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Émosson

Émosson est un ancien alpage de Suisse noyĂ© depuis 1976 par les eaux du lac d'Émosson crĂ©Ă© par le barrage du mĂŞme nom. DrainĂ© par le torrent de Barberine qui rejoint la partie suisse de la vallĂ©e de l'Eau noire, le lieu-dit comportait des chalets d'estive ainsi qu'une chapelle Ă  1 785 mètres d'altitude et accessible par un chemin muletier[1].

Panorama du site d'Émosson, vue de la rive Est.
Émosson
Vue vers 1925 du barrage de Barberine en construction avec en aval le site d'Émosson.
GĂ©ographie
Pays
Canton
Districts
Commune
Baigné par
Altitude
1 785 m
Massif
Coordonnées
46° 04′ 18″ N, 6° 55′ 10″ E
Fonctionnement
Statut
Lieu-dit, alpage, localité disparue (d)
Carte

Étymologie

« Émosson » est probablement issu d'une agglutination de « des mossons », c'est-à-dire « des génisses ».

GĂ©ographie

Situation

Émosson est situĂ© dans le sud-ouest de la Suisse et du canton du Valais, sur la commune de Finhaut[1]. Il se trouve dans le massif du Giffre, dans une petite cuvette dans la partie aval du vallon de Barberine, Ă  1 785 mètres d'altitude dominĂ©e au nord-est par le Bel Oiseau (2 631 mètres), Ă  l'ouest par l'Ĺ’il de BĹ“uf (2 652 mètres) et la pointe de la Fenive (2 838 mètres) et au sud par le Grand Perron (2 673 mètres)[1]. La frontière avec la France est toute proche sur les crĂŞtes Ă  l'ouest et au sud[1]. L'alpage est entourĂ© par celui de Barberine au nord et celui du Vieux Émosson au sud-ouest[1]. Il est drainĂ© par le torrent de Barberine venant du nord, recevant en rive droite les eaux du Nant de Drance venant du Vieux Émosson et s'Ă©coulant vers le sud-est en direction de l'Eau Noire entre Vallorcine en France et le Châtelard en Suisse[1].

GĂ©ologie

L'alpage d'Émosson est situé dans le domaine structural de l’Helvétique, sur les socles cristallins paléozoïques du massif des aiguilles Rouges. À l'ouest se trouvent les couvertures sédimentaires mésozoïques de la nappe de Morcles constituant notamment les dents du Midi. La limite entre les deux domaines passe au nord et à l'ouest d'Émosson, du col de Barberine au nord au col de Corbeau au sud-ouest en passant sous les falaises de la pointe de Finive à l'ouest[1].

Le socle cristallin palĂ©ozoĂŻque est ici composĂ© de gneiss Ĺ“illĂ©s issus du mĂ©tamorphisme d'un granite (orthogneiss) et contenant localement des passĂ©es de micaschistes voire d'amphibolites. En surface, les gneiss sont gĂ©nĂ©ralement altĂ©rĂ©s (de 2 Ă  10 m de profondeur voire plus) et arborent une coloration rouge, violacĂ©e ou verte. Le dernier mètre prĂ©sente une allure arkosique et contient des nodules de dolomie ferrugineuse. La surface est irrĂ©gulière est prĂ©sente parfois des restes de palĂ©osol oĂą se sont concentrĂ©s des oxydes de fer et de jaspe rouge Ă  blanc.

Les grès quartzitiques constituant la formation du Vieux Emosson forme la majeure partie du Trias du massif des Aiguilles Rouges[2] - [3]. Ils reposent de manière discordante sur le socle paléozoïque. Les grès décrivent des dépôts fluviatiles évoluant vers des séries marines vers le sommet. Bien qu’azoïque (i.e. dépourvue de fossiles), la formation du Vieux Emosson a pu être daté au Trias précoce à moyen grâce à la présence d’empreintes au sud du lac du Vieux Emosson.

Histoire

Le site d'Émosson accueille deux barrages : le barrage de Barberine (années 1920) en amont et le barrage d'Émosson (années 1970) en aval. Le barrage du Vieux-Émosson (années 1950) est situé plus en amont, à l'ouest, au Vieux Émosson.

Le troisième barrage, dit barrage d'Émosson, a Ă©tĂ© construit en aval de 1967 Ă  1973, sur le torrent de Barberine, pour fabriquer essentiellement du courant industriel Ă  50 Hz. Sa construction a provoquĂ© l'engloutissement de l'alpage d'Émosson. Le nom du barrage a Ă©tĂ© choisi en souvenir de ce plateau.

  • Une vue du barrage d'Émosson.
    Une vue du barrage d'Émosson.
  • Une autre vue du barrage d'Émosson, depuis la rive droite.
    Une autre vue du barrage d'Émosson, depuis la rive droite.
  • Barrage d'Émosson depuis l'aiguillette des Posettes.
    Barrage d'Émosson depuis l'aiguillette des Posettes.

Cet ouvrage entièrement situé en Suisse reçoit également des eaux en provenance de France, en particulier des glaciers d'Argentière et du Tour, mais aussi du vallon de Bérard. L'aménagement hydro-électrique ainsi formé est franco-suisse et fut inauguré en octobre 1976.

Le lac artificiel (cote : 1 931 m) mesure km de long et contient environ 225 millions de mÂł d'eau. Lorsqu'il est plein, ce troisième barrage submerge de 42 m le premier barrage de Barberine. Il est alimentĂ© non seulement par les eaux du voisinage mais aussi par celles du massif du Mont-Blanc, captĂ©es et acheminĂ©es dans des puits blindĂ©s passant sous la vallĂ©e de l'Eau noire et remontant par effet de vases communicants.

Alors que le lac et le barrage d'Émosson sont en Suisse, la centrale correspondante est situĂ©e en France, Ă  la frontière du Châtelard. L'exploitation des eaux est rĂ©alisĂ©e par une sociĂ©tĂ© binationale, ÉlectricitĂ© d'Émosson SA, qui produit du 50 Hz industriel. La production est proportionnelle aux volumes d'eau amenĂ©s par chaque partenaire (EDF et Alpiq) et est partagĂ©e Ă  50 % pour la France et 50 % pour la Suisse.

Par ailleurs, les CFF continuent à exploiter les droits d'eau acquis avec les barrages de Barberine et du Vieux-Émosson par leurs propres centrales électriques situées au Châtelard VS et à Vernayaz et fabriquant du courant fréquence 16,7 Hz (16 ⅔ Hz jusqu'en 1995, voir l'article sur l'électrification ferroviaire).

On accède au barrage soit par l'ancienne route de service ayant servi à la construction du barrage, soit en empruntant les Attractions ferroviaires du Châtelard VS (Funiculaire + Petit Train Panoramique + Minifunic)[4] depuis le village suisse de Le Châtelard VS, soit à pied par le col du Passet (ou Passer) depuis Vallorcine ou Barberine.

Références

  1. Visualisation sur Swisstopo.
  2. (en) Michael C. Wizevich, Justin Ahern et Christian A. Meyer, « The Triassic of southwestern Switzerland – Marine or non-marine, that is the question! », Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology, vol. 514,‎ , p. 577-592 (DOI 10.1016/j.palaeo.2018.11.016).
  3. (en) Michael C. Wizevich, Christian A. Meyer, Ulf Linnemann, Gärtner Gärtner, Benita-Lisette Sonntag et Mandy Hofmann, « U–Pb zircon provenance of Triassic sandstones, western Swiss Alps: implications for geotectonic history », Swiss Journal of Geosciences, vol. 112, nos 2-3,‎ , p. 419-434 (DOI 10.1007/s00015-019-00342-5).
  4. Parc d'attractions du Châtelard VS SA.

Voir aussi

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