Vladimir Arseniev
Vladimir Klavdievitch Arseniev (en russe : Владимир Клавдиевич Арсеньев, ISO 9 : Vladimir Klavdievič Arsen'ev), né le 29 août 1872 ( dans le calendrier grégorien)[1] à Saint-Pétersbourg, sous l'Empire russe, et mort le à Vladivostok, est un officier-topographe de l'armée russe, explorateur de la Sibérie orientale[2] (appelée aussi « Extrême-Orient russe »).
Vladimir Arseniev | |
L'officier-topographe et explorateur Vladimir Arseniev (photo de 1917) | |
Nom de naissance | Vladimir Klavdievič Arseniev |
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Naissance | 29 août 1872 ( dans le calendrier grégorien) Saint-Pétersbourg (Empire russe) |
Décès | (à 57 ans) Vladivostok (URSS) |
Nationalité | russe |
Découvertes principales | Extrême-Orient russe |
Pour le compte de | Empire russe puis URSS |
Dernière expédition | 1929-1930 |
Hommage | Arseniev (ville) |
Autres activités | Ethnographe, Topographe, Militaire, Écrivain |
Biographie
Il est surtout connu pour avoir écrit de nombreux ouvrages sur ses explorations : quelque soixante livres sur la géographie, la nature sauvage, et l'ethnographie des régions qu'il a visitées. L'auteur raconte ses voyages dans plusieurs livres, le plus connu étant La Taïga de l'Oussouri - Mes expéditions avec le chasseur golde Derzou (le titre sera plus tard abrégé en Dersou Ouzala) : ce sont les mémoires d'Arseniev concernant trois expéditions dans la taïga (forêt) du nord de l'Asie, le long de la mer du Japon et au nord de Vladivostok. Le livre a pour titre le nom du guide d'Arseniev, un autochtone oussurien de la tribu Nanaï (qu'on appelait, il y a peu, « Golde », d'où le titre du livre).
Dersou Ouzala a été adapté au cinéma par deux fois. La version la plus connue est celle réalisée en 1975 par Akira Kurosawa[2], qui a adapté pour ce film deux livres de la trilogie « Dersou Ouzala » : La Taïga de l'Oussouri - Mes expéditions avec le chasseur gold Derzou (По Уссурийскому Краю, 1921) et Dersou Ouzala : la Taïga de l'Oussouri (Дерсу Узала Из воспоминаний о путешествиях по Уссурийскому краю в 1907 г. Владивосток, 1923). Le film décrit les explorations d'Arseniev de la vallée de l'Oussouri, de 1902 à 1907, aux côtés du vieux trappeur Dersou Ouzala.
Arseniev a pris de nombreuses photos lors de ses expéditions. Il a été aussi un des premiers à décrire nombre d'espèces de la flore de Sibérie. Durant la guerre civile (1918-1921), il est commissaire aux minorités ethniques de l'éphémère république d'Extrême-Orient.
Non seulement le régime communiste stalinien n'a témoigné d'aucune reconnaissance envers les travaux d'Arseniev, mais il a également été accusé d'intelligence avec l'ennemi, à savoir les Japonais. Il a été recherché et ses archives ont été saccagées. Il n'a échappé à ses poursuivants que parce qu'il se trouvait alors en expédition et parce qu'il n'est jamais revenu chez lui, terrassé sur le terrain par un ultime coup de froid mortel. Sa femme, Margarita Nikolaevna Arsenieva, est arrêtée et jugée sous le même chef d'inculpation en 1937. Elle a été exécutée, et sa fille, Natalia Vladimirovna Arseneva, a alors été placée en centre d'internement pendant au moins quinze ans.
Sa maison à Vladivostok est devenue un musée ; une ville des régions qu'il a explorées a pris son nom en son honneur : Arseniev.
Etudes scientifiques
(liste non exhaustive)
- Ethnographie : a étudié les modes de vie et l'origine des populations indigènes d'Extrême-Orient.
- Hydrographie : a trouvé les sources jusque-là inconnues des plus grandes rivières de la région du kraï du Primorié et a recueilli les premières informations sur leur profondeur, leur flux et leurs courants.
- Biologie : a étudié les oiseaux, les poissons et les plantes du Kraï du Primorie.
Œuvre
(liste non exhaustive)
Trilogie Dersou Ouzala
Vladimir Arseniev a écrit trois livres sur ses explorations en compagnie de Dersou Ouzala ; ils constituent une trilogie[3] :
- 1921 : La Taïga de l'Oussouri - Mes expéditions avec le chasseur gold Derzou (По Уссурийскому Краю), 1er livre de la trilogie Première publication en France en 1939[4] - Traduit du russe par le prince Pierre P. Wolkonsky ; Paris : Éditions Payot, 313 p.
- 1923 : Dersou Ouzala : la Taïga de l'Oussouri (Дерсу Узала Из воспоминаний о путешествиях по Уссурийскому краю в 1907 г. Владивосток) Première publication en France en 1977, traduit par Pierre P. Wolkonsky, Paris : Éditions Pygmalion, 313 p. la réédition en 2007 est la réédition de l'ouvrage de 1939, présentation, glossaire, bibliographie et cartographie par Michel Jan, Paris : Éditions Payot & Rivages, collection : Petite bibliothèque Payot : voyageurs no 624, 395 p. (ISBN 978-2-228-90177-2), la traduction de Yves Gauthier remportant le Prix Russophonie 2021 (Editions Transboréal) (ISBN 2361573040)
- 1937 : Aux confins de l'Amour (В горах Сихотэ-Алиня), œuvre posthume, troisième livre de la trilogie Dersou Ouzala Première publication en France 1994[5], traduit par Antoine Garcia et Yves Gauthier ; Arles : Actes Sud, collection : Terres d'aventure, 231 p. (ISBN 2-7427-0230-X).
Autres
- 1914 : Китайцы в Уссурийском крае (litt. Les Chinois de la province de l'Oussouri), inédit en France.
- 1925 : В кратере вулкана (litt. Dans le cratère de volcan), inédit en France.
- 1925 : Дорогой хищник : охота на соболя в Уссурийском крае (litt. Le Cher Prédateur : la chasse les ressorts dans la province de l'Oussouri), inédit en France.
- 1926 : Лесные люди — удэхейцы (litt. Les Populations de la forêt), inédit en France.
- 1927 : Тихоокеанский морж (litt. Le Morse du Pacifique), inédit en France.
- 1930 : Сквозь тайгу (litt. Par la taïga), inédit en France.
- 1937 : Мифы, легенды, предания и сказки народов Дальнего Востока (litt. Mythes, légendes, traditions et fables des peuples de l'Extrême-Orient russe), inédit en France.
- Быт и характер народностей Уссурийского края (litt. Le Mode de vie et la nature des nationalités oussourianes), inédit en France.
- Встречи в тайге (litt. Réunions dans la taïga), inédit en France.
Hommages
(liste non exhaustive)
- Plusieurs sculptures ont été érigées à la mémoire de Vladimir Arseniev : une statue de Maxime Gorki dans le jardin public de l'avenue Gorki et, dans la ville d'Arseniev, un monument sur la colline Ouvalnaïa érigé en 1972 par les habitants, où figure également une sculpture en mémoire de son ami Dersou Ouzala.
- Dans la ville de Khabarovsk, une plaque commémorative a été apposée sur le mur du musée de la ville de Khabarovsk que Vladimir Arseniev a dirigé pendant dix ans.
- Un glacier porte son nom, situé sur la pente nord de l'Avachinskaya, montagne de la région kraï du Primorié.
- Le navire fluvial russe à quatre ponts, le « 30 лет ГДР », qui parcourt le fleuve Amour (1er fleuve de Sibérie), a été rebaptisé le « Vladimir Arseniev » en 1990.
- Un timbre de la poste soviétique a été édité à sa mémoire en 1956.
- L'un des affluents de l'Oussouri est appelé l'Arsenievka en son hommage.
- D'après le scénario de Nikolaï Zadornov, en 1984, Sergueï Satyrenko réalise le film documentaire Sur les pas d'Arseniev (Тропой Арсеньева) consacré à Vladimir Arseniev.
- Le musée d'État Vladimir-Arseniev du kraï du Primorié (sv) à Vladivostok (kraï du Primorié), a été nommé en son honneur en 1945.
- Timbre de 40 kopecks de la poste soviétique à l'effigie de Vladimir Arseniev, édité en 1956.
Notes et références
- (ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Арсеньев, Владимир Клавдиевич » (voir la liste des auteurs).
- Selon le calendrier julien en vigueur en Russie.
- Cédric Gras, L'hiver aux trousses : Voyage en Russie d'Extrême-Orient, Paris, Gallimard, , 267 p. (ISBN 978-2-07-046794-5), p. 208
- Cf. l'article Wikipedia en russe sur Vladimir Arseniev (section "livres" ("Книги")).
- Notice n°: FRBNF31734359 de la Bibliothèque nationale de France
- Notice n°: FRBNF35723947