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Énergie solaire en Italie

L'énergie solaire en Italie a connu une croissance très rapide depuis la mise en place de politiques de soutien à partir de 2005-2006 ; cette progression s'est fortement ralentie à partir de 2013, les aides ayant été supprimées.

Rovereto : panneaux photovoltaïques le long de l'autoroute Brenner-Modène.

Dans la filière du solaire thermique, l'Italie se place au 5e rang européen, loin derrière l'Allemagne, et au 10e rang mondial. La surface de capteurs par habitant est au 12e rang européen.

La filière photovoltaïque fournissait 8,7 % de la production nationale d'électricité en 2021. L'Italie détenait en 2022 le 3e rang européen des producteurs d'électricité photovoltaïque derrière l'Allemagne et l'Espagne, et le 8e rang mondial en 2021. La parité réseau étant atteinte depuis le début des années 2010, la part de l'autoconsommation progresse, atteignant 22,7 % de la production en 2018.

La puissance installée cumulée du photovoltaïque italien se plaçait en 2022 au 2e rang européen derrière l'Allemagne et au 8e rang mondial derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l'Inde, l'Allemagne et l'Australie ; le flux de nouvelles installations est inférieur à celui des principaux pays européens : 2,5 GWc en 2022 contre 7,3 GWc en Allemagne, 4,8 GWc en Pologne, 3,9 GWc aux Pays-Bas, 3,4 GWc en Espagne. La puissance installée par habitant était en 2022 inférieure de 3 % à la moyenne de l'Union européenne, au 8e rang européen, loin derrière les Pays-Bas, l'Allemagne, et la Belgique.

La filière solaire thermodynamique à concentration commence à être exploitée dans les régions les plus méridionales, qui bénéficient de taux d'irradiation solaire élevés. La première centrale solaire à concentration d'Italie, baptisée « Archimède » (MW), a été inaugurée en 2010 en Sicile, et 203,6 MW de projets sont en développement, pour la plupart situés en Sardaigne et en Sicile.

Potentiel solaire de l'Italie

Carte des radiations solaires en Italie.

Alors que l'irradiation solaire annuelle globale horizontale (IGH) en France est en moyenne de 1 274 kWh/m2 et celle de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1 645 kWh/m2[1], on peut constater sur la carte ci-contre que la moitié sud de l'Italie dépasse 1 500 kWh/m2 et que la majeure partie de la Sicile dépasse 1 800 kWh/m2.

Solaire thermique

Le solaire thermique comprend les chauffe-eau solaires individuels ou collectifs, les installations de chauffage de piscines et de locaux divers.

En 2020, selon EurObserv'ER, le marché des capteurs solaires thermiques a été en Italie de 109 326 m2 ; cette surface équivaut à une puissance de 76,5 MWth ; l'Italie s'est placée au 6e rang européen, loin derrière l'Allemagne (643 000 m2), et juste après la France (120 812 m2, dont 91 352 m2 dans les DOM). Le parc cumulé atteint 4,45 Mm2) fin 2020, soit 3 117 MWth, au 5e rang européen (Allemagne : 19,45 Mm2) ; avec 0,075 m2 de capteur par habitant, l'Italie se situe au 12e rang européen, 37 % au-dessous de la moyenne européenne[2].

Fin 2020, selon l'Agence internationale de l'énergie, la puissance installée cumulée des capteurs solaires thermiques en Italie atteignait 3 462 MWth, soit 4,95 Mm2 de capteurs, au 10e rang mondial avec 0,7 % du total mondial, mais la puissance solaire thermique par habitant était de 56 Wth seulement, contre 460 Wth à Chypre, 370 Wth en Autriche, 260 Wth en Chine et 161 Wth en Allemagne. Les installations de 2020 se sont limitées à 86 MWth contre 450 MWth en Allemagne[3].

Fin 2017, l'Italie comptait 4,1 Mm2 (millions de m2) de capteurs, dont la production de chaleur s'est élevée en 2017 à 8 745 TJ (environ 209 ktep), en progression de 4,3 % par rapport à 2016 et de 34,4 % depuis 2012 ; le secteur résidentiel représente 74 % du total, et le tertiaire 20 % ; les provinces les plus productrices sont la Lombardie (17,3 %), la Vénétie (13,6 %) et le Piémont (10,1 %)[4].

Le marché italien du solaire thermique a connu en 2016, selon Assotermica, un recul de 9 % par rapport à 2015, avec 210 000 m2 installés, après une baisse de 14,5 % entre 2014 et 2015 ; le niveau d'incitation est pourtant élevé, avec un réduction d'impôt de 65 % pour les petits systèmes et la mise en place début 2016 du Conto Termico 2.0, système de subvention à l'installation : les installations jusqu'à 2 500 m2 reçoivent une aide de 40 à 60 % des coûts d'investissement, et les petites installations peuvent également en bénéficier ; mais la demande reste faible du fait de la crise du secteur de la construction et du manque de publicité sur les aides[5].

Photovoltaïque

Production d'électricité

Centrale photovoltaïque près du siège d'Unicoop Tirreno à Vignale Riotorto (Piombino, Province de Livourne), juin 2009.

La production italienne d'électricité solaire photovoltaïque s'élevait à 25 039 GWh en 2021, soit 8,7 % de la production totale d'électricité du pays, au 8e rang mondial avec 2,4 % de la production mondiale, loin derrière la Chine (31,7 %) ; elle est au 2e rang européen derrière l'Allemagne (50 TWh)[6].

Selon EurObserv'ER, l'Italie a produit 28 100 GWh en 2022, se classant au 3e rang des producteurs photovoltaïques de l'Union européenne (UE) avec 13,7 % de la production de l'UE, derrière l'Allemagne (29,6 %) et l'Espagne (14,4 %), et devant la France (10,0 %)[7].

L'Agence internationale de l'énergie estime la pénétration théorique du solaire photovoltaïque italien à 9,1 % de la production totale d'électricité fin 2022 ; cette estimation est basée sur la puissance installée au 31/12/2022, donc supérieure à la production réelle de l'année. L'Italie se classe au 11e rang mondial selon ce critère, loin derrière l'Espagne, au 1er rang avec 19,1 %, la Grèce (17,5 %) et les Pays-Bas (15,9 %) ; l'Allemagne (12,4 %) est au 7e rang ; la moyenne mondiale est de 6,2 % et celle de l'UE de 8,7 %[8].

Production d'électricité photovoltaïque en Italie[6]
Année Production (GWh) Accroissement Part prod.élec.
20081930,06 %
2009676+250 %0,2 %
20101 906+182 %0,6 %
201110 796+466 %3,6 %
201218 862+74,7 %6,3 %
201321 589+14,5 %7,4 %
201422 306+3,3 %8,0 %
201522 942+2,9 %8,1 %
201622 104-3,7 %7,6 %
201724 378+10,3 %8,2 %
201822 654-7,1 %7,8 %
201923 689+4,6 %8,1 %
202024 942+5,3 %8,9 %
202125 039+0,4 %8,7 %
2022[7]28 100+12,2 %

Selon EurObserv'ER, l'Italie était le 2e producteur européen en 2021 avec 16,2 % de la production de l'Union européenne, derrière l'Allemagne (31,7 %)[9].

En 2018, la production est en recul de 7 %. L'Italie était le 2e producteur d'électricité solaire photovoltaïque de l'Union européenne avec 18,5 % du total européen, derrière l'Allemagne (37,7 %). La baisse de la production en 2018 est due à de mauvaises conditions d'ensoleillement : la durée d'utilisation moyenne de la puissance installée a baissé de 8,3 %[10].

La production italienne d'électricité solaire photovoltaïque s'élevait à 22 654 GWh en 2018, en recul de 7 % par rapport à 2017[f 1], à cause de moins bonnes conditions d'irradiation[f 2] ; l'année 2017 avait bénéficié d'une hausse de 10,7 % par rapport à 2016 ,qui avait connu pour la première fois un recul de 3,7 %[4]. En 2017, le photovoltaïque représentait 23,5 % de la production d'électricité renouvelable, 8,2 % de la production brute d'électricité du pays et 7,3 % de sa consommation brute interne[4].

Au niveau mondial, l'Italie se classait en 2017 au 6e rang avec 5,5 % de la production photovoltaïque mondiale, derrière la Chine (29,5 %), les États-Unis (15,2 %), le Japon (12,4 %), l'Allemagne (8,9 %) et l'Inde (5,9 %)[11].

Répartition géographique

Les installations photovoltaïques sont implantées aussi bien au nord qu'au sud, bien que le rendement soit meilleur au sud ; on observe une densité maximale d'implantation sur la côte de l'Adriatique, des Marches aux Pouilles[f 1] :

Région Nombre
fin 2018
Puissance
installée
2018 (MWc)
Production
2018 (GWh)
part prod
PV 2018
Puissance
installée
par habitant
2018 (Wc)[f 3]
Pouilles48 3662 6523 43815,2 %655
Lombardie125 2502 3032 2529,9 %229
Émilie-Romagne85 1562 0312 1879,7 %456
Vénétie114 2641 9131 9908,8 %390
Sicile52 7011 4001 7887,9 %279
Piémont57 3621 6051 6957,5 %367
Latium54 2961 3531 6197,1 %229
Marches27 7521 0811 2375,5 %706
Total 822 301 20 108 22 654 100 % 325

Secteurs d'activité

Les installations photovoltaïques se répartissent entre les quatre grands secteurs d'activité :

Sites de production d'électricité photovoltaïque par secteur au 31/12/2018[f 4]
Secteur Nombre Puissance
(MWc)
Production
(GWh)
Part prod.
PV totale
Autoconsommation
(GWh)
Part
autoconsommée
Industriel33 4569 81211 56715,2 %2 23919,4 %
Résidentiel670 1243 2063 4039,9 %1 06031,1 %
Tertiaire90 1974 5014 7549,7 %1 37128,8 %
Agriculture28 5242 5882 9298,8 %46615,9 %
Total822 30120 10822 654100 %5 13722,7 %[f 5]

Les centrales photovoltaïques destinées à l'alimentation du réseau public sont incluses dans le secteur industriel.

Autoconsommation

L'autoconsommation, c'est-à-dire la part de la production d'électricité qui est consommée sur place et non injectée sur le réseau, atteignait 5 137 GWh en 2018, soit 22,7 % de la production photovoltaïque totale. L'électricité autoconsommée est maximale pendant le printemps et l'été, saisons de production photovoltaïque maximale, mais sa part dans la production des sites autoconsommateurs est maximale en hiver : 50 % en décembre contre 33 % en avril et 35 % en août[f 5]. Le taux d'autoconsommation varie fortement d'une région à l'autre, de 22 % dans le Basilicate à 46 % en Ligurie[f 6]. L'industrie représentait 43,6 % de l'autoconsommation, le tertiaire 26,7 %, le secteur résidentiel 20,6 % et l'agriculture 9,1 %[f 4].

En 2018, la part de l'autoconsommation dans la production photovoltaïque est passée à 22,6 % contre 20,4 % en 2017[10].

L'autoconsommation était estimée à 3 558 GWh en 2014, soit 16 % de la production photovoltaïque totale ; l'autoconsommation s'est répartie entre le secteur industriel : 43 %, le secteur tertiaire : 30 % et le secteur domestique : 24 % ; son pic saisonnier est situé en juin : 408 GWh, mois du pic de production, et son minimum en janvier : 136 GWh. Dans l'industrie, l'autoconsommation représente en moyenne 10 % de la production nette, mais 35 % dans les installations avec autoconsommation ; dans le tertiaire, ces parts sont respectivement de 19 % et 36 %, dans l'agriculture de 11 % et 30 % et dans le résidentiel de 28 % et 28 %[12].

Facteur de charge

La baisse de la production en 2018 est due à de mauvaises conditions d'ensoleillement : la durée d'utilisation moyenne de la puissance installée est tombée de 1 184 heures en 2017 à 1 086 heures en 2018[10].

La durée médiane d'utilisation du parc solaire italien a été de 1 093 heures en 2018, soit un facteur de charge de 12,5 %. La durée moyenne d'utilisation du parc a été de 1 141 heures, soit un facteur de charge de 13,0 %[f 7].

Durées d'utilisation médiane et moyenne du photovoltaïque en Italie
Année Durée médiane d'utilisation
(heures)
Facteur de charge médian
(%)
Durée moyenne d'utilisation
(heures)
Facteur de charge moyen
(%)
20091 15213,2 %1 16313,3 %
20101 16413,3 %1 19513,6 %
2011[13]1 11412,7 %1 32515,1 %
2012[14]1 10712,6 %1 31214,9 %
2013[15]1 14013,0 %1 24114,2 %
2014[12]1 11512,7 %1 21113,8 %
2015[16]1 17113,3 %1 22514,0 %
2016[16]1 12012,8 %1 15813,2 %
2017[f 7]nd1 25214,3 %
2018[f 7]1 09312,5 %1 14113,0 %

La durée moyenne d'utilisation est maximale dans le sud : en 2018, elle était de 1 302 heures dans les Pouilles, 1 288 heures en Sicile, 1 236 heures dans le Molise et 1 228 heures dans le Basilicate ; à l'inverse, elle tombait à 996 heures en Lombardie et dans le Trentin[f 8].

Puissance installée

Puissance installée photovoltaïque en Italie.
Carte de la puissance installée en watts-crête/habitant dans chaque région en 2013
source données : EPIA[17]
  • 1 - 10 Wc/habitant
  • 10 - 50 Wc/hab
  • 50 - 100 Wc/hab
  • 100 - 200 Wc/hab
  • 200 - 350 Wc/hab
  • 350 - 500 Wc/hab
  • 500 - 750 Wc/hab
  • >750 Wc/hab

En 2022, l'Italie recule au 8e rang mondial avec 25 GWc, dépassée par l'Espagne (26,6 GWc) et loin derrière la Chine (414,5 GWc), les États-Unis (141,6 GWc), le Japon (84,9 GWc), l'Inde (79,1 GWc) et l'Allemagne (67,2 GWc)[8].

En Europe, l'Italie est en 2022 au 2e rang pour sa puissance installée de 25 060 MWc, loin derrière l'Allemagne (67 399 MWc). Elle a installé 2 490 MWc en 2022, ce qui en fait le 5e marché européen de l'année, derrière l'Allemagne (7 304 MWc), la Pologne (4 774 MWc), les Pays-Bas (3 938 MWc) et l'Espagne (3 480 MWc). Sa puissance installée par habitant atteignait 424,5 Wc fin 2022, inférieure de 3 % à la moyenne de l'Union européenne (437,4 Wc) et au 8e rang européen, loin derrière les Pays-Bas (1 071,5 Wc), l'Allemagne (809,7 Wc) et la Belgique (558,6 Wc)[7].

En 2021, l'Italie recule au 7e rang mondial avec 22,6 GWc, dépassée par l'Australie (25,4 GWc) et loin derrière la Chine (308,5 GWc), les États-Unis (123 GWc), le Japon (71,4 GWc), l'Inde (60,4 GWc) et l'Allemagne (59,2 GWc)[18].

En Europe, l'Italie est en 2021 au 2e rang pour sa puissance installée de 22 600 MWc, loin derrière l'Allemagne (58 728 MWc). Elle a installé 950 MWc, ce qui en fait le 6e marché européen de l'année, loin derrière l'Allemagne (5 015 MWc) et la Pologne (3 715 MWc). Sa puissance installée par habitant atteignait 381,5 Wc fin 2021, supérieure de 7 % à la moyenne de l'Union européenne (355,3 Wc) et au 6e rang européen, loin derrière les Pays-Bas (815,4 Wc), l'Allemagne (706,2 Wc) et la Belgique (544,7 Wc)[9].

Au niveau mondial, l'Italie ne figure plus parmi les 10 principaux marchés de 2019, dominés par la Chine : 30,1 GWc, les États-Unis : 13,3 GWc, l'Inde : 9,9 GWc et le Japon : GWc ; sa puissance installée en fin 2019 atteint 20,8 GWc, au 6e rang mondial avec 3,3 % du total mondial, très loin derrière la Chine (204,7 GWc), les États-Unis (75,9 GWc), le Japon (63 GWc) et l'Allemagne (49,2 GWc)[19].

Sur le marché européen en 2019, l'Italie s'est classée au 5e rang avec 759 MWc installés dans l'année, loin derrière l'Espagne, 1er avec 3 993 MWc, l'Allemagne, 2e avec 3 856 MWc, les Pays-Bas, 3e avec 2 402 MWc et la France, 4e avec 965,6 MWc. La puissance installée au situe l'Italie au 2e rang européen avec 20 864 MWc, derrière l'Allemagne : 49 016 MWc[20].

La puissance installée par habitant atteignait 345,7 Wc fin 2019, supérieure de 36 % à la moyenne de l'Union européenne (254,5 Wc) et seulement dépassée par celles de l'Allemagne (590,4 Wc), des Pays-Bas (400,6 Wc) et de la Belgique (395,5 Wc)[20]. Fin 2018, elle variait de 665 Wc/hab dans les Marches et 665 Wc/hab dans les Pouilles à 138 Wc/hab en Campanie et 69 Wc/hab en Ligurie[f 3].

En 2018, l'Italie a installé 435 MWc, très loin derrière la Chine : 45 GWc, l'Inde : 10,8 GWc) et les États-Unis : 10,6 GWc, portant sa puissance installée à 20,1 GWc, au 6e rang mondial avec 4,0 % du total mondial, très loin derrière la Chine (176,1 GWc), les États-Unis (62,2 GWc), le Japon (56 GWc) et l'Allemagne (45,4 GWc)[21].

La puissance installée des 822 301 installations photovoltaïques italiennes était de 20 108 MWc fin 2018, en progression de 2,2 %[f 1]. Elle a été multipliée par 41,6 depuis 2008 (483 MWc). La taille moyenne des installations était de 24,5 kWc en 2018, contre 38,7 kWc en 2011 ; elle a augmenté d'année en année de 2008 (13,5 kWc) à 2011, avant de reculer ensuite d'année en année[f 9]. Le nombre de centrales de plus de MWc est passé de 28 en 2010 (354 MWc) à 189 en 2018 (1 917 MWc) ; la tranche de puissance la plus importante est celle de 200 à 1 000 kWc, qui totalise 7 413 MWc en 2018, soit 36,9 % de la puissance totale[f 10].

Sur le marché européen en 2018, l'Italie s'est classée au 4e rang avec 440 MWc, loin derrière l'Allemagne, 1er avec 2 938 MWc, les Pays-Bas, 2e avec 1 397 MWc et la France, 3e avec 862 MWc. La puissance installée au situe l'Italie au 2e rang européen avec 20 107 MWc, derrière l'Allemagne : 45 277 MWc[10].

Sur le marché européen en 2017, l'Italie s'est classée au 5e rang avec 409 MWc, loin derrière l'Allemagne, 1er avec 1 678 MWc, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. La puissance installée au situait l'Italie au 2e rang européen, derrière l'Allemagne[22].

En 2014, l'Italie n'a installé que 385 MWc, reculant au 4e rang mondial pour sa puissance cumulée : 18,46 GWc, dépassée par le Japon ; ce déclin est la conséquence de la suppression des tarifs d'achat garantis pour les nouvelles installations ; le marché n'est plus animé que par les dispositifs d'auto-consommation et des réductions d'impôts ; par ailleurs, pour les installations existantes, le gouvernement a imposé une baisse des tarifs d'achat compensée par un allongement de leur durée[23].

Le marché 2012 avait dépassé toutes les prévisions : 3 577 MWc ont été installés, portant la puissance cumulée à 16 350 MWc ; mais le système de feed-in tariff (tarif d'obligation d'achat) ayant pris fin au printemps 2013, date à laquelle a été atteint le plafond de 6,7 Mds par an fixé au « Conto energia fotovoltaico » (équivalent italien de la CSPE française), le progression ne pouvait que ralentir, le principal moteur de la filière devenant l'autoconsommation dans les régions où la parité réseau est atteinte (net metering)[24].

Politique de soutien au solaire photovoltaïque

Le déclin prononcé du marché photovoltaïque italien (9 303 MW installés en 2011, 3 017 MW en 2012, 1 365 MW en 2013, 385 MW en 2014, 302 MW en 2015) découle du fait que la limite de financement du dernier programme Conto Energia a été atteinte et que depuis lors les investisseurs ne peuvent recevoir aucune incitation. Ces programmes ont été très coûteux : 28,8 c€/kWh, alors que le coût de production du kWh d'une centrale du sud du pays est inférieur à 10 c€/kWh. Afin de diminuer le coût de ce programme, le gouvernement italien a décidé à l'été 2014 de réduire les tarifs d'achat de manière rétroactive à partir du , avec trois options pour les propriétaires de systèmes de plus de 200 kWc : baisse immédiate des tarifs de 5 à 9 % selon la taille, ou prolongation de la période de garantie du tarif de 20 à 24 ans en échange d'une baisse de tarif de 17 25 %, ou rééchelonnement avec une période où le tarif est réduit suivie d'une période où il est augmenté. Cette baisse rétroactive ne touche que 6 % des propriétaires qui reçoivent au total près de 60 % des subventions ; l'économie attendue est de 1,5 milliard en 2015. Simultanément, une taxe de 5 % a été instaurée sur la production d'électricité autoconsommée[25].

L’autoconsommation est favorisée par la mise en place du programme Scambo Sul Posto (SSP). Avec ce système, l’électricité injectée sur le réseau est rémunérée à travers un « quota énergétique » qui est basé sur le prix de marché et d’un « quota de service », qui dépend des coûts du réseau[26].

En 2012, la production atteint un tel niveau en été en milieu de journée que les centrales à gaz ne fonctionnent plus qu'à la moitié de leur puissance. L'essor du photovoltaïque est dû au système du « conto energia fotovoltaico » (analogue aux systèmes allemand : EEG-Umlage, et français : CSPE), qui garantit des tarifs d'achat incitatifs pendant 20 ans pour les producteurs d'électricité photovoltaïque. Institué par des décrets de 2005 et 2006, en remplacement d'un ancien système de subventions directes lors de l'installation des panneaux photovoltaïques, ce système connaît un succès massif, mais coûte 6,5 milliards d'euros par an aux consommateurs d'électricité, selon GSE. Ses partisans font valoir que la filière photovoltaïque représente 100 000 emplois directs ; or le législateur a fixé un plafond de dépenses de 6,7 milliards par an, qui a été atteint au printemps 2013 ; le soutien au photovoltaïque a donc cessé, et seuls les projets ayant déjà atteint la parité réseau (coût de production égal au prix d'achat de l'électricité sur le réseau public) peuvent se réaliser, ce qui restreint le territoire potentiel du solaire aux régions les plus ensoleillées (la Sicile pour l'essentiel) et aux centrales de grande taille ayant une part élevée d'autoconsommation ou une intégration optimisée de la production solaire à un process industriel. Afin d'éviter un effondrement du marché, les associations professionnelles réclament un soutien sous forme de déduction fiscale analogue à celle attribuée aux investissements améliorant l'efficacité énergétique[27].

Production locale de panneaux solaires

Le 6 février 2023, Enel annonce son intention de multiplier par 15 la capacité de production annuelle de son usine de panneaux photovoltaïques à Catane, en Sicile. Les travaux d'extension ont commencé en et devraient porter la capacité de production de l'usine de 200 à 400 MW en , puis à la pleine capacité de GW d'ici à . Elle deviendrait ainsi, selon Enel, la plus grande usine de panneaux solaires d'Europe, devant celle du groupe suisse Meyer Burger située à Freiberg, dans l'est de l'Allemagne, d'une capacité annuelle de 400 MW. L'investissement dans cette usine s'élève à 600 millions , dont 188 millions provenant du Fonds pour l'innovation de Bruxelles et du plan de relance européen. Elle utilise une technologie développée dans les laboratoires français du CEA[28].

Principales centrales solaires photovoltaïques

La plus grande centrale solaire d'Italie (et d'Europe à fin 2010) a été mise en service en plusieurs étapes de fin 2009 à fin 2010 à Montalto di Castro dans la Province de Viterbe (Latium) ; sa puissance installée de 85 MWc lui permet d'éviter l'émission de 78 000 tonnes de CO2 par an ; sa surface est de 283 hectares[29].

Principales centrales photovoltaïques en Italie[30]
NomPuissance
(MWc)
Production
(GWh/an)
Facteur de
charge (%)
Mise en
service
Montalto di Castro85[31]19[32]2009-2010
Rovigo (en) (San Bellino)70,6----2010
Serenissima (en)48----2011
Cellino San Marco (en)435614,92010
Alfonsine (en)36,2----2010
Sant'Alberto (en)34,63----2010
Anguillara PV power plant15----2010
Priolo PV power plant13,5----2010
Loreo PV power plant12,6----2010
Craco PV power plant12----2010
Manzano PV power plant11----2010
Gamascia PV power plant[33]9,7----2010
Ragusa PV power plant8,4----2010

Énergie solaire thermodynamique

En 2018, les principaux projets en cours au niveau européen sont ceux de l'Italie : Solecaldo (41 MW) à Aidone en Sicile ; Reflex Solar Power (12,5 MW) à Gela en Sicile ; Lentini (55 MW) en Sicile et le projet solaire hybride de 10 MW à San Quirico en Sardaigne. Mais les investisseurs sont en attente du décret qui définira les conditions de la rémunération de la future production[34].

L'Italie est devenue en 2016 le pays le plus prometteur d'Europe pour la filière solaire thermodynamique, après l'arrêt des projets en Espagne ; le nouveau système de tarifs d'achat mis en vigueur le a suscité l'éclosion de nombreux projets, pour la plupart situés en Sardaigne et en Sicile. Mais ces projets ont pris du retard, les conditions de rémunération étant jugées insuffisantes par les développeurs ; le décret du encadrant les aides aux centrales renouvelables a été favorable pour les installations solaires thermodynamiques de puissance inférieure à MW, mais pas pour les projets plus importants, de type cylindro-parabolique ou centrale à tour ; le GSE (de l'italien Gestore dei Servizi Energetici) a publié fin une liste de 8 projets ayant obtenu une aide à la production, tous de puissance inférieure à MW ; l'ANEST (Association italienne de l'énergie solaire thermodynamique) espère obtenir en 2017 un nouveau décret pour les centrales de taille moyenne. Selon elle, la puissance des 15 projets disposant d'autorisations de construction atteint 259,4 MW[5].

Politique de soutien au solaire thermodynamique

Les tarifs d'achat étaient, en 2014, différenciés selon la surface totale des récepteurs et selon la part des énergies non renouvelables dans la production totale de la centrale (lorsqu'elle est hybride)[35] :

  • grandes centrales (> 2 500 m2) : 32 c€/kWh si la part du solaire dans la production dépasse 85 %, 30 c€/kWh entre 50 et 85 %, 27 c€/kWh pour moins de 50 % ;
  • petites centrales (< 2 500 m2) : 36 c€/kWh, 32 c€/kWh et 30 c€/kWh respectivement ;

ces tarifs seront payés pendant 25 ans ; ils baisseront de 5 % à partir de 2016 et de 5 % supplémentaires en 2017. Les centrales de plus de 10 000 m2 devront être équipées d'un système de stockage d'énergie.

Principales centrales solaires thermodynamiques

La première centrale solaire à concentration (CSP) d'Italie, baptisée « Archimède » (MW), a été inaugurée le à Priolo Gargallo dans la Province de Syracuse par ENEL ; elle utilise des sels fondus pour transférer et stocker l'énergie, ce qui lui permet de prolonger son fonctionnement après le coucher du soleil ; elle est intégrée à une centrale à gaz[36]. Plusieurs autres centrales de petite taille (MW maximum) totalisant (3,2 MW) ont été mises en service de 2013 à 2017[34].

Voici les projets en cours de développement fin 2018 :

Projets de centrales solaires thermodynamiques en développement en Italie fin 2018[34]
Nom Localisation Puissance
(MW)
Technologie* Date m.s.**
Flumini MannuVillasor-Decimoputzu, Cagliari, Sardaigne55cyl.-parab.nd
LentiniCarlentini, Province de Syracuse, Sicile55cyl.-parab.nd
SolecaldoAidone, Sicile41Fresnelnd
Reflex Solar PowerGela, Caltanissetta, Province de Catane, Sicile12,5cyl.-parab.nd
San QuiricoSan Quirico, Sardaigne10hybridend
San SeveroSan Severo, Pouilles10Tour solairend
CalliopeTrapani, Sicile4Fresnelnd
Bilancia 1Palermo, Sicile4Fresnelnd
Stromboli SolarTrapani, Sicile4Fresnelnd
Puissance totale en projet en Italie203,6
* Technologies : cyl.-parab.= cylindro-parabolique ; Fresnel = réflecteurs Fresnel linéaires
** Date m.s. : date de mise en service.
Plusieurs petits projets non mentionnés dans le tableau sont compris dans le total.

Notes et références

Notes

    Références

    1. p. 5
    2. p. 6
    3. p. 26
    4. p. 41
    5. p. 51
    6. p. 52
    7. p. 37
    8. p. 38
    9. p. 9
    10. p. 8
    • Autre références :
    1. Gisement solaire en France : Caractéristiques de la ressource énergétique, profil de répartition et volatilité, site ACOFI, septembre 2013.
    2. Baromètres solaire thermique et thermodynamique 2022 (pages 3 à 12), EurObserv'ER, juillet 2022.
    3. (en) Solar Heat Worldwide 2022 (voir pages 36 à 40), Agence internationale de l'énergie - Solar Heating and Cooling Programme, mai 2022.
    4. (it)[PDF]Rapporto Statistico 2017 Fonti rinnovabili (pages 33, 41 à 52 et 116 à 121), Gestore dei Servizi Energetici (GSE), 7 février 2019.
    5. EurObserv'ER : Baromètres solaire thermique et thermodynamique, juin 2017.
    6. (en) Energy Statistics Data Browser : Italy - Electricity 2021, Agence internationale de l'énergie, 2 décembre 2022.
    7. [PDF] Baromètre Photovoltaïque 2023, EurObserv'ER, 4 mai 2023.
    8. (en) Snapshot of Global PV Markets 2023 [PDF], Agence internationale de l'énergie-Photovoltaic Power Systems Programme (PVPS), avril 2023.
    9. (en) Baromètre photovoltaïque 2022, EurObserv'ER, avril 2022.
    10. (en) Photovoltaic barometer 2019, EurObserv'ER, avril 2019.
    11. (en) Agence internationale de l'énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2019 (page 25), [PDF].
    12. (it)[PDF]Solare Fotovoltaico - Rapporto Statistico 2014 (voir page 17) « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive), Gestore Servizi Energetici (GSE).
    13. (it)Solare Fotovoltaico - Rapporto Statistico 2011 « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive), GSE.
    14. (it)Solare Fotovoltaico - Rapporto Statistico 2012 « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive), GSE.
    15. (it)Solare Fotovoltaico - Rapporto Statistico 2013 « Copie archivée » (version du 6 août 2018 sur Internet Archive), GSE.
    16. (it)[PDF]Rapporto Statistico Impianti a fonti rinnovabili - Anno 2016, Gestore Servizi Energetici (GSE)(pages 42, 51 à 61, 134 à 138), décembre 2017.
    17. (en) "Global Market Outlook for Photovoltaics 2014-2018", page 24.
    18. (en) 2022 Snapshot of Global PV Markets, Agence internationale de l'énergie-PVPS, avril 2022.
    19. (en) 2020 Snapshot of Global PV Markets, Agence internationale de l'énergie-PVPS, 29 avril 2020.
    20. (en) Photovoltaic barometer 2020, EurObserv'ER, avril 2020.
    21. (en) 2019 Snapshot of Global PV Markets, Agence internationale de l'énergie-PVPS, avril 2019.
    22. EurObserv'ER, Baromètre photovoltaïque 2018, avril 2018.
    23. (en) A Snapshot of Global PV : 2014, IEA-PVPS, 30 mars 2015.
    24. La production d'électricité d'origine renouvelable dans le monde - 15e inventaire - Édition 2013 - chapitre 3 : détails par région et pays - Italie, site Observ'ER consulté le 7 février 2014.
    25. EurObserv'ER, Baromètre photovoltaïque 2015, energies-renouvelables.org, (avril 2015)
    26. Baromètre photovoltaïque 2016, EurObserv'ER, avril 2016.
    27. (it) Il fotovoltaico in Italia ha una potenza di 17 W e dà lavoro a 100 mila. Quale futuro senza incentivi?, Il Sole 24 ore.
    28. Panneaux solaires : Enel se dote d'une gigafactory pour s'émanciper de la Chine, Les Échos, 7 février 2023.
    29. (en)Montalto di Castro, sur le site du constructeur allemand SMA.
    30. (en)Large-Scale Photovoltaic Power Plants, site PVresources.
    31. « Montalto di Castro », SMA (consulté le ).
    32. Solar Park Montalto di Castro
    33. Real Time Output Display
    34. « Baromètres solaire thermique et solaire thermodynamique » [archive du ], sur EurObserv'ER, .
    35. (en)Baromètre solaire thermique et thermodynamique, site EurObserv'ER, mai 2014.
    36. (en)Sicily plant offers Italy new impetus on solar front, sur le site de l'agence Reuters.

    Voir aussi

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