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Yoshitoshi

Tsukioka Yoshitoshi (月ćČĄ èŠłćčŽ) aussi connu sous le nom de Taiso Yoshitoshi (ć€§è˜‡ èŠłćčŽ) est nĂ© Ă  Edo le et mort le . Il est le dernier grand maĂźtre — et l’un des plus grands gĂ©nies innovateurs et crĂ©atifs — des estampes japonaises ukiyo-e.

Tsukioka Yoshitoshi
Tsukioka Yoshitoshi (Owariya Yonejiro)
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
月ćČĄèŠłćčŽ
Nationalité
Activité
MaĂźtre
Lieu de travail
Mouvement
Enfant
Miyako Ichiume (d)

Sa carriĂšre comporte deux pĂ©riodes : les derniĂšres annĂ©es du systĂšme fĂ©odal japonais, et les premiĂšres annĂ©es du nouveau Japon moderne. Comme beaucoup de Japonais, alors qu’il Ă©tait intĂ©ressĂ© par toutes les nouveautĂ©s venant du reste du monde, avec le temps, il se prĂ©occupa de plus en plus de la perte de nombreuses choses remarquables provenant du Japon traditionnel, telles que les estampes traditionnelles.

À la fin de son Ɠuvre, Yoshitoshi Ă©tait en lutte permanente contre le temps et la technologie. Alors qu’il travaillait d’une maniĂšre ancestrale, le Japon adoptait les mĂ©thodes de reproduction de masse venant de l’Occident, telles que la photographie et la lithographie. NĂ©anmoins, dans un Japon qui tournait le dos Ă  son propre passĂ©, il Ă©tait presque, tout seul, parvenu Ă  pousser la peinture traditionnelle japonaise Ă  un meilleur rang, avant qu’elle ne mourĂ»t dĂ©finitivement avec lui.

Biographie

Il est nĂ© Ă  Edo (ancien Tokyo) en 1839. Son pĂšre Ă©tait un riche commerçant qui avait fait sa voie dans le statut de samouraĂŻ, mais Yoshitoshi quitta la maison Ă  l’ñge de 3 ans pour vivre avec son oncle, un pharmacien qui l’aimait beaucoup.

De son vrai nom Owariya Yonejiro, il fut renommĂ© Yoshitoshi par son maĂźtre Kuniyoshi, l’un des plus grands maĂźtres d’estampes japonaises, de qui il acquit tout son savoir dĂšs l’ñge de 11 ans en 1850. Bien qu’il ne soit pas considĂ©rĂ© comme le successeur de Kuniyoshi de son vivant, il est maintenant reconnu comme son Ă©lĂšve principal.

La premiĂšre peinture de Yoshitoshi apparut en 1853, puis il ne produisit rien de nouveau durant un long moment, ceci peut-ĂȘtre dĂ» Ă  la maladie contractĂ©e par son maĂźtre Kuniyoshi durant ses derniĂšres annĂ©es. Bien que sa vie fĂ»t difficile aprĂšs la mort de Kuniyoshi en 1861, il travailla Ă©normĂ©ment ; 44 Ć“uvres Ă©taient connues en 1862.

Dans ses premiers travaux, on retrouve un bon nombre de scĂšnes extrĂȘmement violentes et morbides, peut-ĂȘtre Ă  l’image de l’anarchie et de la violence du Japon tout autour de lui, qui Ă©taient arrivĂ©es simultanĂ©ment avec l’effondrement du systĂšme fĂ©odal instaurĂ© par les shoguns Tokugawa aussi bien que l’impact de l’Occident. Durant cette pĂ©riode, sa notoriĂ©tĂ© n’a cessĂ© de grandir, et, Ă  partir de 1869, il fut considĂ©rĂ© comme l’un des meilleurs artistes peintres d’estampes au Japon.

Peu aprĂšs, il arrĂȘta de recevoir des commandes, peut-ĂȘtre Ă  cause de la lassitude du public envers les scĂšnes de violence. DĂšs 1871, il devint gravement dĂ©pressif, et sa vie fut trĂšs tourmentĂ©e de façon irrĂ©guliĂšre jusqu’à sa mort. Il vivait dans des conditions Ă©pouvantables avec sa maĂźtresse dĂ©vouĂ©e, Okoto, qui a vendu tous ses biens pour le soutenir, Ă  un point oĂč ils ont Ă©tĂ© obligĂ©s de brĂ»ler le plancher pour se chauffer.

Mais la roue tourne, et Ă  partir de 1873, dĂšs lors qu’il allait mieux, il commença Ă  produire beaucoup d'Ɠuvres. En raison de l’amĂ©lioration de sa situation financiĂšre, il changea son nom en Taiso (ce qui signifie « la grande rĂ©surrection Â»). Les journaux apparurent brusquement dans la mouvance de la modernisation, et Yoshitoshi fut engagĂ© pour produire des peintures dans l’un d’entre eux. Ses conditions de vie Ă©taient toujours prĂ©caires, cependant, en 1876, sa maĂźtresse Okoto, dans un geste de dĂ©votion typiquement japonais, se vendit Ă  un bordel pour l’aider.

Avec la rĂ©bellion du clan Satsuma en 1877, dans laquelle l’ancien ordre fĂ©odal tenta une derniĂšre tentative de stopper le nouveau Japon, la circulation de la presse explosa et les artistes de peintures d’estampes furent trĂšs demandĂ©s, le plus prisĂ© Ă©tant Yoshitoshi. Les peintures qu’il rĂ©alisa lui donnĂšrent la reconnaissance du public, et l’argent Ă©tait une aide, mais ce n’est qu’en 1882 qu’il eut une situation stable.

À la fin de 1877, il s’éprit d'une nouvelle maĂźtresse, la geisha Oraku ; tout comme Okoto, elle vendit toutes ses possessions, et quand ils se sĂ©parĂšrent un an plus tard, elle s’engagea dans une maison close.

À partir de ce moment, l'art des estampes Ă©tait dans une situation difficile. Tous les grands crĂ©ateurs d’estampes de la premiĂšre partie du siĂšcle, Hiroshige, Kunisada Utagawa, et Kuniyoshi, Ă©taient morts, et cette forme d’art s'Ă©teignait dans la confusion du modernisme japonais. Yoshitoshi insista sur les grandes normes de production et aida Ă  le sauver temporairement de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence.

En 1880, il rencontra une autre femme, une ancienne geisha avec deux enfants, Sakamaki Taiko. Ils se mariĂšrent en 1884, et, tandis qu’il continuait Ă  courir aprĂšs les femmes, ses maniĂšres douces et patientes semblent l’avoir aidĂ© Ă  se stabiliser.

Les derniÚres années de sa vie furent parmi les plus productives, avec sa grande série Cent aspects de la lune (1885-1892), et Nouvelles formes de trente-six fantÎmes (1889-1892), ainsi que quelques triptyques magistraux sur des acteurs et des scÚnes du théùtre kabuki.

Pendant cette pĂ©riode, il coopĂ©ra aussi avec son ami, l’acteur DanjĆ«rƍ, et d’autres, dans une tentative de sauver certains des arts japonais traditionnels.

Dans ses derniĂšres annĂ©es, ses problĂšmes mentaux commencĂšrent Ă  se reproduire. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1891, il invita des amis Ă  une rĂ©union d’artistes qui s'avĂ©ra ĂȘtre une illusion. Ses symptĂŽmes grandirent et il fut admis en hĂŽpital psychiatrique. Il en sortit finalement en , mais il ne retourna pas chez lui, prĂ©fĂ©rant louer une chambre.

Il mourut trois semaines plus tard, le , d’une hĂ©morragie cĂ©rĂ©brale. Il avait seulement 53 ans.

ƒuvres

  • Cent histoires de fantĂŽme du Japon et de la Chine (1865-1866)
  • Biographie de l'homme moderne (1865-1866)
  • Vingt-huit meurtres cĂ©lĂšbres en vers (1866-1869)
  • Cent guerriers (1868-1869)
  • Biographies des tigres ivres vaillants (1874)
  • Miroir des beautĂ©s du passĂ© et du prĂ©sent (1876)
  • GĂ©nĂ©raux cĂ©lĂšbres du Japon (1876-1882)
  • Une collection de dĂ©sirs (1877)
  • Huit Ă©lĂ©ments d'honneur (1878)
  • Vingt-quatre heures avec les courtisanes de Shimbashi et de Yanagibashi (1880)
  • Guerriers tremblants de courage (1883-1886)
  • Yoshitoshi manga (1885-1887)
  • Cent aspects de la lune (1885-1892)
  • PersonnalitĂ©s des temps rĂ©cents (1886-1888)
  • Trente-deux aspects des coutumes et des maniĂšres (1888)
  • Nouvelles formes de trente-six fantĂŽmes (1889-1892)

Galerie

  • Lune derriĂšre une fenĂȘtre dĂ©labrĂ©e (1886).
    Lune derriĂšre une fenĂȘtre dĂ©labrĂ©e (1886).
  • Lune du quartier des plaisirs, no 24 (1886).
    Lune du quartier des plaisirs, no 24 (1886).
  • FĆ«zoku sanjĆ«nisƍ no 25.
  • Nichiren (1885), triptyque dĂ©peignant le moine bouddhiste Nichiren sauvant l'esprit d'un pĂȘcheur au cormoran.
    Nichiren (1885), triptyque dĂ©peignant le moine bouddhiste Nichiren sauvant l'esprit d'un pĂȘcheur au cormoran.
  • La Carpe gĂ©ante (annĂ©es 1880).
    La Carpe géante (années 1880).
  • Les Sept Dieux de la chance, triptyque (1882).
    Les Sept Dieux de la chance, triptyque (1882).
  • Esquisse (1878), musĂ©e Guimet MNAAG, exposition Meiji.
    Esquisse (1878), musée Guimet MNAAG, exposition Meiji[1].
  • Le Serpent, diptyque (1887).
    Le Serpent, diptyque (1887).
  • Kendo, nishiki-e
    Kendo, nishiki-e
  • La Porte sud de Kyoto (1881).
    La Porte sud de Kyoto (1881).
  • Sobojo instruit Yoshitsune au sabre, diptyque (1897).
    Sobojo instruit Yoshitsune au sabre, diptyque (1897).
  • Tanuki un jour de pluie (tirĂ© de Bande dessinĂ©e de lieux cĂ©lĂšbres dans les premiers jours de Tokyo (1881).
    Tanuki un jour de pluie (tiré de Bande dessinée de lieux célÚbres dans les premiers jours de Tokyo (1881).
  • Le FantĂŽme (1881), montrant Mitokomon Mitsukuni-ko battant un fantĂŽme Ă  Yahata.
    Le FantĂŽme (1881), montrant Mitokomon Mitsukuni-ko battant un fantĂŽme Ă  Yahata.
  • La Maison solitaire (1885), montrant la sorciĂšre Adachi qui, selon la lĂ©gende, buvait le sang d'enfants Ă  naĂźtre.
    La Maison solitaire (1885), montrant la sorciÚre Adachi qui, selon la légende, buvait le sang d'enfants à naßtre.
  • Ariwara no Yukihira (Ariwara no Yukihira et les deux femmes de plaisir, Murasame et Matsukaze), estampe (1886).
    Ariwara no Yukihira (Ariwara no Yukihira et les deux femmes de plaisir, Murasame et Matsukaze), estampe (1886).
  • DĂ©sir, tirĂ© de la sĂ©rie Mitate Tai Zukushi (Recueil des dĂ©sirs).
    Désir, tiré de la série Mitate Tai Zukushi (Recueil des désirs).
  • La Lune de Ishiyama (1889).
    La Lune de Ishiyama (1889).

Références

  1. « Meiji, splendeurs du Japon impérial (1868-1912) », sur www.guimet.fr (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Timothy Clark, « Yoshitoshi  », Print Quarterly, vol. IX, no 4,‎ .
  • (en) Eric van den Ing et Robert Schaap, Beauty and Violence : Japanese Prints by Yoshitoshi, 1839-1892, Eindhoven et Amsterdam, Havilland et Society for Japanese Arts, .
  • (en) T. Liberthson, Divine Dementia : The Woodblock Prints of Yoshitoshi, Washington, Shogun Gallery, , contient de petites illustrations de ses travaux.
  • (en) Shinichi Segi, Yoshitoshi : The Splendid Decadent, Tokyo, Kodansha, , un rare et excellent aperçu de son travail.
  • (en) John Stevenson, Yoshitoshi's One Hundred Aspects of the Moon, San Francisco, Graphic Society, Redmond, .
  • (en) John Stevenson, Yoshitoshi's Women : The Print Series “Fuzoku Sanjuniso”, Avery Press, .
  • (en) John Stevenson, Yoshitoshi's Thirty-Six Ghosts, New York, Weatherill, .
  • (en) John Stevenson, Yoshitoshi’s Strange Tales, Amsterdam, Hotei Publishing, .

Liens externes

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