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Yves Lavoquer

Yves Lavoquer[1] (, Rennes - , Saint-Brieuc)[2] est un enseignant, journaliste et résistant français, emblématique de la résistance à l'occupation dans les Côtes-d'Armor.

Yves Lavoquer
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Saint-Brieuc
Nom de naissance
Yves René Léon Jean Lavoquer
Nationalité
Activités

Biographie

Professeur de lettres

Membre de la SFIO et franc-maçon, il est professeur de lettres à Laval[3]. Il est en , chef d'un camp de jeunesse, effectuant des fouilles sur le Site archéologique de Jublains dans la Mayenne. Il reçoit à ce titre la visite de Georges Lamirand, délégué à la Jeunesse du gouvernement de Vichy. Refusant de faire un discours, il fait chanter néanmoins à ses élèves Maréchal, nous voilà ![4].

RĂ©sistance

Il est muté d'office au lycée de Saint-Brieuc, pour ses opinions politiques. Désigné[5] par Henri Ribière et Georges Zaparoff, il organise à partir de , le mouvement Libération-Nord dans le département des Côtes-d'Armor[6]. S'estimant trop jeune pour le commandement du mouvement, il sollicite Adolphe Vallée[7], qui refuse, mais accepte d'être l’adjoint de François Tanguy-Prigent[8].

Il est chargé par l’État-Major national de l'Armée secrète[9] au milieu de 1943 de mettre sur pied les premiers groupes clandestins dans les Côtes-d'Armor[10]. En , il récupère des plans du terrain d’aviation de Ploufragan[11]. Il accompagne en le général Louis-Alexandre Audibert pour prendre des contacts avec la résistance en Mayenne.

Plaque de la rue des Lycéens-Martyrs à Saint-Brieuc : elle oublie ceux qui n'ont pas été fusillés le 21 février 1944, mais qui sont morts en déportation.

Yves Lavoquer est en contact avec les résistants du lycée Anatole-Le-Braz[12], et les dissuadent de s'attaquer à la prison[13] afin de délivrer deux des leurs. Le , la quasi-totalité des lycéens[14] font grève pendant un heure et se rendent au monument aux morts où Lavoquer les passe en revue.

Plusieurs de ses résistants sont déportés à la suite de la rafle au Lycée de Saint-Brieuc le ; où Lavoquer s'échappe en sautant par la fenêtre de sa classe. Vallée prend alors le commandement jusqu'à son arrestation[15]. Branchoux remplace Vallée.

Lavoquer doit se cacher plusieurs mois, et continue son activité clandestine en Loire-Atlantique, où il devient chef. Il devient secrétaire fédéral clandestin de la SFIO. Il revient dans les Côtes-d'Armor et siège au sein du Comité de Libération (CDL) clandestin dès le début. À la Libération, il est chargé de suivre l’épuration politique et administrative. Il est mis en cause lors du Congrès National des CDL des 15 et par les délégués de la Mayenne pour différents faits[16], dont sa participation à un camp de jeunesse du gouvernement de Vichy à Jublains.

Libération

Il devient à la Libération[17] un des dirigeants de la fédération SFIO des Côtes du Nord.

Il est désigné par le CDL[18] membre de la Commission Départementale de Vérification des Arrestations[19] (CVA), qui examine des centaines de dossiers de personnes internées pour leur attitude[20] durant la période d'occupation. Il est chargé en du rapatriement des corps des lycéens de Le Braz fusillés[21].

Journalisme

Il démissionne de la CVA au début du mois de car il déménage à Rennes. Il siège à Rennes[22] au Comité régional de la presse[23]. Il devient directeur de publication du journal « La République Sociale » [24] menée par une coalition radicalo-socialiste. Ce journal connait dès le début des difficultés. Il cesse de paraître en . Lavoquer poursuit sa carrière de journaliste à Troyes en 1948 dans un journal issu de la résistance : Libération Champagne. Il revient enseigner à Saint-Brieuc. Il décède à Saint-Cast-Le Guildo en où il est enterré.

Distinctions

Sources

Bibliographie

  • Robert Boissel et Yves Lavoquer, « Les fouilles du temple de Jublains en 1942 », Gallia, no 1-2, 1943, p. 266-273 (lire en ligne)
  • Saint-Brieuc, Saep, 1973, 92 p.

Notes et références

  1. Sous le pseudonyme Hervé pendant la Résistance intérieure française
  2. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  3. N'étant pas considéré comme assez conformiste, il n'est pas chargé au début de la Seconde Guerre mondiale du Cours d’Enseignement Général au lycée de Laval.
  4. Ces faits seront reprochés à Lavoquer à la Libération. Pour sa défense, il signalera que sa situation de chef de camp, avec sous ses ordres deux instituteurs, l’un franc-maçon, l’autre de gauche, l’empêchait de se soustraire à l’obligation d’assister à l'entrevue de M. Lamirand.
  5. Lors d’un rendez-vous au Café d’Alençon à Paris.
  6. On y trouve aussi Augustin Kérien, chef de division à la Préfecture, Charles Bescont, socialiste, fonctionnaire des Impôts, Paul Guennebaud, professeur d'anglais également au lycée de Saint-Brieuc et Georges Heurtier, frère du responsable du mouvement en Ille-et-Vilaine.
  7. Industriel et officier de réserve.
  8. Chef régional de Libération Nord.
  9. Dont le général Louis-Alexandre Audibert, chargé de l'Ouest de la France.
  10. Il contacte plusieurs officiers de réserve dont Adolphe Vallée, l’abbé Jules Chéruel, Jean Métairie à Saint-Brieuc, Mathurin Branchoux à Guingamp.
  11. Ces plans sont établis par Jules le Page, réfractaire au S.T.O, et employé de l’entreprise Le Guillou qui travaille avec l’organisation Todt.
  12. Ses activités sont découvertes de façon fortuite par des élèves-maîtres.
  13. Christian Bougeard, Histoire de la résistance en Bretagne, Éditions Jean-Paul Gisserot, 1992, p. 47
  14. Qui veulent marquer cette date.
  15. A Rennes, une réunion des principaux responsables du comité de coordination de la résistance de l’Ouest a lieu. La Gestapo est au courant : le commandant Vallée et Henri Bourret sont arrêtés.
  16. Il est intervenu irrégulièrement en faveur de M. Couesnon de Laval qui faisait l’objet d’une mesure d’internement administratif.
  17. Lucien Le Guével indique le 28 janvier 2000 : J'ai connu Lavoquer après la Libération. Il habitait Rue des Promenades dans un petit studio. Il venait souvent prendre un pot au bar de l’hôtel Celtic. Il était toujours professeur au lycée Le Bras. Il s’agissait d’un homme qui s’intéressait plutôt à la politique, voire à sa carrière politique. Il aurait aimé être député et s’est trouvé en conflit plusieurs fois avec Antoine Mazier. Il s’agit d’un personnage controversé qui mariait le meilleur et une certaine réputation. Résistant, il fut, mais il s’attribua beaucoup plus de mérite que la réalité. Epicurien, il aimait la bonne chère. Célibataire mais aussi séducteur...
  18. Comme titulaire, et avec Rocher comme suppléant.
  19. Prévue par l’Ordonnance du 4 octobre 1944, elle remplace les commissions de criblage.
  20. Réelle ou supposée.
  21. Il déclare: Je les ai retrouvés, pour les reconnaître, dans l’habit qu’ils portaient en classe, le jour de leur arrestation. Quelle émotion ! Quel courage ont montré ces jeunes gens, arrêtés et torturés ! Jamais aucun ne m’a dénoncé. Je le sais par mes renseignements secrets. Je n’ai pas créé le mouvement de résistance des élèves du lycée. C’est lui qui s’est rallié à moi. Je n’aurais pas voulu embrigader des mineurs.
  22. En tant que représentant du CDL des Côtes-du-Nord.
  23. Ce comité est chargé d’autoriser la publication de nouveaux journaux issus de la Résistance.
  24. Sa publication est autorisée par décision ministérielle du 7 avril 1945. La majorité du Conseil d’administration est socialiste. Le premier numéro paraît le 21 avril avec un éditorial d’Yves Lavoquer qui indique Politiquement, nous voulons être le porte -parole de toutes les forces de gauche de l’Ouest. Le Parti Socialiste et le Parti Radical-Socialiste se sont unis pour créer ce journal. Le Parti communiste n’a pas voulu se joindre à nous parce qu’il désire fonder un journal à lui ; Malgré cela il garde notre sympathie. Nous nous présentons loyalement comme un journal politique, un journal de gauche, un journal de combat. Nous sommes franchement laïques et résolument républicains..
  25. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
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