Zhong Kui
Zhong Kui (chinois simplifiĂ© : ééŠ ; chinois traditionnel : éŸéŠ ; pinyin : ; en corĂ©en : Jong Gyu (hangul: ìą ê·) ; en japonais : ShĆ Ki ; en vietnamien : Chung Quỳ) est un exorciste lĂ©gendaire de Chine.
Il est souvent représenté dans l'art japonais. Il y apparaßt barbu, armé d'une longue épée et portant parfois un large chapeau de paille. Ce héros combat et met à mort des oni (diables japonais).
Ă TaĂŻwan et dans le sud du Fujian, Ă la fin de certaines cĂ©rĂ©monies de la fĂȘte des fantĂŽmes, on demande parfois Ă un maĂźtre taoĂŻste ou Ă un acteur incarnant Zhong Kui armĂ© dâune Ă©pĂ©e, dâexĂ©cuter une danse censĂ©e chasser les esprits malĂ©fiques. Traditionnellement, ce spectacle Ă©tait considĂ©rĂ© comme dangereux pour le public ordinaire qui partait avant son exĂ©cution.
Dans le monde chinois, Zhong Kui apparaĂźt parfois en dieu protecteur sur les portes.
LĂ©gende
Selon la tradition chinoise, câĂ©tait un jeune homme douĂ© pour les Ă©tudes mais fort laid vivant sous la dynastie Tang. Il se rendit une annĂ©e aux examens impĂ©riaux avec son ami Du Ping (æćčł) et arriva en tĂȘte du concours. Cependant, lors de lâentrevue que les laurĂ©ats devaient avoir avec lâempereur, ce dernier le jugea trop laid pour occuper une fonction publique et annula son titre de bachelier. De dĂ©pit, Zhong Kui se jeta tĂȘte la premiĂšre contre les marches du palais et en mourut. Lâempereur lui offrit Ă titre posthume une robe de fonctionnaire et le roi des Enfers le nomma chef des fantĂŽmes en compensation. Pour remercier Du Ping qui avait organisĂ© ses funĂ©railles, Zhong Kui revint sur terre la veille du Nouvel an pour arranger un mariage entre lui et sa sĆur, Ă©pisode Ă©voquĂ© dans lâopĂ©ra de PĂ©kin, Zhong Kui marie sa sĆur (éŸéŠć«ćŠč).
La premiĂšre mention littĂ©raire connue de ce personnage se trouverait dans lâHistoire non officielle des Tang (ćéžćČ), ouvrage perdu datant de la dynastie Song. Lâempereur Tang Xuanzong, malade, aurait vu dans un cauchemar un dĂ©mon voler une de ses flĂ»tes et la bourse brodĂ©e de la favorite Yang Guifei. Un dĂ©mon plus grand portant une coiffe de mandarin serait alors apparu et aurait fait fuir le premier aprĂšs lui avoir arrachĂ© un Ćil quâil aurait avalĂ©. Il se serait alors prĂ©sentĂ© comme Zhongkui de Nanshan (aujourd'hui Zhong Nanshan (zh), ç»ćć±±, Ă Xi'an, dans la province du Shaanxi), ayant jurĂ© de dĂ©barrasser lâempire des influences nĂ©fastes. Lâempereur se rĂ©veilla guĂ©ri et ordonna au peintre officiel Wu Daozi de faire le portrait de lâesprit exorciste, et dâen faire placer un sur la porte de sa chambre Ă coucher. Encore au XIXe siĂšcle, Zhong Kui apparaĂźt parfois sur les portes en dieu protecteur.
Origine ancienne
Le mythe de Zhong Kui aurait des origines plus anciennes que la dynastie Tang. Selon les Ă©rudits Yang Shen (æšæ , 1488-1559), Gu Yanwu (饧çæŠ, 1613-1682) et Zhao Yi (zh) (è””çżŒ, 1727-1814), le nom du personnage serait une variante graphique de zhong kui (ç»è” / ç”è”, ), un objet rituel dâexorcisme, dont le nom serait lâexpansion disyllabique de zhui (æ€), bĂąton servant Ă chasser les esprits, selon des livres anciens comme le Zhouli. Selon le folkloriste taĂŻwanais Hu Wanchuan (èĄèŹć·), le personnage de Zhong Kui serait liĂ© aux traditions chinoises anciennes de lâexorcisme nuo, dans lequel des jeunes gens dĂ©guisĂ©s expulsaient les mauvaises influences du palais lors de la pĂ©riode du Nouvel An chinois.
Lien externe
CortĂšge de fantĂŽmes menĂ©s par Zhong Kui conduisant sa sĆur Ă son futur mari, par Gong Kai.