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Ultra High Temperature Reactor Experiment

Le Ultra High Temperature Reactor Experiment (UHTREX), littĂ©ralement « rĂ©acteur expĂ©rimental Ă  ultra-haute tempĂ©rature Â», est un rĂ©acteur nuclĂ©aire expĂ©rimental amĂ©ricain, de type graphite-gaz, dĂ©veloppĂ© dans les annĂ©es 1960. Le but Ă©tait d'Ă©tudier un rĂ©acteur utilisant un combustible simple, donc avec un coĂ»t de fonctionnement rĂ©duit, au prix d'une contamination du circuit primaire[1].

Historique

Ce projet est dérivé du projet de propulsion nucléaire thermique Rover[2]. Le projet a débuté en 1959 et a duré 12 ans, et était situé au Laboratoire national de Los Alamos[3]. Le réacteur a atteint sa pleine puissance en 1969[4].

Conception du réacteur

Le rendement d'un réacteur dépend essentiellement de la température atteinte ; la limite ultime est le point de fusion des matériaux utilisés pour le réacteur. Par ailleurs, dans le cas du nucléaire, il faut séparer le combustible du fluide caloporteur afin d'éviter une contamination du fluide ; cela se fait habituellement par gainage du combustible, ou bien en faisant circuler le caloporteur dans un circuit séparé. Le rendement est alors limité par la température de fusion du gainage ou des tubes du circuit d'une part, et par l'accumulation des produits de fission au sein du combustible, certains produits de fission limitant la réaction. Cette pollution du combustible impose son renouvellement.

Le but du projet était de s'autoriser une pollution du fluide caloporteur. Cette conception ne fait alors plus intervenir de matériau barrière entre combustible et fluide, et permet donc :

  • d'augmenter la tempĂ©rature de fonctionnement ;
  • d'Ă©liminer les produits de fission du combustible ;

avec l'espoir d'atteindre un meilleur rendement.

Pour ce faire, le réacteur UHTREX utilisait comme combustible du graphite poreux imprégné d'oxyde d'uranium :

  • le graphite a une très haute tempĂ©rature de fusion ;
  • avec l'Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature, les produits de fission peuvent migrer hors du combustible et ĂŞtre emportĂ©s par le fluide caloporteur, celui-ci Ă©tant par la suite filtrĂ©. On peut ainsi renouveler moins frĂ©quemment le combustible, utiliser jusqu'Ă  50 % du combustible avant renouvellement[5].

L'inconvĂ©nient essentiel de ce procĂ©dĂ© est la contamination du caloporteur, qui se propageait Ă  tout le circuit primaire (pompes, compresseurs, Ă©changeurs de chaleur). Une fuite du circuit primaire aurait posĂ© un problème majeur pour le personnel et l'environnement. Le taux de radiation dans le cĹ“ur interdisait l'ouverture de la cuve pour le remplacement du combustible, imposant un renouvellement « en ligne Â» (online refuelling), c'est-Ă -dire en fonctionnement.

Le combustible était produit en imprégnant des tubes de graphite poreux par une solution de nitrate d'uranyle ; après un séchage à l'air, l'ensemble était cuit au four, ce qui produisait une couche d'oxyde d'uranium couvrant les pores du graphite. On espérait ainsi obtenir un combustible substantiellement moins cher que les autres modes de fabrication.

Le cĹ“ur du rĂ©acteur Ă©tait un cylindre de graphite rotatif (tourelle) de 1,77 m de diamètre extĂ©rieur, 0,58 m de diamètre intĂ©rieur et m de haut. Le cĹ“ur contenait 312 canaux Ă  combustible, rĂ©partis en 13 couches de 24 canaux, les canaux Ă©tant rĂ©partis uniformĂ©ment (15° d'intervalle). Chaque canal traversait le cĹ“ur et comportait 4 Ă©lĂ©ments combustibles.

Le renouvellement du combustible pouvait se faire alors que le réacteur fonctionnait à plein régime[5] : il suffisait de faire tourner la tourelle et de pousser le nouvel élément combustible dans le canal, qui chassait alors l'ancien combustible. Le combustible usagé tombait au fond du réacteur où il était récupéré. Selon le taux d'enrichissement de l'uranium et la porosité du graphite, le réacteur utilisait 1 à 6 éléments combustibles par jour et produisait une puissance thermique de MW.

Spécifications

  • Combustible : uranium hautement enrichi ;
  • puissance thermique : MW ;
  • matĂ©riau du cĹ“ur : graphite ;
  • modĂ©rateur : graphite
  • cuve du rĂ©acteur : sphère de m de diamètre et 50 mm d'Ă©paisseur, en acier au carbone (acier non-alliĂ©) ;
  • canaux Ă  combustible : 312 canaux de 28 mm de diamètre intĂ©rieur et 597 mm de long, pouvant contenir 4 Ă©lĂ©ments combustibles ;
  • Ă©lĂ©ment combustible : cylindre de 25,4 mm de diamètre extĂ©rieur, 12,7 mm de diamètre intĂ©rieur et 140 mm de long ;
  • densitĂ© de puissance du cĹ“ur: 1,3 W/cm3 ;
  • taux de consommation de combustible : jusqu'Ă  50 % ;
  • fluide caloporteur : hĂ©lium Ă  3,45 MPa (34,5 bar) ;
  • tempĂ©rature du fluide caloporteur : 871,1 °C en entrĂ©e, 1 315,5 °C en sortie
  • dĂ©bit du fluide caloporteur : 1,294 kg/s.

Notes et références

  1. (en) « Energy, special section », The Atom, Los Alamos Scientific Laboratory, vol. 11, no 51,‎ (lire en ligne)
  2. Los Alamos Scientific Laboratory, Los Alamos Science, Winter/Spring, (lire en ligne), « The Bradbury Years »
  3. Los Alamos Scientific Laboratory, Los Alamos Science, Winter/Spring, (lire en ligne), « The Agnew Years »
  4. Los Alamos Scientific Laboratory, Milestones in the history of Los Alamos National Laboratory (Document #21-1993), Los Alamos National Laboratory (lire en ligne)
  5. Los Alamos Scientific Laboratory, Ultra High Temperature Reactor Eexperiment (UHTREX) Hazard Report (Document #LA-2689), Los Alamos Scientific Laboratory, (présentation en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

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