Yvain
Yvain est un personnage de la légende arthurienne, chevalier de la Table ronde et héros d'un roman de Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion. Il est aussi appelé Owain ou Owein (en gallois), Ywain ou Ewain (en anglais), ou encore Hiwenus (en latin), Ewein, Ivain ou Uvain[3]. Il est parfois surnommé « le Preux » ou « le Grand ». Le visage d'Yvain est peut-être inspiré par Owain mab Urien, personnage semi-légendaire qui aurait régné sur le Rheged vers 590.
Dans la suite du Roman de Merlin de Robert de Boron (dite « Suite Huth »), Yvain est le fils du roi Urien et de Morgane[4]. Il a un demi-frère, Yvain l'Avoûtre (c'est-à -dire « le bâtard »), fils d'Urien lui aussi excellent chevalier, évoqué par Chrétien de Troyes dans Erec et Enide et Le Conte du Graal[5]. Dans la tradition galloise[6], Urien a aussi une fille nommée Morfydd.
Beaucoup d'autres personnages de la littérature arthurienne portent le nom d'Yvain, notamment Yvain aux Blanches Mains, Yvain l'Esclain, Yvain de Rivel et Yvain de Lionel, cités par Robert de Boron dans le Merlin en prose et par Chrétien dans Érec et Énide[7]. Dans L'Enchanteur, Barjavel parle des douze Yvain, comprenant les fils et petit-fils d'Yvain le Grand, Yvain l'Avoutre et Yvain aux Blanches Mains.
Dans la série télévisée Kaamelott, Yvain est le fils du roi Léodagan de Carmélides et de dame Séli, et le frère de la reine Guenièvre. Il forme un tandem avec Gauvain.
Yvain ou le Chevalier au lion
Yvain, le Chevalier au lion est un roman de chevalerie écrit par Chrétien de Troyes. Il conte les aventures et les amours d'Yvain, dans la tradition de l'amour courtois, où le chevalier doit traverser des embûches et mener nombre de combats pour conquérir la femme qu'il aime.
Dans ce récit, Yvain est le cousin de Calogrenant, et combat à égalité avec Gauvain. Il est également accompagné d'un lion qu'il a sauvé d'un serpent.
Liste d’œuvres dans lesquelles apparaît Yvain
- L’Historia Regum Britanniae (vers 1135) - Geoffroy de Monmouth cite « Hiwenus, filius Uriani »[8].
- le Roman de Brut (vers 1150) - Wace le nomme Ewein (« De Moraife Urian, li reis / E Ewein, sis fiz, li curteis »)[8].
- les romans de Chrétien de Troyes :
- Érec et Énide (vers 1160-1164) - Yvain y est juste cité[7].
- Yvain ou le Chevalier au lion (v. 1176) - il en est le personnage principal.
- Lancelot ou le Chevalier de la charrette (entre 1176 et 1181).
- Perceval ou le Conte du Graal (vers 1180 ou 1190).
- le Livre de Taliesin (fin du XIIIe siècle) - Owain mab Urien est évoqué dans les poèmes Gweith Argoed Llwyfain (La Bataille de Argoed Llwyfain) et Marwnad Owain (Chant funèbre d'Yvain).
- les Triades galloises (Trioedd Ynys Prydein), où le nom d’Owain, fils d’Urien, est attesté[8].
- Owein, ou le conte de la dame à la fontaine (« Owain, neu Iarlles y Ffynnon ») - équivalent gallois du Chevalier au lion[9].
- Iwein de Hartmann von Aue (vers 1203), traduction allemande du Chevalier au lion.
Le personnage d'Yvain, sans jouer un rôle primordial, est généralement présent dans les œuvres de la littérature arthurienne postérieures à Chrétien de Troyes. Par contre, il très peu représenté dans la bande-dessinée, les films ou séries consacrés au cycle arthurien.
Hommages
L'astéroïde (9501) Yvain, découvert en 1973, est nommé en son honneur[10].
Notes et références
- Princeton University Library, Garrett MS. 125 ; vers 1295.
- BNF Français 343 Queste del Saint Graal / Tristan de Léonois.
- Marion Zimmer Bradley (trad. de l'anglais par Brigitte Chabrol), Les Dames du lac : roman [« The Mists of Avalon »], Paris, Pygmalion, , 760 p. (ISBN 978-2-7564-1964-0).
- La suite du roman de Merlin (trad. Stéphane Marcotte), Paris, Honoré Champion, , 944 p. (ISBN 978-2-7453-1178-8), p. 183.
- Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe (dir.), Lignes et lignages dans la littérature arthurienne : actes du 3e Colloque arthurien [de Rennes] organisé à l'Université de Haute-Bretagne, 13-14 octobre 2005, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 308 p. (ISBN 978-2-7535-0398-4, lire en ligne), p. 62-63.
- dans les Triades galloises et dans Culhwch ac Olwen.
- Chrétien de Troyes, Érec et Énide (lire sur Wikisource)
« Et Yvains, li fiz Uriien. Yvains de Loenel fu outre, D’autre part Yvains, li Avoutre. Lez Yvain de Cavaliot »
- Hélène Bouget, « La matière de Bretagne dans Le Chevalier au Lion », dans « Chose qui face a escouter » : études sur le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, Actes de la journée d'étude organisée le 9 décembre 2017 par l'Université Paris-Diderot Paris 7 et l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, dir. Amandine Mussou, Anne Paupert et Michelle Szkilnik, p. 19-34.
- Pierre-Yves Lambert, Les Quatre branches du Mabinogi et autres contes gallois du Moyen Ă‚ge, Paris, Gallimard, , 432 p. (ISBN 978-2-07-073201-2, lire en ligne), p. 209.
- (en) « (9501) Ywain », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_7551, lire en ligne), p. 696–696
Voir aussi
- Liste des personnages nommés Yvain dans la littérature arthurienne
- Ésus, divinité celtique dont le nom est à l'origine de Yves/Yvain
Lien externe
- (fr) Fac-similé numérique du manuscrit de la Bibliothèque nationale de France : Yvain ou le Chevalier au lion