Virginia d'Albert-Lake
Virginia d'Albert-Lake, née aux États-Unis en 1909 ou 1910, morte à Dinard le , est une américaine résistante en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Membre du réseau Comète, elle œuvre pour l'évasion des aviateurs alliés. Arrêtée, déportée à Ravensbrück, elle en est rescapée et reçoit de prestigieuses distinctions belges, françaises, américaines et britanniques pour son action. Elle écrit un journal sur la guerre et des mémoires sur son activité de résistante et sa déportation.
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Virginia Roush |
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Rollins College (en) |
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Biographie
Virginia Roush est née le à Dayton, dans l'Ohio, aux États-Unis[1]. Elle se rend en France en 1936 et y épouse en 1937 Philippe d'Albert-Lake.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Virginia d'Albert-Lake commence à tenir un journal, où elle note les événements de la vie quotidienne. Elle y décrit aussi les répercussions de la guerre sur sa vie personnelle et affective, mais s'y abstient de toute allusion à son action[1].
En automne 1943, elle est avec son mari dans leur maison de Nesles-la-Vallée dans le Vexin français, à une trentaine de kilomètres de Paris, lorsque le boulanger Marcel Renard leur demande de l'aider. Il a recueilli et héberge des aviateurs américains qui ne parlent pas du tout le français[1]. Elle leur sert donc d'interprète. Au cours d'un dîner avec ces aviateurs, elle et son mari décident de participer activement à la Résistance. Ils décident de rejoindre le réseau Comète, créé en 1941 en Belgique par Andrée De Jongh pour exfiltrer les aviateurs alliés[1].
Virginia et Philippe d'Albert-Lake rencontrent Jean de Blommaert, un des responsables du réseau Comète, en . Leur engagement est alors officialisé[1]. Ils prennent en charge et accompagnent ainsi plus de soixante-cinq aviateurs alliés[1]. Après le débarquement en Normandie, il devient plus difficile d'exfiltrer les aviateurs par le train. Des camps d'accueil sont établis pour les cacher, comme le camp de Fréteval, près de Châteaudun[1].
En s'y rendant pour la sécurité des aviateurs qu'elle cache, Virginia d'Albert-Lake est arrêtée le en compagnie d'un de ses aviateurs, par des gendarmes allemands. Elle est détenue à la prison de Fresnes pendant sept semaines. Elle subit de nombreux interrogatoires de la Gestapo, mais réussit à ne rien révéler de son activité avec le réseau Comète, ni du camp de Fréteval. Transférée le au camp d'internement de Romainville, elle en part le dans un des derniers convois de déportation vers l'Allemagne[1].
Déportée à Ravensbrück, Virginia d'Albert-Lake en est libérée en . Elle rentre à Paris le suivant[1].
Elle entreprend alors l'écriture de ses mémoires, où elle raconte en détail sa vie de résistante et de déportée, jusqu'à son retour à Paris[1].
Distinctions
Ĺ’uvres
- (en) Virginia d'Albert-Lake, An American Heroine in the French Resistance: The Diary and Memoir of Virginia d'Albert-Lake, Fordham University Press, , 320 p. (ISBN 978-0-8232-2581-1) – Introduction et notes de Judy Barrett Litoff.
Notes et références
- Benedetta Carnaghi, « Virginia d'Albert-Lake, une Américaine dans la Résistance : Aspects internationaux et rôle des femmes dans les réseaux », sur Cairn.info, Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, (consulté le ).
Bibliographie
- Catherine Rothman-Le Dret, L'Amérique déportée : Virginia d'Albert-Lake : de la Résistance à Ravensbrück, Nancy, Presses universitaires de Nancy, , 189 p. (ISBN 2-86480-782-3).
- Benedetta Carnaghi, « Virginia d'Albert-Lake, une Américaine dans la Résistance : Aspects internationaux et rôle des femmes dans les réseaux », Bulletin de l'Institut Pierre Renouvin, vol. 2014/1, no 39,‎ , p. 113-127 (lire en ligne, consulté le ).