique de l'île d'Yeu.
Carte physique de l'île d'Yeu.
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Golfe de Gascogne (océan Atlantique)
CoordonnĂ©es 46° 42′ 40″ N, 2° 21′ 00″ O
Superficie 23,32 km2
Point culminant SĂ©maphore de Saint-Sauveur (32 m)
GĂ©ologie ĂŽle continentale
Administration
RĂ©gion Pays de la Loire
Département Vendée
Commune L’Île-d’Yeu
DĂ©mographie
Population 4 636 hab. (2013)
DensitĂ© 198,8 hab./km2
Gentilé Ogien
Plus grande ville Port-Joinville
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
Site officiel www.ile-yeu.fr et www.arsolea.fr
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
GĂ©olocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Île d’Yeu
Île d’Yeu
ĂŽle en France

Avec l'île de Noirmoutier, elle constitue l'une des deux seules îles de l'ancienne province du Poitou.

Histoire géologique

Vue satellite de l'île d'Yeu.

L'Ă®le d'Yeu est apparue il y a environ 360 millions d'annĂ©es, vers la fin de l'ère primaire, Ă  la suite d'Ă©vĂ©nements gĂ©ologiques. De la fin du Secondaire (65 millions d'annĂ©es) jusqu'au Quaternaire (1,9 million d'annĂ©es), elle subit plusieurs processus d'insularisation alternĂ©s par un rattachement au continent en raison de la variation du niveau des ocĂ©ans.

L'Ă®le est ainsi d’abord rattachĂ©e au continent par une langue de terre jusqu'Ă  il y a environ 7 000 ans, il en reste la trace sous le nom du Pont d'Yeu, qui dĂ©signe aujourd'hui un haut fond rocheux reliant l'Ă®le au continent. TantĂ´t Ă®le, tantĂ´t presqu'Ă®le suivant le niveau des ocĂ©ans, Yeu devient dĂ©finitivement une Ă®le au cours du « NĂ©olithique ancien » voire un peu avant[1]. Au NĂ©olithique moyen, le niveau de la mer est plus bas de seulement m, la bordure littorale est plus vaste au nord de l'Ă®le — oĂą la cĂ´te est plus basse — qu'au sud oĂą la cĂ´te est essentiellement formĂ©e de falaises[1].

Aujourd'hui longue d'environ 10 km sur une largeur moyenne de km, sa superficie avoisine les 23 km2.

Toponymie

L’île d'Yeu, jadis Augia et Insula Oya (ou Oia) au VIe[2] ou VIIe siècle[3], ad Oiam insulam au XIe siècle, insula de Oias (également au XIe siècle)[3], insula de Oys au XIIIe siècle[3] ; d'autres noms viennent ensuite, par exemple : Isle d'Oye, de Hoyes, Isle de Dieu, Isle d'Ieu, Isle-Dieu[3].

Yeu comme Oye-Plage, dans le Pas-de-Calais, est une évolution du mot germanique auwja / augjo signifiant « prairie humide », puis « terre entourée d’eau » et « île ». Yeu signifie donc « île » et île d’Yeu est alors une tautologie, signifiant « l’île de l’île ».

Jusqu'à la Révolution française, l'île d'Yeu est orthographiée « Isle Dieu » ou « Île Dieu »[4]. C'est également attesté par des cartes du XVIIIe siècle. Durant la Révolution, elle porte les noms « île de la Réunion » puis « rocher de la Sans-Culotterie »[4].

Ce changement d'appellation est motivé par la déchristianisation révolutionnaire, ainsi que le précise Mgr Joseph Gaume (1802-1879), dans son ouvrage La Révolution - Recherches historiques, paru en 1877.

Elle reprend son nom d'île Dieu en 1801, sous le Consulat, moment où la graphie devient « île d'Yeu »[4].

Description

L'Ă®le d'Yeu est situĂ©e Ă  17,30 kilomètres au sud-ouest du lieu-dit « La Mouraine » (commune de Notre-Dame-de-Monts), sur le continent. Elle s'Ă©tend sur 9,8 km de long (entre la pointe du But au nord-ouest et la pointe des Corbeaux au sud-est) pour une largeur maximale de 3,9 km.

Elle présente deux visages distincts :

  • la cĂ´te orientale est sablonneuse et verdoyante, semblable Ă  celle que l'on rencontre sur la cĂ´te vendĂ©enne ; c'est sur cette cĂ´te que se trouve Port-Joinville, le chef-lieu de la commune ;
  • la cĂ´te occidentale est une « cĂ´te sauvage » rocheuse granitique avec des criques et des falaises ; elle ressemble fortement Ă  la cĂ´te bretonne.

Le point culminant de l'Ă®le est situĂ© près de la cĂ´te sud-ouest entre le Vieux Château et le cap des DegrĂ©s, Ă  une altitude de 31 mètres[5].

L'île est parcourue par un circuit de grande randonnée, le GR 80, qui en fait le tour.

Histoire

L'île comporte de nombreux sites préhistoriques : dolmens, éperons barrés…

Un château en bord de mer sur la côte sud-ouest, connu aujourd'hui sous l'appellation « le Vieux Château », a été édifié vers le début du XIVe siècle par des seigneurs venant de Vendée ou du Sud de la Bretagne — en remplacement d'une forteresse en bois construite par des moines vers le début du XIe siècle — et a subi des transformations jusqu'au XVIIe siècle, époque à laquelle il est démantelé sur ordre de Louis XIV. Ses ruines sont toutefois encore en bon état et visitables.

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, Philippe Pétain est jugé pour haute trahison, puis incarcéré sur l'île à la fin de l'année 1945 dans le fort de Pierre-Levée. Pour tenir compte de son grand âge, il est assigné à résidence dans une maison de l'île moins d'un mois avant d'y mourir le , à l'âge de 95 ans. Sa tombe se trouve dans le cimetière de Port-Joinville. Le dépôt régulier d'une gerbe de fleurs sur sa tombe chaque depuis l'année 1987, ce pour honorer le maréchal de la Grande Guerre, à la demande du président François Mitterrand pendant son mandat, a créé un scandale politique[6] ; ceci l'a conduit à cesser cette pratique à partir de l'année 1993[7].

Galerie

  • Vues de l'Ă®le d'Yeu (avec indications de position)
  • La plage des Sapins (nord-est de l'Ă®le).
    La plage des Sapins (nord-est de l'île).
  • La pointe des Corbeaux (extrĂ©mitĂ© sud-est).
    La pointe des Corbeaux (extrémité sud-est).
  • Le port de la Meule (sud).
    Le port de la Meule (sud).
  • Le Vieux Château (sud-sud-ouest).
    Le Vieux Château (sud-sud-ouest).
  • La pointe du But (extrĂ©mitĂ© ouest).
    La pointe du But (extrémité ouest).
  • Le port de Port-Joinville (nord).
    Le port de Port-Joinville (nord).

Notes et références

  1. Chauviteau-Lacoste 2015.
  2. Guide vert Michelin – Côte de l'Atlantique, automne 1971, p. 164-165.
  3. Richard, Indications préliminaires.
  4. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Île d'Yeu », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  5. « Point culminant de l'île d'Yeu, au nord du cap des Degrés, à l'est du Vieux Château sur la carte IGN (échelle 1:17055 consultée le 3 février 2021) » sur Géoportail.
  6. « Les cérémonies du 11 Novembre M. Mitterrand a fait déposer une gerbe sur la tombe de Pétain et de sept autres maréchaux de la Grande Guerre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Encyclopædia Universalis, « 8 novembre 1993 - France. Annonce de la fin du dépôt de gerbe sur la tombe du maréchal Pétain - Événement », sur universalis.fr (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Claude Bugeon, La PrĂ©histoire de l'Ă®le d'Yeu, FeniXX (rĂ©Ă©dition numĂ©rique) (1re Ă©d. (Geste Ă©ditions)), 127 p., Kindle (ASIN B01BW32F2Y).
  • Annabelle Chauviteau-Lacoste, Aux origines d'une Ă®le...Dolmens et menhirs de l'ĂŽle d'Yeu, La Roche-sur-Yon, GVEP, , 101 p. (ISBN 978-2-9523226-1-4 et 2-9523226-1-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Ouvrages de Maurice Esseul :
    • L'ĂŽle d'Yeu (Insula Oya) : ses origines, son histoire, la dĂ©couverte de l'Ă®le, Ă©ditions du Vieux-Chouan, , 126 p. (ASIN B01EYC7P2A) — avec Marc Guitteny (dessins), Maurice Esseul (photos) et Jean Thiery (photos) ;
    • Le Château de l'Ă®le d'Yeu : forteresse au pĂ©ril de la mer, Paris, Gallimard, (ASIN B07VQZ4YST) ;
    • L'ĂŽle d'Yeu, Étrave, ;
    • Histoire de l'Ă®le d'Yeu, SiloĂ©, ;
    • Petite histoire de l'Ă®le d'Yeu, Geste, .
  • Jean-François Henry, L'ĂŽle d'Yeu, 1785-1795 : au large de la guerre de VendĂ©e, FeniXX (rĂ©Ă©dition numĂ©rique) (1re Ă©d. (Ă©ditions SiloĂ«)), 261 p., Kindle (ASIN B08CKTX5YN).
  • Yves LogĂ©, L'ĂŽle d'Yeu, lĂ©gende vivante, FeniXX (rĂ©Ă©dition numĂ©rique) (1re Ă©d. (Ă©ditions OpĂ©ra)), 125 p., Kindle (ASIN B089WKBRHH) — Ă©dition papier (ISBN 2908068680).
  • O. J. Richard, Jules Robuchon (photos) et Éric Chaplain (photos), Petite Histoire de l'Ă®le d'Yeu, Ă©ditions des RĂ©gionalismes, (1re Ă©d. 1889), 80 p., Kindle (ASIN B088QMYDWN) — monographie rĂ©alisĂ©e en 1889, par l’auteur membre de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de l’Ouest.
  • Audrey Blanchard, Serge Cassen, Jean-NoĂ«l Guyodo, Architectures nĂ©olithiques de l’île d’Yeu (VendĂ©e), Archaeopress Publishing Limited, , 294 p.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.