Vision d'Espagne
Vision d'Espagne, Ă©galement connu comme Les RĂ©gions de l'Espagne, dĂ©signe un ensemble de quatorze grands panneaux peints Ă l'huile sur toile par le peintre espagnol JoaquĂn Sorolla. Cette sĂ©rie provient d'une commande de l'Hispanic Society de New York au peintre, l'engageant Ă rĂ©aliser plusieurs toiles de grand format de diverses rĂ©gions d'Espagne et du Portugal afin de dĂ©corer la bibliothèque du bâtiment siège de la fondation[1].
Artiste | |
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Entre et |
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Propriétaire | |
No d’inventaire |
A1802-A1815 |
Localisation |
Une commande de poids
Le Sorolla et Archer Milton Huntington[Note 1], signèrent un document par lequel le peintre s'engageait à réaliser une série de peintures à l'huile sur toile avec des thèmes représentatifs des régions de la péninsule ibérique. Les peintures décoreraient la future bibliothèque de l'institution. Sorolla s'engageait ainsi à livrer les croquis préparatoires et à n'exposer les œuvres en aucun autre endroit avant New York. Bien que l'Hispanic Society lui donna le nom de Régions de l'Espagne, Sorolla préféra le changer par Vision de l'Espagne, puisque l'ensemble suppose une vision globale par l'artiste de son pays, éloignée des stéréotypes romantiques et même de la réalité territoriale. Les régions de Murcie, les Asturies, les Canaries et les Baléares sont représentées dans cet ensemble. D'autre part, bien que deux villes andalouses soient représentées dans cinq panneaux, l'Andalousie n'est mentionnée qu'une fois. Grenade, qui à ce moment-là était une région, n'est pas non-plus représentée. La toile sur la Castille, représente en réalité la Région de León, en même temps que les deux Castilles.
Au début, il étudia la possibilité de réaliser une unique peinture murale de soixante-dix mètres de longueur, mais les panneaux de grands formats individuels et de différentes tailles ont finalement été retenus.
Pour s'inspirer et cerner la rĂ©alitĂ©, Sorolla dĂ©cida de parcourir le pays et de peindre chaque scène in situ, dans la rĂ©gion reprĂ©sentĂ©e. Des quatorze panneaux, un seul reprĂ©sente une scène intĂ©rieure. Le peintre passa une grande partie de l'annĂ©e 1912 Ă faire des croquis de diffĂ©rents costumes espagnols typiques, et Ă se documenter pour ce qui allait devenir la commande la plus importante de sa vie. Il passa l'hiver et le printemps en Castille, Ă Madrid et dans d'autres villes de l'intĂ©rieur. Pendant l'Ă©tĂ©, il alterna les sĂ©jours Ă Saint-SĂ©bastien et en Navarre. En automne, il rentra Ă Madrid, avec des voyages frĂ©quents dans diverses localitĂ©s de la meseta. Pour crĂ©er le panneau correspondant Ă Valence, Sorolla s'inspira des alquerĂas et des grandes orangeraies d'Alcira. Pour rĂ©aliser l’œuvre, il se dĂ©plaça quotidiennement dans cette ville, de janvier Ă mars 1916, selon la correspondance de son Ă©pouse Clotilde. Il rĂ©alisa finalement la toile Ă Valence.[2] Sorolla Ă©tait harassĂ© lors de la remise de l’œuvre Ă son commanditaire[3].
Malheureusement, malgré son travail le plus important, Sorolla y laissa sa vie, à tel point qu'il finit par subir une attaque d'hémiplégie à son domicile madrilène le , le laissant dans l'incapacité de peindre. La vie ne voulait pas que le valencien profite de la grande inauguration de son chef-d'œuvre à New York en 1926, trois ans après sa mort.
Œuvres qui composent la série[4]
- Castille. La fĂŞte du pain (1913)
- Séville. Les nazaréens (1914)
- Aragon. La jota (1914)
- Navarre. Le conseil du Roncal (1914)
- GuipĂşzcoa. Les quilles (1914)
- L'Andalousie. Le lâcher de taureaux (1914)
- SĂ©ville. La danse (1915)
- SĂ©ville. Les toreros (1915)
- La Galice. Le pèlerinage (1915)
- La Catalogne. Le poisson (1915)
- Valence. Les cercles (1916)
- L'Estrémadure. Le marché (1917)
- Elche. La palmeraie (1918-1919)
- Ayamonte. La pĂŞche au thon (1919)
Restauration
Pour les besoins de la restauration, cet ensemble de peintures a été dépendu en 2008 et on en a profité pour l'exposer dans diverses villes espagnoles: Valence, Barcelone, Málaga, le Musée de Beaux-Arts de Bilbao, le Musée de Beaux-Arts de Séville et le Musée du Prado à Madrid, tout au long de 2009. L'exposition du Prado a été présentée avec une anthologie de l'œuvre de Sorolla (avec quelque 465.000 visites). La série de toiles Vision de l'Espagne a été restituée à la Hispanic Society en 2010.
Notes
- Fondateur de la Société Hispanique d'Amérique, le , amoureux de la culture hispanique et grand admirateur des œuvres du peintre valencien
Références
- (en) Hispanic Museum & Library, « JoaquĂn Sorolla : Sorolla Vision of Spain Gallery », sur hispanicsociety.org (consultĂ© le ).
- Zarraga, Miguel de: El grandioso monumento que acaba de erigirse a España en Nueva York artĂculo publicado en la revista Blanco y Negro. Madrid 4 de abril de 1926
- Begoña Torres, Sorolla, Madrid, LIBSA, , 83-85 p. (ISBN 978-84-662-1040-9, OCLC 926605071)
- (es) Valencia Bonita.es, « JoaquĂn Sorolla: el maestro de la luz, uno de los mejores pintores españoles de todos los tiempos : JoaquĂn Sorolla: le maĂ®tre de la lumière, l'un des meilleurs peintres espagnols de tous les temps », sur valenciabonita.es (consultĂ© le ).
Bibliographie
- Felipe GarĂn, Facundo Tomás, Vision de l'Espagne. Collection de la Hispanic Society of America, Bancaja, Valence, 2008.
- Bernardino De Pantorba, La vie et Ĺ“uvre de JoaquĂn Sorolla. Aldus, 1977; (ISBN 9788432602375).
- JosĂ© Luis DĂez GarcĂa, Javier Baron et autrui, JoaquĂn Sorolla (1863-1923), Madrid, MusĂ©e du PrĂ©, 2009; (ISBN 9788484801801)