Vallée de l'Aconcagua
La VallĂ©e de lâAconcagua est un bassin dâorigine cordillĂ©rienne, sis dans la rĂ©gion de ValparaĂso au Chili, Ă quelque 90 km au nord de Santiago et Ă 105 km environ Ă lâest de la ville de ValparaĂso. Elle est baignĂ©e par le fleuve Aconcagua, qui irrigue les champs fertiles qui le bordent, Ă©lĂ©ment fondamental pour lâĂ©conomie de la vallĂ©e, laquelle dĂ©pend dans une large mesure de lâagriculture et de lâindustrie agroalimentaire. La vallĂ©e sâĂ©tend sur les actuelles provinces de Los Andes, de San Felipe, de Quillota et de Marga Marga. Le fleuve se jette dans lâocĂ©an Pacifique Ă ConcĂłn, un peu au nord de ValparaĂso.
VallĂ©e de lâAconcagua | |
Vue de la vallĂ©e de lâAconcagua prĂšs de San Felipe | |
Massif | Andes |
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Pays | Chili |
RĂ©gion | ValparaĂso |
Province | Los Andes, San Felipe, Quillota et Marga Marga |
Coordonnées géographiques | Non renseigné chercher sur une carte - |
Orientation aval | Globalement est-ouest |
Longueur | Une centaine de km |
Type | Cordillérienne |
Ăcoulement | RĂo Aconcagua |
Ătymologie
Le toponyme Aconcagua dĂ©rive probablement du mot mapudungĂșn kongkawe, « lieu de javelles », composĂ© de kongka, « faisceau de paille servant Ă construire un toit de chaume », et de we, « lieu »[1], nom qui plus tard sera utilisĂ© Ă©galement pour dĂ©signer le fleuve et la montagne homonymes. Selon dâautres, Aconcagua serait une hispanisation dâune racine quechua, aqu signifiant « sable » et k'awa dĂ©signant le ruban de laine rouge portĂ© en diadĂšme par les Incas. Ce « ruban de sable » aurait donc indiquĂ© dâabord le fleuve et la vallĂ©e environnante, avant de dĂ©nommer le mont Aconcagua. Une autre thĂ©orie avance que le nom viendrait des mots quechua akon et kahuak signifiant « sentinelle de pierre »[2] ou de la variante ancocahuac signifiant « sentinelle blanche »[3]. Selon une quatriĂšme thĂ©orie enfin, en langue aymara, les mots kon et kawa signifient respectivement « il a neigĂ© » et « mont », soit « mont enneigĂ© », tandis que les Araucans du Chili nommaient le sommet Aconca-Hue, ce qui peut ĂȘtre traduit par « qui vient de l'autre cĂŽtĂ© »[3].
Histoire et culture
Ce bassin fut autrefois, avec la vallĂ©e du Maipo-Mapocho, et jusquâau celle du Cachapoal, le foyer de la culture Aconcagua. Les premiers vestiges de cet ancien peuple dâagriculteurs et de potiers datent des environs de lâan 1000.
Vers la fin du XVe siĂšcle, ses habitants tombĂšrent sous la domination inca, et câest dans cette vallĂ©e que fut Ă©tablie le centre administratif du wamani (âprovinceâ) du Chili. La vallĂ©e fut subdivisĂ©e en deux secteurs : le haut ou lâoriental, nommĂ© « Aconcagua » et gouvernĂ© par Michimalonco, et le bas ou lâoccidental, nommĂ© « Chili » et dirigĂ© par Tanjalonco. Au-dessus de ces deux curacas, ou gouverneurs locaux, se trouvait lâapunchic (plus haute autoritĂ© incaĂŻque), appelĂ© Quilicanta[4]. Les limites du wamani du Chili, dont le centre politique se situait donc dans cette vallĂ©e, Ă©taient la vallĂ©e du Choapa au nord, et la vallĂ©e du Maipo ou du Maule au sud.
Au XVIe siĂšcle, parallĂšlement Ă la disparition ou Ă la mort de la plupart de ses autoritĂ©s locales, la population de lâAconcagua fut soumise par les Espagnols, ce qui provoqua la dissolution dâune grande partie de sa culture. Celle-ci avait Ă©tĂ© le produit du mĂ©tissage et de lâencomienda.
Description physique
Climat
La vallĂ©e de lâAconcagua prĂ©sente un climat mĂ©diterranĂ©en, se caractĂ©risant par une saison sĂšche prolongĂ©e et des prĂ©cipitations hivernales proches des 200 mm annuels, avec une tempĂ©rature moyenne de 15,5 °C.
Flore
La flore est du type mĂ©sophyte, avec des arbustes de moyenne hauteur, tels que le cactus, lâespinillo (ou acacia caven), quelques graminĂ©es et herbes. On y trouve Ă©galement le cocotier du Chili (Jubaea chilensis), mais en quantitĂ© moindre.
Faune
La vallĂ©e hĂ©berge une grande variĂ©tĂ© dâoiseaux, notamment la caille des blĂ©s, la diuca, la sturnelle australe, le colin, le colibri, le merle, la tourterelle et la grive.
Y vivent aussi des chillas (renard chilien de petite taille) et des renards de Magellan, qui se nourrissent principalement de liÚvres, et des rongeurs tels que le chinchilla, la souris des Andes, le rat pygmée et la viscache.
Industrie et agriculture
LâingĂ©nieur belge Gustave Verniory, qui en dĂ©cembre 1898 traversa la rĂ©gion en chemin de fer, nota dans ses mĂ©moires :
« Changeant de train, nous partons pour Los Andes.
La ligne suit la vallĂ©e de lâAconcagua ; dans le fond, le rio, grossi par la crue dâĂ©tĂ©, roule ses flots bourbeux. Cette vallĂ©e, la plus riche du Chili, est un vrai paradis terrestre. On y voit de gras pĂąturages, clĂŽturĂ©s de tapias ou murs en pisĂ© recouverts de tuiles, et oĂč paissent de nombreux troupeaux ; de grands vignobles admirablement entretenus dont le cĂ©lĂšbre Panquehue ; de vastes vergers de pĂȘchers dont les produits alimenteront les fabriques de conserves ; une mer de blĂ© mĂ»r et des champs de luzerne oĂč les faucheurs sont occupĂ©s. Les chemins sont bordĂ©s de peupliers et dâeucalyptus[5]. »
Vitiviniculture
Un des attraits de la vallĂ©e sont les vignobles, qui sâefforcent, pour une grande majoritĂ© dâentre eux, de mettre en Ćuvre des systĂšmes artisanaux de production, tant en ce qui concerne les vins que les autres productions typiques de ce terroir, comme la chicha, lâeau-de-vie, le vin pipeño, et les prĂ©parations Ă partir du moĂ»t (vins de liqueur, liqueur de raisin, canelita, eau-de-vie, etc.).
Des circuits sont proposĂ©s aux touristes, lors desquels ils ont lâoccasion de visiter les chais de garde de style colonial des annĂ©es 1800, de parcourir les vignobles avec accompagnement de guides spĂ©cialisĂ©s et de participer Ă des dĂ©gustations.
Notes et références
- (es) Gilberto SĂĄnchez Cabezas, « Los mapuchismos en el DRAE », BoletĂn de FilologĂa, no Vol. 45, n°2,â , p. 149-256 (ISSN 0718-9303, lire en ligne)
- (es) Cordillera de los Andes - Aconcagua.
- (en) R. J. Secor et Ralph Lee Hopkins, Aconcagua : A Climbing Guide, Mountaineers Books, , 141 p. (ISBN 978-0-89886-669-8, lire en ligne), p. 15.
- Horacio Zapater EquioĂz, « Los incas y la conquista de Chile », Revista Historia, Santiago du Chili, UniversitĂ© pontificale catholique du Chili, no 16,â , p. 249-268 (lire en ligne [archive du ] [PDF], consultĂ© le )
- Gustave Verniory, Dix annĂ©es en Araucanie (1889-1899), Rennes & Paris, coĂ©dition Ăd. CoLibris & MusĂ©e du quai Branly, , 925 p. (ISBN 978-2-916937-03-8 et 978-2-35744-058-6), p. 472