Zingaro (cheval)
Zingaro (1982 - ) est un étalon noir de race Frison, d'origine belge, connu pour avoir donné son nom au théâtre équestre de Bartabas. Il participe à tous ses spectacles de la troupe dont il est devenu l’emblème, jusqu'à sa mort en 1998.
Histoire
D'après Homéric, Zingaro naît en 1982, en Belgique[1] ; Jérôme Garcin précise qu'il appartenait à un marchand de chevaux bruxellois du nom de Alex Wilm[2]. Il attire l'attention du dresseur de chevaux Bartabas, qui ne possède pas encore à l'époque son théâtre équestre, et envisage une carrière dans la tauromachie[1]. Son nom signifie « bohémien »[2] ou « tzigane ». Le poulain passe ses deux premières années près des arènes de Madrid, puis arrive en France[3]. Il rejoint ensuite le cirque Aligre, dont il accompagne la roulotte sur les routes d'Europe[2].
Bartabas commence une carrière dans le spectacle équestre avec son jeune cheval, qu'il dresse à feindre l'attaque, en chargeant, en découvrant les dents, et en pinçant son maître, jusqu'à poser ses sabots antérieurs sur le parapet[3]. Ce spectacle rencontre rapidement le succès, et Zingaro devient l’emblème du théâtre équestre de Bartabas, qui porte désormais son nom[3]. Il joue de nombreux rôles et, preuve du respect que Bartabas lui porte, n'est jamais monté en spectacle[2] - [4].
Zingaro joue dans environ 2 000 représentations, dans toute l'Europe puis aux États-Unis[5]. Le dernier spectacle auquel il participe est Eclipse, au terme duquel il se tient assis, seul, au centre de la piste circulaire. D'après Bartabas, Zingaro a suggéré lui-même cette scène[4].
En , Zingaro souffre de coliques lors de la tournée américaine d'Eclipse[4]. Bartabas le conduit dans une clinique vétérinaire du New Jersey, où il est soigné durant deux mois, avec trois opérations[4]. Il meurt peu avant le retour de Bartabas dans le New Jersey, début [4]. Début 1999, sa mort est annoncée dans un document cartonné, avec son portrait réalisé par Ernest Pignon-Ernest[2].
Description
Zingaro est un étalon Frison de grande taille[2], portant une robe noire zain, c'est-à -dire sans aucune marque blanche[3]. Il est réputé pour son élégance.
Postérité
De son vivant, le cheval Zingaro était déjà autant sinon plus célèbre que son cavalier et propriétaire[2]. La relation entre le cheval et Bartabas, construite pendant 15 ans, est citée en exemple de complicité entre l'humain et l'animal[6]. Il est le seul cheval de la troupe Zingaro à n'avoir connu que l'activité de théâtre équestre, et dont Bartabas a été l'unique propriétaire et cavalier[4].
Après sa mort, en 1999, Bartabas met tous les autres chevaux qui composent sa troupe en retraite anticipée[2].
Notes et références
- Homéric 2012, p. 764.
- Garcin 2014.
- Homéric 2012, p. 765.
- Homéric 1998.
- Homéric 2012, p. 767.
- Karine Lou Matignon, Sans les animaux, le monde ne serait pas humain, Paris, Albin Michel, coll. « Essais/Clés », , 343 p. (ISBN 2-226-12024-6 et 9782226120243), p. 209.
Bibliographie
- [Garçin 2014] Jérôme Garcin, Bartabas, roman, Éditions Gallimard, , 256 p. (ISBN 978-2-07-200044-7 et 2-07-200044-0, lire en ligne)
- [Homéric 1998] Homéric, « Zingaro, la mort du grand cheval », Libération,‎ (lire en ligne)
- [Homéric 2012] Homéric, Dictionnaire amoureux du cheval, Plon, (ISBN 978-2-259-21859-7), « Zingaro (le cheval) »