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Xian de Litang

Le xian de Litang (chinois : 理桘掿 ; pinyin : LǐtĂĄng xiĂ n) (autre orthographe : Lithang) est un district administratif de la province du Sichuan en Chine. Il est placĂ© sous la juridiction de la prĂ©fecture autonome tibĂ©taine de GarzĂȘ. Litang est situĂ© dans le Kham, Ă  la frontiĂšre entre le Tibet central et la Chine des plaines.

Lǐtång xiàn
理桘掿
Xian de Litang
Localisation du xian de Litang (en rose) dans la prĂ©fecture de GarzĂȘ (en jaune)
Administration
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Province ou région autonome Sichuan
PrĂ©fecture GarzĂȘ
Statut administratif Xian
Code postal 624300[1]
Indicatif +86 (0)836
Immatriculation ć·V
DĂ©mographie
46 367 hab. (1999)
DensitĂ© 3,3 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 30° 00â€Č 00″ nord, 100° 16â€Č 00″ est
Altitude 3 954 m
Superficie 1 399 666 ha = 13 996,66 km2
Localisation
Localisation de Lǐtång xiàn
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Lǐtång xiàn
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Lǐtång xiàn
Liens
Site web gzlt.gov.cn
    Maison tibétaine à Litang
    Yaks dans une ruelle du monastĂšre Ganden Thubchen Choekhorling

    Histoire

    En 1169, le Ier Karmapa, DĂŒsum Khyenpa, y fonda le monastĂšre de Pangphuk. Rangjung Rigpe Dorje, XVIe karmapa (1924-1981), a visitĂ© ce monastĂšre dans les annĂ©es 1940. Il y aurait laissĂ© des empreintes de pied dans la roche[2] - [3].

    Le IIIe dalaĂŻ-lama, Sonam Gyatso (1543–1588) fonda, Ă©galement dans cette rĂ©gion, le monastĂšre de Litang ou monastĂšre de Thupten Jampaling.

    Deux autres dalaï-lamas, le VIIe, Kelzang Gyatso, et le Xe, Tsultrim Gyatso, sont nés respectivement en 1708 et en 1816 à Litang.

    Tusi de Litang

    Le Tusi de Litang intĂ©grĂ© Ă  la juridiction du Sichuan est formĂ© en 1719, Ă  la suite de sa conquĂȘte par Yue Zhongqi (en) (ćČłéŸçȘ), pendant l'expĂ©dition chinoise au Tibet de 1720. Le beau-pĂšre de Kelzang Gatso est nommĂ© chef du tusi et le lama de Litang est nommĂ© vice-tusi[4]. Ce tusi durera jusqu'Ă  1906.

    Pagbalha Geleg Namgyai, XIe Pagbalha Hutuktu est également né à Litang en 1940.

    Nyarong indépendant

    À la fin des annĂ©es 1840, le chef tribal Gönpo Namgyal, unifie la vallĂ©e de Nyarong, en rĂ©unissant les tusi de DergĂ©, de Litang et de Chakla. Il agrandit ensuite son territoire Ă  presque tout le Kham et rĂ©siste aux pouvoirs centraux de Lhassa et PĂ©kin[5].

    En 1849, les Mandchous envoient une large expĂ©dition dans la vallĂ©e du Nyarong et sont dĂ©faits. En 1862, il prend le contrĂŽle des routes des Ă©changes et communication sino-tibĂ©taines, brise le service postal officiel des Qing, et empĂȘche le ravitaillement des troupes chinoises stationnĂ©es au Tibet central.

    Invasion tibétaine

    Cela donne l'occasion à Lhassa de prendre le pouvoir sur la région du Kham. Des chefs tribaux locaux demandent à Lhassa de stopper l'avancée de Gönpo. Au début de 1863, Lhassa déploie des troupes pour supprimer Gönpo et son pouvoir, il est tué en 1865[6].

    La dĂ©faite de Gönpo Namgyal permet Ă  Lhassa d'Ă©tendre son autoritĂ© sur Nyarlong, en y crĂ©e un bureau du haut commissaire tibĂ©tain ( Wylie : nyag rong spyi phyab) afin de gouverner la rĂ©gion et d'assurer son influence sur les autres parties du Kham, en faisant une de contestation entre la Chine des Qing et le gouvernement de Lhassa. Cela conduit les officiers des frontiĂšres de Qing Ă  pousser un politique de reconquĂȘte de Nyarong comme moyen de renforcer le contrĂŽle des Qing sur le Kham. C'est la raison de la politique ultĂ©rieure des Qing sur le Tibet central et des frontiĂšres au Sichuan. La requĂȘte de Lu Chuanlin de reconquĂ©rir ce territoire et d'y placer des gouverneurs Han est rejetĂ© par le pouvoir Qing, de peur de froisser les relations avec Lhassa et le peuple du Kham. Les Qing dĂ©cident alors de retirer les troupes du Kham et le laisser le pouvoir central du Tibet administrer les affaires de cette rĂ©gion. L'ExpĂ©dition militaire britannique au Tibet (1903-1904), changeĂąt la politique des Qing qui renvoyĂšrent des troupes au Kham[6].

    Retour du gouvernement chinois

    Zhao Erfeng le modÚle chinois et créa la province du Xikang, dont il devint amban en mars 1908 (le dernier amban du Tibet) pendant que l'Amdo devenait la province du Qinghai sous la direction de son frÚre Zhao Erxun[7].

    La province du Xikang comprenait notamment la plus grande partie de l'ancienne province tibĂ©taine du Kham, oĂč vivent les Khampas (nom des habitants de la rĂ©gion du Kham), pour Robert W. Ford, il s'agit d'un sous-groupe de la population tibĂ©taine[8]. Les habitants de cette rĂ©gion sont en fait des Gyalrong orientaux, parlant le Gyalrong de l'Est, une langue qianguique, du groupe des langues birmano-qianguiques, et non tibĂ©taine. Le Gyalrong de l'Est est Ă©galement appelĂ© en chinois Situ (chinois : 曛期), en rĂ©fĂ©rence aux « quatre grand Tusi du Kham Â» (ćș·ćŒșć››ć€§ćœŸćž, kāng qĆ« sĂŹ dĂ  tǔsÄ«) qui y Ă©taient situĂ©s.

    Résistance tibétaine

    C'est Ă  Litang que dĂ©buta, en 1956, la rĂ©volte des TibĂ©tains contre l'occupant chinois (voir Histoire du Tibet). Dans un article publiĂ© dans le pĂ©riodique Far Eastern Economic Review en 1975, le journaliste Chris Mullin dĂ©crit les moines de Litang comme n'Ă©tant pas des moines au sens oĂč on l'entend en Occident. Nombre d'entre eux commerçaient pour leur propre compte, certains portaient une arme Ă  feu et passaient une bonne partie de leur temps Ă  des conflits violents avec des monastĂšres rivaux. Norm Dixon ajoute que PĂ©kin essaya de prĂ©lever des impĂŽts sur les activitĂ©s commerciales du monastĂšre, lequel abritait 5000 moines et chapeautait 113 monastĂšres satellites, tous vivant du travail des paysans[9].

    En avril 2002, le moine bouddhiste Tenzin Delek Rimpoche, nĂ© Ă  Litang, et un membre de sa famille, Lobsang Dondhup, ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s sous l'accusation d’ĂȘtre les auteurs d’une sĂ©rie d’explosions dans la ville de Chengdu, capitale du Sichuan. Ils ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort le de la mĂȘme annĂ©e.

    Troubles de 2007

    Selon le TCHRD, le , lors des manifestations officielles du 80e anniversaire de l’ArmĂ©e de la libĂ©ration populaire chinoise, plusieurs centaines de TibĂ©tains se sont rĂ©unis pour ces cĂ©rĂ©monies, et pour les fameuses courses de chevaux annuelles. Un nomade tibĂ©tain de 52 ans, Runggye Adak, a alors appelĂ© au retour du Tenzin Gyatso, XIVe dalaĂŻ-lama Ă  la libĂ©ration de Gedhun Choekyi Nyima, panchen-lama et Ă  la libertĂ© pour le Tibet, avant d’ĂȘtre arrĂȘtĂ© par la Police de KardzĂ©. MalgrĂ© la promesse faite par les autoritĂ©s et des manifestations de soutien des populations, Ronggye Adrak est toujours dĂ©tenu. La situation Ă©tait trĂšs tendue et plus de 3 000 personnels des forces de l’ordre auraient Ă©tĂ© mobilisĂ©s.

    L'agence Associated Press a rapportĂ© que de nombreuses personnes ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s Ă  la suite de la protestation de Runggye Adak[10]. Trois neveux de Runggye Adak furent arrĂȘtĂ©s, l'attention de la police s'est focalisĂ©e sur Adruk Lopoe, un moine du monastĂšre de Litang.

    DĂ©mographie

    La population du district Ă©tait de 46 367 habitants en 1999[11].

    Personnalités

    Festivités

    Chaque annĂ©e, Ă  Litang, se dĂ©roule la FĂȘte du cheval, manifestation consistant en courses de chevaux, dĂ©monstrations de prouesse Ă©questre et concours de danse[12].

    Notes et références

    1. (en) Codes postaux et téléphoniques du Sichuan, (en) China Zip Code/ Telephone Code, ChinaTravel.
    2. (en) The Sixteenth Karmapa Rangjung Rigpe Dorje (1924 - 1981).
    3. Namgyal Institute of Tibetology, Sikkim Research Institute of Tibetology, Bulletin of Tibetology, Issues 1-2, p. 9 : « He left here another footprint which could still be seen at Li-Thang Pangphuk monastery. »
    4. (zh) « æž…çŽ‹æœæ••ć°çš„ćș·ćŒș期揾(侀) —ćș·ćŒșć››ć€§ćœŸćžæŠ‚èŠ », sur archive de äž­ć›œç”˜ć­œé—šæˆ·çœ‘ç«™/gzz.gov.cn,‎
    5. Yudru 2013.
    6. Yudru 2012, p. 320.
    7. (en) Elliot Sperling, The Chinese Venture in K'am, 1904-1911, and the role of Chao Erh- feng in The History of Tibet: The medieval period, c. 850-1895: the development of Buddhist paramountcy, Volume 2, Alex McKay, pp. 69-92.
    8. Robert W. Ford, Tibet Rouge, CapturĂ© par l'armĂ©e chinoise au Kham, Éditions Olizane, GenĂšve, 1999, (ISBN 2-88086-241-8), p. 14 et p. 51
    9. Norm Dixon, The Dalai Lama's hidden past, sur le site Green Left Weekly, september 25, 1996 : « Chris Mullen, writing in the Far Eastern Economic Review in 1975, described Lithang's monks as "not monks in the Western sense... many were involved in private trade ; some carried guns and spent much of their time violently feuding with rival monasteries". (...) The Lithang Monastery in eastern Tibet was where a major rebellion against Chinese rule erupted in 1956. Beijing tried to levy taxes on its trade and wealth. The monastery housed 5000 monks and operated 113 "satellite" monasteries, all supported by the labour of the peasants. »
    10. (en) Christopher Bodeen, Reports: Scores of ethnic Tibetans arrested in China amid calls for Dalai Lama's return, Associated Press, 4 août 2007.
    11. (en) National Population Statistics Materials by County and City - 1999 Period, in China County & City Population 1999, Harvard China Historical GIS
    12. Chine, 8e Ă©dition, Lonely Planet, 2009, pp. 798-799 (ISBN 978-2-84070-900-8).

    Bibliographie

    • (en) Yudru Tsomu, « Constructing Images of Gönpo Namgyel:a Hero or a Villain ? », Revue d'Ă©tudes tibĂ©taines, no 26,‎ , p. 57-91 (lire en ligne)
    • (en) Yudru Tsomu, « Taming the Khampas: The Republican Construction of », Modern China, SAGE Publications, vol. 39, no 3,‎ , p. 319-344 (DOI 10.1177/0097700412464127)

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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