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Ulva (Nouvelle-ZĂ©lande)

Ulva (en maori de Nouvelle-ZĂ©lande : Te Wharawhara), est une Ăźle de Nouvelle-ZĂ©lande.

Ulva
Te Wharawhara (mi)
Image illustrative de l’article Ulva (Nouvelle-ZĂ©lande)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la Nouvelle-ZĂ©lande Nouvelle-ZĂ©lande
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 46° 56â€Č 02″ S, 168° 07â€Č 52″ E
Administration
Autres informations
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-ZĂ©lande
(Voir situation sur carte : Nouvelle-ZĂ©lande)
Ulva
Ulva
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
(Voir situation sur carte : océan Pacifique)
Ulva
Ulva
Île en Nouvelle-ZĂ©lande
Photo d'une forĂȘt d'Ulva Island

GĂ©ographie

Elle mesure environ 3,5 km de long. Elle se situe dans le Paterson Inlet (Whaka a Te Wera en maori), lui-mĂȘme situĂ© sur l'Ăźle Stewart (Rakiura en maori), qui est la troisiĂšme Ăźle de Nouvelle-ZĂ©lande en superficie.

Ulva a un pĂ©rimĂštre de 11 km et une surface de 267 hectares, dont la grande majoritĂ© fait partie du parc national de Rakiura. Tout autour d’Ulva, une rĂ©serve marine de 1 075 hectares a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 2004 et porte le nom de l’üle, Ulva Island-Te Wharawhara Marine Reserve[1].

Ulva s'appelait autrefois Coopers Island.

Une petite partie de l'Ăźle (environ huit hectares entre Sydney Cove et Post Office Bay) est une propriĂ©tĂ© privĂ©e. La majoritĂ© de l'Ăźle est publique et gĂ©rĂ©e par le Department of Conservation (DoC), dont l'action vise Ă  lui conserver son statut d’üle exempte de prĂ©dateurs.

Histoire

Les Maoris de la tribu Ngāi Tahu, la tribu principale de la rĂ©gion sud de l’üle du Sud, se rendaient de temps en temps Ă  Ulva pour rĂ©colter l’écorce des tƍtara, un conifĂšre endĂ©mique de la Nouvelle-ZĂ©lande. Certains sites oĂč des tƍtara ont Ă©tĂ© abattus sont ĂągĂ©s de 100 Ă  200 ans et constituent les premiĂšres preuves de prĂ©sence humaine Ă  Ulva Island[2].

En 1872, Charles Traill y crĂ©e le premier bureau de poste Ă  Post Office Bay. Il s'agit du premier bureau de poste dans la rĂ©gion de Stewart Island. Post Office Bay est un point central du Paterson Inlet. Traill peut ainsi prĂ©venir les habitants de l’arrivĂ©e du bateau postal en provenance de la ville de Bluff en levant un drapeau. GrĂące au bureau de poste, Ulva Island est devenue un lieu de rencontre sociale important pour les habitants de Stewart Island[2].

Vue de Post Office Bay sur Ulva Island (Nouvelle-ZĂ©lande)

La poste a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e en 1923 Ă  Oban, seule ville de Stewart Island qui compte de nos jours un peu moins de 400 habitants. Ulva est restĂ©e inhabitĂ©e depuis, mais reste accessible aux visiteurs. En effet, dans les annĂ©es 1880, le DĂ©partement du tourisme finance des chemins de randonnĂ©e sur l’üle et Ulva devient en 1922 l’une des premiĂšres rĂ©serves panoramiques de Nouvelle-ZĂ©lande.

L'Ăźle est visitĂ©e depuis plus d’un siĂšcle et demeure accessible par le ferry en partance d’Halfmoon Bay ou de Golden Bay depuis Stewart Island. Elle ne se visite qu’en journĂ©e et il est interdit d'y camper[3].

Faune et flore

De nombreuses espĂšces aviaires endĂ©miques et migratoires peuvent ĂȘtre observĂ©es sur l'Ăźle tout au long de l'annĂ©e, comme la Sarcelle de Campbell, le Pluvier roux, le Kākā (un perroquet vivant en forĂȘt), le pingouin du Fiordland, le Mƍhua Ă  tĂȘte jaune, le Fernbird de Stewart Island, le Weka de Stewart Island, le Robin de Stewart Island, le Cormoran de Stewart Island, le Manchot antipode, le Pluvier Ă  double collier, le Puffin fuligineux, le XĂ©nique grimpeur, le Manchot pygmĂ©e, le KererĆ« (une espĂšce de pigeon), le Bellbird, le Grimpereau brun, la MĂ©sange Miro, le Fantail, le Kiwi de Stewart Island, le Saddleback de l’üle du Sud ou encore la Perruche de Sparrman[2].

Photo d'un weka sur une plage d'Ulva Island

Outre des oiseaux, il y a aussi de nombreuses espĂšces de poissons, de reptiles ou d’insectes mais aussi les seules espĂšces de mammifĂšres endĂ©miques de la Nouvelle-ZĂ©lande comme certaines espĂšces de chauves-souris telle que la chauve-souris Ă  longue queue. Par exemple la DaphnĂ© de sable (une espĂšce de papillon), le Gecko Harlequin, le Jewelled Gecko, le Green Skink, le Skink Ă  petites oreilles et le Southern Skink (trois espĂšces de lĂ©zard), le Gollum Galaxias (une espĂšce de poisson), le Bully Ă  nageoire rouge, le Kƍkopu gĂ©ant (deux espĂšces de poisson) ou encore quelques espĂšces endĂ©miques d’escargots, de mouches ou de scarabĂ©es[1].

Comme Ulva Island a Ă©tĂ© peu touchĂ©e par l’activitĂ© humaine, la vĂ©gĂ©tation de l’üle est restĂ©e dans un Ă©tat bien conservĂ©, mĂȘme si elle a aussi Ă©tĂ© touchĂ©e par les espĂšces invasives (moins que les espĂšces d’oiseaux, et moins que la vĂ©gĂ©tation en Nouvelle-ZĂ©lande en raison de l’absence d’opossums), leur Ă©radication a permis le repeuplement du sous-bois. De plus, la raretĂ© des mauvaises herbes sur Ulva Island a laissĂ© la place Ă  une couverture du sol par diffĂ©rentes espĂšces de mousses dont certaines sont endĂ©miques[2].

Autour des zones cĂŽtiĂšres, Ulva Island a majoritairement des petits arbustes qui font office de tampon avec la mer. Dans les zones plus abritĂ©es, il existe un grand nombre de fougĂšres et d’espĂšces de feuillus. Le Rimu est le plus grand des arbres de l’üle, le Tƍtara est trĂšs connu pour son importance pour les Maoris, mais d’autres arbres comme le Southern rātā ou le Kāmahi peuvent Ă©galement ĂȘtre observĂ©s sur Ulva Island[2].

Photo de la forĂȘt primaire Ă  Ulva Island.

Le retour de toute cette faune et flore sur Ulva Island est dĂ» notamment au travail de conservation et de restauration dĂ©butĂ© par le DoC en 1992 lors de l’extermination des espĂšces invasives sur Ulva Island, et les rĂ©introductions d’espĂšces qui ont suivi.

Protection environnementale

Lutte contre les prĂ©dateurs importĂ©s par l’homme

La Nouvelle-ZĂ©lande a souffert de l’introduction de mammifĂšres tels que l’opossum, diffĂ©rentes espĂšces de rats, de mustĂ©lidĂ©s (belettes) et de fĂ©lins.

Des Ă©tudes scientifiques (notamment de John Innes et de Graeme Hill) ont permis d’estimer l’impact de ces diffĂ©rents prĂ©dateurs Ă  une perte de 26,6 millions d’Ɠufs et de jeunes oiseaux chaque annĂ©e pour les espĂšces d’oiseaux endĂ©miques de la Nouvelle-ZĂ©lande. Leur introduction a aussi causĂ© des pertes consĂ©quentes sur le tourisme et la production primaire du pays ainsi qu’à des dommages importants sur les espĂšces vĂ©gĂ©tales imputables notamment Ă  l’opossum qui est omnivore[4].

L’arrivĂ©e de l’homme en Nouvelle-ZĂ©lande il y a 700 ans a ainsi eu un impact Ă©norme sur les oiseaux en introduisant de nouveaux prĂ©dateurs. Aujourd'hui, un quart des espĂšces d’oiseaux endĂ©miques de Nouvelle-ZĂ©lande sont ainsi Ă©teintes[4].

La Nouvelle-ZĂ©lande fait partie des pays insulaires pionniers dans la lutte et l’éradication de ces prĂ©dateurs nuisibles, ayant crĂ©Ă© dĂšs 1964 des plans d’éradications dans certaines Ăźles au large du pays. La Nouvelle-ZĂ©lande distingue en effet ses deux Ăźles principales (l’üle du Nord et l’üle du Sud) considĂ©rĂ©es comme le « continent » de toutes les autres petites Ăźles du pays considĂ©rĂ©es comme les « Ăźles au large du continent ». Le pourcentage de superficie des Ăźles au large sans aucun prĂ©dateur importĂ© est ainsi passĂ© grĂące aux plans d’éradication de 0,5 % en 1963 Ă  10 % en 2014. De plus, au vu de leur rĂ©ussite des plans d’éradication, notamment dans les grandes Ăźles de Stewart Island (au sud de l’üle du Sud) et de Great Barrier Island (au large d’Auckland dans le nord du pays), ce pourcentage pourrait dĂ©passer les 50 % d’ici 2025[4].

Photo de West End Beach sur Ulva Island

GrĂące Ă  sa situation gĂ©ographique Ă  la fois isolĂ©e du continent mais facilement accessible depuis Stewart Island, Ulva Island a Ă©tĂ© choisie par la Nouvelle-ZĂ©lande pour bĂ©nĂ©ficier d’un plan d’extermination des espĂšces invasives en 1992. La mĂ©thode utilisĂ©e dans ce plan est l’utilisation de stations d’appĂąts contenant du brodifacoum, un produit capable de tuer les rongeurs[5].

Le DoC a Ă©galement considĂ©rĂ© le plan d’extermination sur Ulva Island comme une opportunitĂ© d’apprentissage. Cela lui a permis de tester la densitĂ© minimale efficace du point d'appĂąt, les charges minimales d'appĂąt et les approches frontales avant l'application de l'appĂąt. Seulement cinq ans plus tard, en 1997, l’üle a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e dĂ©barrassĂ©e de ses espĂšces nuisibles et les rĂ©sultats positifs ont permis au DoC d’amĂ©liorer ses futurs plans d’extermination.

MalgrĂ© quelques rĂ©apparitions d’espĂšces invasives (notamment d’espĂšces de rats) durant l’étĂ© 1998/1999, en 2006, en 2010, en 2011 ou en 2012, l’üle est devenue un refuge pour de nombreuses espĂšces d’oiseaux menacĂ©es, et certaines espĂšces qui vivent sur Stewart Island (qui a encore des espĂšces de rats prĂ©sentes) se servent d’Ulva Island comme lieu de reproduction[1].

DĂ©couvertes et difficultĂ©s rencontrĂ©es lors de la rĂ©introduction de certaines espĂšces d’oiseaux Ă  Ulva Island

Plusieurs Ă©tudes ont Ă©tĂ© menĂ©es par les scientifiques pour voir les rĂ©sultats de la rĂ©introduction de diffĂ©rentes espĂšces d’oiseaux. A savoir les travaux de Stephen Oppel et Brent Beaven sur le Robin de Stewart Island publiĂ© en 2002 et le Mƍhua Ă  tĂȘte jaune publiĂ© en 2004, ou l’article de Tara Leech, Emma Craig, Brent Beaven, David Mitchell et Philip Seddon sur le Rifleman (XĂ©nique grimpeur) publiĂ© en 2007.

En , 16 Robins de Stewart Island ont Ă©tĂ© rĂ©introduits Ă  Ulva Island juste avant la saison de reproduction, l’objectif Ă©tant de repeupler les Robins dans un de leurs anciens habitats oĂč ils s’étaient Ă©teints Ă  cause des espĂšces invasives peu de temps aprĂšs le dĂ©but du XXe siĂšcle. Un mois aprĂšs avoir relĂąchĂ© les 16 oiseaux, le DoC n’a rĂ©ussi Ă  en retrouver que 14, mais seulement 9 Ă©taient encore sur Ulva Island (les deux autres sont supposĂ©s morts). Les cinq autres oiseaux ont rĂ©ussi Ă  revenir dans leur lieu de vie d’origine Ă  Stewart Island, Ă  environ 25 km d’Ulva Island. De plus, 4 autres ont quittĂ© l’üle durant la derniĂšre semaine d’octobre sans retourner dans leur lieu de vie d’origine, ce qui fait qu’une petite partie des Robins seulement se sont rĂ©ellement installĂ©s Ă  Ulva Island[6].

Cette dĂ©couverte a cependant permis de montrer que les Robins de Stewart Island sont capables de retrouver le chemin de leur foyer sur une distance de plus de 20 km et de franchir des Ă©tendues d’eau de 800 mĂštres, ce qui dĂ©montre de bonnes capacitĂ©s de navigation. Et comme les 20 prĂ©cĂ©dents dĂ©placements de Robin de Stewart Island n’avaient pas eu de retour des oiseaux vers leurs lieu d’origine, cela a entrainĂ© des changements dans la gestion des Robin de Stewart Island qui sont relocalisĂ©s aprĂšs la saison de reproduction, mais aussi dans la relocalisation de juvĂ©niles sans territoire Ă©tabli[6].

Photo d'un Robin de Stewart Island pris sur Ulva Island

En 2001, 27 Mƍhuas Ă  tĂȘte jaune, un passereau insectivore qui est endĂ©mique de l’üle du Sud de la Nouvelle-ZĂ©lande et de Stewart Islandont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s des Blue Mountains en Otago vers Ulva Island. À cause de la perte d’habitat et des espĂšces invasives, le Mƍhua Ă  tĂȘte jaune a disparu de 75 % de son habitat naturel au cours du dernier siĂšcle. Sur les 27 Mƍhuas Ă  tĂȘte jaune introduits Ă  Ulva Island, 24 ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s vivants 4 mois aprĂšs avoir Ă©tĂ© relĂąchĂ©s. Autre point positif, les oiseaux se sont dispersĂ©s partout sur l’üle, parfois en groupe (un maximum de 19 individus se dĂ©plaçant ensemble a Ă©tĂ© observĂ©)[7].

Outre le succĂšs de la rĂ©introduction des Mƍhuas Ă  tĂȘte jaune, l’autre bonne dĂ©couverte de cette Ă©tude est que cinq d'entre eux ont rĂ©ussi Ă  joindre Tamihau Island, une Ăźle qui est presque entiĂšrement couverte de broussaille et de quelques Ratas (une espĂšce d’arbre), de 2 hectares, Ă  800 mĂštres au sud-ouest d’Ulva Island en . Les cinq oiseaux s'y sont installĂ©s , ont survĂ©cu Ă  l’hiver et ont rĂ©ussi Ă  se reproduire durant l’étĂ© 2002/2003[7].

L’établissement d’une colonie de Mƍhua Ă  tĂȘte jaune sur Tamihau Island est une grosse surprise car l’habitat sur l’üle paraissait moins favorable qu’à Ulva Island mais surtout parce que jamais le Mƍhua Ă  tĂȘte jaune n’avait traversĂ© une telle Ă©tendue d’eau (un maximum de 100 mĂštres environ seulement avait Ă©tĂ© observĂ© auparavant). Cette Ă©tude suggĂšre qu’un Ă©chantillon d’üles sans prĂ©dateur beaucoup plus important peut ĂȘtre envisagĂ© pour de futurs transferts du Mƍhua Ă  tĂȘte jaune en vue d’augmenter la population de cet oiseau[7].

Tara Leech, Emma Craig, Brent Beaven, David Mitchell et Philip Seddon se sont concentrĂ©s sur la deuxiĂšme rĂ©introduction de Rifleman (Titipounamu en Maori) en Nouvelle-ZĂ©lande, qui sont les plus petits passereaux endĂ©miques du pays. À Stewart Island, il n’existait plus qu’une seule population de Rifleman qui se trouvait Ă  Codfish Island. Afin de le repeupler progressivement dans toute la rĂ©gion de Stewart Island, 58 Rifleman ont Ă©tĂ© capturĂ©s Ă  Codfish Island pour ĂȘtre relĂąchĂ©s Ă  Ulva Island en . Seulement 30 d’entre eux ont pu ĂȘtre relĂąchĂ©s Ă  Ulva Island en raison d’un fort taux de mortalitĂ© durant le transfert[8].

Durant la premiĂšre saison de reproduction en octobre-, 22 Rifleman ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Lors de la seconde saison de reproduction en octobre-, 17 Rifleman ont Ă©tĂ© identifiĂ©s et quatre n’ont pas Ă©tĂ© identifiĂ©s formellement, ce qui donne un taux de survie trĂšs Ă©levĂ© (entre 77 et 95 %). Les couples de passereaux ont eu environ 30 petits durant la premiĂšre saison de reproduction en octobre-, et entre 16 et 20 juvĂ©niles ont survĂ©cu Ă  leur premiĂšre annĂ©e pour atteindre l’étĂ© 2004/2005, ce qui est trĂšs supĂ©rieur au taux de survie d’un jeune Rifleman dans des aires oĂč des prĂ©dateurs sont prĂ©sents : seulement 14 Ă  23 % des Rifleman survivent Ă  leur premiĂšre annĂ©e. De plus, alors que les 10 couples de Rifleman relĂąchĂ©s en ont construit leur nid proche du lieu oĂč ils ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©s, les jeunes Rifleman se sont Ă©parpillĂ©s plus loin dans l’üle pour couvrir la majeure partie d’Ulva Island pour un total de 19 territoires de Rifleman observĂ©s[8].

Contrairement au Mƍhua Ă  tĂȘte jaune et au Robin de Stewart Island vus prĂ©cĂ©demment, le Rifleman est restĂ© exclusivement sur Ulva Island les annĂ©es suivant son transfert. Le succĂšs de sa rĂ©introduction Ă  Ulva Island a permis d’amĂ©liorer le transfert et le relĂąchement des petits passereaux en gĂ©nĂ©ral : ne pas les mettre dans des cages proches les unes des autres ou les capturer aprĂšs leur pic de consommation par exemple (deux amĂ©liorations permettant de rĂ©duire la mortalitĂ© lors d’un transfert)[8].

Risques liĂ©s Ă  la rĂ©introduction d’espĂšces invasives et aux plans d’extermination Ă  base de poison

Ulva Island est seulement sĂ©parĂ©e de Stewart Island et des potentiels prĂ©dateurs qui y vivent par une Ă©tendue d’eau de distance minimale de 800 mĂštres. Or, nombreux sont les prĂ©dateurs qui sont aussi de bons nageurs. Certaines hermines qu’on trouve en Nouvelle-ZĂ©lande peuvent ainsi nager sur une distance d’environ km sans s’arrĂȘter, ce qui indique qu’Ulva Island est dans une zone potentielle de rĂ©invasion. Ceci d’autant plus qu’on estime que le rat norvĂ©gien a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© en train de franchir l’étendue d’eau sĂ©parant Ulva Island de Stewart Island une fois par an en moyenne entre 1997 et 2007[9]. Cette crainte s’est d’ailleurs matĂ©rialisĂ©e en 2010 avec l’établissement d’une petite colonie de rats sur Ulva Island[2].

Le DoC avait pourtant menĂ© une Ă©tude de cas en 2002 en relĂąchant des rats norvĂ©giens mĂąles castrĂ©s et marquĂ©s dans l’eau Ă  proximitĂ© de la cĂŽte d’Ulva Island. Les deux ont rapidement rejoint la cĂŽte mais se sont fait attraper par les piĂšges avec appĂąts, respectivement au bout de 3 et 5 jours[10]. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, d’autres Ă©tudes dans d’autres Ăźles de Nouvelle-ZĂ©lande montrent que les espĂšces de rats passent en moyenne deux semaines Ă  visiter l’üle avant de s’installer dĂ©finitivement dans leur nouveau territoire[10], ce qui est une des raisons pour laquelle le DoC place un nombre assez limitĂ© de piĂšges empoisonnĂ©s sur l’üle mais ils restent prĂ©sents un peu partout dans Ulva Island.

De plus, la mĂ©thode d’extermination utilisĂ©e Ă  Ulva Island, Ă  savoir des appĂąts empoisonnĂ©s, n’est pas sans risque pour les populations d’oiseaux prĂ©sents, comme le montre une Ă©tude de Bryce Masuda et Ian Jamieson de l’UniversitĂ© d’Otago. Les deux scientifiques ont Ă©tudiĂ© l’impact d’un de ces plans d’extermination sur la taille de la population et le taux de survie d’une espĂšce rĂ©introduite Ă  Ulva Island Ă  la fin des annĂ©es 1990, le Stewart Island Robin. Lors de l’invasion de rats de 2011 Ă  Ulva Island, la population de Robins est passĂ©e de 432 Ă  296 adultes au cours de la saison de reproduction de 2011, soit une diminution de la population de 31,5 %[11]. Cependant, le taux de survie des Robins est Ă  peine infĂ©rieur Ă  la moyenne avant la mise en place d’appĂąts empoisonnĂ©es, ce qui laisse penser que les rats ne sont pas la seule cause de cette baisse brutale de la population de Robins. À l’inverse, la plus grande partie de la baisse de la population a eu lieu juste aprĂšs la dispersion sur l’üle des appĂąts, ce qui suggĂšre fortement que le Robin a Ă©tĂ© une grosse cible non dĂ©sirĂ©e du plan d’extermination des rongeurs[11].

Notes et références

Voir aussi

Article connexe

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