Un paese di Calabria

À la fin des années 1990, ce petit village traditionnel du sud de l'Italie a vu s'échouer un navire avec 300 réfugiés Kurdes fuyant leur pays. Dans ce village en proie à la désertification, la municipalité et ses habitants ont choisis de faire face à la situation en réinventant leur tradition d'accueil, afin de faire vivre de nouvelles solidarités et de faire revivre leur village[2].

Le documentaire se concentre sur cette histoire récente de la municipalité calabraise de Riace, conduite par son maire Domenico Lucano, dans ce projet d'accueil de réfugiés et de demandeurs d'asile. Il présente également la résistance aux pressions de la mafia calabraise, les enjeux économiques et d'organisation de l'accueil des réfugiés dans de nombreux domaines (santé, éducation, formation, etc.) . La présence d'une voix off, mêlant également des souvenirs d'immigrations de la population italienne, en lien avec l'histoire familiale des réalisatrices, produit un effet d'écho et de réflexion historique. Par certains aspects, notamment son regard photographique et contemplatif des paysages calabrais, ce documentaire qualifié par certains de documentaire poetico-politique[3], pourrait également s'apparenter à un docufiction.

Ce film, présentant une expérience positive d'accueil et d'intégration, unique en Europe, prend le contre-pied d'une approche basée sur la menace ou la peur de l'étranger[4]. Dans ce contexte de crise mondiale, il relie le continent à ses propres histoires de migrations. ce documentaire a reçu un accueil exceptionnel de la part du public. Il a été présenté dans un très grand nombre de festivals, accompagnés de débats et de présentations par nombre d'associations[5]. Multi primé, il est référencé par le Musée National de l'Histoire de l'Immigration[6].

• Titre original : Un paese di Calabria
• Pays de production : Italie
• Année : 2016
• Durée : 91 min
• Genre : documentaire
• Réalisatrices : Catherine Catella, Shu Aiello
• Production : Tita Productions (France), Marmita Films (France), Les productions JMH (Suisse), Bo Film (Italie)
• Photographie : Maurizio Tiella, François Pages, Steeve Calvo
• Montage : Catherine Catella
• Musique : Francesca Breschi, Giovanna Marini, Matteo Salvatore, Modena City Ramblers

• Prix Senni au Terra di Tutti Film Festival, Bologne (Italie) - Octobre 2016
• Gaze Award au Festival Faito Doc, Monte Faito - Salerne (Italie) - Août 2016
• Prix Spécial du Public au Riace in Festival, Riace (Italie) - Août 2016
• Prix Horizonte au Five Lakes Film Festival, Monaco (Allemagne) - Août 2016
• Prix Buyens-Chagoll à Visions du Réel, Nyon (Suisse) - Avril 2016

En 2018, sous le gouvernement du ministre de l’intérieur et vice-premier ministre italien Matteo Salvini, ont eu lieu l'arrestation et le placement en résidence surveillée en 2018 de Domenico Lucano, ancien maire de Riace − de 2004 à 2018 − au motif notamment d'aide et d'encouragement à l'immigration clandestine[7]. Le procès a conclu à une condamnation, le 30 septembre 2021, à 13 ans de prison ferme[8], décision auquel Domenico fait appel[9].

Catherine Catella et Shu Aiello sont retournées à Riace pour documenter les changements advenus au sein du village dans leur film Il veleno le retour à Riace, Calabre[10].

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• Ressources relatives à l'audiovisuel :
  • Allociné
  • Centre national du cinéma et de l'image animée
  • Film-documentaire.fr
  • Unifrance
  • (en) IMDb
  • (en) LUMIERE
  • (de) OFDb
  • (en) Rotten Tomatoes
  • (mul) The Movie Database