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Vakhtang Ier (prince de Moukhran)

Vakhtang Ier de Moukhran (en gĂ©orgien : ვაჼჱანგ I მუჼრან-ბაჱონი, Vakhtang I Moukhran-Batoni ; nĂ© vers 1510 et mort le ) est le 2e prince de Moukhran, une principautĂ© gĂ©orgienne dirigĂ©e par une branche de la famille royale gĂ©orgienne, entre la KakhĂ©tie et le Karthli (GĂ©orgie centrale), qui rĂšgne de 1539 Ă  sa mort, en 1580. Important acteur sur la scĂšne politique gĂ©orgienne durant le mi-XVIe siĂšcle, Vakhtang Ier sert Ă©galement en tant que rĂ©gent du royaume de Karthli, alors en plein centre d'un conflit entre les deux principales puissances du Moyen-Orient de l'Ă©poque — l'Empire ottoman et la Perse sĂ©fĂ©vide —, alors que le chef de jure de ce pays, Simon Ier, est emprisonnĂ© dans la forteresse d'Alamut (Iran actuel). Il appartient Ă  l'ancienne dynastie des Bagrations, qui prĂ©tendent descendre des rois bibliques David et Salomon.

Vakhtang Ier de Moukhran
Titre
2e prince de Moukhran
–
Prédécesseur Bagrat Ier
Successeur Bagrat II
RĂ©gent de Karthli
–
Monarque Simon Ier de Karthli
Biographie
Dynastie Bagration de Moukhran
Date de naissance v. 1510
Date de décÚs
Lieu de décÚs Damdeg
PĂšre Bagrat Ier
MĂšre HĂ©lĂšne
Conjoint Khorassan de Kakhétie
X de Kakhétie
Enfants Théimouraz
KaĂŻkhosro
Dedis-Imedi

Vakhtang Ier (prince de Moukhran)
Liste des princes de Moukhran

Biographie

Prince de Moukhran

Vakhtang Bagration est nĂ© aux alentours de 1510, dans une famille de la haute noblesse gĂ©orgienne. En effet, son pĂšre, fils cadet du dernier roi de jure de GĂ©orgie Constantin II (1478-1490), est le prince Bagrat Ier de Moukhran, tandis que sa mĂšre est apparemment une princesse du nom d'HĂ©lĂšne (dont les origines sont inconnues). Ainsi, de par son pĂšre, Vakhtang se dit descendre d'une longue lignĂ©e de rois gĂ©orgiens qui rĂšgnent depuis le VIIIe siĂšcle[1] sur cette rĂ©gion du Caucase, de mĂȘme que des rois bibliques David et Salomon[2].

En 1539, son pÚre abdique pour entrer dans les ordres monastiques sous le nom de Barnabé. Il meurt quelque temps plus tard (vers 1540), mais son fils aßné lui a déjà succédé. Celui-ci hérite d'une principauté qui a été créée en 1512 en tant que zone-tampon entre les royaumes de Karthli et de Kakhétie, qui sont au bord de la guerre[3]. Durant son rÚgne, il doit subir plusieurs attaques des envahisseurs musulmans. Ainsi, en 1557, les Perses occupent éphémÚrement Moukhran et prennent en otage le frÚre de Vakhtang, le cadet Artchil[4]. En 1561, les Phkholes (peuple géorgien du sud de la Ciscaucasie) envahissent à leur tour les domaines du Moukhran-Batoni et tuent un de ses autres frÚres, Achotan[4].

Vakhtang a commencĂ© son rĂšgne en tant que vassal fidĂšle de Louarsab Ier de Karthli et reste, aux premiĂšres vues, neutre dans les conflits que le monarque mĂšne contre les envahisseurs musulmans. Il agit de mĂȘme avec son successeur, Simon Ier (1556-1569), mais sa capture lors d'une bataille contre les Perses oblige le prince de Moukhran Ă  investir de plus importantes fonctions.

RĂ©gent de Karthli

Le roi Simon Ier rĂšgne en Karthli depuis 1556[5]. Durant la totalitĂ© de son rĂšgne, il combat les envahisseurs musulmans — Perses aussi bien qu'Ottomans — dans le but de diriger un royaume indĂ©pendant. Il rĂ©ussit Ă  quelques rares occasions Ă  se libĂ©rer de la tutelle persane, notamment en 1567, lors de la bataille de Dighomi[6]. Toutefois, aprĂšs un violent conflit Ă  Partskhissi, en 1569, il est capturĂ© par les forces ennemies et emmenĂ© en Perse. Il reste emprisonnĂ© durant la prochaine dĂ©cennie dans la forteresse d'Alamut, en Iran actuel[4]. DĂšs lors, le souverain pro-persan du sud du Karthli, Daoud-Khan, prĂ©tend Ă  la souverainetĂ© sur la totalitĂ© du royaume. Mais une grande partie de la noblesse chrĂ©tienne, qui ne dĂ©sire pas voir son suzerain traditionnel se transformer en un musulman, refuse de le reconnaĂźtre comme tel[7] et nomment le prince de Moukhran, Vakhtang Ier (qui est le plus puissant noble dans la rĂ©gion, mais aussi le successeur lĂ©gitime de Simon Ier en sa qualitĂ© de membre de la famille royale) comme rĂ©gent du nord du Karthli.

Le pouvoir provisoire de Vakhtang Moukhran-Batoni (« Monsieur de Moukhran ») n'est certes pas aussi fort et centralisĂ© que celui de son ennemi Daoud-Khan. Toutefois, il est sĂ»r que, comme le monarque qu'il remplace, Vakhtang reçoit le support et les encouragements des nobles qui se battent pour la cause patriotique, mais aussi pour la chrĂ©tientĂ©. C'est ainsi que, mĂȘme si Tiflis et Mtskheta sont aux mains du vassal des Perses, les nobles qui ont choisi le prince de Moukhran comme rĂ©gent de Karthli sont supportĂ©s par le Catholicos-Patriarche de toute la GĂ©orgie, Nicolas IV Baratachvili (1562-1584)[7].

Le , pour qu'il puisse assurer ses fonctions de régent, il abdique provisoirement de son trÎne moukhranien et le Conseil local choisit alors son neveu, le prince Irakli (alors ùgé de 16 ans), fils d'Artchil, otage en Perse depuis des années, comme prince par intérim[8].

En 1576, une troisiĂšme guerre dĂ©bute entre l'Empire ottoman et la Perse sĂ©fĂ©vide. Le conflit, commencĂ© par Istanbul, a Ă©tĂ© mis en place dans le but d'intĂ©grer la totalitĂ© du Caucase au sein de la sphĂšre d'influence ottomane[9]. Ainsi, Tiflis est prise par les armĂ©es de Mustapha Lala Pacha au tout dĂ©but de la guerre[7], et Daoud-Khan, se retrouvant sans aide, doit quitter ses principaux domaines pour se rĂ©fugier dans la rĂ©gion de Lorri[7]. Le Chah Muhammad Khudabanda dĂ©cide alors de libĂ©rer Simon Ier pour lui faire combattre de son cĂŽtĂ© contre un ennemi commun[10]. Il est alors renommĂ© « Shah-Navaz Khan[11] Â» et rĂ©cupĂšre la capitale karthlienne en 1579[10]. À ce moment, Vakhtang, affaibli par la vieillesse, dĂ©cide de redonner le trĂŽne qu'il a occupĂ© par intĂ©rim pendant dix ans au roi lĂ©gitime.

Fin de rĂšgne et mort

En 1578, Vakhtang Ier retourne dans son fief de Moukhran. Mais, malgrĂ© son Ăąge avancĂ©, il ne se repose guĂšre. En effet, la mĂȘme annĂ©e, avec l'aide des ducs Elizbar et Amilakhor Bardzim, il rĂ©ussit Ă  repousser une premiĂšre tentative d'invasion ottomane[12]. Plus tard, il envoie son jeune neveu Irakli pour combattre les troupes d'ImĂ©rĂ©thie, alliĂ©es des Ottomans. Il remporte cette bataille, mais est Ă  son tour battu Ă  deux reprises, en [13]. En , Lala Pacha, le gĂ©nĂ©ral ottoman, rĂ©ussit Ă  investir le nord du Karthli et prend Gori et Moukhran. Mais il quitte la rĂ©gion Ă  la suite de nĂ©gociations[14].

Toutefois, pour des raisons mal connues, le roi Shah-Navaz Khan se range contre le Moukhran et emmÚne Vakhtang à Cekhvi[15]. Il est apparemment libéré, mais meurt le à Damdeg[16]. Il a alors régné pendant quarante-et-un ans et a à l'époque prÚs de 80 ans. Son successeur est son fils aßné, Theïmouraz, qui prend le nom de Bagrat II.

Mariages et descendance

Vakhtang Ier s'est marié deux fois avec des princesses royales, en sa qualité de puissant noble. Sa premiÚre union est faite avec Khouarazm, la fille de Georges Ier de Kakhétie. Celle-ci meurt en 1528 et il épouse alors une fille du roi Léon Ier de Kakhétie. Celle-ci lui donne plusieurs enfants, dont :

Autres

Références

  1. Vardan Areveltsi, Histoire universelle
  2. Marie-Félicité Brosset, Histoire de la Géorgie de l'Antiquité au XIXe siÚcle, Saint-Pétersbourg, 1849, p. 217
  3. Nodar Asatiani et Guia Djambouria, op. cit., p. 149
  4. M. Brosset Jeune, Chronique géorgienne, 1829, Saint-Pétersbourg, p. 10
  5. Nodar Assatiani et Alexandre Bendianachvili, Histoire de la GĂ©orgie, L'Harmattan, Paris, 1997, p. 180
  6. (en) Simon I sur Dictionnary of Georgian National Biography
  7. Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, op. cit., p. 134
  8. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 13
  9. (en) Peter N. Stearns, The Encyclopedia of World History, New York, 2001, p. 352
  10. Kalistrat Salia, Histoire de la nation géorgienne, Paris, 1980, p. 281
  11. (en) Généalogie des Bagrations de Kartli sur Royal Ark.net
  12. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 18
  13. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 19
  14. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 20
  15. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 21
  16. M. Brosset Jeune, op. cit., p. 22

Source

  • (en) Nodar Assatiani et Otar Djaparidze, History of Georgia, Tbilissi, 2009
  • (ka) Nodar Assatiani et Guia Djambouria, Histoire de la GĂ©orgie, tome II : La GĂ©orgie du XIIe au XVIIIe siĂšcle, Tbilissi, 2008

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