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Xavier de Merode

Frédéric François Xavier Ghislain de Merode, né à Bruxelles le et décédé à Rome le , est un officier militaire, devenu archevêque et prélat domestique de Pie IX, pro-ministre aux armées des États pontificaux.

Xavier de MĂ©rode
Xavier de Merode, Ă  Rome.
Fonctions
ArchevĂŞque titulaire (d)
Diocèse de Mélitène (d)
-
Ministre de la Guerre
-
Camérier
Ă  partir du
Titre de noblesse
Comte

Biographie

Il est le fils du comte Félix de Mérode (1791-1857) et de Rosalie de Grammont (1793-1823), d'une famille de vieille noblesse allemande, belge et française. Par ses alliances, il est le beau-frère de Montalembert et le petit-neveu de La Fayette.

La carrière des armes

Éduqué au collège jésuite de Namur puis chez les oratoriens de Juilly, il entre en 1839 à l'Académie militaire de Bruxelles[1]. En 1844, attiré par la carrière des armes, il obtient de devenir attaché étranger à l'état-major particulier du général Thomas-Robert Bugeaud en Algérie et se fait suffisamment remarquer en petite Kabylie et dans l'Aurès pour obtenir la Légion d'honneur[2]. Il fait alors la connaissance de Louis Christophe Léon Juchault de la Moricière. À la fin de l'année 1845 il rentre en Belgique avec le rang de lieutenant[1].

Carrière religieuse

En décembre 1847, il démissionne brusquement, peut-être à la suite d’un duel, et s'inscrit au Collège romain parce qu’il veut devenir prêtre. Il réside au collège des séminaristes belges récemment ouvert. En 1848 il assiste au départ en exil du pape Pie IX, obligé de fuir sa capitale envahie par les révolutionnaires de Garibaldi[1]. Ordonné prêtre[3],

il célèbre sa première messe à la basilique Saint-Pierre, le .

Victor Palme, camérier secret du pape, ayant été assassiné, Xavier est appelé à lui succéder alors qu’il exerce la fonction d’aumônier à la caserne de Viterbe. En 1850, Pie IX le nomme camérier secret et directeur des prisons pontificales. Il contribue activement à la réorganisation et modernisation de l'administration des états pontificaux, après que les troupes françaises ont rétabli l'ordre public dans la ville. Il est convaincu cependant que le pape peut et doit se défendre seul, sans être indéfiniment dépendant de la France. Il persuade Pie IX de réorganiser son armée. Pour renforcer Merode face au secrétaire d'État, le cardinal Giacomo Antonelli,

[réf. nécessaire]

le pape nomme Merode pro-ministre aux armées des États pontificaux[4].

En 1859, il devient chanoine de la basilique Saint-Pierre de Rome[1].

On le retrouve pour l'inauguration (1862) et la bénédiction de l'église Notre-Dame d’Argenteuil fondée par le comte (+ en 1861) et la comtesse Ferdinand de Meeûs à Ohain (Belgique) en Brabant wallon.

AidĂ© par le gĂ©nĂ©ral La Moricière, il met sur pied, en quatre mois seulement, un corps d’armĂ©e de 18 000 hommes, les zouaves pontificaux[4].

Après la défaite de Castelfidardo face aux troupes piémontaises, Merode continue à mener à bien la réorganisation de l'armée pontificale[5] mais revient aussi à des occupations civiles, faisant bâtir par exemple le campo pretoriano à ses frais, percer de nouvelles rues ou dégager les alentours de Sainte-Marie-des-Anges[1]. Son œuvre d'urbanisme était admirée par Haussmann. En octobre 1865, il est déchargé de son portefeuille par Pie IX, cédant aux pressions venant de l’intérieur (le cardinal Antonelli) et de l’extérieur[1].

Redevenu simple camérier, il est cependant rapidement promu, nommé archevêque de Mélitène (de) (in partibus) le [3] - [1]. Entre 1865 et 1870 il est très actif dans le domaine caritatif, comme éducatif. Aumônier général, son rôle est de distribuer les aumônes pontificales et de confirmer les enfants en danger de mort. Il se consacre à l’institut agricole de la Vigna Pia destiné à la formation professionnelle des orphelins, à l’asile des Zoccolette pour les filles pauvres confiée aux sœurs de Saint Vincent de Paul. Il participe à la rénovation urbaine de la ville éternelle[1].

Au concile Vatican I, il se montre d'abord hostile au dogme de l'infaillibilité pontificale. Ce qui lui vaut des ennuis de la part des ultramontains. Il sort humilié mais blanchi des accusations qu'on lui porte. En tout cas il garde l'estime de Pie IX qu'il accompagne dans son exil volontaire au Vatican, à la suite de la prise de Rome par les troupes piémontaises (1870)[1].

Merode contracte une broncho-pneumonie au cours d'une visite aux catacombes de Sainte Domitille en juin 1874. Le , il Ă©crit Ă  son frère qu'il se sent mieux, mais rapidement le mal s'aggrave. Le il meurt dans les bras du pape dont il avait Ă©tĂ© un fidèle serviteur[2]. Louis Veuillot Ă©crivit : « Personne ne l'a mieux connu que Pie IX, et il est probable que personne ne l'a autant aimĂ© Â».

Il est enterré au cimetière teutonique de Rome[6].

Notes et références

  1. (it) « MÉRODE, Frédéric-François-Xavier de », sur treccani.it (consulté le )
  2. Th. Leuridan, « Hagiographie et biographie (Deuxième article)-passage=468-469 », Revue des sciences ecclésiastiques,‎ (lire en ligne)
  3. « Archbishop Frédéric-François-Xavier Ghislain de Mérode † », sur catholichierarchy.org (consulté le )
  4. Charles Van Duerm, Vicissitudes politiques du pouvoir temporel des papes de 1790 à nos jours, Lille, desclée de Brouwer, , 456 p. (BNF 41687267, lire en ligne), p. 322-323
  5. « Frédéric-François-Xavier De Mérode, ministre et aumônier de Pie IX, sa vie et ses mœurs, par M. Y. Besson. 1 vol. iii-8 u . Reloux et Bray, éditeurs », Les lettres et les arts,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  6. « Frederic François Xavier Ghislain de Merode... », sur fr.findagrave.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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