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Élection présidentielle slovaque de 2009

L’élection présidentielle slovaque de 2009 (en slovaque : Voľba prezidenta Slovenskej republiky v roku 2009) se tient les samedis et , afin d'élire le président de la République slovaque pour un mandat de cinq ans.

Élection présidentielle slovaque de 2009
(1er tour)
(2e tour)
Type d’élection Élection présidentielle
Corps électoral et résultats
Inscrits 4 339 331
Votants au 1er tour 1 893 439
43,63% en diminution 4,3
Votes exprimés au 1er tour 1 875 629
Blancs et nuls au 1er tour 17 810
Votants au 2d tour 2 242 162
51,67%
Votes exprimés au 2d tour 2 223 595
Blancs et nuls au 2d tour 18 567
Ivan GašparovičHZD
Voix au 1er tour 876 061
46,70%
en augmentation 24,4
Voix au 2e tour 1 234 787
55,53%
Iveta RadičováSDKÚ-DS
Voix au 1er tour 713 735
38,05%
en augmentation 16
Voix au 2e tour 988 808
44,46%
František MikloškoKDS
Voix au 1er tour 101 573
5,41%
en diminution 1,1
Zuzana MartinákováSF
Voix au 1er tour 96 035
5,12%
Président de la République
Sortant Élu
Ivan Gašparovič
HZD
Ivan Gašparovič
HZD
volby.statistics.sk

Trois ans après la formation d'un gouvernement de coalition entre la gauche et l'extrême droite, le candidat soutenu par le principal parti au pouvoir et président sortant Ivan Gašparovič arrive en tête du premier tour. Suivi de près par la candidate du centre droit libéral et pro-européen Iveta Radičová, il échoue à l'emporter et doit attendre le second tour pour être réélu avec une avance de dix points sur son adversaire.

Contexte

Lors de l'élection présidentielle d'avril 2004, l'ancien président du Conseil national Ivan Gašparovič est élu président de la République au second tour face à son ancien mentor et ex-président du gouvernement national-populiste Vladimír Mečiar, après avoir éliminé de justesse au premier tour le ministre des Affaires étrangères et favori des sondages, Eduard Kukan[1].

À peine deux semaines plus tard, le , la Slovaquie adhère officiellement à l'Union européenne (UE)[2]. Environ un an plus tard, le , le Conseil national ratifie le traité établissant une Constitution pour l'Europe par 116 voix contre 27, seul le Mouvement chrétien-démocrate (KDH) partenaire de la coalition au pouvoir s'y opposant[3]. Le pays rejoint le Mécanisme de taux de change européen (MCE II), premier pas vers l'intégration à la zone euro, en octobre suivant[4].

La majorité parlementaire éclate le , après que le KDH s'en est retiré pour protester contre la décision du gouvernement de ne pas ratifier le traité sur l'objection de conscience signé avec le Vatican[5]. Lors des élections législatives anticipées du 17 juin 2006, le parti SMER – social-démocratie (SMER-SD) de Robert Fico, auteur d'une campagne virulente contre les réformes libérales de Mikuláš Dzurinda, vire en tête avec 29 % des vois et 50 députés sur 150, devant l'Union démocrate et chrétienne slovaque (SDKÚ) de Dzurinda, tandis que le Parti national slovaque (SNS), formation d'extrême droite au discours anti-minorités, arrive troisième avec près de 12 % des suffrages[6].

Fico forme deux semaines plus tard un gouvernement de coalition « rouge-brun » associant SMER-SD, le SNS et le Parti populaire – Mouvement pour une Slovaquie démocratique (ĽS-HZDS) de Vladimír Mečiar, qui suscite des critiques et des inquiétudes au niveau européen. Le nouvel exécutif commence par supprimer le ticket modérateur lors des visites médicales et annonce son intention de verser des aides pour faire face à la hausse des prix du carburant et aux achats de Noël[7] - [8]. L'accession au pouvoir des nationalistes entraîne la multiplication d'incidents entre extrême droite et Magyars de Slovaquie, générant une augmentation de la tension intérieure et diplomatique avec les autorités hongroises[9]. Contrairement à ses promesses initiales, la coalition renonce cependant à modifier la fiscalité du pays, perçue comme un élément-clé pour attirer des investissements étrangers[10].

Mode de scrutin

Le président de la République (Prezident Slovenskej republiky) est le chef de l'État de la Slovaquie. Il est élu pour un mandat de cinq ans.

L'élection se tient au suffrage universel direct et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le candidat qui remporte la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour est proclamé élu. Si aucun candidat n'atteint ce résultat, les deux candidats ayant remporté le plus de voix sont qualifiés pour le second tour, qui se tient deux semaines plus tard. Le candidat qui remporte le plus de voix est proclamé élu.

Campagne

La campagne est notamment marquée par la place de la minorité hongroise. Le président Gašparovič reproche ainsi aux Magyars de « ne pas parler correctement le slovaque, voire pas du tout », une déclaration s'inscrivant dans un climat d'hostilité envers les Hongrois slovaques de la part du gouvernement. À l'inverse, la candidate de l'opposition de centre droit Iveta Radičová fait des relations avec Budapest et des rapports intérieurs une de ses priorités[11].

Résultats

Candidat Parti Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Ivan Gašparovič HZD (SMER-SD, SNS) 876 061 46,70 1 234 787 55,53
Iveta Radičová SDKÚ-DS (SMK-MKP, KDH, OKS) 713 735 38,05 988 808 44,47
František Mikloško (sk) KDS 101 573 5,41
Zuzana Martináková (sk) SF 96 035 5,12
Milan Melník (sk) ĽS-HZDS 45 985 2,45
Dagmara Bollová (sk) Indépendante 21 378 1,13
Milan Sidor (sk) KSS 20 862 1,11
Exprimés 1 875 629 99,06 2 223 595 98,56
Blancs et nuls 17 810 0,94 18 567 1,44
Total 1 893 439 100 2 242 162 100
Abstention 2 445 892 56,37 2 097 095 48,33
Inscrits / participation 4 339 331 43,63 4 339 257 51,67

Représentation des résultats du second tour :

Ivan
Gašparovič
(55,53 %)
Iveta
Radičová
(44,47 %)
Majorité absolue

Analyse

Soutenu par le président du gouvernement Robert Fico, le président de la République Ivan Gašparovič arrive en tête du premier tour mais échoue à l'emporter, en raison d'une faible participation. Il est suivi de près par l'opposante Iveta Radičová, qui réalise un score nettement supérieur à ce que les sondages annonçaient. Gašparovič est finalement réélu au second tour, deux semaines plus tard, avec une avance de dix points[12] - [13].

Références

  1. Martin Plichta, « Le populiste Ivan Gasparovic a été élu président en Slovaquie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  2. « L'Europe élargie célèbre ses retrouvailles à Dublin », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  3. Henri de Bresson, « L'Autriche et la Slovaquie ratifient la Constitution », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Bratislava a rejoint le mécanisme de change européen », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  5. Martin Plichta, « La coalition slovaque éclate, après le rejet par le gouvernement du traité signé avec le Vatican », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  6. « L'opposition de gauche a remporté les législatives en Slovaquie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  7. Martin Plichta, « En Slovaquie, la gauche s'allie à l'extrême droite et aux populistes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Martin Plichta, « Le gouvernement de coalition gauche-extrême droite s'installe », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  9. Martin Plichta, « La gauche slovaque paie cher son alliance avec les nationalistes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  10. Anne Rodier, « L'Europe centrale poursuit sa politique économique libérale », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Martin Plichta, « Les crispations antihongroises empoisonnent la présidentielle slovaque », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Ballottage incertain au premier tour de l'élection présidentielle », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Réélection du président Ivan Gasparovic », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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