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VĂ©nus de Renancourt

Les Vénus de Renancourt sont des statuettes du Paléolithique supérieur découvertes entre 2014 et 2019 à Amiens (Somme), lors de fouilles programmées dans le quartier de Renancourt[1] - [2] - [3]. Il s'agit en fait d'une série de 15 statuettes découvertes depuis le démarrage en 2014 du chantier de fouilles. La dernière Vénus découverte en est la mieux conservée : c'est également la seule qui a été retrouvée entière[4].

VĂ©nus de Renancourt
La Vénus de Renancourt découverte en 2019.
La Vénus de Renancourt découverte en 2019.
Type Statuettes
Dimensions de 4 Ă  15 cm de hauteur
Matériau calcaire
Fonction ?
Période Paléolithique supérieur
Culture Gravettien (vers 23 000 avant le présent)
Date de découverte 2014-2019
Lieu de découverte Amiens (quartier de Renancourt)
CoordonnĂ©es 49° 53′ 39″ nord, 2° 17′ 45″ est
Conservation Musée de Picardie à Amiens
Signe particulier premières Vénus gravettiennes découvertes dans le Nord de la France
GĂ©olocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
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Fouilles

Les VĂ©nus de Renancourt et autres figurines retrouvĂ©es sur le site de Renancourt ont Ă©tĂ© mises au jour dans le cadre d'un diagnostic archĂ©ologique en prĂ©alable Ă  la construction d'une ZAC dans le quartier de Renancourt, près d'un site fouillĂ© en 1910 par le prĂ©historien Victor Commont, dont la collection rĂ©coltĂ©e fut Ă©garĂ©e après sa mort[5]. Le gisement archĂ©ologique, parfaitement conservĂ© sous une couche de quatre mètres de lĹ“ss, fait l'objet de campagnes de fouilles depuis 2013. Les statuettes sont en craie et ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes au milieu d'un amas d'outils en silex usagĂ©s et d'ossements chevalins. Des rondelles en craie sculptĂ©es ainsi que de petits fossiles hĂ©licoĂŻdaux ont Ă©galement Ă©tĂ© retrouvĂ©s. C'Ă©tait probablement des Ă©lĂ©ments de parures corporelles. 60 m2 ont Ă©tĂ© explorĂ©s sur ce site prometteur. Des campagnes de fouilles sont Ă  venir[6].

Statuette découverte en 2014

Description

La première statuette dĂ©couverte en 2014 a Ă©tĂ© sculptĂ©e dans un seul bloc de craie et mesure 15 cm de hauteur. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 19 morceaux et a peut-ĂŞtre Ă©tĂ© fragmentĂ©e sous l'effet du gel[n 1]. Seuls le haut du buste et la tĂŞte ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s isolĂ©s. Une grande partie de la statuette a pu ĂŞtre reconstituĂ©e mais la partie infĂ©rieure droite manque.

Comme c'est souvent le cas pour les VĂ©nus palĂ©olithiques, la tĂŞte est très schĂ©matique (une simple sphère, sans dĂ©tail anatomique) et les bras sont Ă  peine esquissĂ©s alors que les attributs sexuels fĂ©minins sont très accentuĂ©s (poitrine opulente et des fesses exagĂ©rĂ©ment projetĂ©es vers l'arrière, caractère appelĂ© stĂ©atopygie). Elle date du Gravettien (environ 23 000 ans avant le prĂ©sent)[3].

Une découverte exceptionnelle

La découverte de cette Vénus de Renancourt est exceptionnelle. La dernière statuette gravettienne trouvée en France avait été mise au jour en 1959 à Tursac (Dordogne). Sur l'ensemble du territoire national, on dénombrait une quinzaine de statuettes de ce type, provenant essentiellement du grand quart sud-ouest du pays.

Ce fut la première « Vénus » découverte dans le Nord de la France, attribuée à la phase finale de la culture gravettienne. C'était l'un des rares témoignages de la présence de l'Homme de Cro-Magnon (un Homo sapiens) au début du Paléolithique supérieur dans le nord de la France.

Statuette découverte en 2019

Description

La campagne de fouille effectuée en 2019 a permis de mettre au jour le 4 décembre 2019[7] une statuette en craie mesurant cm de hauteur. Elle a été sculptée dans un seul bloc mais retrouvée en trois morceaux. Cette découverte vient compléter la mise au jour de quinze statuettes de ce type. Cette « Vénus » est stéatopyge : fessier volumineux, cuisses et seins hypertrophiés. Les bras sont simplement esquissés, le visage représenté sans traits. Elle est également surmontée d'une coiffure (ou coiffe) représentée par de fines incisions en quadrillage qui rappelle celle de la Dame de Brassempouy[1].

Une statuette parmi d'autres

Entre 2014 et 2019, quinze statuettes de ce type ont été retrouvées sur le site d'Amiens-Renancourt 1, mais seule celle mise au jour en 2019 est entière ; elle est également la mieux conservée et celle ayant le plus grand nombre de détails[8]. Ces découvertes ont permis de doubler le nombre des « Vénus » gravettiennes découvertes en France. La présence sur le site de plusieurs milliers de fragments de craie, qui semblent être des déchets de fabrication, accréditent l'hypothèse de la présence d'un atelier de fabrication[1]. Les ateliers de ce type mis au jour sont très peu nombreux, on en connait en Europe centrale et en Russie[9].

La signification et la fonction de ces figurines font l'objet de plusieurs interprĂ©tations. L'hypothèse la plus communĂ©ment partagĂ©e voit dans ces statuettes un symbole de fĂ©conditĂ©[9]. Mais l'obĂ©sitĂ© pourrait aussi ĂŞtre une caractĂ©ristique de survie pendant une pĂ©riode qui a Ă©tĂ© parmi les plus froides de l'histoire de l'humanitĂ©[10] (dernier maximum glaciaire de la glaciation de WĂĽrm d'environ 30 000 Ă  11 700 ans AP).

Henri Delporte recense, en 1994, 244 Vénus paléolithiques connues en Europe et en Sibérie[11].

Notes et références

Notes

  1. Une autre hypothèse suggère que la statuette aurait été volontairement brisée

Références

  1. « Découverte d'une « Vénus » paléolithique à Amiens », sur inrap.fr (consulté le ).
  2. Denis Sergent, « Une vénus callipyge découverte à Amiens », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  3. « Une statuette vieille de 23 000 ans dĂ©couverte Ă  Amiens », sur culturebox.francetvinfo.fr, Culturebox, France TĂ©lĂ©visions, (consultĂ© le ).
  4. « Découverte d'une petite Vénus paléolithique exceptionnellement préservée sur des fouilles à Amiens »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur francetvinfo.fr, .
  5. « Cette "Vénus" paléolithique qui nous parle de nos ancêtres chasseurs », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  6. Boris Valentin, « Préhistoire plantureuse », L'Histoire, no 443,‎ , p. 6 (lire en ligne [sur lhistoire.fr], consulté le ).
  7. (es) Lenin Reinaldo Miño Segarra, « Arte de la sociedad primitiva. El arte rupestre », sur academia.edu, (consulté le ).
  8. Jean-Christophe Fouquet, « Beauté retrouvée », JDA, Journal d'Amiens et d'Amiens Métropole,‎ 11-17 décembre 2019, p. 5 (lire en ligne)
  9. Bakhti Zouad, « Une nouvelle Vénus découverte dans la ZAC Renancourt Amiens », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  10. [Johnson et al. 2021] (en) Richard J. Johnson, Miguel A. Lanaspa et John W. Fox, « Upper Paleolithic Figurines Showing Women with Obesity may Represent Survival Symbols of Climatic Change », Obesity, vol. 29, no 1,‎ , p. 11-15 (résumé).
  11. [Delporte 1979] Henri Delporte, L'image de la femme dans l'art préhistorique, Paris, éd. Picard, (réimpr. 1993 (nouvelle éd. augmentée)), 288 p. (ISBN 2-7084-0440-7, résumé, présentation en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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