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ZTS Martin

ZTS Martin (Závody Tažkého Strojárstva), ou ZTS TEES Martinské Strojárne, est un ancien constructeur slovaque de tracteurs agricoles mais aussi de moteurs Diesel, de locomotives, d'engins de construction et de terrassement, de chars et d'équipements militaires, et un spécialiste de la métallurgie lourde. Il était aussi connu sous les noms « ZTS Martin », « ZTS Martin Traktory Motory » et « ZTS TEES Martin ». L'entreprise était constituée de différentes usines d'ingénierie à Martin, en République slovaque (ex-Tchécoslovaquie)[1].

ZTS Martin
illustration de ZTS Martin

Création
Disparition
Forme juridique Société par actions
Siège social Martin
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie
Société mère Závody Tazkého Strojártsva (ZTS) - Heavy Machinery Works
Sociétés sœurs ZTS TEES Lesné Traktory Trstená, ZTS Dubnica 'nad Vahom, ZTS Special, ZTS Sabinov, ZTS Metalurg, ZTS Vyskum a Vyvoj, ZTS Dvur Kralové, ZTS Detva, ZTS Krupina, ZTS Bardejov, ZTS Hrinova, ZTS Bratislava, ZTS Vysoka nad Kysucu, Martimex
Filiales DS Martin, ZTS TEES Motory, ZTS TEES vos, ZTS VVU Kosice, PHS Strojarne, Viena Internationale
Effectif 11 000

ZTS a construit de nombreux tracteurs de moyennes puissances pour le constructeur tchèque Zetor. Des gammes de type UR II ont été exportées à travers le monde avec des composants ZTS sous les marques Zetor Crystal, Ursus, Crystal Traktor, Agtor, Long, Pronar et ZTS. Cette importante entreprise d'État a employé jusqu'à onze mille salariés dans ses différentes usines, situées sur un parc industriel de plus de cinquante hectares à Martin. Jusqu'à la révolution de Velours de 1989, ZTS Martin faisait partie des nombreuses entreprises qui constituaient le Heavy Machinery Works (VHJ-ZTS) , appelé également Trust of Heavy Engineering Plant , l'un des groupements industriels les plus importants de l'ancienne Tchécoslovaquie et une entreprise qui fournissait 33 % du volume de la production d'ingénierie en République slovaque.

Histoire

Débuts

C'est le que la première pierre de l'usine d'ingénierie ČKD Kriváň de Martin est posée. La ville est choisie pour le développement de l'industrie d'ingénierie mécanique tchécoslovaque. En octobre de la même année, la production de grues en acier débute[2].

Chart ZTS Martin T-55.

La société nommée d'abord « Turčianske Strojárne » (TEES) est créée en 1950, et issue de la fusion avec ČKD Sokolovo Praha. La société débute la fabrication des premières locomotives minières, puis des premiers véhicules ferroviaires en 1957. En 1953, la société d'État devient indépendante. Vers 1955, la production « spéciale » débute. De 1958 à 1982, les chars T-55, T-55A et T-55AK1 sont produits à Martin dont une partie est exportée. En 1955, l'entreprise prendra d'abord le nom Jávody JV Stalina avant celui de Turcianske Strojarne l'année suivante .

En 1965, la société intègre le groupement industriel Trust of Heavy Engineering Plant (VHJ- ZŤS)[3]. En 1966, c'est le début de la production de moteurs diesel pour les locomotives sous licence Pielstick. Viendront ensuite les premières locomotives complètes[4]. En 1969, ZTS lance en production de série les premiers débusqueurs forestiers à roues, entièrement étudiés à l'usine. Suivra l'année suivante, la fabrication de pelleteuses sur pneus fabriquées sous licence Poclain[5] - [6].

Au milieu des années 1970, des négociations débutent entre la Pologne et la Tchécoslovaquie pour la production du char soviétique T-72. Plus tard, les deux pays concluent un accord pour débuter la production sous licence en 1978. Ce modèle est nommé « T-72M » en Pologne et en Tchécoslovaquie, l'armée soviétique n'a pas de modèle équivalent dans son parc. Au début des années 1980, les usines des deux pays s'unissent pour la production d'un modèle équivalent du T-72 soviétique, le T-72M1. Turćianske Strojárne Martin a en charge la production du châssis complet tandis que Dubnica 'nad Váhom est chargé de la production de la tourelle[7]. C'est en 1978, que toutes les entreprises du Trust of Heavy Machinery Works prennent la dénomination « ZŤS » (Závody Ťažkhéo Strojárstva), qui signifie « usines d’ingénieries lourdes ».

Reconversion dans les tracteurs agricoles

ZETOR 81.11 série UR II B fabriqué à l'usine de Martin.

À la suite de différents accords internationaux concernant le programme de contrôle et de réduction de la production d'armes, les usines de Martin perdent plusieurs marchés de la production « spéciale ». Afin de venir en aide à l'emploi dans cette région plus reculée, le gouvernement tchécoslovaque décide en 1971 de transférer la production des moteurs de tracteurs Zetor Crystal UR II dans l'usine de Martin.

En 1973, l'usine Závod Motory Zetor est créée en collaboration avec Brno afin de démarrer la production de composants pour les moteurs Zetor. La production en série de moteurs complets UR II démarre en 1975. Au fil des années, ZTS perd de nouveaux marchés et la production s'en trouve encore plus impactée si bien que le gouvernement tchécoslovaque décide de transférer la production complète des tracteurs agricoles Zetor Crystal dans une nouvelle usine spécialement aménagée pour l'occasion à Martin. Après avoir construit plus de 44 000 tracteurs Crystal UR II, Zetor, par manque de place sur son site de Brno, est contraint de céder la production de ses modèles de fortes puissances.

La production de tracteurs complets débute en 1981.

En 1983, quelques améliorations sont apportées sur la nouvelle gamme de tracteurs Zetor, nommée UR II « B » (ZTS 1). Parmi les nouveautés, on pouvait apercevoir une cassure sur l'avant du capot afin d'apporter une meilleure visibilité du poste de travail. Il y avait quelques modifications au niveau de la cabine, la conception des portes et du toit ouvrant a été repensée afin d'en faciliter l'utilisation, les feux de travail ont été intégrés dans la partie haute. On pouvait apercevoir pour la première fois le marquage et le logo ZTS. En 1984, La gamme a été enrichie de nouveaux modèles avec l'arrivée du 91.45 et du 141.45.

Les ingénieurs de l'usine slovaque ont continué à travailler sur l'amélioration du tracteur et sur d'autres projets. Avant la privation des deux sociétés et la séparation de la Tchécoslovaquie, aucune information n'indique le niveau d'implication de Zetor dans le projet, ni même si le constructeur a participé au développement et à la fourniture de pièces des modèles « Crystal » ; assemblés sur le site de ZTS. En 1981, la société ZTS VVU Martin est créée et devient le leader de la base de recherche scientifique du groupement industriel VHJ-ZTS[8]. Cinq ans après la modernisation de la gamme initiale, une nouvelle génération de tracteurs s'apprête à faire son apparition.

C'est en 1989 que la troisième génération nommée UR II « C » (ZTS 2), est présentée et introduite sur les marchés[9]. On pouvait distinguer plusieurs améliorations, une nouvelle cabine VLAD Presov réaménagée, plus spacieuse et insonorisée, avec une plus grande surface vitrée ainsi que de nouvelles portes élargies avec actionneurs par vérins télescopiques à gaz y compris pour la fenêtre de toit. On apercevait également un nouveau tableau de bord avec l'incorporation de nouveaux témoins lumineux (niveau contamination filtre air, pression huile du multiplicateur de couple, liquide de frein). Le poste de conduite a été repensé avec la position de pédales de frein qui ont été suspendues pour une utilisation plus confortable, des commandes hydrauliques d'embrayage et de frein et des commandes hydrostatiques ont été installés. Les freins étaient composés de deux double circuits à pédales séparés avec disques secs. Le caisson d'emplacement des batteries a été déplacé, des modifications ont été apportées à la structure de suspensions arrière et de plus grandes roues ont été installées sur les modèles les plus puissants. Les moteurs Martin Diesel M1 sont équipés d'une pompe injection directe Motorpal en 4 cylindres de 4562 cm3 pour les modèles 82.45 ; 92.45 et 102.45 . Un bloc de 6 cylindres de 6842 cm3, turbocompressé avec refroidissement liquide ; développant une puissance allant de 110 à 160 chevaux pour les modèles 112.45 ; 122.45 ; 142.45 et 162.45. Les performances ont été améliorées et la consommation en carburant et huile ont été revues à la baisse. Le filtre à air est de type humide Sandrik avec pré-filtre IFE-Man . Les transmissions ZVL Povazske Strojarne entièrement synchronisées disposent de 8 vitesses avant dans 2 gammes et de 4 vitesses arrière qui sont multipliées par l'amplificateur de couple par 16 avant et 8 arrière. Le modèle ZTS 162.45 est équipé d'un embrayage mono disque sec, mono étagé à commande hydraulique par pédale et une transmission lui permettant de rouler à une vitesse de 30Km/h, avec 6 vitesses avant et 3 vitesses arrières (avec amplificateur 12/6). L'enclenchement du pont avant VS Napavy (STETEX) se fait au moyen d'une commande electro-hydraulique tout comme le multiplicateur de couple et la prise de force. Le confort du conducteur a été améliorée avec de nouveaux équipements de ventilation, chauffage et de traitement de l'air. Plusieurs accessoires étaient disponibles en option, un attelage avant avec prise de force pouvait être installée tout comme les crochets d'attelage rapide Walterchied. Selon le type de tracteur, la force de levage pouvait être augmentée grâce à la pose d'un deuxième vérin auxiliaire. La direction assistée pouvait être commandée via un vérin simple effet ou avec un vérin double effet relié à l'orbitrol Orsta ou Danfos, selon le choix du client pour moins de vibrations transmise au volant. L'ensemble des systèmes hydrauliques fabriqués par PZL Hydral Wroclaw (Agromet Archimede) ont été amélioré .

Au milieu des années 1980, la délimitation entre les gammes UR II de ZTS et UR III de Zetor ayant été défini entre sociétés, un nouveau projet nommé UR IV est en développement chez ZTS.

À la fin des années 1980, un tracteur autonome télécommandé avait été mis au point à Martin en collaboration avec Ursus. La principale raison d'un tel tracteur était son utilisation potentielle dans le transport de matériaux à l'intérieur des centrales nucléaires. Le projet fut enterré après la dissolution du conglomérat ZTS[10]. Durant cette période, le bureau de recherche de ZTS-VVU Martin développe son offre sur les engins de construction et de terrassement, si bien qu'en 1988 les premiers bulldozers L 600 D Super et D580E en coopération avec Hanomag sont produits. L'effondrement de l'Union soviétique a entrainé la perte de la majeure partie du marché de véhicules militaires et agricoles. Les changements politiques et la désintégration des marchés orientaux ont eu un impact important sur la production civile et sur l'ensemble du groupe ZŤS.

La société se prépare à affronter les années 1990 dans une tout autre dimension économique, industrielle et commerciale.

Après la révolution de Velours, la lutte pour survivre

Après la révolution de Velours de 1989, l'entreprise ZTS commence à se restructurer et à se scinder en différentes sociétés distinctes. Le groupement industriel VHJ-ZTS est dissous, ZTS Martin est créé et prend son indépendance. L'ensemble du groupe cherche de nouveaux marchés pour maintenir l'emploi ; à Martin, un contrat de production sous licence de moteurs Lombardini sera signé en 1990[11]. En 1992, ZTS Martin ne produisait que 10 % du volume d'armement qu'il fabriquait en 1988, plusieurs contrats « spéciaux » de fabrication ou de rénovation de chars d'assaut et de véhicules blindés sont tombés à l'eau[12]. Cette même année, le constructeur présente en exclusivité au salon du « SIMA » de Paris, le premier modèle de tracteur chenillard le PPT 130 , sa production en série limitée débutera en 1995 ; suivra l'année d'après le modèle Proferram 183 P de 185 ch. ZTS avait déjà travaillé sur plusieurs prototypes de tracteurs chenillards depuis le milieu des années 1980, notamment le RTM-175 Renova[13].

En 1993, lorsque la Tchécoslovaquie fut scindée en deux pays, la collaboration avec Zetor cessa définitivement et ZTS Martin commença à produire les modèles des « ex-Crystal » sous son propre nom et en utilisant la majeure partie du réseau commercial de ce dernier jusqu'en 2002.

En 1994, la société présenta une nouvelle gamme de tracteurs, la série UR IV aux côtés de la série UR II. Les modèles UR IV avaient été développés depuis la seconde moitié des années 1980[14]. Le tracteur a complètement été revu, cette gamme disposait dans son catalogue d'un nouveau modèle, le plus puissant jamais sorti chez ZTS, le 183.45 qui développait 185 chevaux et qui pouvait rouler à une vitesse de 42 km/h. La série était équipée d'un nouveau bloc-moteur plus puissant avec un meilleur couple, à refroidissement liquide avec un l'alésage de 110 mm ; conforme à l'origine mais avec une course rallongée à 128 mm, ce qui avait pour conséquence d'augmenter la cylindrée du bloc de 4 cylindres à 4865 cm3 et celui du 6 cylindres à 7 298 cm3 . Les modèles 143.45 ; 163.45 et 183.45 disposaient d'un moteur turbocompressé avec compresseur additionnel CZM. Le 183.45 était équipé en supplément d'un refroidisseur intermédiaire. La transmission était constituée de nouveaux rapports de démultiplication 16+16 ou 32+16, avec la présence d'un dispositif de commutation électro-hydraulique mono étagé à friction et disque sec . Les essieux avant et arrière étaient plus lourds et ils étaient dotés de nouvelles suspensions. On trouvait également un nouveau système de freinage à disque immergé dans un bain d'huile pour une meilleure efficacité. La suspension du relevage à trois points était dotée d'une capacité de levage plus accrue (7 tonnes) avec de nouvelles têtes d'accouplement rapides. Cet équipement de remorquage et de porte-outils était plus moderne. Côté design, le capot et la cabine VLAD Presov avaient été ré-aménagés, le tableau de bord avait été élargi avec de nouveaux témoins lumineux ainsi que de nouveaux interrupteurs. La gamme pouvait être enrichie de quelques accessoires en option tels un système de relevage avant à trois points avec prise de force. La nouvelle gamme de tracteurs ZTS présentait un rapport qualité-prix indétrônable par rapport aux tracteurs moyens lourds de marques occidentales.

En 1995, l'entreprise, qui employait 4 670 salariés, lance sur le marché les premiers véhicules de construction de type dumper avec une capacité de charge entre 1 500 et 3 000 kg. Dans les années 1990, la production de tracteurs agricoles est devenue l'activité principale de ZTS Martin. Cette même année, une série de tests aurait été lancé sur plusieurs modèles 183.45 ; lesquels aurait été doté d'un prototype de boîte de vitesse automatique de type "Powershift" . En 1996, l'usine n'aurait produit que 870 tracteurs alors que dix années plus tôt, elle en assemblait presque 5 000 unités. Les ventes n'ont cessé de s'effondrer depuis la fin des années 1980, la modernisation des exploitations agricoles et la demande en fourniture de machines n'est plus aussi importante qu'elle le fût dans les deux dernières décennies. ZTS était en souffrance depuis de nombreuses années, la société disposait d'un budget assez restreint si bien que cela aurait même entrainé des difficultés dans l'exportation et l'acheminement des tracteurs. Le marché était devenu concurrentiel, le réseau n'était pas encore structuré, les modèles arrivaient au compte-gouttes et quelquefois ils n'étaient pas disponibles dans certains pays. Le voisin Zetor venait de sortir sa nouvelle gamme modernisée UR III. C'était le début d'une nouvelle ère, une période d'acquisition des petits constructeurs par les holdings ; qui allaient investir de nouvelles parts de marchés un peu partout. Les grandes marques, par l'intermédiaire des concessionnaires, proposaient des plans de financement directement aux agriculteurs pour remplacer leurs anciens tracteurs, sans passer par une banque. Les différentes aides financières de l'État n'ont pas pu stopper l’hémorragie ni accélérer la difficile reconversion d'activités des usines de ZTS Martin ; lesquelles étaient toujours dans l'attente d’éventuels nouveaux marchés qui ne viendront jamais.

En 1998, le gouvernement slovaque lance un plan de sauvetage en nationalisant l'entreprise afin d'éviter le dépôt de bilan et le licenciement des 2 270 salariés[15] - [16]. Malgré les difficultés, l'année 1999 voit l'arrivée de la nouvelle gamme de tracteurs UR II M98 . Cette série représente la modernisation de la gamme UR II « C » avec des changements majeurs, la plus grande nouveauté est la conception de carrosserie complètement redessinée avec des ailes aux formes arrondies, une cabine modernisée avec des portes vitrées sans cadre et un capot conçu en fibre de verre polyester. La cabine dispose d'un nouveau tableau de bord .

L'année 1999, voit l'arrivée d'un nouveau design ; la gamme est entièrement renouvelée avec un re-stylage du dernier modèle, nommé « M99 » ; avec de nouvelles caractéristiques techniques . Le capot a été légèrement modifié, le nouveau siège Grammer est plus confortable et le tableau de bord modernisé. Les deux essieux ont été renforcés, le pont avant offre un meilleur angle de braquage. Le faisceau de l'installation électrique a été aménagé, de nouveaux dispositifs d'éclairage ont été installés ainsi qu'un nouvel attelage, une pompe hydraulique plus puissante ainsi qu'un système de filtre air à double éléments filtrants Donaldson. La gamme dispose d'une nouvelle génération de moteurs Martin Diesel turbocompressé « UR IV M2 » en six cylindres de 7 298 cm3 ; les modèles à quatre cylindres de 4 865 cm3 ayant été abandonnés. Les numéros de l'ensemble des modèles prennent le chiffre « 4 » à la place du « 2 », on retrouve ainsi les modèles commercialisés sous les désignations : 114.45 ; 124.45 ; 144.45 et 164.45.

Faillite et fin des tracteurs ZTS

Les années 2000 sont franchies avec de grosses difficultés. L'usine aurait produit un très faible volume de tracteurs, toutes gammes confondues. En 2002, malgré les différentes restructurations des dernières années et l'échec des contrats d'exportation, la société ZTS TEES Martin qui n'emploie plus que 150 salariés est déclarée en faillite[17] - [18] - [19]. HTC Holding, un groupe financier slovaque récent propriétaire de Zetor, rachètera la société ZTS TEES Martin ; un instant rebaptisé « ZTS Traktory Motory Works », puis la revendra au groupe Martimex - Alfa, qui à la base est une société commerciale issue de l'ancien conglomérat « VHJ-ZTS ». Tout au long des années 1990, la fin de ZTS aura engendré une restructuration de grandes ampleurs pour les activités du groupe avec la création et la privatisation de nombreuses entreprises distinctes. La division moteur a été nommée « DS Martin »[20], la partie d'ingénierie des pièces est devenue « ZTS TEES Vos »[21], une autre partie d'ingénierie a été scindée pour devenir « ZTS VVU Kosice »[22]. La section de fabrication d'équipements miniers et locomotives de mines est devenue « PHS Stojarne »[23], la fabrication d'outils est devenue « Viena International »[24] - [25].

Le groupe Martimex est propriétaire de la société ZTS TEES Lesné Traktory qui assemble les tracteurs forestiers LKT dans son usine de Trsténa en Slovaquie et dont les ventes ont considérablement diminué également[26]. Il faut rappeler que les premiers tracteurs forestiers LKT ont été étudiés et conçus à Martin[27]. Après le sauvetage de la marque ZTS, la production de tracteurs fût délocalisée à Trsténa afin de réduire les coûts et d'utiliser au mieux la capacité du site de LKT. La société n'avait pas établi de ligne séparée, les tracteurs agricoles ZTS étaient assemblés sur la même ligne que les tracteurs forestiers LKT.

En 2004, ZTS présente un nouveau plan d'action avec les derniers modèles améliorés sous la série "M2005" ; les tracteurs auraient été dotés de plusieurs innovations, une nouvelle cabine avec un toit redessiné d'une seule partie intégrant les optiques ovales, des passages de roue moins larges avec des poignées d'accès . C'est du côté mécanique que sera annoncée la plus grande innovation avec une nouvelle boîte de transmission de type Powershift complète qui aurait été installée sur le 183.45 et peut-être aussi sur le 164.45, mais ces nouveaux modèles ne furent jamais entrés en production de série[28]. Les pièces principales de la dernière gamme de tracteurs étaient fournies par des entreprises historiques de ZTS Martin ; DS Martin fournissait les moteurs six cylindres aux nouvelles normes anti-pollution, les châssis et le nouvel essieu avant renforcé étaient fournis par SEMT Production Martin, les dispositifs de transmission par ZVL Povazka Bystrica et les cabines (semblable à celles qui équipent les tracteurs Martin Diesel) par Agromet Kunow, et de nombreuses pièces par des sous-traitants régionaux.

En 2005, Martimex prévoyait d'assembler une centaine de tracteurs à Trsténa mais compte tenu du faible volume de vente, la société se contentera de produire uniquement les commandes en cours afin de respecter ses engagements envers les clients. La nouvelle gamme de tracteurs n'aura pas eut le temps de trouver sa place sur le marché si concurrentiel. Ce sera l'arrêt définitif de la production de l'ensemble des tracteurs agricoles ZTS .

L'après ZTS

Pendant que les derniers tracteurs ZTS, dignes héritiers du Crystal de Zetor ; poussent leurs derniers souffles à Trstená chez LKT , sur l'ex-site de Martin, DS Martin le fabricant de moteur ZTS (Zetor et Ursus entre autres) continuera d'assembler quelques tracteurs de gammes équivalentes sous la marque Martin Diesel et pour le constructeur polonais Ursus jusqu'en 2007.

En 2012, l'usine était en faillite et le site devait être vendu bien qu'un certain nombre de sociétés liées ou distinctes se soient déjà séparées et dont certaines sont encore en activité[29].

En 2022, la friche de Martin est détruite et un nouveau projet d'aménagement devrait voir le jour[30]. Le fabricant de moteurs DMD Lombardini ferme ses portes après 32 ans d'activités à Martin. La société crée en 2000; issue de ZTS TEES Motory puis DMD et Lombardini, employait alors 80 personnes [31].

À Trstnéna, la société LKT s.r.o appartient toujours à Martimex et continue d'assembler des engins forestiers avec une technologie entièrement revue et améliorée. Par conséquent, plus rien ne subsiste des caractéristiques des tracteurs ZTS sur les derniers engins LKT[32].

N'oublions pas qu'en 2015, la série UR II a fait son grand retour chez le constructeur Zetor avec la résurrection du « Crystal » entièrement revu et amélioré ; le seul Crystal avec les jantes rouges. Le modèle sera décliné en deux versions de 150 et 160 chevaux avant d'être re-stylé puis amélioré en 2020.

Modèles

Désignation du type de tracteurs

La désignation des tracteurs ZTS est identique aux tracteurs Zetor . Les deux ou trois premiers chiffre indiquent la puissance approximative en dizaine de chevaux du moteur . Le chiffre d'après, le deuxième ou troisième selon la puissance du moteur, désigne la série . Les deux derniers chiffres indiquent le nombre de roues motrices . Exemple : modèle ZTS 183.45 : 183 = 180 chevaux ; 3 = série évolution 3 (UR IV) ; 45 = 4 roues motrices - Modèle 92.11 : 92= 90 chevaux ; 2= série évolution 2 (UR II) ; 11= 2 roues motrices .

Modernisation Gamme UR II

[33] - [34]

Modèle de base Modèle dérivé Evolution Série Année de production
80.11 80.45 A UR II Crystal 1981-1984
100.11 100.45 A UR II Crystal 1981-1984
120.11 120.45 A UR II Crystal 1981-1984
160.45 A UR II Crystal 1981-1984
81.11 81.45 B UR II ZTS 1 1983-1989
101.11 101.45 B UR II ZTS 1 1983-1989
121.11 121.45 B UR II ZTS 1 1983-1989
161.45 B UR II ZTS 1 1983-1989
91.11 91.45 B UR II ZTS 1 1985-1989
141.45 B UR II ZTS 1 1985-1989
82.11 82.345 C UR II ZTS 2 1990-1995
92.11 92.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
102.11 102.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
112.11 112.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
122.11 122.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
142.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
162.45 C UR II ZTS 2 1990-1995
  • ZETOR 161.45 UR II "B"
    ZETOR 161.45 UR II "B"
  • ZETOR ZTS 82.11 UR II "C"
    ZETOR ZTS 82.11 UR II "C"
  • ZETOR 121.45 UR II "B"
    ZETOR 121.45 UR II "B"

Modernisation gamme UR II

[35] - [36] - [37]

Modèle de base Modèle dérivé Evolution Série Année de production
82.11 82.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
92.11 92.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
102.11 102.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
112.11 112.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
122.11 122.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
142.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
162.45 C UR II ZTS 2 1995-1998
102.45 C M98 UR II 1999-2002
112.45 C M98 UR II 1999-2002
122.45 C M98 UR II 1999-2002
142.45 C M98 UR II 1999-2002
162.45 C M98 UR II 1999-2002
114.45 C M99 UR II 2002- 2006
124.45 C M99 UR II 2002- 2006
144.45 C M99 UR II 2002- 2006
164.45 C M99 UR II 2002- 2006

Modernisation Gamme UR IV

Modèle de base Modèle dérivé Evolution Série Année de production
83.11 83.45 M1 UR IV 1994-1998
103.11 103.45 M1 UR IV 1994-1998
113.11 M1 UR IV 1994-1998
123.11 M1 UR IV 1994-1998
113.45 M1 UR IV 1994-2000
123.45 M1 UR IV 1994-2000
143.45 M1 UR IV 1994-2000
163.45 M1 UR IV 1994-2000
183.45 M1 UR IV 1994-2000
123.45 M2000 UR IV 2001-2006
143.45 M2000 UR IV 2001-2006
163.45 M2000 UR IV 2001-2006
183.45 M2000 UR IV 2001-2006
163.45 (prototype) M2005 UR IV 2004-2006
183.45 (prototype) M2005 UR IV 2004-2006

Autres modèles

Modèle de base Modèle dérivé Evolution Série Année de production
PPT 130 Crawler 1995
Proferram 183 P Crawler 1995-1996
  • ZTS 122.45 UR II "C" de 1997
    ZTS 122.45 UR II "C" de 1997
  • ZTS 183.45 UR IV "M1" de1997
    ZTS 183.45 UR IV "M1" de1997
  • ZTS 164.45 "M99" de 2004
    ZTS 164.45 "M99" de 2004


Volume de production

Tracteurs agricoles

Environ 61 000 tracteurs ont été produits à Martin de 1978 à 2002.

Année de production Nombre de tracteurs
1981-1990 45.000
1996 870
1997 1.130
1998 1.300
1999 550
2002 60
2005 20

[38] - [39]

Dates clés

  • 1948 : création de l'usine.
  • 1950 : premières locomotives minières.
  • 1957 : premiers véhicules ferroviaires.
  • 1960 : production de moteurs diesel pour locomotives (150 - 250 ch).
  • 1965 : fondation de l'institut de recherche et de développement[40].
  • 1966 : production de moteurs diesel sous licence Pielstick (850 - 1 800 ch).
  • 1969 : production de débusqueurs forestiers à roues (propre conception).
  • 1970 : premières pelleteuses sur pneus fabriquées sous licence Poclain.
  • 1973 : production des premiers moteurs de tracteurs agricoles (80 -160 ch).
  • 1978 : premiers composants de tracteurs agricoles Crystal UR II produits pour Zetor (en dehors du moteur).
  • 1981 : début de la production complète de tracteurs agricoles Crystal UR II pour Zetor.
  • 1983 : modernisation de la nouvelle gamme de tracteur UR II « B » en collaboration avec Zetor.
  • 1986 : prototype de tracteur autonome radiocommandé[41].
  • 1988 : premiers bulldozers produits en coopération avec Hanomag.
  • 1989 : la société ZTS prend son indépendance et est scindée en plusieurs sociétés distinctes.
  • 1990 : premiers moteurs diesel produits sous licence Lombardini.
  • 1992 : premier tracteur chenillard PPT 130 (175 ch)[42].
  • 1993 : début de la production de tracteurs agricoles sous la marque ZTS.
  • 1994 : lancement de la nouvelle gamme de tracteur agricole UR IV.
  • 1995 : premiers véhicules de construction d'une capacité de charge entre 1 500 et 3 000 kg (dumpers). Fin de commercialisation de tracteurs sous la marque Zetor pour les pays occidentaux. Lancement d'un prototype de boîte de vitesse Powershift complète sur le modèle de tracteur agricole 183.45 .
  • 1998 : nouvelle conception de carrosserie moderne aux formes arrondies (ailes, capot et cabine) commercialisée sous le nom gamme UR II "M98"
  • 1999 : l'État reprend le contrôle de ZTS[43].
  • 2001 : présentation de la gamme UR IV "M2000" avec de nouveaux éléments de carrosseries aux formes arrondies . Arrêt de la production et faillite de la société ZTS TEES Martin.
  • 2002 : Martimex-Alfa reprend les droits de ZTS Martin. La production de tracteurs reprend et est transférée sur le site de LKT à Trestna[44].
  • 2004: présentation du modèle de tracteur agricole UR IV "M2005".
  • 2006 : cessation d'activité définitive pour les tracteurs ZTS.

Notes et références

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Voir aussi

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