Valencien septentrional
Le valencien septentrional, valencien de la Plana ou valencien de Castellón (en catalan-valencien : valencià castellonenc, valencià de la Plana, valencià septentrional) est un sous-dialecte du valencien parlé entre le valencien central (ou apitxat) et le valencien de transition[1].
Extension
Comme dans le cas du valencien septentrional de transition, le valencien septentrional est inclus dans une vaste zone de transition entre valencien « strict » et catalan nord-occidental, et il est par conséquent malaisé d'en donner une stricte délimitation[2].
Joan Veny, qui réduit le valencien de transition au territoire de l'ancien diocèse de Tortosa, inclut dans le valencien septentrional une large part des comarques septentrionales du Pays valencien : els Ports de Morella, l'Alt Maestrat, le Baix Maestrat, l'Alcalatén et les deux Planes (la Plana Baixa et la Plana Alta)[2].
Selon Beltran et Segura-Llopes en revanche, le valencien septentrional au sens strict est parlé à la Plana Baixa (à l'exception d'Almenara et la Llosa, qu'ils incluent dans le valencien central), à Castellón, Almassora, Benicà ssim, Orpesa et Borriol[3].
Caractéristiques
- Le -r final est sensible suivant une isoglosse Alcalà de Xivert, Onda, Borriana, Fondeguilla, et chute au nord (Cabanes de l'Arc, Atzeneta del Maestrat et au-delà [4] - [5] - [6] ; il chute entièrement en valencien de transition et est sensible dans tout le reste du valencien)[7] ;
- Chute de -d- intervocalique, comme en valencien méridional et en apitxat, mais limitée au suffixe -ada et sporadiquement à -ador (maintenu dans les deux cas en valencien de transition)[8] ;
- Maintien du /v/ labio-dental dans la comarque de la Plana (comme en valencien général ; ce trait est néanmoins en recul), mais bêtacisme dans la zone nord et intérieure[9] ;
- Désinence -e du valencien général à la 1re personne du présent d'indicatif des verbes du premier groupe : jo pense, jo parle (penso, parlo en valencien de transition, comme dans le reste du catalan occidental et en catalan central)[10] - [7] ;
- Les pronoms faibles ont leur forme pleine en toute position, comme en valencien central, valencien de transition, catalan nord-occidental et en valencien alicantin : em, te, es > me, te, se[11] ;
- La diphtongue ui (cuina, buit) est croissante [wi], comme dans la plus grande partie du valencien et contre la prononciation décroissante [uj], majoritaire dans le reste du domaine catalan[9] - [12] ;
- Prononciation oscillant entre [a] et [e] pour -a atone final dans les déclinaisons verbales[13] ;
- Articles définis du valencien général: el, els (lo, los en valencien de transition)[14] ;
- Élision de -r final des infinitifs lorsqu'il le syntagme verbal comporte un pronom faible en enclise : di(r)-li[15], donà (r)-la, fe(r)-te ;
- Tendance à la palatalisation des phonèmes affriqués alvéolaires[16] - [7] : dotze > [ˈdodʒe][7], pots > [ˈpɔtʃ] ;
- Dépalatalisation de [ʃ] (qui ne se trouve qu'en position finale et intervocalique, puisque à l'initiale et après consonne x est systématiquement affriqué en valencien) en [s] : caixa, coix, pareix > [ˈkajsa], [ˈkojs], [paˈɾejs] (contre [ˈkajʃa], [ˈkojʃ], [paˈɾejʃ] dans la majorité du bloc occidental, [ˈkaʃə], [ˈkoʃ], [pəˈɾɛʃ] en oriental)[17][18] - [19] ;
- Chute de l'occlusive finale derrière nasale ou liquide (sauf dans la zone la plus méridionale), comme en alicantin et dans les autres dialectes catalans hors baléare[13] - [12] (pon(t), -men(t), mol(t), al(t)) ;
- Dans la Plana Baixa, ouverture de [e] initial en syllabe fermée en [a] (trait que l'on retrouve ailleurs en valencien), mais maintien dans la Plana Alta : espasa, entendre, escola > [asˈpaza], [anˈtendɾe], [asˈkɔla][12] ;
- Absence d'harmonisation vocalique[20] : terre, porta > [ˈtɛra], [ˈpɔɾta].
Références
- (ca) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en catalan intitulé « valencià castellonenc » (voir la liste des auteurs).
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 339.
- Veny et Massanell 2015, p. 286.
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 95.
- Veny et Massanell 2015, p. 288, 289.
- Veny 2008, carte 28, p. 67.
- Voir par exemple Veny et Pons i Griera 2008, carte 844 «ventar».
- Veny 2002, p. 118.
- Veny et Massanell 2015, p. 297.
- Veny et Massanell 2015, p. 286, 296.
- Veny et Massanell 2015, p. 289, 297.
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 101.
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 99.
- Veny et Massanell 2015, p. 288, 297.
- Veny et Massanell 2015, p. 288.
- Veny 2002, p. 149.
- Veny et Massanell 2015, p. 287.
- Veny et Massanell 2015, p. 287, 297.
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 97 note [ʃ] chez les personnes âgées dans la Plana Baixa mais [s] chez les jeunes, et [s] dans tous les cas dans la Plana Alta.
- Veny 2002, p. 118, 148.
- Veny et Massanell 2015, p. 296.
- (es) « harda », sur Diccionario de la lengua española, Real Academia Española (consulté le ).
- Veny et Massanell 2015, p. 289.
- Beltran Calvo et Segura-Llopes 2017, p. 103.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (ca) Gramà tica normativa valenciana, Valence, Acadèmia Valenciana de la Llengua, (réimpr. 2), 1re éd., 408 p. (ISBN 978-84-482-4422-4)
- (ca) Vicent Beltran Calvo et Carles Segura-Llopes, Els parlars valencians, Valence, Universitat de València, , 395 p. (ISBN 978-84-9134-010-2), p. 96-103.
- (ca) Joan Veny, Els parlars catalans : SÃntesi de dialectologia, Palma de Majorque, editorial Moll, , 13e éd. (1re éd. 1982), 173 p. (ISBN 84-273-1038-2), p. 117-118.
- (ca) Joan Veny, Petit atles lingüÃstic del domini català , vol. 1, Barcelone, Institut d'Estudis Catalans, , 2e éd. (1re éd. 2007) (ISBN 978-84-92583-61-4).
- (ca) Joan Veny et LÃdia Pons i Griera, Atles lingüÃstic del domini lingüÃstic català : 10. El camp i els cultius, t. IV, Barcelone, Institut d'Estudis Catalans, , 429 p. (ISBN 978-84-92583-44-7).
- (ca) Joan Veny et Mar Massanell, Dialectologia catalana : Aproximació prà ctica als parlars catalans, Universitat de Barcelona / Universitat d'Alacant / Universitat de València, , 397 p. (ISBN 978-84-475-4201-7, 978-84-9717-362-9 et 978-84-370-9706-0), p. 286-289.