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Viaduc de Gien

Le viaduc de Gien est un pont ferroviaire franchissant la Loire à Gien dans le Loiret et la région Centre-Val de Loire. Il faisait partie de la ligne ferroviaire Gien - Argent dont aujourd'hui seul le tronçon Gien - Poilly-lez-Gien est encore en service, pour le transport de marchandises.

Viaduc de Gien
Le viaduc de Gien
Le viaduc de Gien
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Commune Gien
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 47° 41′ 15″ N, 2° 36′ 51″ E
Fonction
Franchit Loire
Fonction pont ferroviaire
Caractéristiques techniques
Type viaduc en maçonnerie, pont en treillis,
Longueur 1 832,20 m
Largeur m
Construction
Construction 1893
Architecte(s) inconnu
Entreprise(s) Brouzet, Boumardot, Cazenave
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Viaduc de Gien
GĂ©olocalisation sur la carte : Loiret
(Voir situation sur carte : Loiret)
Viaduc de Gien
GĂ©olocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
(Voir situation sur carte : Centre-Val de Loire)
Viaduc de Gien

PrĂ©sentant une longueur totale de 1 832,20 mètres, il est en fait constituĂ© de trois ouvrages : un viaduc en maçonnerie en rive gauche de 1 198,20 mètres d’ouverture, un pont en treillis franchissant la Loire d’une longueur de 361 mètres, et un viaduc en maçonnerie en rive droite de 273 mètres d’ouverture.

Au moment de sa construction, cet ouvrage faisait partie des trois ouvrages les plus longs au monde.

GĂ©ographie

Le pont relie les communes de Gien, sur la rive droite de la Loire, et de Poilly-lez-Gien sur la rive gauche. Il est emprunté par une ligne ferroviaire qui débute dans la partie sud du territoire de la commune de Poilly-lez-Gien, le long de la départementale 956 dite route de Coullons, et rejoint la gare de Gien.

Du sud au nord, le pont débute le long de la rue du puits tournant puis enjambe la route départementale 951, dite route de Gien, la rue des iris, la Loire, le chemin du val, la rue des fourches et la rue de la folie Poumet.

Sur la Loire, le pont est situé en amont du pont de Sully-sur-Loire et en aval du vieux pont de Gien.

Histoire

1878-1888 : les études de tracés[1]

La ligne de Bourges à Gien, commencée par la compagnie des chemins de fer de Bourges à Gien et d'Argent-sur-Sauldre à Beaune-la-Rolande, a été rachetée par l'État, en vertu de la loi du , à la suite de la mise en liquidation de cette Compagnie, puis concédée à la compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans, dans les conditions portées à la convention du .

À l'époque du rachat, les terrassements et ouvrages d'art étaient déjà très avancés. La section comprise entre Bourges et Argent-sur-Sauldre a pu être livrée à l'exploitation dès le , les travaux d'infrastructure du reste de la ligne étaient alors presque terminés jusqu'à quelques kilomètres de Gien, mais les difficultés que présentait la traversée de la Loire à Gien, avaient tellement retardé les études de cette partie du tracé que le projet n'en était pas encore approuvé.

En cet endroit le fleuve n'est pas endigué, et, à moins de poser la voie au niveau du sol sur tout le val de rive gauche et se résigner à la voir submerger fréquemment sur plus d'un kilomètre de longueur, il fallait prévoir pour la traversée de tout le val un viaduc d'une longueur exceptionnelle.

Tracé no 1 au Sud-Est de Gien

Les différents tracés, sur le fond de plan de 1893

Du fait du coût exorbitant du projet, l'ancienne Compagnie avait encore préféré établir une traversée submersible malgré les inconvénients qui en seraient résultés pour l'exploitation.

Cette traversĂ©e se faisait Ă  l'amont de la ville de Gien au moyen d'un pont mĂ©tallique de 300 ou 400 mètres d'ouverture suivant les variantes proposĂ©es. La partie infĂ©rieure du tablier du pont n'Ă©tait placĂ©e qu'Ă  1,50 mètre au-dessus des plus hautes eaux, le rail n'Ă©tait qu'Ă  la cote 133,40, soit Ă  30 mètres environ au-dessous du plateau escarpĂ© sur lequel est installĂ©e la gare de Gien. On accĂ©dait Ă  ce pont par le cĂ´tĂ© sud au moyen d'un remblai en rampe de 0,015. Une fois le viaduc franchi la voie ferrĂ©e devait rejoindre la ligne Paris - Clermont-Ferrand au niveau de la gare de Gien en passant par un tunnel de 415 mètres de longueur. Une autre variante de ce projet proposait, deux tunnels de 175 et 495 mètres de long pour monter sur le plateau.

La décision ministérielle du invita cependant la Compagnie à examiner s'il ne serait pas préférable d'élever davantage le tablier du pont, et de ménager dans la rampe d'accès un certain nombre d'arches de décharge.

Tracé no 2 au Nord-Ouest de Gien

Les solutions prĂ©sentĂ©es ne satisfaisaient nullement monsieur des Orgeries, ingĂ©nieur en chef, ni monsieur Pochet, ingĂ©nieur ordinaire du contrĂ´le. Ils Ă©tudièrent une autre solution consistant Ă  reporter le tracĂ© en l'aval de la ville en Ă©levant la plate-forme Ă  la cote 136,80 au niveau de la traversĂ©e de la Loire. pour le franchissement du fleuve deux solutions furent proposĂ©es, soit par un viaduc en maçonnerie de 1 320 mètres de longueur, de façon Ă  rendre la voie complètement insubmersible, soit par une voie submersible, un remblai de 200 mètres de longueur suivi d'un viaduc de 300 mètres.

Au même moment l'État entrait en pourparlers pour racheter la ligne, les propositions de la Compagnie furent définitivement écartées et les ingénieurs furent invités à étudier un avant-projet sur les bases qu'ils avaient proposées (décision ministérielle du ). À la suite de cette étude, la voie submersible fut définitivement abandonnée; mais en revanche on décida, pour réduire les dépenses, de ne construire la ligne qu'à une voie dans toute la partie restant à exécuter.

L'avant-projet prĂ©sentĂ© comportait, sur le val de rive gauche, un viaduc en maçonnerie de 1 230 mètres de longueur et composĂ© de 96 arches de 11 mètres d'ouverture, pour franchir la Loire, un pont mĂ©tallique Ă  sept travĂ©es de 386 mètres de longueur totale, et, sur la rive droite, un remblai sans autres ouvertures que les ouvrages nĂ©cessaires pour les traversĂ©es de chemina.

Le niveau de la plate-forme sur le tablier mĂ©tallique n'Ă©tait encore qu'Ă  la cote 134,30, mais le remblai Ă  la suite Ă©tait, sur 140 mètres, en pente de 0,01, et sur le reste de la longueur, en rampe de 0,016. La profondeur maximum de la tranchĂ©e ouverte dans le coteau de rive droite dĂ©passait nĂ©anmoins 13 mètres.

Élévation générale du viaduc en rive gauche

On prĂ©voyait que le viaduc du val de rive gauche et les culĂ©es du pont mĂ©tallique seraient fondĂ©s sur le gravier Ă  3,70 mètres de profondeur moyenne, et que les piles du pont sur la Loire seraient fondĂ©es sur des massifs de bĂ©ton coulĂ© sous l'eau, après dragage du terrain affouillable, dans des enceintes dĂ©fendues par des enrochements.

Cet avant-projet a été approuvé par décision ministérielle du , sous réserve que de nouvelles études soient faites pour s'assurer de la résistance des marnes, sur lesquelles devait être fondé le pont sur la Loire, à la corrosion des courants et à la compressibilité. Les dispositions générales adoptées par cette décision ne devaient plus être sensiblement modifiées en ce qui concerne le tracé.

Pour mĂ©moire, une variante, dite de Pisserate, fut prĂ©sentĂ©e dans les mĂŞmes annĂ©es, dans laquelle la traversĂ©e de la Loire Ă©tait reportĂ©e Ă  plus de deux kilomètres en aval de la ville. Ce dĂ©placement avait pour consĂ©quence un allongement de parcours considĂ©rable, et n'Ă©tait guère motivĂ© que par la crainte de rencontrer des difficultĂ©s insurmontables dans l'exĂ©cution de la tranchĂ©e de 13 mètres de profondeur.

Profil en long général du projet définitif

Tracé définitif : un nouveau viaduc en rive droite

Dans le projet dĂ©finitif la ligne au niveau de la traversĂ©e de la Loire fut finalement Ă©levĂ© Ă  la cote 139,67, ce qui correspond Ă  une cote de plate-forme de 139,17, supĂ©rieure de plus de 5 mètres Ă  celle de l'avant-projet. On n'a plus eu ainsi qu'une tranchĂ©e de 10,20 mètres de profondeur maximum permettant d'Ă©viter la couche gĂ©ologique que l'on craignait d'entamer.

Comme consĂ©quence de ce relèvement, la quantitĂ© de dĂ©blai disponible Ă©tait considĂ©rablement diminuĂ©e, la hauteur du remblai du val Ă©tait d'autre part augmentĂ©e, et on pouvait, sans diffĂ©rence notable dans le montant des dĂ©penses, introduire sur la rive droite un viaduc de 300 mètres de longueur.

On offrait ainsi, de ce côté, un important débouché aux eaux des crues. Ce débouché, considéré comme superflu par le service de la Loire, en raison de la disposition des lieux, donnait satisfaction aux habitants de la ville de Gien qui redoutaient les conséquences qu'aurait pu avoir, sur l'écoulement des eaux d'inondation, l'existence à peu de distance, à l'aval de la ville, d'un énorme remblai formant barrage sur toute la largeur du val de rive droite. Enfin tout le tracé a été légèrement déplacé vers l'aval, afin d'éviter les expropriations très onéreuses qu'amenait le voisinage d'une grande installation industrielle.

Entre-temps on avait procédé, à proximité de la berge droite de la Loire, aux expériences complémentaires prescrites sur la résistance de la marne, et on avait constaté que ce terrain présentait toutes garanties au point de vue de la résistance à l'affouillement et à la compressibilité.

Élévation du viaduc en rive droite

1888-1893 : les travaux

Ce projet fut approuvé par décision ministérielle du . À la suite de l'enquête parcellaire, et sur la demande du conseil municipal de Gien, on lui fit subir un léger remaniement, en vue de ménager, dans la partie voisine de la gare, le passage d'une avenue d'accès projetée par la ville. Cette modification fut approuvée par décision ministérielle du [2].

La dĂ©pense totale Ă©tait Ă©valuĂ©e Ă  3 241 000 francs français se rĂ©partissant en 937 000 francs français pour l'acquisition des terrains, 2 500 000 francs français pour les terrassements et maçonneries et 604 000 francs français pour le tablier mĂ©tallique du pont sur la Loire.

Des sondages ont donc Ă©tĂ© faits au commencement de l'annĂ©e 1887 et ont confirmĂ© ceux exĂ©cutĂ©s pour les Ă©tudes en 1881 pour ce qui est de l’épaisseur des couches de terrains, mais ils ont fait apparaĂ®tre une nappe phrĂ©atique plus haut que prĂ©vu. Il fut alors dĂ©cidĂ© de conforter les fondations d’une manière plus importante. Ceci eut pour effet de porter l’estimation des travaux de terrassements Ă  2 630 000 francs français et le coĂ»t total Ă  3 371 000 francs français[3].

Les travaux ont été adjugés le et les fondations du viaduc de rive droite ont été commencées dès le commencement de 1888. Les fondations du viaduc de rive droite n’ont présenté aucune difficulté. Celles du viaduc de rive gauche furent plus difficiles à réaliser car la marne compacte était beaucoup plus profonde et sa consistance était variable[4].

Caractéristiques

L’ouvrage prĂ©sente dans son ensemble une longueur de 1 832,20 mètres. Trois ouvrages le composent : un viaduc en maçonnerie en rive gauche de 1 198,20 mètres d’ouverture, un pont en poutre Ă  treillis franchissant la Loire, d’une longueur de 361 mètres, et un viaduc en maçonnerie en rive droite de 273 mètres d’ouverture.

Viaduc de rive gauche[5]

On a longtemps hĂ©sitĂ© sur la solution Ă  adopter pour l'ouverture et la forme des arches. Il n'Ă©tait pas facile de donner Ă  l'ensemble de l'ouvrage un aspect satisfaisant en raison de la diffĂ©rence considĂ©rable de hauteur de ses deux extrĂ©mitĂ©s (6 mètres Ă  l'origine et 12 mètres Ă  la culĂ©e du pont mĂ©tallique).

Les dispositions dĂ©finitivement adoptĂ©es consistent en des pleins cintres de 16 mètres d'ouverture tant que la hauteur disponible le permet, ensuite on passe, par l'intermĂ©diaire d'arches de transition, Ă  des voĂ»tes de mĂŞme ouverture surbaissĂ©es au tiers environ[6], puis successivement Ă  des voĂ»tes surbaissĂ©es de 15, 14 et 13 mètres d'ouverture.

  • Les arches surbaissĂ©es du viaduc en rive gauche
    Les arches surbaissées du viaduc en rive gauche
  • Le viaduc franchissant la RD 951 en rive gauche
    Le viaduc franchissant la RD 951 en rive gauche
  • Partie du viaduc au sud de la RD 951
    Partie du viaduc au sud de la RD 951
  • Arche surbaissĂ©e, sensiblement en anse de panier
    Arche surbaissée, sensiblement en anse de panier

Pont métallique

Le pont franchissant la Loire est un pont mĂ©tallique en treillis de type Pratt, d'une longueur de 361 mètres.

  • TravĂ©e complète, avec disposition classique de type Pratt (diagonales symĂ©triques par rapport au milieu de la travĂ©e)
    Travée complète, avec disposition classique de type Pratt (diagonales symétriques par rapport au milieu de la travée)
  • Vue rapprochĂ©e de l’assemblage du treillis
    Vue rapprochée de l’assemblage du treillis
  • Plaque du constructeur sur la membrure infĂ©rieure du treillis
    Plaque du constructeur sur la membrure inférieure du treillis
  • Vue de dessous permettant de voir le liaisonnement des deux poutres en treillis
    Vue de dessous permettant de voir le liaisonnement des deux poutres en treillis

Viaduc de rive droite[7]

Culée en rive droite

Les arches du viaduc en rive droite prĂ©sentent une ouverture très grande par rapport Ă  la hauteur a Ă©tĂ© retenue, parce qu'on prĂ©voyait que les fondations seraient assez coĂ»teuses. Ainsi elles ont en moyenne 18 mètres d’ouverture.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Serge Vannier, Les ponts de la Loire. De sa source Ă  l’Atlantique, CPE Ă©ditions, , 205-206 p.
  • D'une rive Ă  l'autre, Châteauneuf-sur-Loire, MusĂ©e de la marine de Loire, , 55, 109 (ISBN 978-2-9515602-1-5, OCLC 470458786)

Articles connexes

Liens externes

  • Viaduc de Gien sur Structurae.
  • 47° 41′ 15″ N, 2° 36′ 51″ E - Plans et vues satellites du viaduc de Gien.

Notes et références

  1. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, pages 650 à 654.
  2. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, page 656.
  3. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, page 657.
  4. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, page 658.
  5. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, page 653.
  6. En réalité le surbaissement n'est pas exactement du tiers, il est tel que la ligne joignant la clef à la naissance fasse un angle de 30° sur la ligne des naissances.
  7. M. Rossignol. Notice sur la construction du viaduc de Gien. Annales des ponts et chaussées. Mémoires 6. 1893, page 654.
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