Élise Boghossian
Élise Boghossian, de nationalité française, est la fondatrice de l'organisation non gouvernementale EliseCare fondée en 2012, et reconnue d’utilité publique en 2015[1]. Docteur en médecine chinoise, elle se définit elle-même comme « acupunctrice en zone de guerre »[2].
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation |
Université de Nankin, Institut national d’acupuncture de Hanoï |
Activité |
Acupunctrice, présidente d’association |
Site web |
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Biographie
Jeunesse et formation
Née en banlieue parisienne, fille de couturiers, Élise Boghossian est la petite-fille de déportés arméniens, ce qui jouera un rôle dans sa vocation humanitaire[2].
Après une formation en neurosciences à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6), Élise Boghossian suit un double cursus et se forme à la médecine traditionnelle chinoise en Chine. Dans le cadre de son DEA à Paris 6, elle mettra en place une co-tutelle dans le traitement de la douleur en collaboration avec le service d’anesthésie de l’hôpital de Hanoï au Vietnam, auprès du professeur Nguyễn Tà i Thu (vi), directeur de l’Institut national d’acupuncture[3]. Elle soutient sa thèse à Nankin en 2011.
Activités
Son activité humanitaire débute en Arménie en 2002 lors du conflit du Haut-Karabakh. En 2012, au moment du conflit syrien, Elise Boghossian rejoint des équipes de chirurgiens militaires marocains sur la frontière jordanienne pour soulager la douleur des blessés de guerre qui arrivent depuis la Syrie. Le défaut de morphine, l'absence d'accès aux antalgiques nécessaires à la prise en charge de la douleur justifient sa présence, et plusieurs voyages seront programmés dans les mois suivants afin de former les équipes médicales sur place dans le camp de Zaatari, et les villes jordaniennes frontalières à la Syrie surpeuplée de blessés syriens réfugiés. En créant l'association EliseCare, l'acupunctrice va multiplier ses voyages tout au long des frontières syriennes et jusqu'en Irak.
En 2014, à l'arrivée de Daech sur les Monts Sinjar, à Mossoul, et sur la Plaine de Ninive, témoin de l'exode massif des populations issues de minorités religieuses chrétiennes et yézidies, Elise Boghossian décide de s'implanter en Irak. Elisecare envoie ainsi son premier camion médicalisé à l'automne 2014 et permet d'assurer plus de 40 000 soins de médecine d'urgence en 6 mois[4].
Face au calvaire des femmes victimes des réseaux de prostitution de Daech, l'esclavage sexuel des jeunes filles, et le trafic d'être humain, EliseCare s'associe au Tribunal du Génocide créé en Irak et met en place une seconde clinique mobile dédiée aux femmes et aux enfants victimes de violences sexuelles et de tortures, le "Bus des Femmes"[5].
En 2016, soutenue par le Ministère des Affaires Étrangères Français et l'ONU, l'association construit le "Centre des Survivants" au Nord de l'Irak, permet d'assurer la prise en charge physique et mentale de 100 000 rescapés des massacres de Daech[6].
Elle est ambassadrice de Fraternité générale[7], association créée par Abdennour Bidar après les attentats du [7]. Élise Boghossian réalise une publication au sujet de l'association sur son blog du Huffington Post en [8].
En 2017, après la libération des villages chrétiens de la plaine de Ninive, l'association accompagne le retour de plusieurs centaines de familles dans leurs villages[9].
En 2018, après la libération de Mossoul et le déminage d'une partie de la ville, l'association poursuit ses actions auprès d'enfants des rues, d'enfants-soldats, d'orphelins, d'apatrides, et inaugure les programmes Paix & Résilience dans la vieille ville détruite.
De 2018 à 2022, l’ONG a permis de scolariser un grand nombre d’enfants victimes de travail forcé et de trafic sexuel. Ses centres psycho-sociaux éducatifs ont permis d’assister de façon vitale plusieurs centaines d’enfants[10].
EliseCare
Un premier dispensaire mobile au Kurdistan irakien, puis un second en , sont mis en place. EliseCare dispose de cinq bus équipés en matériel médical et deux dispensaires, à Erbil, Duhok, Zakho et Karacoch. En collaboration avec des médecins, les bus et les dispensaires d'EliseCare proposent des soins médicaux, de l'acupuncture aux traitements des blessures et des infections[11].
L'acupuncture est à la base de sa pratique médicale. À La Croix, elle déclare que « l’acupuncture n’est pas la première thérapie à laquelle on pense dans ces situations [...] mais lorsqu’il n’y a même plus d’antidouleur, on nous laisse faire. Et comme les résultats sont visibles, tout le monde est demandeur. »[3]. Mais dès le départ, Élise Boghossian s'associe à des médecins qui prodiguent soins et médicaments. Elle réunit autour d'elle une équipe médicale qui s'étoffe au fur et à mesure des opérations[12].
D'après EliseCare[13], les chiffres de l'activité sont les suivants :
Dispensaires mobiles | 5 |
Dispensaires fixes | 3 |
Sites parcourus | 30 |
Soins procurés grâce aux dons | 100 000 |
Patients soignés | 70 000 |
Professionnels de santé | 40 |
La prise en charge des enfants victimes de violence et de stress psychotraumatique constitue le volet principal de l'activité de l'association. Elisecare a continué ses collaborations et formations avec l’ONU et à déployer ses activités sur d’autres terrains de guerre et notamment le Haut-Karabakh. Deux camions médicalisés et deux ambulances ont été envoyées en Arménie durant la guerre des 44 jours en 2020[14] - [15].
Par ailleurs, six camions ont été envoyés en Ukraine grâce au soutien d’une vingtaine de partenaires et Anne Roumanoff[16].
Controverses
D'après Libération, des audits commandés par le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères, l’un des bailleurs de fonds de l’ONG, à deux cabinets indépendants (Frontview et Donnadieu & Associés) font apparaître de « graves anomalies » dans la gestion financière de l’ONG EliseCare et de ses activités.
À plusieurs reprises, Elise Boghossian s’est exprimée en expliquant que ces graves anomalies concernent la dépense d’une partie d’une subvention en dehors de délais légaux, ceci étant dû à la dangerosité de l’Irak au moment des faits. À la suite des audits du CDCS, Elise Boghossian a fait rembourser les sommes non éligibles, ces faits étant antérieurs à l’article publié dans Libération[17] - [18] - [19].
Dans un communiqué, l'association indique qu'une procédure judiciaire est classée sans suite en juin 2021[20].
Publications
En 2019, elle participe à un livre collectif[21] intitulé Chrétiens d'Orient, mon amour, aux éditions Mardaga.
En 2017, elle participe à la publication de Accueillir l’autre : l’hospitalité charnelle, aux éditions Antoinette Fouque. Ce livre est le fruit d’une table-ronde organisée par les éditions des femmes lors de l’édition 2016 des Rendez-vous de l’Histoire de Blois qui ont eu pour thème, « Partir ».
En 2015, Élise Boghossian a publié un livre aux éditions Robert Laffont intitulé Au royaume de l'espoir, il n'y a pas d'hiver, qui relate son engagement et sa philosophie[22].
Liens externes
Références
- « Shennong & Avicenne devient EliseCare »
- Vanessa Boy-Landry, « Elise Boghossian, acupunctrice de guerre », Paris Match,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Par Paula Pinto Gomes, « Élise Boghossian, acuponctrice en zone de guerre », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Thierry Oberlé, « Élise Boghossian, combattante antidouleur », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
- FIGRA, « Irak, des aiguilles contre la terreur [Teaser] », (consulté le )
- « Le projet Main dans la main dans le JT 19/20 de France 3 » (consulté le )
- « Page de l'association Fraternité Générale »
- « Avec Fraternité Générale, nous opposons à la violence l'entraide et le respect », HuffingtonPost,‎ (lire en ligne)
- « La difficile prise en charge des chrétiens d'Orient », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Focus - Irak : reconstruire les enfants prisonniers de l'EI », sur France 24, (consulté le )
- Nathalie Kosciusko-Morizet, « Piquée au cœur », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Elise Boghossian, acupunctrice à Paris... et en Irak », LeMonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Association Elise Care » (consulté le )
- « Haut-Karabakh : les grands brûlés d'Erevan pansent leurs plaies », sur France 24, (consulté le )
- « L’appel d’Elise Boghossian pour l’Arménie », sur parismatch.com (consulté le )
- « France24 Reportage Ukraine avril 2022. » (consulté le )
- « #350 Élise Boghossian : Prévenir et soulager avec la médecine traditionnelle chinoise » (consulté le )
- « Podcast Les Obstinées : Elise Boghossian, fondatrice d'Elise Care », sur La Tribune, 2022-03-30cest10:39:00+0200 (consulté le )
- « VICTOIRE THEISMANN », sur victoiretheismann.com (consulté le )
- https://www.elisecare.org/classement-sans-suite/
- Eléonore de Noüel, «En aidant les chrétiens à rester en Orient on consolide un front contre l'intégrisme», sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- « Biographie et publications d'Elise Boghossian », sur Lisez.fr