AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Équilibre acido-basique

L'équilibre acido-basique, ou homéostasie du pH est une fonction du corps humain qui vise à réguler le pH du plasma. Le pH plasmatique varie normalement de 7,38 à 7,42. On parle d'acidose en cas de diminution du pH et d'alcalose en cas d'augmentation de celui-ci. La régulation du pH fait appel à de nombreux systÚmes (la fonction respiratoire, le rein, les protéines, etc.).

MĂ©canisme

Le corps maintient constamment l'équilibre acido-basique. Un des moyens de régulation consiste en la variation de la vitesse de ventilation pulmonaire. En cas d'acidose, le corps augmente la respiration, et vice-versa. Les reins, bien que plus lents à réagir, ont de puissants mécanismes de régulation du pH par excrétion de l'excÚs d'acide ou de base.

Le corps va donc faire tout son possible pour maintenir un équilibre acido-basique. Si le corps souffre d'acidité chronique, Il va chercher tous les moyens biochimiques à sa disposition pour combattre et tenter de neutraliser ces éléments acides. Comme un jeu de dominos biochimiques, cette lutte pourra entraßner des dommages collatéraux comme l'ostéoporose par exemple. En effet, le corps va utiliser des bases (éléments/minéraux alcalins) pour combattre les éléments acides. Le corps va donc chercher dans le corps tous les éléments alcalins qu'il pourrait utiliser pour combattre les éléments acides. Il va essayer dans un premier temps de trouver ces éléments alcalins (des minéraux) via l'alimentation. S'il ne les trouve pas, il sera obligé de chercher ailleurs.

Tube digestif

Tout au long du tube digestif, les aliments vont ĂȘtre transformĂ©s pour pouvoir ĂȘtre absorbĂ©s et assimilĂ©s par l'organisme. Ce processus de dĂ©gradation se fera sous l'influence des sucs digestifs qui va imposer un pH spĂ©cifique au bol alimentaire. La dĂ©gradation, d'abord trĂšs acide au niveau de l'estomac, va se poursuivre sous l'influence des diffĂ©rentes enzymes et de la flore bactĂ©rienne vivant dans nos intestins. Or ces enzymes et cette flore ont besoin pour fonctionner correctement d'un pH spĂ©cifique. Si pour un segment les conditions ne sont pas respectĂ©es, le processus digestif sera amoindri et les Ă©tapes digestives suivantes vont s'en trouver impactĂ©es et amoindries.

Conséquences :

  1. Putréfaction anormale dans les intestins responsable de constipation, gaz et ballonnements ;
  2. Production de ptomaĂŻnes (alcaloĂŻdes produits par la putrĂ©faction des protĂ©ines animales) toxiques responsables d'une auto-intoxication devant ĂȘtre neutralisĂ©e par le foie.
    • L'empoisonnement Ă  la ptomaĂŻne (en) Ă©tait un mythe qui a persistĂ© dans la conscience publique, dans les titres des journaux et dans les affaires judiciaires en tant que diagnostic officiel, des dĂ©cennies aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©futĂ© scientifiquement dans les annĂ©es 1910 ;
  3. Risque de surcharge de travail pour le foie qui laisse passer des toxines dans le sang.

Équilibre acide-base du sang et des tissus

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le corps produit de l'aciditĂ©. Cette production acide est nettement plus importante en journĂ©e Ă  cause de notre activitĂ© cellulaire (digestion, effort physique, etc.). Quand cette aciditĂ© est trop importante ou est difficilement Ă©liminable par les reins et les poumons, elle est temporairement stockĂ©e dans les tissus conjonctifs. Ce sera donc principalement en journĂ©e que la surcharge d'aciditĂ© sera importante. Ce stockage acide dans les tissus conjonctifs peut avoir lieu alors que le sang est proche du neutre. En effet, l'Ă©quilibre acido-basique du sang est une prioritĂ© pour le corps c'est pourquoi le pH sanguin varie peu. Le corps va donc Ă©purer le sang au fur et Ă  mesure pour stocker ces acides dans le tissu conjonctif s'ils sont trop nombreux pour ĂȘtre tous Ă©liminĂ©s dans un temps imparti par les reins et les poumons.

La nuit la production d'acide diminue. Les tissus conjonctifs pourront alors Ă©liminer leur excĂšs d'acide dans le sang pour l'Ă©liminer ensuite par les reins et les poumons. C'est une pĂ©riode de nettoyage, qui correspond Ă  un processus de guĂ©rison. Certains pensent qu'une seule nuit ne suffit pas pour Ă©liminer ces dĂ©chets acides et si l'apport en nouveaux dĂ©chets reste au mĂȘme niveau alors c'est le dĂ©but d'une maladie chronique qui va se dĂ©clencher beaucoup plus tard (plusieurs annĂ©es voire plusieurs dĂ©cennies aprĂšs). Or aucune maladie n'est corrĂ©lĂ©e Ă  la perturbation de l'Ă©quilibre acido-basique, encore moins des annĂ©es plus tard. Les croyants de ces thĂ©ories pensent que c'est simplement liĂ© au fait que le corps possĂšde un seuil d'Ă©limination par unitĂ© de temps. Or l'Ă©limination des dĂ©chets par le rein et le foie n'est jamais saturĂ© lors d'un repas et le sang garde en permanence un pH rĂ©gulĂ©, donc aucune mesure ne vient Ă©tayer ce genre de thĂ©orie.

Il parait important de souligner que la variation du pH du sang est tout aussi dangereuse dans le sens de l'acidose que de l'alcalose, donc si les aliments pouvaient entrainer ces variations, ils ne seraient pas meilleurs dans le sens acide que basique et seuls des aliments neutres devraient alors ĂȘtre conseillĂ©s.

Exemple de rouleau de papier pH.

Le pH du sang est stabilisé et maintenu à 7,40[1].

Il existe six systĂšmes tampons pour maintenir un Ă©quilibre acido-basique au niveau du sang :

pH urinaire

Un pH urinaire normal varie au long de la journée entre 4,6 et 7,8. Un pH fixe traduit un état pathologique[2].

Effet de l'alimentation

Certains diététiciens présument que l'alimentation a un lien direct sur l'équilibre acido-basique du corps humain [3]. Or les mesures montrent que l'équilibre acido-basique du sang n'est pas perturbé par les repas, ni aucun autre compartiment de l'organisme. Cela s'explique par la présence des substances tampons dans le sang citées ci dessus. Ce lien n'est pas démontré scientifiquement[4].

Des études ont cherché à déterminer l'influence de l'alimentation sur l'acidité des urines (et non du plasma). Ce travail a abouti à la conception de l'indice PRAL[5]. Néanmoins, l'acidité des urines n'est pas nécessairement l'image de l'acidité du plasma qui ne varie pas en fonction de l'alimentation. L'acidité des urines correspond aux produits de l'excrétion et ne répond pas à la régulation du pH sanguin. C'est une simple conséquence secondaire des voies métaboliques de dégradations de certaines substances. L'indice PRAL est donc utilisé sans fondement scientifique pour conseiller certains régimes, puisqu'aucune étude n'a mesuré une variation du pH sanguin en fonction de cet indice.

Notes et références

  1. (en) John A. Kellum, « Determinants of blood pH in health and disease », Crit Care, 2000, 4 (1), 6–14, PMID 11094491, DOI 10.1186/cc644.
  2. A.R.D.T.A.N}, NĂ©phrologie - Internat Nouveau programme, Heures de France, , p. 84.
  3. Dr Philippe-Gaston Besson, Acide-base : une dynamique vitale, Éditions trois Fontaines (OCLC 463669701).
  4. « Équilibre acido-basique, un trompe-l'Ɠil pour la santĂ© de notre squelette ? », sur homnes.com.
  5. .

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Katherine L. Tucker, Marian T. Hannan et Douglas P. Kiel, « The acid-base hypothesis: diet and bone in the Framingham Osteoporosis Study Â», Eur. J. Nutr., octobre 2001, 40 (5), 231-7, PMID 11842948

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.