Accueil🇫🇷Chercher

William Palmer (meurtrier)

William Palmer est un médecin et assassin né le à Rugeley, Staffordshire (Angleterre) et pendu le à la prison de Stafford.

William Palmer
Tueur en série
Image illustrative de l’article William Palmer (meurtrier)
William Palmer
Information
Naissance
Staffordshire, (Angleterre)
Décès
Stafford, (Angleterre)
Cause du décès Pendaison
Sentence Peine capitale
Actions criminelles Meurtres
Victimes 4+
PĂ©riode 1854-?
Pays Angleterre

Il a été condamné à mort pour meurtre à l’issue d’un des plus retentissants procès du XIXe siècle au Royaume-Uni.

Avant les meurtres

William Palmer nait à Rugeley, dans le Staffordshire, en 1824, et mène une vie d’excentrique. Pendant ses études médicales, il est souvent accusé de voler et de courir les femmes. Lors d'un stage au dispensaire de Stafford, il est accusé d’avoir empoisonné un ami : les deux hommes avaient, apparemment, parié à qui boirait le plus. Bien que rien ne soit prouvé, l’administration hospitalière, à titre de précaution, renforce la surveillance du dispensaire. Gros joueur et amateur de chevaux, Palmer contracte de nombreuses dettes.

L'emballement meurtrier

Il retourne s'installer dans sa ville natale de Rugeley, et épouse Ann Brookes en 1847. Le mariage a lieu dans l’église St Nicolas à Abbots Bromley. C'est l'année suivante que naît leur premier enfant. Les quatre suivants moururent en bas âge.

Plusieurs personnes de l’entourage du Dr. Palmer moururent en sa prĂ©sence, en particulier sa belle-mère et au moins deux autres personnes Ă  qui il devait de l’argent. En 1854, Ann Palmer mourut (apparemment du cholĂ©ra), après que William eĂ»t souscrit pour elle une assurance-vie de 13 000 livres. Le cholĂ©ra, comme certains poisons, provoque des vomissements et diarrhĂ©es, il peut ĂŞtre difficile de les distinguer[1]. La bonne de Palmer accoucha de ses Ĺ“uvres neuf mois plus tard, mais cet enfant illĂ©gitime mourut lui aussi au bout de quelques mois. Palmer assura aussi sur la vie son frère Walter. Mais quand celui-ci mourut quelques mois plus tard, la compagnie d’assurance refusa de verser les indemnitĂ©s pour le dĂ©cès. La justice ne put rien prouver contre lui[2]. Palmer Ă©tait alors lourdement endettĂ© et, de plus, une de ses anciennes maĂ®tresses (la fille d’un policier du Staffordshire) lui extorquait des fonds en menaçant de le dĂ©noncer.

Un jour, un de ses amis passionné lui aussi de courses de chevaux, John Parsons Cook, gagna une grosse somme d’argent aux courses de Shrewsbury. Il fêta copieusement l'événement avec Palmer avant de retourner à Rugeley, et Palmer l’invita en retour le lendemain. Après le repas, Cook tomba gravement malade et mourut deux jours plus tard. Les soupçons grandirent quand Palmer essaya de corrompre les personnes de l'entourage du coroner qui diligentait l’enquête. Mais lorsque l'on sut que Palmer avait acheté de la strychnine peu de temps avant la mort de Cook, ce fut la goutte qui fit déborder le vase.

Arrestation et procès

Palmer fut arrêté pour le meurtre de Cook. Les corps de Ann et Walter Palmer furent exhumés mais l’autopsie n’apporta pas de preuves formelles de la culpabilité de William Palmer. Comme il était difficile de réunir un jury impartial dans le Staffordshire, le Parlement émit une loi (le « Central Criminal Court Act » de 1856), qui permit de délocaliser le procès et de juger Palmer à la cour d'assises de Old Bailey à Londres.

Il n’y avait pas de preuve formelle des crimes, mais les symptômes qui avaient précédé la mort de Cook furent rapprochés de ceux dus à l’intoxication par la strychnine. Le jury s’en contenta et déclara Palmer coupable[3]. L’équipe d’avocats de la partie civile (Alexander Cockburn et John Walter Huddleston) avait de bonnes connaissances en médecine légale, et ils emportèrent l’adhésion du jury. Palmer, après la lecture du verdict, exprima son admiration pour la façon dont Cockburn avait conduit son contre-interrogatoire : en utilisant le langage de courses, il convint que « c’était quelqu’un qui savait tenir les rênes[4] ».

Le , Ă  la prison de Stafford, environ 30 000 personnes assistèrent Ă  l’exĂ©cution publique de Palmer par pendaison. En montant sur l’échafaud, Palmer aurait regardĂ© la trappe basculante et aurait demandĂ© « ĂŞtes-vous bien sĂ»rs que c’est solide[5]? »

En fait, quelques juristes pensent que les preuves de la culpabilité de Palmer étaient insuffisantes et que les conclusions et le jugement du président du tribunal, John Campbell, premier baron Campbell, étaient sujettes à caution[6].

Le retentissement du procès fut tel que de nombreux notables locaux exprimèrent la crainte que Rugeley ne devienne « la ville de Palmer l’empoisonneur ». Selon une légende persistante, ils auraient fait circuler une pétition afin de demander au Premier ministre de l’époque, Henry John Temple, de bien vouloir changer le nom de leur ville. Il paraît que le Premier ministre donna son accord, à condition qu’on rebaptise Rugeley en… Palmerston. Cette histoire serait en fait une pure invention.

La composition de la cour

Autres médecins accusés ou condamnés pour meurtre

Références culturelles

  • Le dĂ©tective Sherlock Holmes, personnage des romans d'Arthur Conan Doyle, Ă©met des remarques sur Palmer dans L’aventure de la Bande MouchetĂ©e (The Adventure of the Speckled Band).
  • Le roman de Robert Graves « Ils ont pendu mon brave Billy » (They Hanged My Saintly Billy) est une variation sur l'affaire Palmer.
  • The Life and Crimes of William Palmer (« Vie et crimes de William Palmer ») sur l’Internet Movie Database
  • On pense que les gens qui se saluent en disant « Quel est ton poison ? » font rĂ©fĂ©rence Ă  l’affaire Palmer[6]…
  • Le personnage de l’Inspecteur Bucket, dans le roman de Charles Dickens Bleak House (La maison sinistre) serait inspirĂ© par de Charles Frederick Field, le policier qui mena l’enquĂŞte sur la mort de Walter Palmer Ă  la demande des assureurs[6].

Notes et références

  1. Serge Janouin-Benanti, Les médecins criminels : Dr Petiot et Cie, La Baule, 3E éditions, , 386 p. (ISBN 979-10-95826-63-7), p. 97
  2. Serge Janouin-Benanti, Les médecins criminels : Dr Petiot et Cie, La Baule, 3E éditions, , 386 p. (ISBN 979-10-95826-63-7), p. 98
  3. Knott (1912) p.12
  4. Knott (1912) p. 3
  5. David Wallechinsky et Amy Wallace, « Witticisms Of 9 Condemned Criminals » (« Mots d’esprit de 9 criminels condamnés »), in The Book of Lists, Canongate Press, 2005
  6. Davenport-Hines (2004)

Sources

Bibliographie

  • R. Davenport-Hines, Palmer, William, the Rugeley Poisoner (1824–1856), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  • G. H. Knott, The Trial of William Palmer (« Le procès de William Palmer »), Notable English Trials, Edinburgh : William Hodge & Co., 1912.
  • Serge Janouin-Benanti, Les mĂ©decins criminels : Dr Petiot et Cie, La Baule, 3E Ă©ditions, coll. « Contes cruels et vĂ©ridiques », , 386 p. (ISBN 979-10-95826-63-7)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.