Yaël Hayat
Biographie
Yaël Hayat est née en 1969. Elle souhaite devenir comédienne puis après sa maturité à Lausanne hésite entre devenir psychiatre ou avocate[1]. Elle est titulaire d'une licence en droit de l'Université de Lausanne qu'elle a obtenue en 1994[2]. Elle obtient son brevet d'avocate en 1999[3]. En 2002, elle co-fonde l'étude Hayat & Bertossa qui deviendra Hayat & Meier en 2007[2].
Elle exerce à Genève où elle est une pénaliste reconnue notamment comme avocate de la défense[4]. Elle est membre de l'Ordre des avocats de Genève ainsi que de sa commission de droit pénal[5].
Causes
En 2013, Yaël Hayat est l'avocate d'une personne âgée condamnée pour crimes sexuels et gravement malade avec une espérance de vie limitée[6]. Elle plaide pour une libération anticipée et déclare : « Quand on s'approche de la mort, la froideur des barreaux n'est pas tolérable. Lorsque la justice prend un visage humain face à l'agonie, elle s'ennoblit. C'est toute la nuance entre le juge et le justicier. »[6].
En 2016, elle défend les intérêts de la victime dans l'affaire Warluzel[7]. Elle représente également, avec Maître Loïc Parein, l'accusé dans l'affaire vaudoise de l’assassinat de Marie[8]. En 2017, elle est, avec Marc Bonnant, l'avocate de Tariq Ramadan accusé d'agressions sexuelles[9]. Ramadan change d'avocats sans explication en début de procédure judiciaire[10].
En 2019, elle défend le conseiller administratif de Genève Rémy Pagani accusé de gestion déloyale des intérêts publics dans l' « affaire des notes de frais » révélé par un rapport de la Cour des comptes[11].
Yaël Hayat prend également la défense d'un militant pro-climat lors du Procès de Lausanne action climat en 2020[12]. Aux côtés de Maîtres Grégoire Mangeat et Fanny Margairaz, Yaël Hayat est l'avocate de Pierre Maudet accusé « d'acceptation d'un avantage »[13].
Engagements et prises de position
Yaël Hayat est membre du comité du Projet Innocence Suisse, qui vise à venir en assistance à des condamnés à tort en vue d'obtenir une révision de leur jugement[14]. Elle fait également partie du comité cantonal de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme[15].
Elle se bat contre l'internement à vie qu'elle juge comme « une mise à mort »[16] et pour des conditions d'emprisonnement dignes[17].
Plaidoiries au théâtre
Yaël Hayat plaide également dans différents procès fictifs, notamment avec Marc Bonnant. Ainsi, en 2015, elle lui fait face dans le procès d'Horace[18] puis en , dans le procès de Lady Macbeth[19]. Pour les dix ans de la mort de Jacques Chessex, en , elle partage la scène avec Marc Bonnant pour une plaidoirie fictive intitulée « Le procès de Jacques Chessex »[20].
Style
Pour ses plaidoiries, Yaël Hayat va chercher « un éclairage sur notre humanité » chez Dostoïevski, Shakespeare ou Camus[19]. Ce dernier l'a particulièrement inspirée, elle décrit son roman L'Étranger comme « le trait d'union entre mon adolescence et ma vie d'avocate »[1].
Références
- Alexandre Demidoff, « Yaël Hayat: «J’ai toujours envie de défendre Meursault, le héros de «L’Etranger» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Mitra Sohrabi et Romanos Skandamis, « Moment de vérité ; Questions à Maître Yaël Hayat », sous toutes réserves, Revue trimestrielle du Jeune Barreau de l'Ordre des Avocats de Genève, no 25,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Profil de Me Yaël Hayat », sur Ordre des avocats de Genève (consulté le )
- Fa. M., « Yaël Hayat, l'incontournable », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Commission de droit pénal », sur Ordre des avocats de Genève (consulté le )
- Fabiano Citroni, « Peut-on laisser mourir un condamné malade en prison? Cas d’école à Genève », 24 Heures,‎ 28-29 mars 2013 (lire en ligne, consulté le )
- Catherine Focas, « « Depuis l'été, l'aide-soignante veillait sur Dominique Warluzel avec bienveillance » », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Pascale Burnier, « Me Hayat, le joker de dernière minute de Claude D. », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « A Genève, la défense calculée de Tariq Ramadan », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « La défense de Tariq Ramadan fait peau neuve à Genève », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Rémy Pagani devant la justice genevoise », 20 Minutes,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « L'état de nécessité invoqué à Genève lors du procès d'un militant du climat », Radio télévision suisse,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fati Mansour, « Pierre Maudet sera renvoyé en jugement », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Une nouvelle association pour lutter contre l'erreur judiciaire », Swissinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Licra-Genève », sur Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (consulté le )
- Joëlle Fabre, « «Nous n’abdiquerons pas comme l’ont fait les juges aujourd’hui» », 24 Heures,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Catherine Focas, « «La prison à Genève, c’est pire qu’en Afrique!» », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Katia Berger, « Maîtres Bonnant et Hayat font le procès d’Horace », Tribune de Genève,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Alexandre Demidoff, « Yaël Hayat et Marc Bonnant, le choc shakespearien de deux ténors du barreau », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Un festival pour les 10 ans de la mort de Jacques Chessex », Radio fréquence Jura,‎ (lire en ligne, consulté le )