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État de Kayah

L'État de Kayah (birman : ကယား‌ပ္ရည္‌နယ္‌, transcrit : ka.ya: pranynai ; aussi appelĂ© État Karenni) est la plus petite des subdivisions de la Birmanie (ou Union du Myanmar). SituĂ© dans l'Est du pays, il est bordĂ© au nord par l'État Shan, Ă  l'Est par la province thaĂŻlandaise de Mae Hong Son et au Sud et Ă  l'Ouest par l'État Karen. Il se trouve approximativement entre les latitudes 18° 30' et 19° 55' nord et les longitudes 94° 40' and 97° 93' est. Sa surface est de 11 670 km2, pour une population estimĂ©e Ă  207 357 personnes en 1998, selon l'UNICEF. Il est peuplĂ© principalement par l'ethnie sino-tibĂ©taine Karenni, appelĂ©e aussi Karen rouges ou Kayah. Sa capitale est Loikaw (ou Loi-kaw).

État de Kayah
ကယား‌ပ္ရည္‌နယ္
Drapeau de État de Kayah
Drapeau de l'État de Kayah
État de Kayah
Localisation de l'État de Kayah (en rouge) à l'intérieur de la Birmanie.
Administration
Pays Drapeau de la Birmanie Birmanie
Capitale Loikaw
Date de création 1952
DĂ©mographie
Population 259 000 hab.
DensitĂ© 22 hab./km2
Groupes ethniques Karennis, Karens, Padaungs, Birmans, Shans, Pa-O
GĂ©ographie
Superficie 11 670 km2

    Histoire

    Ă€ l'origine, le nom d'États Karennis est celui de trois États situĂ©s au sud de la FĂ©dĂ©ration des États Shans et Ă  l'est de la Birmanie britannique : les États de Kantarawadi (8 187 km2, 30 677 habitants en 1931), de Kyebogyi (2 046 km2, 14 282 habitants) et de Bawlake (14 711 km2 et 13 802 habitants).

    L'indépendance des États Karennis avait été reconnue par un traité passé en 1875 entre les Britanniques et le roi birman Mindon Min, les deux parties renonçant à en réclamer la possession. En conséquence, ils ne furent jamais pleinement intégrés dans la Birmanie britannique. En 1892, ils furent seulement reconnus comme tributaires de celle-ci, lorsque leurs princes acceptèrent de recevoir un traitement du gouvernement britannique.

    Dans les années 1930, la mine de tungstène de Mawchi, dans l'État de Bawlake, était la plus importante du monde pour la production.

    Au moment de l'indĂ©pendance, les États Karennis furent rĂ©unis en une seule entitĂ©, l'État Karenni, membre de l'Union birmane avec possibilitĂ© de faire sĂ©cession après dix ans. Mais en aoĂ»t 1948, le leader Karenni U Bee Htu Re, qui s'opposait Ă  cette intĂ©gration dans l'Union birmane, fut assassinĂ© par une milice aux ordres du gouvernement central, ce qui provoqua un soulèvement armĂ© qui (Ă  part un bref cessez-le-feu en 1995) n'a pas cessĂ© depuis. En 1952, l'ancien État Shan de Mong Pai (2 590 km2) fut ajoutĂ© aux trois États originels de l'État Karenni, et l'ensemble renommĂ© État de Kayah, peut-ĂŞtre dans l'intention de diviser les Karennis et les Karens, qui combattaient Ă©galement pour leur indĂ©pendance.

    En 1957, les partisans de l'indépendance Karenni formèrent le Parti National Progressiste Karenni (KNPP), possédant ses propres forces militaires, l'Armée Karenni (KA). Le KNPP est concurrencé par le Kayan New Land Party (KNLP, gauchiste), et le Karenni National People's Liberation Front (KNPLF), qui sont maintenant tous deux alliés à la junte birmane.

    En 1996, le Conseil d'État pour la paix et le dĂ©veloppement (SLORC) accentua sa campagne contre l'insurrection par des dĂ©placements de population destinĂ©s Ă  priver celle-ci de ses bases. Ă€ cette occasion, il a Ă©tĂ© accusĂ© de violations massives des droits de l'homme dans la rĂ©gion : les villageois vivraient sous la menace constante de viols, passage Ă  tabac, arrestation arbitraires ou exĂ©cutions, seraient victimes de travail forcĂ© et de confiscations. Il a aussi Ă©tĂ© affirmĂ© que les zones de relĂ©gation ne disposaient pas d'accès corrects Ă  l'eau, Ă  la nourriture, ni aux services mĂ©dicaux et Ă©ducatifs. On estime Ă  50 000 le nombre de Karennis dĂ©placĂ©s Ă  l'intĂ©rieur de la Birmanie, et plusieurs milliers d'autres se trouvent dans des camps de rĂ©fugiĂ©s en ThaĂŻlande[1].

    En 2005, bien que des négociations de cessez-le-feu se poursuivent sporadiquement, il n'y a pas de véritable évolution.

    DĂ©mographie

    Les ethnologues comptent entre sept et dix groupes ethniques originaires de l'État de Kayah, chacun étant connu par un ou plusieurs noms. En outre, des Shans, des Intha, et des Birmans vivent aussi dans le nord et des Pa-O dans les collines. La situation est donc complexe, et rendue plus complexe encore par la situation politique. Selon le recensement effectué en 1983 par l'ONU et le gouvernement birman, les Karennis représentaient 56,12 % de la population, les Birmans 17,58 %, les Shans 16,66 %, les Karens 6,45 %, les métis 2,08 %, plus de toutes petites autres minorités.

    Les ethnolinguistes distinguent les groupes linguistiques suivants :

    1. Karenni (Karens rouges)
    2. Padaung (Kayan)
    3. Bwe
    4. Geba (Karens blancs)
    5. Manumanaw
    6. Yantale
    7. Zayein (Lahta)
    8. Geko
    9. Yinbaw
    10. Paku

    Organisation

    La capitale de l'État est Loikaw. Il y a 2 districts (Bawlake et Loikaw), divisĂ©s en 7 municipalitĂ©s, 29 arrondissements et 79 groupes de villages. Loikaw possède trois Ă©tablissements d'enseignement supĂ©rieur, mais pas d'universitĂ©.

    Économie

    L'État de Kayah est surtout un producteur primaire. Les principales cultures sont le riz, cultivé en irrigation, le millet, le maïs, le sésame, l'arachide, l'ail et les légumes. On extrait de l'albâtre, de l'étain et un peu de tungstène (la production n'est plus significative à l'échelle mondiale). Le teck et le pin ont été surexploités et les forêts n'existent plus. La centrale hydroélectrique de Lawpita Falls, à proximité de Loikaw produit plus de 20 % de l'électricité totale de la Birmanie.

    Le potentiel touristique est rĂ©el : montagnes escarpĂ©es, torrents, lacs et chutes d'eau. L'Ă©tat des infrastructures de transport et la situation politique le rendent inexploitable : l'État est accessible seulement avec un permis, dont l'obtention dĂ©pend de la situation militaire. MĂŞme avec un permis, l'accès est limitĂ© Ă  un rayon de 25 km autour de Loikaw. Le gouvernement ne contrĂ´lerait effectivement que cette rĂ©gion et une partie de l'ouest de l'État.

    Notes et références

    Lien externe

    Sources


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