Ălections au Parlement d'Andalousie de 2018
Les Ă©lections au Parlement d'Andalousie de 2018 (en espagnol : elecciones al Parlemento de AndalucĂa de 2018) se tiennent le , afin d'Ă©lire les 109 dĂ©putĂ©s de la XIe lĂ©gislature du Parlement de la communautĂ© autonome d'Andalousie pour un mandat de quatre ans.
Ălections au Parlement d'Andalousie de 2018 | |||||
109 députés du Parlement (majorité absolue : 55 députés) | |||||
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Type dâĂ©lection | Ălections lĂ©gislatives de communautĂ© autonome | ||||
Durée de campagne | du au | ||||
Corps électoral et résultats | |||||
Inscrits | 6 542 076 | ||||
Votants | 3 699 979 | ||||
56,56âŻ% 6 | |||||
Votes blancs | 56 939 | ||||
Votes nuls | 81 388 | ||||
PSOE-A â Susana DĂaz | |||||
Voix | 1 010 889 | ||||
27,94âŻ% | 7,3 | ||||
Députés élus | 33 | 14 | |||
PP â Juan Manuel Moreno | |||||
Voix | 750 778 | ||||
20,75âŻ% | 5,9 | ||||
Députés élus | 26 | 7 | |||
Ciudadanos â Juan MarĂn | |||||
Voix | 661 371 | ||||
18,28âŻ% | 9 | ||||
Députés élus | 21 | 12 | |||
Adelante AndalucĂa â Teresa RodrĂguez | |||||
Voix | 585 949 | ||||
16,19âŻ% | 5,5 | ||||
Députés élus | 17 | 3 | |||
Vox â Francisco Serrano Castro | |||||
Voix | 396 607 | ||||
10,96âŻ% | 10,5 | ||||
Députés élus | 12 | 12 | |||
RĂ©sultats par circonscription | |||||
XIe législature du Parlement | |||||
Président de la Junte d'Andalousie | |||||
Sortante | Ălu | ||||
Susana DĂaz PSOE-A |
Juan Manuel Moreno PP | ||||
Site officiel des résultats | |||||
Bien qu'arrivĂ© en tĂȘte des voix, le Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie au pouvoir connait un fort recul, de mĂȘme que le Parti populaire andalou et dans une moindre mesure Adelante AndalucĂa, tandis que Ciudadanos connait une forte hausse. Le scrutin est cependant surtout remarquĂ© dans le pays et Ă l'Ă©tranger par la percĂ©e du parti Vox, qui fait son entrĂ©e au Parlement andalou et devient ainsi le premier parti d'extrĂȘme droite Ă obtenir des siĂšges dans un parlement espagnol depuis la transition dĂ©mocratique.
Le Parti populaire et Ciudadanos ayant formé une coalition bénéficiant du soutien de Vox, Juan Manuel Moreno est élu président de la Junte et réalise une alternance historique, la premiÚre depuis l'accession de l'Andalousie à l'autonomie en .
Contexte
Une région dominée par les socialistes
Depuis les premiĂšres Ă©lections de 1982, la fĂ©dĂ©ration andalouse du Parti socialiste ouvrier espagnol maintient son hĂ©gĂ©monie tant au niveau des votes qu'au niveau des siĂšges Ă la seule exception des Ă©lections de qui voient la victoire du Parti populaire andalou. Ainsi, la Junte d'Andalousie a toujours Ă©tĂ© prĂ©sidĂ©e par un socialiste : Rafael Escuredo (1982-86), JosĂ© RodrĂguez de la Borbolla (1986-90), Manuel Chaves (1990-09), JosĂ© Antonio Griñån (2009-13) et Susana DĂaz.
DĂaz accĂšde Ă la prĂ©sidence de la communautĂ© autonome aprĂšs la dĂ©mission de Griñån, en , impliquĂ© dans un scandale de corruption politique : l'« affaire ERE ». Le PSOE ne disposant plus de la majoritĂ© absolue au Parlement, DĂaz maintient le gouvernement de coalition liant les socialistes Ă Izquierda Unida qui bĂ©nĂ©ficiait alors d'une vice-prĂ©sidence et de trois postes au sein de l'exĂ©cutif rĂ©gional.
La dissolution de 2015
AprĂšs des mois de « mĂ©fiance » Ă l'Ă©gard de ses partenaires et au vu de lâinstabilitĂ© gĂ©nĂ©rĂ©e par cette situation, DĂaz convoque des Ă©lections anticipĂ©es pour ; un an avant l'expiration du dĂ©lai lĂ©gal de la lĂ©gislature.
Bien qu'ayant perdu plus de 100 000 voix et 4,11 % des suffrages exprimés par rapport à 2012, le PSOE redevient la premiÚre force politique régionale et conserve les 47 siÚges qu'il détenait. De l'autre cÎté de l'échiquier politique, le PP de Juan Manuel Moreno réalise un son plus mauvais résultat depuis 1990 en perdant l'équivalent de 500 000 suffrages et 17 mandats par rapport aux précédentes élections et souffre de la politique menée au niveau national par le gouvernement de Mariano Rajoy. IU voit lui aussi le nombre de ses soutiens diminuer significativement de 200 000 voix et se traduisant par une perte de 7 mandats. En revanche, Podemos réalise une percée en obtenant 592 000 voix et 15 siÚges tout comme le parti de centre droit Ciudadanos qui engrange prÚs de 370 000 suffrages et 9 siÚges.
Ces nouveaux rĂ©sultats confirment le maintien de l'hĂ©gĂ©monie de la gauche au parlement rĂ©gional tout en voyant la coalition au pouvoir chuter sous la majoritĂ© absolue des 55 dĂ©putĂ©s. Susana DĂaz se prĂ©sente alors Ă l'investiture de la chambre sur proposition du prĂ©sident du parlement Juan Pablo DurĂĄn sans toutefois bĂ©nĂ©ficier du soutien d'un autre groupe politique. L'investiture est logiquement refusĂ©e le par 62 voix dĂ©favorables contre 47 voix pour. Bien que la majoritĂ© simple suffise, DĂaz obtient le mĂȘme rĂ©sultat les et .
DĂaz choisit alors d'attendre la tenue des Ă©lections dans les autres communautĂ©s autonomes le avant de se soumettre Ă un nouveau dĂ©bat d'investiture. Alors que Ciudadanos va notamment soutenir l'investiture de Cristina Cifuentes Ă Madrid et face Ă la situation de blocage et Ă la possibilitĂ© de dissolution du Parlement, le parti libĂ©ral annonce un accord d'investiture avec les socialistes qui prĂ©voit, entre autres mesures, plus de transparence au niveau de l'administration rĂ©gionale ainsi que la dĂ©mission de Chaves et Griñån de leurs mandats Ă©lectifs. Le suivant, DĂaz est par consĂ©quent investie pour un second mandat aprĂšs avoir obtenu 56 voix pour, 51 contre et 2 abstentions.
La tentation nationale de Susana DĂaz
La premiĂšre moitiĂ© de la lĂ©gislature est marquĂ©e par une bonne entente entre les socialistes et la fĂ©dĂ©ration andalouse de Ciudadanos dirigĂ©e par Juan MarĂn ; les libĂ©raux donnant un appui externe au gouvernement sans toutefois y participer. Cette entente permet l'approbation d'importants projets de lois tels que les budgets pour 2016 et 2017. Lorsque DĂaz se prĂ©sente aux primaires visant Ă dĂ©signer le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du PSOE Ă l'occasion du 39e congrĂšs, ceux-ci continuent Ă lui apporter leur soutien au Parlement. Finalement dĂ©faite par Pedro SĂĄnchez, le remaniement organisĂ© par la prĂ©sidente de la Junte en [1] dans lequel six nouveaux conseillers sont nommĂ©s est perçu comme une maniĂšre d'imposer son autoritĂ© sur l'exĂ©cutif rĂ©gional et constituer une nouvelle feuille de route jusqu'Ă la fin de la lĂ©gislature[1].
Largement rĂ©Ă©lue secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de PSOE andalou, DĂaz assoit son pouvoir au sein du parti, d'abord au niveau rĂ©gional puis au niveau provincial, et fait taire les critiques venant des soutiens de Pedro SĂĄnchez. ParallĂšlement, Juanma Moreno est rĂ©Ă©lu prĂ©sident du Parti populaire andalou en de la mĂȘme annĂ©e et forme une direction chargĂ©e de « gagner les prochaines Ă©lections andalouses ». Il dĂ©missionne de son mandat de sĂ©nateur rĂ©gional pour se consacrer pleinement Ă sa tĂąche de chef de l'opposition[2] et maintient quelques discussions exploratoires avec Juan MarĂn dans le but de sonder si son parti serait prĂȘt Ă nĂ©gocier l'investiture de Moreno pour permettre la premiĂšre alternance politique dans la communautĂ©[3].
Alors que Teresa RodrĂguez â rĂ©Ă©lue secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la section andalouse de Podemos en â[4] maintient une relation chaotique[5] avec Susana DĂaz sur la premiĂšre moitiĂ© de la lĂ©gislature, celle-ci parvient Ă proposer le soutien de son parti aux socialistes dans le but de « mener des politiques de gauche » si ces derniers rompent totalement avec Ciudadanos. Dans le cas contraire, RodrĂguez enjoint Izquierda Unida, avec qui elle maintient une alliance au Parlement, Ă rĂ©voquer l'ensemble des accords de gouvernement liant IU et PSOE dans 29 municipalitĂ©s[6]. Les militants d'IULV-CA rĂ©Ă©lisent Antonio MaĂllo (es) Ă la tĂȘte du parti lors d'un congrĂšs cĂ©lĂ©brĂ© le sur un projet visant Ă construire une confluence encore plus Ă©troite avec Podemos en vue des Ă©lections[7].
Ciudadanos : de la méfiance à la rupture
En vue des nĂ©gociations du budget de 2018, Ciudadanos adresse un ultimatum Ă DĂaz pour qu'elle accepte de supprimer l'impĂŽt sur les successions contre l'indispensable vote favorable du parti libĂ©ral au budget[8]. L'acceptation de DĂaz dilue ce qui constituait alors le principal cheval de bataille du Parti populaire. Le , le prĂ©sident national de Ciudadanos, Albert Rivera, annonce la rupture du pacte avec les socialistes, la « liquidation » de la lĂ©gislature et son refus de nĂ©gocier le budget rĂ©gional de 2019 afin de forcer la convocation d'Ă©lections anticipĂ©es et ainsi freiner la baisse enregistrĂ©e par son parti dans les sondages depuis le vote de la motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy en . PrĂ©lude Ă cette stratĂ©gie, le parti avait convoquĂ© un vote interne en dĂ©signant Ă nouveau Juan MarĂn candidat Ă la prĂ©sidence de la Junte[9] - [10].
Le PSOE-A contrattaque en reprochant Ă ses partenaires d'avoir passĂ© trois ans Ă gĂ©nĂ©rer de l'instabilitĂ© dans le but de « forcer les Ă©lections »[11] - [12] - [13]. InterrogĂ© en confĂ©rence de presse, le porte-parole socialiste, Mario JimĂ©nez, assume la convocation anticipĂ©e des Ă©lecteurs aux urnes et censure la position de Rivera qui veut, selon lui, « convertir l'Andalousie en un champ de bataille des droites »[14]. Le , Susana DĂaz affirme pour sa part qu'un scĂ©nario d'anticipation des Ă©lections « n'est pas crĂ©dible », indiquant que le scrutin sera convoquĂ© « en fonction des intĂ©rĂȘts de l'Andalousie ». Au sujet de la loi de finances pour , elle estime que la communautĂ© « aura un budget en 2019, maintenant ou aprĂšs les Ă©lections, et ce sera un budget en expansion »[15].
Un scrutin anticipé
Susana DĂaz rĂ©unit son conseil de gouvernement le dans l'aprĂšs-midi qui l'autorise Ă signer le dĂ©cret de dissolution du Parlement. Le dĂ©cret est publiĂ© le lendemain au Bulletin officiel de l'Andalousie (BOJA) afin que les Ă©lections puissent se tenir le suivant[16]. Elle explique ne « pas vouloir mettre en danger certaines lois » et indique que « l'Andalousie a besoin de stabilitĂ© ». Remarquant la fluiditĂ© de ses Ă©changes avec le siĂšge du PSOE Ă Madrid et le prĂ©sident du gouvernement Pedro SĂĄnchez, elle met ainsi en Ćuvre sa volontĂ© de fixer une Ă©chĂ©ance Ă©lectorale exclusivement centrĂ©e sur la communautĂ© autonome[17]. Il s'agit ainsi de la premiĂšre Ă©chĂ©ance Ă©lectorale depuis le vote de la motion de censure et l'accession de Pablo Casado Ă la prĂ©sidence du Parti populaire. Ce dernier implique l'ex-ministre et ancien maire de SĂ©ville Juan Ignacio Zoido et l'ancien secrĂ©taire d'Ătat JosĂ© Antonio Nieto dans la campagne afin de s'assurer de pouvoir contrĂŽler la succession de Juanma Moreno au cas oĂč celui obtiendrait un important revers Ă©lectoral[18] - [19]. Casado impose Ă©galement des proches pour conduire les listes dans les provinces ayant majoritairement soutenu Soraya SĂĄenz de SantamarĂa lors des primaires conservatrices[20] - [21] - [22].
Enjeux
Le Parlement d'Andalousie est la législature décentralisée et monocamérale de la communauté autonome d'Andalousie, dotée d'un pouvoir législatif en matiÚre régionale tel que défini par la Constitution espagnole et le Statut d'autonomie de l'Andalousie, ainsi que de la capacité de voter la confiance en un président de la Junte ou de la retirer.
Dissolution du Parlement
Le mandat du Parlement d'Andalousie expire quatre ans aprÚs la date de son élection précédente, à moins qu'il n'ait été dissous plus tÎt. Le jour des élections doit avoir lieu dans les trente à soixante jours suivant la convocation. Les élections précédentes ont eu lieu le , ce qui signifie que le mandat de la législature aurait expiré le .
Le dĂ©cret de convocation des Ă©lections est pris par le prĂ©sident de la Junte d'Andalousie et fixe la date de celles-ci. Elles ne peuvent, en aucun cas, ĂȘtre comprises entre le et le . La sĂ©ance constitutive du Parlement a lieu dans les 25 jours suivant la date des Ă©lections.
Le président de la Junte a néanmoins la possibilité de dissoudre le Parlement d'Andalousie et de convoquer des élections à tout moment, à condition qu'aucune motion de censure ne soit en cours et que cette dissolution n'intervienne pas avant un délai d'an aprÚs la précédente. Si un processus d'investiture échoue à élire un président régional dans un délai de deux mois à compter du premier tour de scrutin, le Parlement est automatiquement dissous et une nouvelle élection déclenchée. Le délai entre la publication du décret de dissolution et la tenue des élections est, dans tous les cas, de 54 jours.
Mode de scrutin
Le Parlement est constituĂ© de 109 dĂ©putĂ©s (en espagnol : diputados) Ă©lus pour une lĂ©gislature de quatre ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt Ă listes fermĂ©es par l'ensemble des personnes rĂ©sidant dans la communautĂ© autonome oĂč rĂ©sidant momentanĂ©ment Ă l'extĂ©rieur de celle-ci, si elles en font la demande.
Conformément à l'article 104.1 du statut d'autonomie, la circonscription électorale correspond à la province. Aucune province ne peut disposer de plus du double de députés qu'une autre province. L'article 17 de la loi électorale andalouse dispose que chaque province élit un minimum de huit députés. Les 45 siÚges restants sont distribués entre les provinces en fonction de leur population, selon la procédure suivante :
- on divise le nombre total d'électeurs de la communauté autonome par 45 pour obtenir un quota de partage ;
- on divise le nombre d'électeurs de chaque province par le quota de partage et on attribue à chacune des provinces autant de députés que la partie entiÚre du quotient ;
- les députés restants sont distribués aux provinces dont la partie décimale du quotient est la plus élevée.
Circonscriptions | Députés | Carte |
---|---|---|
SĂ©ville | 18 | |
MĂĄlaga | 17 | |
Cadix | 15 | |
Grenade | 13 | |
AlmerĂa et Cordoue | 12 | |
Huelva et Jaén | 11 |
Conditions de candidature
La loi électorale prévoit que les partis, fédérations, coalitions et groupements électoraux sont autorisés à présenter des listes de candidats. Les regroupements d'électeurs sont tenus d'obtenir la signature d'au moins 1 % des électeurs. Il est interdit aux électeurs de signer pour plus d'une liste de candidats. L'ordre de présentation sur la liste doit successivement et obligatoirement alterner entre des individus de sexe différent.
RĂ©partition des siĂšges
Toute candidature qui n'a pas obtenu un minimum de 3 % des voix dans une circonscription n'est pas admise à participer à la répartition des siÚges. La répartition se déroule de la maniÚre suivante :
- on ordonne les candidatures sur une colonne en allant de la plus votée vers la moins votée ;
- on divise le nombre de voix obtenues par chaque candidature par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de siĂšges Ă pourvoir dans le but de former un tableau ;
- on attribue les siÚges à pourvoir en tenant compte des plus grands quotients selon un ordre décroissant ;
- lorsque deux candidatures obtiennent un mĂȘme quotient, le siĂšge est attribuĂ© Ă celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le mĂȘme nombre total de voix, l'Ă©galitĂ© est rĂ©solue par tirage au sort et les suivantes de maniĂšre alternative.
Comme dans toute l'Espagne, le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme un vote valide. Il est par conséquent pris en compte pour déterminer si un parti a franchi ou non le seuil électoral. En revanche, conformément à l'article 96.5 de la LOREG, seuls les suffrages exprimés sont pris en compte pour la répartition des siÚges à pourvoir. Les siÚges propres à chaque formation politique sont attribués aux candidats en suivant l'ordre de présentation sur la liste. En cas de décÚs, incapacité ou démission d'un député, le siÚge vacant revient au candidat ou, le cas échéant, au suppléant placé immédiatement derriÚre le dernier candidat élu de la liste.
Campagne
La campagne s'est articulĂ©e autour des deux blocs, droite et gauche. D'un cĂŽtĂ© a ainsi eu lieu un affrontement entre le PP et Ciudadanos, menĂ© au niveau national avec une implication forte des deux prĂ©sidents de parti, Albert Rivera et Pablo Casado, allant presque jusqu'Ă Ă©clipser leurs candidats Ă la prĂ©sidence de la Junte. Tandis que de l'autre cĂŽtĂ©, le PSOE et Adelante AndalucĂa menaient une bataille pour l'hĂ©gĂ©monie Ă gauche en Andalousie, avec des campagnes trĂšs rĂ©gionales, oĂč les dirigeants nationaux sont restĂ©s davantage en retrait[23].
La campagne de Susana DĂaz s'est faite « en positif », sans conflictualitĂ© ouverte avec son adversaire Ă gauche, tandis que Teresa RodrĂguez a menĂ© une campagne plus offensive, tournĂ©e vers les Ă©lecteurs déçus du PSOE, avec le slogan « le susanisme n'est pas le socialisme »[23].
Principaux partis
Parti | Idéologie | Chef de file | Résultat en 2015 | |
---|---|---|---|---|
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie Partido socialista obrero español de AndalucĂa |
Centre gauche Social-démocratie, fédéralisme |
Susana DĂaz PrĂ©sidente de la Junte |
35,2 % des voix 47 députés | |
Parti populaire andalou Partido Popular Andaluz |
Centre droit à droite Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne |
Juan Manuel Moreno | 26,6 % des voix 33 députés | |
Adelante AndalucĂa (Podemos+IULV-CA+IA+PA) | Gauche radicale Anticapitalisme, rĂ©publicanisme, Ă©cologisme, rĂ©gionalisme |
Teresa RodrĂguez | 21,6 % des voix 20 dĂ©putĂ©s | |
Ciudadanos | Centre droit à droite Libéral-conservatisme, antinationalisme périphérique, unionisme |
Juan MarĂn | 9,2 % des voix 9 dĂ©putĂ©s | |
Vox | ExtrĂȘme droite National-conservatisme, centralisme, conservatisme social |
Francisco Serrano Castro | 0,5 % des voix 0 député |
Sondages
Institut | Date | PSOE | PP | Cs | Podemos | IULV-CA | Autres |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Celeste Tel[24] | 36,7 % (44/46) |
23,8 % (28/30) |
13,6 % (12/13) |
19,3 % (22/23) |
|||
NC Report[25] | 36,6 % (45) |
23,4 % (28) |
14 % (14) |
18,6 % (22) |
7,4 % | ||
IMOP[26] | 29,8 % (33-37) |
20,5 % (22-27) |
22,3 % (22-26) |
21,7 % (23-26) |
5,7 % | ||
JM&A[27] | 37,7 % (46) |
20,7 % (25) |
18,3 % (20) |
17,1 % (18) |
- | ||
Aurea Project[28] | 32,8 % (37-40) |
23,6 % (29-32) |
18,5 % (20-22) |
19 % (19-22) |
6,1 % | ||
ElectoPanel[29] | 32 % (39) |
20,6 % (24) |
20,9 % (22) |
21 % (24) |
5,5 % | ||
SW Demoscopia[30] | 38,1 % (45-48) |
19,8 % (21-24) |
21,5 % (12-25) |
14,8 % (14-17) |
5,8 % | ||
ElectoPanel[31] | 34,4 % | 21,6 % | 17,6 % | 19,9 % | 6,5 % | ||
SyM Consulting[32] | 31,5 % | 24,2 % | 13,1 % | 18,1 % | 7,5 % | 5,6 % | |
Université de Grenade (pour Podemos)[33] | 32,3 % | 20,8 % | 17,5 % | 13,8 % | 6,9 % | 8,9 % | |
NC Report[34] | 33,3 % | 25,6 % | 13,9 % | 14,6 % | 8 % | - | |
Deimos EstadĂstica[35] | 34,6 % | 25,4 % | 19,7 % | 14,4 % | 3,9 % | 1,7 % | |
SW Demoscopia/Grupo Viva[36] | 36,8 % | 22,5 % | 19,3 % | 16,5 % | - |
RĂ©sultats
Participation
Taux de participation | En 2015 | En 2018 | Différence |
---|---|---|---|
Ă 14 heures | 33,94 % | 29,93 % | 4,01 |
Ă 18 heures | 51,41 % | 46,47 % | 4,94 |
Ă 20 heures | 62,56 % | 56,56 % | 6 |
Total régional
Partis | Voix | % | +/â | SiĂšges | +/â | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) | 1 010 889 | 27,94 | 7,47 | 33 | 14 | |||||||||
Parti populaire (PP) | 750 778 | 20,75 | 5,99 | 26 | 7 | |||||||||
Ciudadanos (Cs) | 661 371 | 18,28 | 9,00 | 21 | 12 | |||||||||
Adelante AndalucĂa (AA) | 585 949 | 16,19 | 5,56 | 17 | 3 | |||||||||
Vox | 396 607 | 10,96 | 10,50 | 12 | 12 | |||||||||
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) | 69 905 | 1,93 | 1,13 | 0 | ||||||||||
Andalousie par elle-mĂȘme (AxSi) | 22 032 | 0,61 | 0,91 | 0 | ||||||||||
Equo-Initiative andalouse (Equo-IA) | 15 172 | 0,42 | Nv. | 0 | ||||||||||
Recortes Cero-Grupo Verde-Pour un monde + juste (RC-GV-M+J) | 7 207 | 0,20 | 0,06 | 0 | ||||||||||
Parti communiste du peuple andalou (PCPA) | 6 435 | 0,18 | 0,09 | 0 | ||||||||||
Union, progrÚs et démocratie (UPyD) | 6 384 | 0,18 | 1,75 | 0 | ||||||||||
Nation andalouse (NA) | 5 015 | 0,14 | Nv. | 0 | ||||||||||
Citoyens libres unis (CILUS) | 3 995 | 0,11 | 0,17 | 0 | ||||||||||
Indépendants pour Huelva (IxH) | 3 995 | 0,11 | Nv. | 0 | ||||||||||
Autres candidatures (12 partis) | 15 918 | 0,44 | - | 0 | - | |||||||||
Blanc | 56 939 | 1,57 | 0,20 | |||||||||||
Votes valides | 3 618 591 | 97,80 | ||||||||||||
Votes nuls | 81 388 | 2,20 | ||||||||||||
Total | 3 699 979 | 100 | - | 109 | ||||||||||
Abstentions | 2 842 097 | 43,44 | ||||||||||||
Inscrits | 6 542 076 | 56,56 |
Par circonscription
Circonscription | AlmerĂa | Cadix | Cordoue | Grenade | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
SiĂšges | 12 | 15 | 12 | 13 | |||||||||||||
Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | ||||||||||
Inscrits | 497 998 | 100,00 | 997 581 | 100,00 | 647 427 | 100,00 | 750 132 | 100,00 | |||||||||
Abstentions | 235 028 | 47,19 | 477 785 | 47,89 | 255 525 | 39,47 | 322 377 | 42,98 | |||||||||
Votants | 262 970 | 52,81 | 519 796 | 52,11 | 391 902 | 60,53 | 427 755 | 57,02 | |||||||||
Nuls | 3 349 | 1,27 | 9 475 | 1,82 | 9 377 | 2,39 | 13 976 | 3,27 | |||||||||
Exprimés | 259 621 | 98,73 | 510 321 | 98,18 | 382 525 | 97,61 | 413 799 | 96,73 | |||||||||
Partis | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | |
PSOE-A | 67 309 | 25,93 | 3 | 2 | 121 321 | 23,77 | 4 | 2 | 111 826 | 29,23 | 4 | 1 | 111 380 | 26,92 | 4 | 1 | |
PP | 70 598 | 27,19 | 4 | 1 | 89 637 | 17,56 | 3 | 1 | 83 838 | 21,92 | 3 | 1 | 95 379 | 23,05 | 3 | 1 | |
Cs | 42 432 | 16,34 | 2 | 1 | 106 636 | 20,90 | 3 | 2 | 67 508 | 17,65 | 2 | 1 | 76 176 | 18,41 | 3 | 2 | |
AA | 25 160 | 9,69 | 1 | 97 914 | 19,19 | 3 | 1 | 64 279 | 16,80 | 2 | 62 447 | 15,09 | 2 | 1 | |||
Vox | 43 516 | 16,76 | 2 | 2 | 57 327 | 11,23 | 2 | 2 | 35 147 | 9,19 | 1 | 1 | 47 064 | 11,37 | 1 | 1 | |
Autres | 7 639 | 2,94 | 28 335 | 5,55 | 13 519 | 3,53 | 15 570 | 3,76 | |||||||||
Blanc | 3 349 | 1,27 | 9 151 | 1,79 | 6 408 | 1,68 | 5 763 | 1,39 |
Circonscription | Huelva | Jaén | Målaga | Séville | |||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
SiĂšges | 11 | 11 | 17 | 18 | |||||||||||||
Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | Nombre | % | ||||||||||
Inscrits | 396 977 | 100,00 | 526 718 | 100,00 | 1 185 266 | 100,00 | 1 539 977 | 100,00 | |||||||||
Abstentions | 180 291 | 45,42 | 200 861 | 38,13 | 542 575 | 45,78 | 627 672 | 40,76 | |||||||||
Votants | 216 686 | 54,58 | 325 857 | 61,87 | 642 691 | 54,22 | 912 305 | 59,24 | |||||||||
Nuls | 5 164 | 2,38 | 8 228 | 2,53 | 10 304 | 1,60 | 21 515 | 2,36 | |||||||||
Exprimés | 211 522 | 97,62 | 317 629 | 97,47 | 632 387 | 98,40 | 890 790 | 97,64 | |||||||||
Partis | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | Voix | % | SiĂšges | +/â | |
PSOE-A | 66 778 | 31,57 | 4 | 2 | 112 423 | 35,39 | 4 | 2 | 152 977 | 24,19 | 4 | 2 | 266 875 | 29,96 | 6 | 2 | |
PP | 47 915 | 22,65 | 3 | 73 587 | 23,17 | 3 | 1 | 142 746 | 22,57 | 4 | 1 | 147 078 | 16,51 | 3 | 1 | ||
Cs | 34 393 | 16,26 | 2 | 1 | 50 646 | 15,95 | 2 | 2 | 125 235 | 19,80 | 4 | 2 | 158 345 | 17,78 | 3 | 1 | |
AA | 30 187 | 14,27 | 1 | 38 597 | 12,15 | 1 | 99 075 | 15,67 | 3 | 1 | 168 290 | 18,89 | 4 | ||||
Vox | 17 636 | 8,34 | 1 | 1 | 27 676 | 8,71 | 1 | 1 | 72 729 | 11,50 | 2 | 2 | 95 512 | 10,72 | 2 | 2 | |
Autres | 10 990 | 5,20 | 10 654 | 3,35 | 30 681 | 4,85 | 38 653 | 4,34 | |||||||||
Blanc | 3 623 | 2,38 | 4 046 | 1,27 | 8 944 | 1,41 | 16 037 | 1,80 |
Analyse
Le Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie subit sa plus sévÚre défaite en perdant environ 400 000 voix et sept points et n'obtient plus que 33 mandats sur les 109 composant le Parlement d'Andalousie, soit 14 de moins que lors des précédentes élections de 2015. Pour la premiÚre fois depuis plus de trente-cinq ans, le parti n'est plus en mesure de gouverner seul ou en coalition avec les seules forces de gauche.
AprĂšs 37 ans au pouvoir, les socialistes font principalement les frais de leurs scandales de corruption et de l'abstention de nombreux Ă©lecteurs de gauche dĂ©sabusĂ©s dans les circonscriptions qui leur rapportaient traditionnellement les meilleurs rĂ©sultats[39] - [40]. Le parti arrive toutefois toujours en tĂȘte dans l'ensemble des circonscriptions, exceptĂ©e celle d'AlmerĂa qui revient au Parti populaire. Toujours Ă gauche, la coalition Adelante AndalucĂa, qui rassemble Podemos et Izquierda Unida, ne parvient pas Ă rentabiliser son alliance puisqu'elle perd 280 000 voix, cinq points de pourcentage et trois siĂšges par rapport Ă ce que ces partis avaient remportĂ©s en concourant sĂ©parĂ©ment en 2015. L'absence d'Equo dans cette coalition, les querelles internes Ă Podemos, mais surtout l'incapacitĂ© Ă mobiliser la gauche dĂ©senchantĂ©e et une stratĂ©gie de confrontation Ă l'Ă©gard du PSOE, pourtant seul alliĂ© possible au moment de former un gouvernement, sont des facteurs possibles de cet Ă©chec[41].
De l'autre cĂŽtĂ© du spectre politique, le Parti populaire perd Ă©galement sept siĂšges, en baisse de prĂšs de 300 000 suffrages. Remportant seulement la circonscription d'AlmerĂa, les conservateurs connaissent un important revers dans les provinces de Cadix et SĂ©ville oĂč ils se classent Ă la quatriĂšme position derriĂšre les partis de gauche et Ciudadanos. Dans ses bastions traditionnels, le PP souffre d'un net recul et paye le prix de la division de la droite. Depuis la victoire de Javier Arenas lors du scrutin de 2012, les conservateurs se sont vus privĂ©s de plus de la moitiĂ© de leurs Ă©lecteurs et de 24 siĂšges[39]. Ensemble, les deux grands partis de la vie politique espagnole ont obtenu leurs plus mauvais rĂ©sultats depuis 1982 et ne rassemblent plus que prĂšs de 49 % des voix et 59 siĂšges. En revanche, Ciudadanos double ses Ă©lecteurs par rapport Ă 2015 et obtient 21 mandats, soit 12 de plus que lors des prĂ©cĂ©dents Ă©lections. Les Ă©lecteurs ne semblent donc pas reprocher aux libĂ©raux leur soutien au gouvernement de Susana DĂaz pendant trois ans et demi.
MĂȘme si les diffĂ©rentes enquĂȘtes Ă©lectorales prĂ©voyaient la possibilitĂ© que Vox puisse entrer au Parlement[42] - [43] - [44], ce parti d'extrĂȘme-droite ayant un programme commun Ă toute l'Espagne et dont les principales mesures visent Ă supprimer les communautĂ©s autonomes et Ă s'opposer Ă l'immigration illĂ©gale ainsi qu'a l'indĂ©pendantisme catalan, crĂ©e la surprise gĂ©nĂ©rale en recueillant prĂšs de 400 000 voix et douze siĂšges[45] - [46]. Le parti se classe en troisiĂšme position dans la circonscription d'AlmerĂa et rafle la mise dans les bastions conservateurs de Roquetas de Mar et El Ejido du fait de l'importante immigration illĂ©gale[47]. Le parti rĂ©alise Ă©galement un score non nĂ©gligeable dans le quartier sĂ©villan de Los Remedios[48]. La stratĂ©gie de campagne en partie axĂ©e sur la recherche du vote protestataire des populations vulnĂ©rables se sentant dĂ©laissĂ©es par les politiques et le systĂšme, qui rapportait jusque lĂ des voix Ă Podemos, semble avoir davantage payĂ© pour Vox que pour le parti de gauche radicale lors de ces Ă©lections[41]. Le profil sociologique des votants de Vox est essentiellement celui des classes moyennes et riches. Le parti avait fait campagne sur la promesse de dĂ©porter les immigrĂ©s illĂ©gaux, de fermer les mosquĂ©es fondamentalistes, ou encore de doter les enclaves de Ceuta et Melilla de murs infranchissables[49], il obtient notamment ses rĂ©sultats les plus importants dans les municipalitĂ©s connaissant le plus fort taux d'immigration et, Ă l'intĂ©rieur de celles-ci, dans les sections communales censitaires voisines de celles oĂč vivent majoritairement les immigrĂ©s, mais pas dans celles oĂč ceux-ci habitent le plus[50]. Ceci suggĂšre que ce vote serait en partie gĂ©nĂ©rĂ© par une mobilisation prĂ©ventive d'une population relativement aisĂ©e face Ă des Ă©vĂ©nements peut-ĂȘtre non vĂ©cus directement mais perçus Ă travers les mĂ©dias[50]. AprĂšs analyse des donnĂ©es, l'Ă©lectorat de Vox lors de ces Ă©lections semble correspondre Ă la frange la plus radicale de l'Ă©lectorat du Parti populaire, qui aurait fait scission[50].
L'entrĂ©e de Vox au parlement andalou fait l'objet de nombreux superlatifs dans les mĂ©dias espagnols et internationaux, lâEspagne n'ayant pas connu de parti dâextrĂȘme droite dans n'importe quelle assemblĂ©e parlementaire depuis la fin de la dictature franquiste. Son rĂ©sultat est jugĂ© susceptible de rabattre les cartes du paysage politique dans le pays[51] - [52].
Enfin, le taux d'abstention a progressé de presque cinq points pour se situer aux alentours de 44 %. Il s'agit du deuxiÚme plus mauvais score de participation depuis le premier scrutin de 1982 ; la plus faible participation ayant eu lieu en 1990 avec 55,32 %. C'est également la deuxiÚme fois que le taux de participation est inférieur à la barre des 60%[39].
Les forces de gauche ont donc perdu la majorité absolue en voix et en siÚges dont elles disposaient à l'hÎpital de las Cinco Llagas, siÚge du Parlement andalou, au profit d'une majorité de droite de 59 siÚges ; la majorité absolue étant fixée à 55 députés[53].
De mĂȘme, ces Ă©lections redessinent la reprĂ©sentation de la communautĂ© autonome au SĂ©nat espagnol. Le PSOE-A doit se contenter de trois siĂšges et le PP de deux. Ciudadanos, qui n'en avait aucun, obtient deux mandats et la coalition de Podemos conserve le sien. Le rĂ©sultat obtenu par Vox lui donne le droit de dĂ©signer son premier reprĂ©sentant aux Cortes Generales[54].
RĂ©gionales
AprĂšs l'annonce des rĂ©sultats et visiblement attristĂ©e, Susana DĂaz comparait devant la presse et fait part de sa volontĂ©, comme elle l'avait promis en campagne si elle gagnait les Ă©lections, de former un nouveau gouvernement et d'entamer des discussions avec l'ensemble des autres forces politiques reprĂ©sentĂ©es, Ă l'exclusion de Vox contre lequel elle se prĂ©sente comme la « digue de contention pour que l'extrĂȘme-droite ne soit pas celle qui dĂ©cide du futur de l'Andalousie »[55]. L'Ă©chec de la gauche Ă conserver la majoritĂ© absolue des siĂšges au Parlement ravive immĂ©diatement le duel opposant le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral fĂ©dĂ©ral du PSOE et prĂ©sident du gouvernement Pedro SĂĄnchez Ă la prĂ©sidente de la Junte d'Andalousie. Le lendemain du scrutin, Ă l'issue de la rĂ©union de la commission exĂ©cutive fĂ©dĂ©rale du PSOE, le secrĂ©taire Ă l'Organisation JosĂ© Luis Ăbalos rejette l'entiĂšretĂ© de la perte du pouvoir sur Susana DĂaz qui aurait effectuĂ© une campagne « formelle » dĂ©nuĂ©e de toute intensitĂ©[56]. Ăbalos indique Ă©galement la porte de sortie Ă DĂaz si elle n'obtient pas sa rĂ©Ă©lection Ă la tĂȘte de l'exĂ©cutif dans le but de « rĂ©gĂ©nĂ©rer » le PSOE-A[57]. La prĂ©sidente de la Junte d'Andalousie rejette cette assertion en affirmant que l'on « rĂ©gĂ©nĂšre ce qui est dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et je dirige un parti dĂ©cent, honnĂȘte et travailleur » ; tout en confirmant vouloir se prĂ©senter Ă l'investiture si elle a le nombre de soutien requis[58] - [59]. AprĂšs avoir affirmĂ© ĂȘtre prĂȘte à « prendre le contrĂŽle » du PSOE-A, la direction nationale du parti, par la voix d'Ăbalos, se ravise et indique toute sa « confiance » en DĂaz pour opĂ©rer les changements nĂ©cessaires et mener Ă bien le processus de nĂ©gociations[60].
Ă droite, Ciudadanos annonce trĂšs vite rejeter l'idĂ©e d'une alliance avec le Parti socialiste[61]. Juan Manuel Moreno et Juan MarĂn revendiquent tous deux le droit de se prĂ©senter Ă l'investiture[62]. Le PP critique ce choix en soulignant que Ciudadanos « veut la prĂ©sidence de l'Andalousie et ĂȘtre important avant d'ĂȘtre utile »[63] et appelle les libĂ©raux et Vox Ă nĂ©gocier avec pour seule limite la Constitution[64]. Le prĂ©sident du PP Ă©voque mĂȘme l'idĂ©e de faire entrer ce parti au sein du conseil de gouvernement[65]. Au cours de la campagne, ni Ciudadanos ni le Parti populaire n'avaient Ă©cartĂ© cette hypothĂšse, et l'un comme l'autre refusait de dĂ©signer Vox comme un parti dâextrĂȘme droite[66].
Nationales
Sur le plan national, Pedro SĂĄnchez se contente d'un message postĂ© sur les rĂ©seaux sociaux dans lequel il indique que son « gouvernement continuera de mettre en place un projet rĂ©gĂ©nĂ©rateur et europĂ©iste pour l'Espagne »[67]. Pablo Casado, prĂ©sident du Parti populaire, voit le projet qu'il propose comme ratifiĂ© et demande la convocation immĂ©diate d'Ă©lections gĂ©nĂ©rales anticipĂ©es ; tout comme le prĂ©sident de Ciudadanos Albert Rivera[68] - [69]. Pablo Iglesias, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de Podemos, appelle les citoyens à « prendre les rues » et manifester contre la percĂ©e de Vox en Espagne[70]. Santiago Abascal, prĂ©sident de Vox, annonce tenir Iglesias pour responsable de toutes les violences qui viendrait Ă ĂȘtre commises[71] - [72].
Deux jours aprÚs le scrutin, Pedro Sånchez décide de présenter le projet de loi budgétaire pour 2019 en afin de reprendre l'initiative et mettre en difficulté les partis indépendantistes catalans qui n'approuveraient pas un budget contenant de nombreuses mesures sociales[73]. Il avait effectivement renoncé à présenter son projet de loi de finances du fait de son incertitude à réunir une majorité, et avait ainsi ouvert la porte à la convocation d'élections générales anticipées[74], mais les résultats défavorables à la gauche en Andalousie pourraient le pousser à reconsidérer cette option, n'étant désormais plus certain de l'emporter en capitalisant sur son accession au pouvoir[51] - [49].
Formation du gouvernement
Le , Juan Manuel Moreno est investi Ă la tĂȘte du gouvernement rĂ©gional grĂące aux voix du PP, de Ciudadanos et de Vox. Cela fait suite Ă la signature d'un pacte de coalition avec Ciudadanos et un accord d'investiture avec Vox qui prĂ©voit notamment l'expulsion des 50 000 immigrĂ©s clandestins et l'abandon de la loi sur les violences conjugales[75] - [76].
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