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Zhang Fei

Zhang Fei (167/168 - Juillet 221) (traditionnel : ćŒ”éŁ› ; simplifiĂ© : ćŒ éŁž, pinyin : Zhāng Fēi), ou Tchang Fei (EFEO), avait pour surnom social Yide (ç›ŠćŸ·, YĂŹdĂ©) est un puissant gĂ©nĂ©ral chinois de la fin de la dynastie Han et du dĂ©but de la pĂ©riode des Trois Royaumes.

Zhang Fei
Biographie
Naissance

Zhuozhou (Zhuo Commandery (en), Youzhou (en), dynastie Han)
DĂ©cĂšs
Prénoms sociaux
ç›ŠćŸ·, çżŒćŸ·
Nom posthume
æĄ“
Activités
Conjoint
Lady Xiahou (en)
Enfants
Zhang Bao (en)
Empress Zhang (en)
Empress Zhang (en)
Zhang Shao (d)
Représentation de Zhang Fei par Ikarashi Shunmei

Il servit sous les ordres de Liu Bei, le fondateur de la dynastie Shu, dont il est le frĂšre d'armes avec Guan Yu. Selon la lĂ©gende, il faisait partie des « Cinq gĂ©nĂ©raux tigres » de l’armĂ©e du Shu, avec Guan Yu, Huang Zhong, Ma Chao et Zhao Yun, bien qu'on ne soit pas sĂ»r qu'il ait effectivement portĂ© ce titre. Il Ă©tait rĂ©putĂ© par ses adversaires pour avoir au combat la force de dix mille hommes. Son personnage fut immortalisĂ© dans le roman Histoire des Trois Royaumes oĂč il est dĂ©peint comme un guerrier presque invincible, mais trop portĂ© sur l’alcool et tĂȘte brĂ»lĂ©e. Il fut tuĂ©, trahi par ses propres subordonnĂ©s qui livrĂšrent sa tĂȘte Ă  Sun Quan en 221.

Il est Ă©galement l'Ă©poux de Xiahouji et le pĂšre de Zhang Bao, Zhang Shao, Zhangshi et Xingcai.

Il est connu au Japon sous le nom de Chƍhi Ekitoku et en CorĂ©e sous celui de Jangbi Igdeog.

Biographie

Zhang Fei se tenant seul sur le pont, insultant et provoquant Cao Cao et son armée

La biographie officielle de Zhang Fei est dans le Sanguo Zhi, chapitre 36 (livre des Shu, volume 6).

L'arme symbolique de Zhang Fei: la Lance Du Serpent

Zhang Fei naĂźt probablement en 167, aux alentours de Zhoujun. Il sert dans sa jeunesse Liu Bei en compagnie de Guan Yu, ses deux frĂšres d'armes Ă  qui il a jurĂ© fidĂ©litĂ© lors du Triple Serment du Jardin des PĂȘchers (æĄƒć›­äž‰ç»“äč‰ )[1]. Comme ce dernier a quelques annĂ©es de plus que lui, Zhang Fei le traite avec le respect dĂ» Ă  un frĂšre aĂźnĂ©, Liu Bei suit Cao Cao dans sa lutte contre LĂŒ Bu (198), et Cao Cao offre Ă  Zhang Fei le poste de zhong lang jian (侭郎氆) « gĂ©nĂ©ral des nobles ». En 199, Liu Bei se retourne contre Cao Cao et va rejoindre Yuan Shao, puis Liu Biao jusqu’à la mort de ce dernier en 208. Cao Cao en profite pour prendre Jingzhou, obligeant Liu Bei Ă  s’enfuir Ă  Jiangnan. Les troupes de Cao Cao le poursuivent durant un jour et une nuit et manquent de le rattraper Ă  Changban. En entendant les troupes de Cao Cao arriver, Liu Bei abandonne sa femme et ses enfants et ordonne Ă  Zhang Fei de garder les arriĂšres avec vingt cavaliers. Zhang Fei dĂ©truit le pont et pointe sa lance sur les poursuivants en hurlant : « Je suis Zhang Yide ! Que celui qui veut m’affronter dans un duel Ă  mort s’avance ! ». Personne n’osa relever le dĂ©fi et Liu Bei put s'enfuir. Il attaque ensuite Jiangnan et nomme Zhang Fei gouverneur de Yidu et lui offre la charge de zhanglu jiangju (ćŸè™ć°†ć†›) « gĂ©nĂ©ral qui soumet les captifs ». Il reçoit en outre le sceau de marquis de Xinting et fut envoyĂ© Ă  Nanjun.

Liu Bei marche sur Yizhou et assiĂšge Liu Zhang. Zhang Fei, accompagnĂ© de Zhuge Liang pacifie diverses prĂ©fectures de la rĂ©gion. Ils conquiĂšrent Jiangzhou et capturent Yan Yan, un gĂ©nĂ©ral qui dirigeait Bajun, sous les ordres de Liu Zhang. Zhang Fei, furieux de la rĂ©sistance que ce dernier lui avait opposĂ©, lui aurait hurlĂ© : « Tu as vu notre grande armĂ©e, et tu as quand mĂȘme prĂ©fĂ©rĂ© te battre au lieu de te rendre ? ». Yan Yan lui rĂ©pond : « Vous n’aviez rien Ă  faire sur ma province! Je prĂ©fĂšre que celle-ci contienne des gĂ©nĂ©raux dĂ©capitĂ©s que des gĂ©nĂ©raux qui se soient rendus ! ». Zhang Fei ordonne Ă  ses soldats de dĂ©capiter Yan Yan, mais ce dernier, sans tressaillir, lui fait la remarque suivante : « DĂ©capite-moi si ça te chante ! Pourquoi t’énerver comme ça ? ». Ému par la dĂ©monstration de courage de Yan Yan, Zhang Fei lui dĂ©fait ses liens et le traite en invitĂ© d’honneur. Lorsque Liu Bei arrive Ă  Bajun, Yan Yan se tient le cƓur en soupirant : « VoilĂ  exactement ce que l’on appelle : s’asseoir seul sur la colline et relĂącher un tigre pour se protĂ©ger ! ».

Zhang Fei est victorieux dans toutes les batailles qui suivent et il retrouve Liu Bei Ă  Changdu. Yizhou est bientĂŽt pacifiĂ©e et Zhuge Liang, Fa Zheng, Zhang Fei et Guan Yu reçoivent chacun une rĂ©compense de 500 jin (livres) d’or, 1 000 d’argent, 5 000 piĂšces de monnaie et 1 000 rouleaux de soie. Le reste des richesses pillĂ©es est distribuĂ© aux troupes et Zhang Fei reçoit le titre de gouverneur de Baxi.

AprĂšs que Cao Cao eut dĂ©fait Zhang Lu, il laisse Xiahou Yuan et Zhang He en arriĂšre pour dĂ©fendre la vallĂ©e de Han. Zhang He dirige plusieurs armĂ©es contre Baxi et marche sur Dangqu, Mengtou, Dangshi et combat Zhang Fei pendant cinquante jours. Ce dernier mĂšne 10 000 soldats d’élite par une route non habituelle pour prĂ©parer une embuscade sur les routes sinueuses de montagne, embuscade qui inflige une dĂ©faite sĂ©vĂšre Ă  Zhang He, le forçant Ă  battre en retraite.

Zhang Fei affrontant Ma Chao

Liu Bei se proclame ensuite roi de Hanzhong et promeut Zhang Fei au rang de you jiangjun (揳氆憛) « gĂ©nĂ©ral de la droite ». En 221 (1re annĂ©e de Zhangwu), il reçoit la charge de che qi jianjun (蜊éȘ‘氆憛) « GĂ©nĂ©ral de la cavalerie et des chariots », ainsi que la charge de marquis de Xixiang.

Le sacre prononcé par Liu Bei était le suivant :

« Nous (Liu Bei), hĂ©ritier du Fils du Ciel (Liu Bei appartenait Ă  la famille impĂ©riale) et dĂ©tenteur de la charge d’éliminer les troubles et de ramener la paix, n’avons pu encore mener Ă  bien cet idĂ©al. Encore maintenant des rebelles amĂšnent le chaos et le peuple doit traverser de rudes Ă©preuves. Je pense que les Hans (les Chinois) Nous regardent tel le hĂ©ron qui Ă©tend son cou (attendent que Nous agissions). Nous sommes inquiets et ne pouvons plus trouver tranquillitĂ©, ni assis, ni couchĂ©, et la nourriture a perdu pour Nous tout goĂ»t. Nous allons mettre en branle Notre armĂ©e et dĂ©clencher le chĂątiment cĂ©leste ! Comme Nous vous (Zhang Fei) savons loyal et rĂ©solu, comparable Ă  Zhao, brave, et que votre nom est cĂ©lĂ©brĂ© de prĂšs comme de loin, Nous vous autorisons Ă  accĂ©der au statut de noble et Ă  diriger la capitale. Puissiez vous faire respecter la gloire des Cieux, promouvoir la Vertu, et chĂątier les rebelles. Tel est Notre vƓu. »

À ses dĂ©buts, Zhang Fei Ă©tait considĂ©rĂ© comme infĂ©rieur Ă  Guan Yu, mais des conseillers du Wei comme Cheng Yu allĂšrent pourtant jusqu’à affirmer que Zhang Fei et Guan Yu Ă©taient « capables de lutter contre dix-mille hommes ». Guan Yu Ă©tait gĂ©nĂ©reux envers ses subordonnĂ©s, mais arrogant envers ses Ă©gaux. À l’inverse, Zhang Fei Ă©tait respectueux de ses collĂšgues, mais particuliĂšrement tyrannique envers ses subordonnĂ©s.

Liu Bei lui aurait souvent reprochĂ© : « Tu tues et fouettes bien trop tes propres soldats. Ce sont pourtant eux qui seront Ă  tes cĂŽtĂ©s. Prends garde Ă  ce qu’un jour tu ne te fasses pas trahir par eux ! ». Malheureusement Zhang Fei ne tenta jamais de se corriger de ce dĂ©faut.

Lorsqu’en 219, Guan Yu est capturĂ© et exĂ©cutĂ© par Sun Quan, Liu Bei veut mener une expĂ©dition punitive Ă  son encontre. En 221, il confie Ă  Zhang Fei quelques dizaines de milliers d’hommes et devait le rejoindre Ă  Jiangzhou. Malheureusement, Zhang Da et Fan Qiang, deux des subordonnĂ©s de Zhang Fei, trahissent ce dernier en l’assassinant et ramĂšnent sa tĂȘte Ă  Sun Quan en guise de soumission. Zhang Fei est nommĂ© marquis de Yueheng Ă  titre posthume. Son fils aĂźnĂ©, Zhang Bao, mourut jeune et son fils cadet, Zhang Shao, prit la relĂšve de son pĂšre et fut nommĂ© intendant au palais oĂč il reçut la charge de maĂźtre des Ă©crits. Le fils de Zhang Bao, Zhang Zun, devint Ă©galement maĂźtre des Ă©crits et suivit Zhuge Zhan Ă  Mianzhu oĂč il fut tuĂ© dans une bataille contre Deng Ai.

Zhang Fei dans la tradition populaire

Les trois frĂȘres
Masque de Zhang Fei

Bien qu'historiquement on ne sache rien de ses origines, dans la lĂ©gende, Zhang Fei, avant de rencontrer Liu Bei aurait Ă©tĂ© un boucher. De son cĂŽtĂ©, Liu Bei aurait Ă©tĂ© un vendeur de sandales de paille et Guan Yu un criminel fuyard. C’est la rencontre de ces trois personnages qui constitue l’introduction du roman des Trois Royaumes.

Selon la version traditionnelle, Zhang Fei aurait rencontrĂ© Liu Bei tandis que celui-ci lisait un appel aux armes pour se dĂ©fendre de la rĂ©volte des Turbans Jaunes. Liu Bei poussa un soupir et Zhang Fei l'interpella : « Pourquoi pousser de si longs soupirs si tu n'aides pas ton pays ! ». Voyant l’allure peu ordinaire de Zhang Fei (il est reprĂ©sentĂ© traditionnellement comme un gĂ©ant Ă  face noire, les moustaches comme celles d’un tigre), Liu Bei lui rĂ©vĂ©la qu’il Ă©tait membre de la famille impĂ©riale dĂ©sireux d'aider son pays, et que s'il soupirait c'Ă©tait parce qu'il Ă©tait trop pauvre pour apporter une aide efficace. Zhang Fei lui proposa alors de mettre sa fortune Ă  son service pour engager des hommes et faire forger des armes. Peu aprĂšs, ils rencontrĂšrent Guan Yu et tous trois firent un serment de fraternitĂ©. Zhang Fei devient alors le petit frĂšre de la bande, Guan Yu le puĂźnĂ© et Liu Bei l’aĂźnĂ©.

Dans le roman, Zhang Fei reprĂ©sente la sincĂ©ritĂ© et les loyautĂ©s poussĂ©es Ă  ses extrĂȘmes, mais Ă©galement l’impĂ©tuositĂ© et la fougue. Son mauvais caractĂšre se retournera plus d'une fois contre lui, ne sachant pas se montrer diplomate quand c’est nĂ©cessaire. Ses problĂšmes d'alcoolisme mĂšneront Liu Bei plus d’une fois au dĂ©sastre : il fera un jour fouetter un beau-fils de LĂŒ Bu, pourtant un alliĂ©, juste parce qu’il Ă©prouve de la haine envers ce dernier. LĂŒ Bu se vengera en attaquant la ville au moment oĂč Zhang Fei est ivre mort, capturant toute la famille de Liu Bei du mĂȘme coup.

Assassinat de Zhang Fei pendant son sommeil, trahit par deux de ses propres soldats, Palais d'été, Pékin

Pourtant Zhang Fei se montrera toujours loyal Ă  l'extrĂȘme envers Liu Bei, parfois jusqu’à l'absurde, allant jusqu’à attaquer Guan Yu lorsqu’il se convainc que celui-ci a rejoint Cao Cao. Il vouera une haine impitoyable envers LĂŒ Bu quand celui-ci manquera de respect envers Liu Bei en l’appelant familiĂšrement « petit-frĂšre ». De mĂȘme Zhang Zhao s’attirera ses foudres lorsqu’il appellera Liu Bei par son prĂ©nom social (Xuande) au lieu de s'adresser Ă  lui par ses titres. Il sera sur le point d’assassiner Dong Zhuo lorsque celui-ci critiquera Liu Bei pour ses modestes origines. Il ira mĂȘme jusqu'Ă  faire fouetter un inspecteur impĂ©rial corrompu qui exigeait de Liu Bei un pot-de-vin. MĂȘme Zhuge Liang au dĂ©but de son service causa Ă  Zhang Fei de grandes colĂšres, ne pouvant supporter que Liu Bei choisisse une personne aussi jeune comme maĂźtre et stratĂšge. Or toutes ces personnes Ă©taient alors des alliĂ©s.

Pourtant malgrĂ© ses dĂ©fauts, Zhang Fei eut plusieurs actions d'Ă©clats Ă  son actif, la plus impressionnante Ă©tant la suivante : tout seul face Ă  l'armĂ©e de Cao Cao qui comptait 10 000 hommes, il poussera en chargeant un hurlement qui renversera une partie de ses adversaires de leur monture et fit s'enfuir l'autre.

Pourtant ce sont ses dĂ©fauts qui le mĂšnent Ă  sa perte : attristĂ© par la mort de son frĂšre jurĂ© Guan Yu, il sombre dans une dĂ©pression alcoolique et fouette tous les soldats qui avaient le malheur de lui dĂ©plaire ou de ne pas montrer assez de zĂšle Ă  la tĂąche. Deux d'entre eux, furieux de ce traitement, le dĂ©capitent dans son sommeil d’ivrogne.

Notes et références

  1. « Histoires de Chine : Le triple serment du jardin des pĂȘchers », Sinoiseries,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Sanguo Zhi, Chroniques des Trois Royaumes
  • Sanguo Yanyi - Roman des Trois Royaumes

Articles connexes

Liens externes

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