Élection présidentielle slovaque de 2004
L’élection présidentielle slovaque de 2004 (en slovaque : Voľba prezidenta Slovenskej republiky v roku 2004) se tient les samedis et , afin d'élire le président de la République slovaque pour un mandat de cinq ans.
Élection présidentielle slovaque de 2004 | |||||
(1er tour) (2e tour) |
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Type d’élection | Élection présidentielle | ||||
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Corps électoral et résultats | |||||
Inscrits | 4 204 899 | ||||
Votants au 1er tour | 2 015 889 | ||||
47,94 % 26 | |||||
Votes exprimés au 1er tour | 1 986 214 | ||||
Blancs et nuls au 1er tour | 29 675 | ||||
Votants au 2d tour | 1 828 307 | ||||
43,50 % | |||||
Votes exprimés au 2d tour | 1 801 960 | ||||
Blancs et nuls au 2d tour | 26 347 | ||||
Ivan Gašparovič – HZD | |||||
Voix au 1er tour | 442 564 | ||||
22,28 % | |||||
Voix au 2e tour | 1 079 592 | ||||
59,91 % | |||||
Vladimír Mečiar – ĽS-HZDS | |||||
Voix au 1er tour | 650 242 | ||||
32,73 % | 4,5 | ||||
Voix au 2e tour | 722 368 | ||||
40,09 % | |||||
Eduard Kukan – SDKÚ | |||||
Voix au 1er tour | 438 920 | ||||
22,09 % | |||||
Rudolf Schuster – Ind. | |||||
Voix au 1er tour | 147 549 | ||||
7,43 % | 40 | ||||
Président de la République | |||||
Sortant | Élu | ||||
Rudolf Schuster SOP (sk) |
Ivan Gašparovič HZD | ||||
volby.statistics.sk | |||||
Le premier tour, auquel moins de la moitié des Slovaques participe, voit la qualification inattendue du national-populiste Vladimír Mečiar et l'échec surprise du pro-européen Eduard Kukan, devancé d'un cheveu par l'ancien bras droit de Mečiar, Ivan Gašparovič. Ce dernier s'impose largement au second tour, avec plus de 300 000 voix d'avance, bénéficiant d'un vote de rejet de son ancien mentor.
Contexte
Lors de l'élection présidentielle de mai 1999, la première à se tenir au suffrage universel, le maire de Košice et président du Parti de l'entente civique (sk) (SOP) Rudolf Schuster est élu au second tour avec 57 % des voix, soit une avance de 15 points sur l'ancien président du gouvernement national-populiste Vladimír Mečiar[1].
Le début des années 2000 est marqué par l'intégration de la Slovaquie à l'Ouest. Le pays adhère en effet à l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) le [2], puis est invité le à rejoindre l'Union européenne le , en même temps que neuf autres États, dont sept de l'ancien bloc soviétique[3]. Trois jours après, c'est au tour de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) de rendre publique sa volonté d'intégrer plus anciens pays du bloc de l'Est, dont la République slovaque[4]. Lors du référendum sur l'adhésion à l'UE des et , 52,15 % des inscrits se rendent aux urnes, une participation faible mais suffisante pour valider le résultat de 92,46 % de votes favorables à l'intégration européenne, un record parmi les futurs pays membres[5]
La Slovaquie tourne également le dos au populisme et à Vladimír Mečiar. Après avoir massivement boycotté son référendum du visant à obtenir l'organisation d'élections législatives anticipées[6], les Slovaques donnent une majorité absolue au centre droit pro-européen lors des législatives d'octobre 2002 : si le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) de Mečiar est de nouveau en tête, il ne peut gouverner seul, tandis que Smer, parti populiste de gauche de Robert Fico, se contente d'une inattendue troisième place. À l'inverse, l'Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKÚ) du président du gouvernement Mikuláš Dzurinda, pourtant impopulaire, peut compter sur le soutien du Parti de la coalition hongroise (SMK-MKP), du Mouvement chrétien-démocrate (KDH) et de l'Alliance du nouveau citoyen (ANO) pour constituer une coalition majoritaire[7].
Mode de scrutin
Le président de la République (Prezident Slovenskej republiky) est le chef de l'État de la Slovaquie. Il est élu pour un mandat de cinq ans.
L'élection se tient au suffrage universel direct et au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le candidat qui remporte la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour est proclamé élu. Si aucun candidat n'atteint ce résultat, les deux candidats ayant remporté le plus de voix sont qualifiés pour le second tour, qui se tient deux semaines plus tard. Le candidat qui remporte le plus de voix est proclamé élu.
Campagne
Résultats
Candidat | Parti | Premier tour | Second tour | |||
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Voix | % | Voix | % | |||
Vladimír Mečiar | ĽS-HZDS | 650 242 | 32,73 | 722 368 | 40,09 | |
Ivan Gašparovič | HZD | 442 564 | 22,28 | 1 079 592 | 59,91 | |
Eduard Kukan | SDKÚ | 438 920 | 22,09 | |||
Rudolf Schuster | Indépendant | 147 549 | 7,42 | |||
František Mikloško (sk) | KDH | 129 414 | 6,51 | |||
Martin Bútora | Indépendant | 129 387 | 6,51 | |||
Ján Králik (sk) | SDĽ | 15 873 | 0,79 | |||
Jozef Kalman (sk) | ĽB (sk) | 10 221 | 0,51 | |||
Július Kubík (sk) | Indépendant | 7 734 | 0,38 | |||
Jozef Šesták (sk) | Indépendant | 6 785 | 0,34 | |||
Stanislav Bernát (sk) | Indépendant | 5 719 | 0,28 | |||
Ľubomír Roman (sk)[alpha 1] | ANO | 1 806 | 0,09 | |||
Exprimés | 1 986 214 | 98,53 | 1 801 960 | 98,56 | ||
Blancs et nuls | 29 675 | 1,47 | 26 347 | 1,44 | ||
Total | 2 015 889 | 100 | 1 828 307 | 100 | ||
Abstention | 2 189 010 | 52,06 | 2 374 290 | 56,50 | ||
Inscrits / participation | 4 204 899 | 47,94 | 4 202 597 | 43,50 | ||
Représentation des résultats du second tour :
Ivan Gašparovič (59,91 %) |
Vladimír Mečiar (40,09 %) | ||
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Majorité absolue |
Analyse
Au soir du premier tour, l'ancien président du gouvernement national-populiste Vladimír Mečiar arrive en tête de façon totalement inattendue, profitant d'un électorat particulièrement mobilisé dans un contexte de faible participation, moins d'un Slovaque sur deux s'étant rendu aux urnes. Favori des sondages et soutenu par le chef de l'exécutif Mikuláš Dzurinda, le ministre des Affaires étrangères Eduard Kukan est éliminé du second tour, victime selon Le Monde de l'impopularité des « réformes ultralibérales » mises en place par Dzurinda. Il est devancé de 3 600 voix par l'eurosceptique Ivan Gašparovič, ancien bras droit de Mečiar entré en dissidence et bénéficiant du soutien de Robert Fico, dirigeant du parti Smer et personnalité politique préférée du pays[8].
Gašparovič s'impose au second tour avec 18 points d'avance sur Mečiar. Cette large victoire est rendue possible par une mobilisation meilleure qu'attendue « bien que la participation soit de nouveau en recul » grâce à un réflexe « anti-Mečiar »[9].
Notes
- Ľubomír Roman avait retiré sa candidature après l'impression des bulletins de vote.
Références
- MARTIN PLICHTA, « Rudolf Schuster remporte l'élection présidentielle en Slovaquie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « La Slovaquie adhère à l'OCDE », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- LAURENT ZECCHINI, « Les dix pays candidats à l'adhésion entreront dans l'UE le 1er mai 2004 », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Elargissement historique de l'OTAN vers l'Est », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Slovaquie : 92,46 % pour le « oui » à l'Union européenne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « SLOVAQUIE : échec du référendum organisé en vue de provoquer des élections anticipées », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- MARTIN PLICHTA, « Les Slovaques votent à droite pour les réformes, l'Europe et l'OTAN », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Martin Plichta, « Slovaquie : le gouvernement libéral subit son "21 avril" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- Martin Plichta, « Le populiste Ivan Gasparovic a été élu président en Slovaquie », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).