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Vincenzo Cuoco

Vincenzo Cuoco, né le et mort le , est un écrivain italien. Il est principalement connu pour son Saggio Storico sulla Rivoluzione Napoletana del 1799 (Essai Historique sur la Révolution Napolitaine de 1799).

Vincenzo Cuoco
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  53 ans)
Naples
Activités

Biographie

Platone in Italia, 1916

Jeunesse

Vincenzo Cuoco était né dans une famille de classe moyenne dans la ville de Civitacampomarano, près de Campobasso dans la région Molise du centre de l'Italie. Son père, Michelangelo Cuoco, est un avocat et un économiste, tandis que sa mère est Colomba de Marinis. Il a étudié dans sa ville natale.

La RĂ©volution

Il vint dès l’âge de dix-sept ans Ă  Naples pour y faire son droit. Mais il prit peu de goĂ»t pour ce genre d’étude ; et s’étant liĂ© avec Cirillo, Delfico et surtout Galanti, qui brillaient alors dans cette capitale, il se montra comme eux l’un des plus zĂ©lĂ©s disciples de l’école de Vico et de Filangieri. De telles liaisons devaient le disposer Ă  toutes les innovations politiques ; et  lorsqu’une rĂ©volution Ă©clata dans sa patrie, en 1799, sous les auspices des Français, il s’en montra l’un des plus chauds partisans, et fut un des principaux moteurs de la rĂ©publique parthĂ©nopĂ©enne. Il  vivait dans la plus grande intimitĂ© avec Luisa Sanfelice, aussi remarquable par sa beautĂ© que par ses opinions patriotiques. Un partisan de la cause royale, nommĂ© Baccher, s’étant Ă©pris des charmes de celle dame, et voyant les troupes royales s’approcher de Naples sous les ordres du cardinal Ruffo, eut l’imprudence, dans un accès de jalousie, de menacer Cuoco de faire de lui une des premières victimes de la rĂ©action royale. Madame Sanfelice se hâta d’avertir de cette menace son ami Cuoco, lequel dĂ©nonça aussitĂ´t Baccher aux autoritĂ©s de la rĂ©publique. Ce malheureux paya de sa tĂŞte son imprudence ; mais lorsque l’armĂ©e royale fut entrĂ©e dans Naples, madame Sanfelice Ă  son tour fut condamnĂ©e Ă  mort. Cuoco s’était hâte de se rĂ©fugier en France, oĂą il publia, sous le litre de Rivoluzioni di Napoli, un tableau très-animĂ© et très-pathĂ©tique des Ă©vènements dont il venait d’être victime. Cet ouvrage fut traduit en français par un anonyme dans la mĂŞme annĂ©e (Paris, 1800, in-8°). Après la bataille de Marengo, Cuoco se hâta de retourner en Italie. ForcĂ© de s’arrĂŞter Ă  Milan, il y fut accueilli par le prĂ©sident Melzi, qui lui confia la rĂ©daction d’un journal officiel qu’il venait d’établir sous le titre de Giornale Italiano. C’était le temps oĂą tout en Italie, comme en France, devait tendre Ă  l’établissement du pouvoir impĂ©rial. Cette tendance Ă©tait fort Ă©loignĂ©e sans doute des idĂ©es que Cuoco avait jusque-lĂ  manifestĂ©es. Cependant il montra dans son journal assez de flexibilitĂ© ; et lorsqu’Eugène de Beauharnais fut vice-roi de la Lombardie, il continua de le rĂ©diger dans un esprit fort peu dĂ©mocratique ; mais son crĂ©dit s’affaiblit considĂ©rablement. Il travaillait dans le mĂŞme temps Ă  une espèce de roman philosophique sous le titre de Platone in Italia. traduzione del greco, Milan. 1806. 3 vol. in-8°. C’était une faible imitation du Voyage d’Anacharsis de BarthĂ©lĂ©my. Elle eut cependant un grand succès en Italie, et l’on sait que Cuoco y contribua beaucoup lui-mĂŞme en lui prodiguant sans cesse dans son journal des Ă©loges outrĂ©s et qui Ă©taient rĂ©pĂ©tĂ©s par la plupart des journaux de la pĂ©ninsule. Le parti philosophique des autres contrĂ©es le vanta Ă©galement avec complaisance, si bien qu’il eut plusieurs Ă©ditions, et fut traduit en plusieurs langues, notamment en français par Bertrand Barère, sous le titre de Voyage de Platon en Italie, Paris, 1807, 3 vol. in-8°. Lorsque les Bourbons furent expulsĂ©s de Naples, en 1806, pour y faire place Ă  Joseph Bonaparte, Cuoco se hâta de retourner dans sa patrie, et il y fut très-bien accueilli par le nouveau roi, qui le nomma membre de la cour de cassation, du conseil d’État, et le crĂ©a commandeur de l’Ordre royal des Deux-Siciles. Ayant Ă©tĂ© dĂ©putĂ© vers NapolĂ©on, en 1810, il reçut de lui l’Ordre de la Couronne de fer. Murat, qui venait de remplacer Joseph sur le trĂ´ne de Naples, accorda les mĂŞmes avantages que son prĂ©dĂ©cesseur Ă  Cuoco, et lui donna un emploi important dans la direction du trĂ©sor public ; mais cet emploi ne convenait ni Ă  ses goĂ»ts, ni Ă  ses connaissances. II dĂ©sirait vivement en obtenir un autre dans l’enseignement, et mĂŞme remplacer l’avocat Zurlo qui Ă©tait ministre de l’intĂ©rieur. N’ayant pu y rĂ©ussir, et ayant vu rejeter un long projet qu’il avait rĂ©digĂ© pour son nouveau système d’enseignement, il en conçut un tel dĂ©pit qu’après les dĂ©sastres de Russie, en 1813, regardant dĂ©jĂ  comme près d’être renversĂ© le trĂ´ne de Joachim, il manifesta le dĂ©sir qu’il avait de voir une nouvelle rĂ©volution s’opĂ©rer dans sa patrie.

Restauration

La Restauration de 1815 l’ayant trouvé dans cette espèce d’opposition, Ferdinand IV, en remontant sur le trône, lui conserva son emploi de directeur du trésor; et Cuoco se vit an milieu d’une cour qu’il avait autrefois attaquée avec beaucoup de violence. Cette position était embarrassante, et elle lui causa plus d’un désagrément. Un jour qu’il s’entretenait avec le plus jeune des fils du roi, ce prince, qui ne connaissait pas plus sa conduite antérieure que ses écrits, lui témoigna le désir de lire son Histoire de la révolution de Naples, où il ignorait sans doute que l’auteur s’était livré aux plus violentes attaques contre le roi et tous les siens. Cuoco, ne doutant point que cette demande ne fut préméditée, en conçut une telle inquiétude, que sa tête, déjà un peu faible, se dérangea complètement. Il rentra chez lui dans une sorte de délire, et jeta au feu la plupart de ses manuscrits, au nombre desquels il s’en trouvait de regrettables, notamment une espèce de suite à son Voyage de Platon dans laquelle il avait établi avec quelque érudition, mais sans probabilité, que les chants d’Homère ne sont pas d’origine grecque, mais bien italienne. Cuoco vécut encore dix ans, d’une modique pension qu’il dut à la faveur royale ; mais sa raison ne revint point. Il mourut à Naples, le 13 décembre 1823, des suites d’une fracture de la cuisse. Une longue notice sur ce savant parut à cette époque dans l’Anthologie de Florence.

Notes et références

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