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Riace

Riace (Riàci en calabrais) est une commune italienne de la province de Reggio de Calabre dans la région Calabre.

Riace
Blason de Riace
Armoiries
Riace
Nom calabrais RiĂ ci
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région de Calabre Calabre
Province Reggio de Calabre
Maire Antonio Trifoli
Code postal 89040
Code ISTAT 080064
Code cadastral H265
Préfixe tel. 0964
DĂ©mographie
Gentilé riacesi
Population 1 977 hab. (31-12-2010[1])
DensitĂ© 124 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 38° 25′ 00″ nord, 16° 29′ 00″ est
Altitude Min. 300 m
Max. 300 m
Superficie 1 600 ha = 16 km2
Divers
Saint patron Santi Cosimo e Damiano
Localisation
Localisation de Riace
Localisation dans la province de Reggio de Calabre.
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Riace
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Riace
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Riace
Liens
Site web Site officiel

    Riace est cĂ©lèbre pour les « bronzes Â» auxquels elle donne son nom, les Bronzes de Riace, deux sculptures grecques datĂ©es du Ve siècle av. J.-C. et dĂ©couvertes en 1972 au large de la commune, mais qui ont quittĂ© la commune pour un musĂ©e. Ă€ partir de 1998, sous l'impulsion de son maire Domenico Lucano, la ville accueille de nombreux exilĂ©s, reprend vie, et devient un symbole de la cause migratoire.

    Histoire contemporaine

    Ă€ partir des annĂ©es 1950, les villages de Calabre sont touchĂ©s par une crise Ă©conomique qui encourage l'Ă©migration vers le nord. Riacei passe de 3 000 habitants en 1972 Ă  1 600 en 1998[2]. Ă€ la fin des annĂ©es 1990, la ville tente de dĂ©velopper un tourisme rural.

    En juillet 1998, les habitants ouvrent leurs portes et le village Ă  200 Kurdes d'une embarcation Ă©chouĂ©e sur leur cĂ´te[2]. Domenico Lucano, le maire, sympathisant communiste[3], tente alors de faire revivre le village, fortement affectĂ© par l'exode rural, en intĂ©grant les demandeurs d'asile[4]. Une association, CittĂ  Futura G. Puglisi (en hommage au prĂŞtre assassinĂ© par la mafia Ă  Palerme), voit le jour, avec pour but d'organiser l'hĂ©bergement. Plus de 200 rĂ©fugiĂ©s vivent dĂ©sormais Ă  Riace. L'Ă©cole qui avait fermĂ© en 2000 a rouvert. L'Etat italien donne 20 euros par jour pour les rĂ©fugiĂ©s, ce qui lui revient moins cher que des centres de rĂ©tention.

    Au fil des années, la ville, très médiatisée, se construit une identité politique autour de l’arrivée des migrants. Les journalistes et les « les touristes solidaires » défilent[2]. Des initiatives en matière d'eau publique et de gestion des déchets marquent une opposition à la mafia.

    Les subventions aux demandeurs d'asile tardent toujours, et la commune créé une monnaie locale (à l'effigie de Gandhi, Luther King ou Che Guevara) qui est librement utilisée dans le village, et quand l'argent arrive, les magasins sont réglés directement par la mairie[5].

    Six mille « rĂ©fugiĂ©s Â» passent par le village au fil des annĂ©es 2010[5]. En 2011, de nombreux Tunisiens dĂ©barquent Ă  Lampedusa oĂą ils sont rejetĂ©s. La commune de Riace, surnommĂ©e « le village des migrants Â», annonce au gouvernement ĂŞtre prĂŞte Ă  en accueillir une partie. Une quarantaine de villes et villages des alentours se proposent Ă©galement[5]. En 2017, 400 personnes habitent les maisons qui avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©es[2]. Riace est devenu un symbole politique d’engagement pour la cause migratoire en Italie.

    Mais la Calabre reste un territoire économiquement faible, et l'économie de la ville est dépendantes des politiques migratoires et des fonds publics, lesquelles tarissent à partir de juin 2016, entraînant un déclin social et économique[2]. Lucano et quelques habitants et migrants entament une grève de la faim de plusieurs jours[6]. En 2018, la communea 2 millions d’euros de dettes.

    Le , le maire du village, Domenico Lucano, est arrêté et placé en arrêt[7]. Il est soupçonné d’aide à l’immigration clandestine, d’irrégularités dans l'attribution de financements pour le ramassage des ordures à Riace et d'organisation de mariages blancs entre les habitants du village et des migrants[3].

    Le , après 11 mois d'interdiction de séjour dans sa commune de Riace, l'ancien maire obtient la révocation de cette décision de justice contre l'avis du procureur, et retourne vivre dans son village[8]. Il est lourdement condamné en 2021[9] et fait appel[10] (voir l'article Domenico Lucano pour plus de détails).

    Administration

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    14 juin 2004 En cours Domenico Lucano Sympathisant communiste[11]
    Les données manquantes sont à compléter.

    Antonio Trifoli est élu en 2019. La légitimité de son mandat fait débat[2].

    Communes limitrophes

    Camini, Stignano

    Notes et références

    1. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
    2. Daniela Ristic, « Du « village global » au procès de l’hospitalité: Riace, Calabre », Monde commun, vol. N° 4, no 1,‎ , p. 72–91 (ISSN 2648-1146, DOI 10.3917/moco.004.0072, lire en ligne, consulté le )
    3. Jérôme Gautheret et Margherita Nasi, En Italie, le maire « promigrants » de la ville de Riace arrêté, lemonde.fr, 3 octobre 2018
    4. (en) Lucy Ash, « Italian mayor saves his village by welcoming refugees », BBC News, (consulté le )
    5. Dans le sud de l'Italie, un village déserté reprend vie en accueillant des immigrés, par Salvatore Aloïse dans Le Monde du 26 avril 2011.
    6. (it) « Calabria, Riace come Rosarno gli immigrati sono alla fame », sur Corriere della Sera (consulté le ).
    7. « Lucano, le maire italien qui accueillait les réfugiés, condamné à l’exil », sur Courrier international, (consulté le )
    8. (it) Mimmo Lucano riabbraccia Riace dopo 11 mesi: “Oggi sono tornato a casa, ma anche Salvini”, ilfattoquotidiano.it, 6 septembre 2019
    9. « Italie. Domenico Lucano, maire héros de l’intégration des migrants, condamné à treize ans de prison », sur Courrier international, (consulté le )
    10. « Domenico Lucano, l’ex-maire qui avait accueilli des migrants dans sa ville en Calabre, attend son procès en appel à Paris », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
    11. JĂ©rĂ´me Gautheret et Margherita Nasi, « En Italie, le maire « promigrants Â» de la ville de Riace arrĂŞtĂ© », Le Monde,‎ (lire en ligne).
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