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Ueli Steck

Ueli Steck est un alpiniste suisse, né le à Langnau im Emmental (Suisse) et mort le au Népal sur les pentes du Nuptse. Il est connu pour ses ascensions notables dans les Alpes et en Himalaya et la médiatisation de ses records de vitesse, par exemple sur les faces nord de l'Eiger ou du Cervin.

Ueli Steck
Ueli Steck en mars 2012 Ă  Lausanne.
Ueli Steck en 2012.
Biographie
Nationalité Drapeau de la Suisse Suisse
Naissance ,
Langnau im Emmental (Suisse)
DĂ©cĂšs ,
Nuptse (Mahalangur Himal, NĂ©pal)
Surnom The Swiss Machine[1]
CarriĂšre
Disciplines alpinisme, himalayisme
PĂ©riode active De 1995 Ă  2017
Ascensions notables Face sud de l'Annapurna en solo, Face nord de l'Eiger en 2 h 22 min 50 s
Plus haut sommet Everest (8 848 m)

Piolets d'or

À la maniĂšre de l'alpiniste tyrolien Reinhold Messner dans les annĂ©es 1970 et 1980, Ueli Steck a fortement influencĂ© le milieu de l'alpinisme extrĂȘme des annĂ©es 2000 et 2010. Connu pour suivre un entraĂźnement drastique, il a popularisĂ© la recherche de la vitesse comme gage de sĂ©curitĂ© – notamment en Himalaya –, conception initiĂ©e par Erhard Loretan notamment.

Biographie

Ueli Steck est né le à Langnau dans le canton de Berne[2]. Il est le cadet d'une fratrie de 3 enfants[Speed 1]. Enfant, lui et ses frÚres jouent pendant de longues années au hockey sur glace, encouragés par leur pÚre[2] - [Speed 1].

Toutefois, Ueli Steck dĂ©couvre Ă  12 ans sa passion pour l’escalade[2] - [Speed 2]. Un ami de ses parents l'emmĂšne rĂ©aliser une course d'initiation sur la Schrattenfluh (canton de Lucerne)[Speed 3]. Le jeune Bernois grimpe en tĂȘte et surmonte les difficultĂ©s proposĂ©es (difficultĂ© de degrĂ© 4 environ). Les annĂ©es suivantes, Ueli Steck s'investit de plus en plus dans les sports de montagne. Il continue de grimper avec l'ami de ses parents puis s'inscrit au Club alpin suisse et passe ses moments de loisirs Ă  rĂ©aliser diffĂ©rentes courses en montagne[2] - [Speed 4]. Il trouve dans ces activitĂ©s un rapport direct Ă  la nature et Ă  la vie[2].

« C’était un nouveau monde, simple et direct, toi et la Nature. Je suis tombĂ© amoureux. »

— Ueli Steck, Interview Ă  LibĂ©ration en dĂ©cembre 2013

À l'adolescence, Ueli Steck dĂ©cide de commencer un apprentissage de charpentier[Speed 5]. Son choix est alors fortement inspirĂ© par l'exemple des grimpeurs plus ĂągĂ©s qui l'entourent et qui ont eux-mĂȘmes suivi cette voie. Il obtient son diplĂŽme Ă  18 ans.

Vue de la face nord de l'Eiger et de l'arĂȘte Mittellegi depuis Grindelwald.

À l'Ăąge de 18 ans, il commence Ă  se faire connaĂźtre dans le milieu de l'alpinisme en rĂ©alisant ses premiĂšres ascensions alpines notables. Il gravit ainsi le pilier ouest du Wetterhorn en 1994 puis la voie classique de la face nord de l'Eiger (voie Heckmair) l'annĂ©e suivante[Speed 6]. FascinĂ© par cette paroi qu'il gravira Ă  de nombreuses reprises[Speed 7], Ueli Steck s'installe Ă  Grindelwald d'oĂč il peut voir cette face[Speed 8].

De 1995 Ă  2000, Ueli Steck poursuit sa progression, principalement dans les Alpes bernoises[Speed 9]. Il se spĂ©cialise dans les solos et gravit diffĂ©rentes voies extrĂȘmes sur la face nord de l'Eiger et le Mönch.

TracĂ© de la voie ouverte par Ueli Steck et Ueli BĂŒhler sur la face ouest du Pumori dans la chaĂźne de l'Hymalaya
Voie ouverte par Ueli Steck et Ueli BĂŒhler sur la face ouest du Pumori (Himalaya).

L'annĂ©e 2001 marque un tournant pour l'alpiniste suisse qui se fait remarquer loin des montagnes suisses. Il rĂ©alise une ascension hivernale de l'Ă©peron Walker sur la face nord des Grandes Jorasses dans le massif du Mont-Blanc et participe Ă  une expĂ©dition himalayenne sur le Pumori oĂč il ouvre une voie extrĂȘme dans la face ouest avec Ueli BĂŒhler[Speed 10] - [3].

À partir de 2002, il rĂ©alise plusieurs ascensions avec Stephan Siegrist : « The Young Spider » (2002) et « La Vida es Silbar » (2003) sur la face nord de l'Eiger, puis ils enchaĂźnent les 3 faces nord de l'Eiger, du Mönch et de la Jungfrau en 25 heures (2004)[4]. En 2005, il rĂ©alise la premiĂšre ascension en solo de la face nord du Cholatse (6 440 m) et de la face ouest du Tawoche (6 505 m)[5] - [6].

Durant l'été 2004, Ueli Steck réalise un solo majeur en escalade sur rocher en gravissant la voie Excalibur (difficulté VII / 6b) dans le massif des Wendenstöcke[7] - [8].

Au mois de , en pleine prĂ©paration de leur excursion Ă  la face sud de l'Annapurna dans l'Himalaya et aprĂšs une premiĂšre tentative avortĂ©e, Ueli Steck et Simon Anthamatten doivent arrĂȘter brusquement leurs prĂ©paratifs pour partir sauver un alpiniste espagnol. L'Ă©quipe de Iñaki Ochoa de Olza a dĂ» renoncer Ă  sa tentative d'atteindre le sommet de l'Annapurna et c'est lors de leur descente qu'Ochoa s'effondre Ă  terre. Ayant reçu un appel de dĂ©tresse, Steck et Anthamatten partent immĂ©diatement de leur camp de base vers le camp Ă  7 400 m oĂč se trouvait Ochoa, soignĂ© par son collĂšgue roumain Horia Colibasanu. En raison des conditions mĂ©tĂ©orologiques difficiles et des risques d'avalanches, les Suisses ont grimpĂ© deux jours avant d'atteindre le camp d'Ochoa. Une fois lĂ -bas, Colibasanu, qui souffrait de problĂšmes de santĂ© lui-mĂȘme, a quittĂ© le camp pour descendre avec Anthamatten sur le camp de base Ă  4 000 m. Steck est restĂ© pour soigner Ochoa. Une Ă©quipe de sauvetage Ă©tait rassemblĂ©e mais les conditions mĂ©tĂ©orologiques dĂ©favorables ont empĂȘchĂ© les sauveteurs d'atteindre le camp oĂč Ochoa et Steck demeuraient. Un hĂ©licoptĂšre de sauvetage ne pouvant pas ĂȘtre utilisĂ© Ă  si haute altitude, Ochoa est malheureusement dĂ©cĂ©dĂ© le . Steck est restĂ© avec lui jusqu'Ă  la fin, et ce n'est que le samedi qu'il est retournĂ© au camp de base oĂč Anthamatten et les autres sauveteurs l'ont attendu.

Durant l'annĂ©e 2008, l'alpiniste rĂ©alise plusieurs performances chronomĂ©triques sur les faces nord mythiques des Alpes : l'Eiger, le Cervin et les Grandes Jorasses[9]. En fĂ©vrier, il rĂ©alise un premier record sur une voie classique de l'Eiger (en 2 h 47) puis parcourt la voie Bonatti au Cervin en 25 heures durant le mois de mars. En dĂ©cembre, il achĂšve ces succĂšs par un record sur la voie Colton McIntyre aux Grandes Jorasses (en 2 h 21). Il conclut cette sĂ©rie par une trilogie hivernale en solitaire en enchaĂźnant les trois faces nord au mois de [2] - [10]. À cette occasion, il gravit la face nord du Cervin en 1 h 56.

Le , Ueli Steck parvient Ă  sa premiĂšre rĂ©alisation d'un 8 000 mĂštres himalayen en rĂ©ussissant Ă  atteindre le sommet du Gasherbrum II (8 035 m) en solo.

Le , Ueli Steck boucle une trilogie de record (Eiger, Grande Jorasse, Cervin) sur face nord en ne mettant que 1 h 56 pour atteindre le sommet du Cervin par la voie Schmid. La mĂȘme annĂ©e il reçoit le Piolet d'Or 2009 en difficultĂ© technique pour la premiĂšre ascension de la face nord du Tengkampoche (6 500 m) avec son compatriote Simon Anthamatten[11].

Quelques mois aprĂšs sa trilogie hivernale record, il Ă©tablit un nouveau temps rĂ©fĂ©rence pour l'ascension de la face nord des Droites dans le massif du Mont-Blanc. Il rĂ©alise sa montĂ©e en 2 h 8, amĂ©liorant le temps de Christophe Profit de 22 minutes[12].

Le , Ueli Steck présente Ueli Steck : Speed, son film sur l'escalade de vitesse lors du festival Slide and Sound qui se déroule à Martigny en Suisse[13].

Le , Ueli Steck rĂ©alise une nouvelle ascension record en Himalaya en gravissant la face sud de l'Annapurna I (8 091 mĂštres) en solo en 28 heures[14]. Cette rĂ©alisation est toutefois contestĂ©e par certains alpinistes et spĂ©cialistes himalayens, Ueli Steck ne pouvant apporter une preuve photographique ou GPS de son ascension aprĂšs la perte de son matĂ©riel lors d'une petite avalanche[15].

Au printemps 2017, Ueli Steck rejoint le camp de base de l'Everest en vue de réaliser un nouveau projet : la traversée Everest - Lhotse sans oxygÚne. Il veut grimper l'Everest par le couloir Hornbein de la face nord, une ascension trÚs peu pratiquée et difficile[16]. Cet enchaßnement serait inédit. Le , au cours d'une ascension d'acclimatation, il chute et se tue sur les pentes du Nuptse[17] - [18] - [19] - [20].

Alpinisme extrĂȘme

Approche du speed-climbing

Pour Ueli Steck, la pratique du solo et son approche la plus extrĂȘme, le speed-climbing, ne se dĂ©finit pas par la recherche de records pour eux-mĂȘmes[21]. De son point de vue, la vitesse permet aux alpinistes de limiter leur temps d'exposition Ă  certains risques comme les avalanches ou les chutes de pierre[8000+ 1]. Il fait remarquer que cette pratique s'inscrit dans une approche de la gestion de risques : pour limiter des risques objectifs (venant de l'environnement naturel), le speed-climbing accepte une augmentation des risques subjectifs (venant de l'alpiniste)[8000+ 1].

« L'avantage, avec le solo rapide, est que le grimpeur ne reste jamais trÚs longtemps dans une zone à risque. »[8000+ 1]

— Ueli Steck, 8000+

Records de vitesse en alpinisme

Contrairement à l'image médiatique, la pratique du speed-climbing et des records de vitesse en paroi n'est pas un développement souhaitable de l'alpinisme pour Ueli Steck[8000+ 2]. Il défend en effet l'idée que la variabilité des conditions environnementales, que ce soit sur les plans météorologiques, nivologiques, glaciaires, rocheux biaise toute véritable comparaison entre les performances des sportifs[8000+ 1].

Surtout, il estime que la course aux records ne peut mener qu'à l'augmentation de la prise de risques des athlÚtes, cela à des niveaux au-delà du raisonnable[8000+ 2]. Ueli Steck explique en effet qu'arrivé à un certain niveau de performances physiques et techniques, les alpinistes ne peuvent plus gagner du temps autrement qu'en prenant davantage de risques que ce que leur niveau permet[8000+ 2].

« La course au chronomĂštre [...] est sĂ»rement une impasse en terrain de montagne. [...] la question est de savoir lequel [parmi deux alpinistes speed climber] est prĂȘt Ă  accepter de prendre le plus de risques. Cela finira inĂ©vitablement mal pour l'un d'eux. »[8000+ 2]

— Ueli Steck, 8000+

Dans cette optique, les records de vitesse deviennent donc des objectifs strictement personnels pour les alpinistes. Ils leur permettent de mesurer leurs performances et leur progression en paroi[8000+ 2].

Speed climbing et assurage

Sur le plan technique, le développement du speed-climbing implique l'évolution de certaines manipulations de corde. Comme le grimpeur bernois le fait remarquer, les grandes parois alpines présentent des parties dont la technicité et l'engagement peuvent rendre le solo intégral trop risqué[Speed 11]. Les alpinistes peuvent estimer que le risque de chute est en effet trop élevé pour se passer d'une technique d'assurage[Speed 12].

Lors des ouvertures en solitaires, les alpinistes extrĂȘmes utilisent une technique d'auto-assurage qui implique un aller-retour entre les relais pour dĂ©crocher la corde du relais du bas[Speed 13]. Soucieux d'Ă©viter ces dĂ©placements supplĂ©mentaires et d'amĂ©liorer la vitesse d'ascension, Ueli Steck modifie une partie des manipulations de l'auto-assurage afin de pouvoir rĂ©cupĂ©rer la corde depuis le relais du haut[Speed 14]. Cette technique prĂ©sente toutefois davantage de risques en cas de chute, en raison notamment de la forte augmentation de la longueur de chute[Speed 15].

RĂ©alisations alpines et himalayennes majeures

Ascension de 2007 en solo : 3 h 54
Face nord de l'Eiger (3970m) depuis la Kleine Scheidegg.

En février 2007, les conditions météorologiques qui rÚgnent sur les Alpes bernoises sont trÚs bonnes : le temps est beau, stable et les températures sont clémentes[Speed 16]. De plus, des chutes de neiges humides importantes en janvier ont permis de constituer une couche de glace dure sur la face nord de l'Eiger lors du gel nocturne[Speed 17]. Les conditions d'ascension de cette paroi sont donc propices à la réalisation d'une montée rapide. Ueli Steck décide alors de tenter une ascension rapide de la voie Heckmair et de se confronter aux temps réalisés par l'autrichien Thomas Bubendorfer (4 h 50 en 1983) et le tyrolien Christoph Hainz (4 h 30 en 2003)[Note 1] - [Note 2] - [Speed 20].

Quelques jours aprÚs une course dans la face nord avec sa compagne durant laquelle il constate le bon état de la glace, de la roche et des températures, Ueli Steck entame sa tentative le 20 février aux alentours de 9h[Speed 21] - [Speed 22]. Les conditions d'ascensions sont bonnes et lui permettent de courir dans les parties neigeuses les moins techniques[Speed 23].

« Je n'aurai jamais pensé pouvoir courir un jour sur la face nord de l'Eiger. »[Speed 24]

— Ueli Steck, Speed

Dans les parties les plus techniques de la voie (trois segments d'environ 15 mùtres), Ueli Steck utilise la technique d'auto-assurage qu'il a mis au point[Speed 25]. Dans son compte rendu de l'ascension, l'alpiniste bernois explique avoir ressenti une importante fatigue dans les jambes durant la partie finale de la voie[Speed 26]. À environ 12h45, il atteint le sommet de l'Eiger, bouclant son ascension de la face nord par la voie Heckmair dans un temps de 3 h 54[Note 3] - [Speed 22] - [22].

Ascension de 2008 en solo : 2 h 47 min 33 s

Durant les mois qui suivent son ascension record de la face nord de l'Eiger en 2007, Ueli Steck parvient à la conclusion qu'il dispose d'une marge physique et technique pour améliorer son temps[Speed 28]. Par ailleurs, il souhaite corriger certains aspects de sa performance qui lui déplaisent[Speed 29]. D'autres alpinistes ont d'ailleurs émis certaines réserves comme l'abandon de matériel sur certains relais lors des auto-assurages[Note 4] ou le fait que la trace avait été faite par d'autres cordées les jours précédents, simplifiant l'effort physique à fournir[Speed 29] - [Speed 30].

AprÚs quelques réflexions, Ueli Steck décide de retenter une ascension de vitesse sur la face nord de l'Eiger[Speed 29]. Contrairement à sa tentative de 2007, il opte pour une ascension en solo intégral, ce qui devrait lui permettre d'améliorer son temps de montée et d'éviter certaines critiques du milieu alpin[Speed 31]. Il met alors en place une préparation minutieuse et méthodique pour cette tentative[Speed 32]. En plus d'un entrainement physique intense, il perfectionne ses compétences techniques en grimpe sur rocher, glace et terrain mixte[Note 5] ainsi que sa résistance mentale[Speed 34]. Durant l'été, il passe également quelques jours dans la paroi afin de travailler les parties les plus difficiles et hasardeuses.

En fĂ©vrier 2008, Ueli Steck s'estime prĂȘt pour sa nouvelle tentative. Les conditions mĂ©tĂ©orologiques Ă©tant bonnes durant la seconde quinzaine du mois, il se lance dans cette ascension le 13 au matin[Speed 35]. Sur le plan du matĂ©riel, le bernois bĂ©nĂ©ficie d'un Ă©quipement lĂ©gĂšrement plus lĂ©ger puisqu'il n'a pas de matĂ©riel pour l'auto-assurage et qu'il peut optimiser le poids emportĂ© grĂące Ă  l'expĂ©rience acquise lors de l'ascension prĂ©cĂ©dente[Speed 36]. Il dĂ©cide toutefois d'emmener une petite corde fine pour pouvoir faire face Ă  un imprĂ©vu[Speed 37]. Contrairement Ă  sa montĂ©e en 2007, Ueli Steck est accompagnĂ© par deux amis jusqu'au pied de la paroi[Note 6] - [Speed 38]. En plus du soutien pour l'approche[Speed 39], les deux hommes vont ainsi pouvoir attester du point de dĂ©part de l'alpiniste suisse et contrĂŽler le temps d'ascension[Speed 40].

Les chutes de neige récentes et l'absence de traces rendent compliqué le début de la progression d'Ueli Steck[Speed 41]. Avant le début des parties les plus techniques (environ un cinquiÚme de la course), le bernois est d'ailleurs en retard de quelques minutes sur son temps précédent[Speed 42]. Dans la paroi, le volume de neige diminue, facilitant la progression[Speed 43]. Au fil de son ascension, Ueli Steck accélÚre donc son rythme de progression[Speed 44]. Sur certains passages, l'épaisseur de la couche de glace est parfois juste suffisante pour lui permettre d'utiliser ses piolets de maniÚre optimale (dry-tooling), ce qui lui vaut quelques passages délicats à négocier[Speed 45]. Malgré tout, il passe sans encombre les difficultés de la voie[Speed 46]. Les heures de préparation portent leurs fruits et lui confÚrent un sentiment de maßtrise qui favorise sa concentration[Speed 47].

« Sentiment de contrÎle absolu. J'ai l'impression de faire partie de cette paroi. Le temps n'existe plus. Je ne pense ni à l'heure, ni au record. Je grimpe, c'est tout. »[Speed 48]

— Ueli Steck, Speed

Arrivé au sommet, Ueli Steck constate qu'il a bouclé son ascension de la voie Heckmair en 2 h 47 min 33 s[Speed 49] - [23]. Rapidement, ses amis lui confirment ce temps d'ascension[Speed 49]. Le bernois établit ainsi un temps référence qui le fait connaßtre du grand public amateur d'activités de montagne[Note 7] - [8] - [24] - [25] - [26].

Ascension de 2015 encordé : 3 h 46

Le , Ueli Steck effectue aux cĂŽtĂ©s de Nicolas Hojac l'ascension de la face Nord de l'Eiger par la voie Heckmair en 3 h 46, battant ainsi le record d'ascension en cordĂ©e Ă©tabli en 2011 par Roger SchĂ€li et Simon Gietl en 4 h 25[27].

Ascension de la face nord des Grandes Jorasses en 2008 : 2 h 21
Face nord des Grandes Jorasses, point culminant de la pointe Walker (4 208 m) sur la gauche.

En décembre 2008, Ueli Steck décide de tenter une ascension rapide dans la face nord des Grandes Jorasses[Speed 54]. Il souhaite également que cette ascension soit réalisée « à vue », c'est-à-dire en empruntant une voie jusqu'à alors inconnue de l'alpiniste[Speed 55]. Ayant déjà gravi l'éperon Walker, le bernois décide d'emprunter la voie Colton - McIntyre pour cette tentative[Speed 54].

Malgré des températures trÚs froides[Speed 56], il profite de conditions météorologiques stables le 28 décembre pour se lancer dans la paroi[Speed 57] - [28]. Bien qu'il se sente en bonne condition physique[Speed 54], sa connaissance des Grandes Jorasses est beaucoup plus faible que celle de l'Eiger[Speed 58]. Le défi que représente une ascension rapide de cette face s'avÚre ainsi plus difficile pour Ueli Steck, d'autant plus qu'il s'agit d'une réalisation « à vue »[Speed 59].

Les conditions hivernales et les températures trÚs basses au cours de cette période lui interdisant toute possibilité d'escalade classique (avec les mains), Ueli Steck est contraint de progresser uniquement en dry-tooling (escalade sur terrain glaciaire et rocheux avec des piolets et crampons)[Speed 60]. Concernant le matériel, le bernois décide d'emporter un équipement minimal afin de s'assurer si un passage s'avérait trop technique ou engagé pour du solo intégral[Note 8] - [Speed 61]. En raison de son ignorance de la voie et de sa technique en solo, il doit estimer réguliÚrement s'il peut passer les différentes parties de l'ascension en solo[Speed 64]. Il progresse ainsi par une sorte de saute-mouton : franchissant une partie en solo puis évaluant le point le plus élevé qu'il peut de nouveau atteindre en solo[Speed 65].

Comme il avait pu le remarquer lors de ses observations de la paroi[Speed 66], la glace dans les premiÚres parties de la voie est de bonne qualité[Speed 67]. Elle lui permet une ascension rapide et dans des conditions de sécurité relativement bonnes[Speed 68]. Sur quelques longueurs, il décide d'emprunter une variante de la Colton - McIntyre classique[Speed 69]. Bien que cette déviation soit plus technique et complexe[Note 9], il la juge plus esthétique en raison de la présence d'une cascade de glace bien formée[Speed 71].

Les parties sommitales s'avĂšrent plus dĂ©licates Ă  nĂ©gocier pour Ueli Steck : l'absence de glace l'oblige Ă  progresser sur du terrain rocheux avec ses piolets et ses crampons[Speed 72]. Si cela se fait relativement aisĂ©ment dans les systĂšmes de fissures granitiques propres aux Grandes Jorasses[Speed 73], il doit toutefois gravir quelques passages sur des dalles lisses oĂč seuls ses pieds permettent la progression[Speed 74]. Le niveau d'engagement, notamment mental, est alors maximal[Speed 75].

Peu avant le sommet, Ueli Steck doit faire sauter un bouchon de neige qui obstrue sa progression[Speed 76]. Il s'agit du seul endroit oĂč il s'assure Ă  la paroi[Speed 77]. Dans la partie finale, l'alpiniste reste avant tout concentrĂ© sur sa sĂ©curitĂ©[Speed 78]. Ce n'est qu'arrivĂ© sur l'arĂȘte sommitale qu'il accĂ©lĂšre son rythme en direction de la pointe Walker[Speed 79]. Finalement, son ascension de la voie Colton - McIntyre a durĂ© 2 h 21[Note 10] - [Speed 80] - [Note 11].

PremiĂšres ascensions rapides en Himalaya

Au dĂ©but 2011, il commence le Projet Himalaya, une expĂ©dition de 5 mois dans la chaĂźne de l'Himalaya durant laquelle il compte rĂ©aliser plusieurs ascensions records. Le , il rĂ©alise l'ascension de la face sud du Shisha Pangma (8 013 m) en un temps record de 10 h 30[29] - [30]. Il est parti du camp de base situĂ© Ă  5 800 m d'altitude Ă  22 h 30 le samedi et atteint le sommet Ă  9 h 00 le lendemain, et est de retour au camp de base moins de 20 h aprĂšs son dĂ©part[31]. Seulement 18 jours plus tard, le , il rĂ©alise l'ascension du Cho Oyu (8 201 m) avec Don Bowie malgrĂ© les conditions mĂ©tĂ©orologiques difficiles[32].

En , Ueli Steck réalise le triptyque Eiger-Mönch-Jungfrau en moins de 12 heures, et en redescendant de chaque sommet en parapente[33].

Solo record sur la face sud de l'Annapurna
Face sud de l'Annapurna I (8 091 m).

À l'automne 2013, Ueli Steck est de retour en Himalaya, plus prĂ©cisĂ©ment dans le massif des Annapurnas au NĂ©pal[34] - [14] - [15]. Son objectif est en effet de gravir l'Annapurna I, un sommet de 8 091 mĂštres accompagnĂ© par l'alpiniste canadien Don Bowie. AprĂšs une phase d'acclimatation rĂ©ussie, les deux hommes se prĂ©parent Ă  rĂ©aliser l'ascension mais le Canadien tombe malade et inquiet des conditions dangereuses de la face (chutes de pierres notamment) dĂ©cide de renoncer. Se sentant en bonne condition physique, Ueli Steck souhaite de son cĂŽtĂ© tenter l'ascension en solo.

Il quitte le camp de base au matin du et s'attaque aux 2 500 mĂštres de la paroi en empruntant la voie BĂ©ghin - Lafaille[Note 12] - [34]. Le soir, Janine Patitucci – membre de l'Ă©quipe de support d'Ueli Steck – l'aperçoit au niveau d'une barre rocheuse Ă  7 400 mĂštres. Afin de s'abriter quelque temps, l'alpiniste suisse construit une petite grotte puis reprend son ascension quelques heures plus tard durant la nuit. Au matin du , son Ă©quipe constate la prĂ©sence de traces sur les pentes sommitales. Durant la journĂ©e, Ueli Steck rejoint le camp de base, bouclant ainsi son ascension en 28 heures.

TraversĂ©e intĂ©grale des 82 sommets de 4 000 mĂštres alpins (projet #82summits)

Au cours de l'Ă©tĂ© 2015, Ueli Steck rĂ©alise avec Michael Wohlleben le projet #82summits, avec pour but l'ascension des 82 sommets de plus de 4 000 m des Alpes en moins de 80 jours et sans utilisation de moyens motorisĂ©s : les massifs sont reliĂ©s Ă  vĂ©lo, certains sommets sont descendus en parapente pour gagner du temps. Ils commencent le au Piz Bernina et, bien que Michael abandonne sur blessure le , Ueli arrive au bout du projet en 62 jours, finissant par la Barre des Écrins le . Son pĂ©riple est nĂ©anmoins endeuillĂ© par la mort de l'un de ses compagnons de cordĂ©e, le NĂ©erlandais Martijn Seuren, Ă  la suite d'une chute Ă  l'arĂȘte de Rochefort le .

Le , Ă  peine 5 jours plus tard, Ueli Steck entreprend de reprendre le record de l'Eiger dĂ©tenu depuis 2011 par Dani Arnold qui a rĂ©alisĂ© l'ascension en 2 h 28. Il rĂ©ussit Ă  battre le record d'Arnold de cinq minutes, Ă©tablissant le nouveau record Ă  2 h 22 min 50 s. À la fin de son effort, Ueli dĂ©clare qu'il pense que l'ascension en moins de 2 h est possible avec de bonnes conditions climatiques[36].

Controverses

Preuve des réalisations

Ueli Steck rĂ©alisant de nombreuses ascensions notables en solo et avec un Ă©quipement trĂšs rĂ©duit, fournir des preuves attestant de ses rĂ©ussites peut ĂȘtre difficile[15]. Ainsi, pour sa rĂ©alisation Ă  l'Annapurna I en , Ueli Steck n'apporte Ă  la communautĂ© himalayenne aucune preuve visuelle de son succĂšs. Il explique notamment avoir perdu son appareil photographique lors d'une petite avalanche. Pour Ă©tayer sa rĂ©ussite, il s'appuie sur les diffĂ©rents tĂ©moignages des membres de son Ă©quipe restĂ©s au camp de base et indique qu'il peut donner des dĂ©tails Ă  ceux qui le souhaitent. Plusieurs spĂ©cialistes himalayens critiquent alors le Bernois, lui reprochant notamment de ne pas chercher Ă  lever le doute sur la rĂ©alitĂ© de son exploit et pointant ce qu'ils perçoivent comme des incohĂ©rences entre des tĂ©moignages[37] - [38]. Rodolphe Popier se montre par exemple sceptique aprĂšs que les deux alpinistes français Yannick Graziani et StĂ©phane Benoist, qui ont rĂ©alisĂ© l'ascension de la mĂȘme voie sur l'Annapurna I 8 jours plus tard, ont rapportĂ© n'avoir vu aucune trace laissĂ©e par l'alpiniste suisse. Toutefois, les deux hommes rapportent Ă©galement que prĂšs de 60 centimĂštres de neige Ă©taient tombĂ©s entre-temps sur le massif, rendant la prĂ©sence de toutes traces quasiment impossible. À l'instar de Reinhold Messner, ils ont toujours affirmĂ© penser qu'Ueli Steck avait bien rĂ©ussi son ascension du [39].

Altercation avec les sherpas Ă  l'Everest

Le , une trÚs violente altercation a opposé Ueli Steck, Simone Moro et Jonathan Griffith à un groupe de sherpas lorsque les alpinistes voulurent franchir la ligne de cordes fixes que les sherpas étaient en train d'installer sur la voie normale par le col sud de l'Everest[40] - [41]

Liste de réalisations notables

Voies ou sommets réalisés en équipe

  • 2001 : Face ouest du Pumori (Himalaya) avec Ueli BĂŒhler, premiĂšre ascension
  • 2002 : Face nord de l'Eiger/voie The Young Spider avec Stephan Siegrist
  • 2003 : Face nord de l'Eiger/voie La Vida es Silbar avec Stephan Siegrist
  • 2008 : En avril, face nord du Tengkampoche (6 500 m) avec Simon Anthamatten

Voies ou sommets réalisés en solo

  • 2004 : Wendenstöcke/voie Excalibur
  • 2005 : Cholatse et Tawoche (Himalaya), premiĂšre ascension en solo
  • 2006 : Face nord de l'Eiger/voie The Young Spider
  • 2008 : Face nord des Grandes Jorasses/voie Colton-McIntyre
  • 2009 : Le , face nord du Cervin par la voie Schmid
  • 2010 : Face nord des Droites/voie Ginat, amĂ©lioration du record de Christophe Profit
  • 2011 : Cho Oyu (8 201 m)
  • 2011 : Face sud du Shishapangma (8 013 m)
  • 2013 : Face sud de l'Annapurna (8 091 m) en solo par la voie entamĂ©e par Pierre BĂ©ghin et Jean-Christophe Lafaille. Cette voie est situĂ©e sur la gauche de la face, entre la voie britannique de 1970 et la voie japonaise de 1981.

Voie ou sommet réalisés en record de temps

  • 2004 : Faces nord de l'Eiger, du Mönch et de la Jungfrau, en un temps record de 25 h avec Stephan Siegrist
  • 2007 : Face nord de l'Eiger, en un temps record de 3 h 54
  • 2008 : Le , face nord de l'Eiger par la voie Heckmair en 2 h 47 min 33 s
  • 2015 : Face Nord de l'Eiger, en un temps record de 2 h 22 min 50 s.

Voie réalisées en escalade libre

  • 2008 : Face Nord de l'Eiger/voie Pacienca 8a/5.13b, premiĂšre ascension en escalade libre
  • 2009 : El Capitan/voie Golden Gate 8a/5.13b

Vulgarisation sur l'alpinisme extrĂȘme

Auteur et conférencier

À l'instar de nombreux autres alpinistes professionnels, Ueli Steck a Ă©crit plusieurs ouvrages et rĂ©alisĂ© de nombreuses confĂ©rences sur ses rĂ©alisations et son approche de ses activitĂ©s en montagne. En 2010, il publie son premier ouvrage, Speed (traduit en français en 2014), dans lequel il dĂ©veloppe sa conception du speed-climbing et explique sa dĂ©marche et ses rĂ©alisations de la fin des annĂ©es 2000[42].

Liste des publications (en français)

  • Ueli Steck (trad. de l'allemand par AgnĂšs Boucher, prĂ©f. Antoine Chandellier), Speed : Escalade de vitesse sur les trois grandes faces nord des Alpes, Chamonix, Éditions GuĂ©rin, (1re Ă©d. 2010), 351 p. (ISBN 978-2-35221-068-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Ueli Steck et Karin Steinbach (trad. de l'allemand par GĂ©rard Guerrier), 8000+ [« 8000+ : Aufbruch in die Todeszone »], Chamonix, Éditions GuĂ©rin, (1re Ă©d. 2012), 269 p. (ISBN 978-2-35221-160-0). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Ueli Steck et Karin Steinbach (trad. de l'allemand par Pierre Malherbet), Une autre vie [« Der NĂ€chste Schritt : Nach jedem Berg bin ich ein Anderer »], Chamonix, Éditions GuĂ©rin, (1re Ă©d. 2016), 213 p. (ISBN 978-2-35221-233-1). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Notes et références

Notes

  1. Thomas Bubendorfer a gravi la face nord en environ 4 h 50 en 1983 tandis que Christoph Hainz a réalisé sa course en environ 4 h 30[Speed 18].
  2. Lors de son premier solo dans la face nord en 2005, Ueli Steck est parvenu au sommet aprĂšs environ 10 heures d'effort[Speed 19].
  3. Le temps a Ă©tĂ© obtenu par Ueli Steck aprĂšs un chronomĂ©trage sur sa montre[Speed 22]. Il a dĂ©clenchĂ© le chronomĂštre en bas de la voie (un passage en gradin d'environ 15 mĂštres et l'a arrĂȘtĂ© au sommet[Speed 27] - [Speed 26]. Le carnet des enregistrements de la montre indique qu'il n'y a pas eu d'arrĂȘt du chronomĂštre et de l'enregistrement du dĂ©nivelĂ© durant la matinĂ©e[Speed 22]. Seules certaines mesures de frĂ©quence cardiaque sont manquantes[Speed 22].
  4. Ueli Steck a laissé trois mousquetons sur trois relais[Speed 29].
  5. Durant ses entraßnements, Ueli Steck réalise des escalades en solo intégral sur des voies de difficulté 8a / 8b. Pour son entraßnement en glace, il part notamment au Canada avec Simon Anthamatten[Speed 33].
  6. Les deux hommes sont Res Aeschlimann et DĂ€nu Mader[Speed 38].
  7. Ueli Steck avait initialement prévu d'enchaßner cette ascension de la voie Heckmair avec celle de la voie Lauper dans l'aprÚs-midi[Speed 50]. AprÚs sa réussite matinale et une pause avec ses amis, le bernois entame sa seconde ascension[Speed 51]. Toutefois, fatigué physiquement et mentalement par les efforts consentis jusque là, il décide de faire demi-tour et d'abandonner cette tentative aprÚs environ une heure d'effort dans le premier tiers de la paroi[Speed 52]. Passée la déception initiale, Ueli Steck se montre satisfait de sa décision d'avoir renoncé[Speed 53].
  8. Dans son autobiographie Speed, Ueli Steck indique qu'il a emportĂ© avec lui comme matĂ©riel technique : 4 mousquetons, un piton, une broche Ă  glace, un descendeur, deux ccordelettes (pour un nƓud de Prussik) et une daisy-chain[Speed 61]. Il dispose Ă©galement d'un bout de corde de diamĂštre 5,5 mm[Speed 61]. En plus de ces Ă©lĂ©ments, Ueli Steck a Ă©galement avec lui un anorak et des gans lĂ©gers, une couverture de survie et une trousse Ă  pharmacie[Speed 61]. Concernant le raviltaillement, le bernois prend Ă©galement de l'eau, quelques gels Ă©nergĂ©tiques et barres de flocons d'avoine[Speed 62]. L'ensemble est accrochĂ© Ă  son baudrier ou se trouve dans un petit sac[Speed 63].
  9. Une partie de l'escalade se fait sur une paroi déversante, chose rare en escalade glaciaire et qui nécessite des efforts physiques conséquents[Speed 70].
  10. Concernant le chronométrage de cette ascension, Ueli Steck a utilisé deux chronomÚtres[Speed 80]. Il les a déclenché aprÚs le passage de la rimaye du glacier de Leschaux[Speed 81] et les a stoppé au sommet de la pointe Walker[Speed 79].
  11. Ueli Steck est redescendu par la face sud (versant italien) des Grandes Jorasses[Speed 82].
  12. Cette voie est rendue cĂ©lĂšbre par l'accident survenu aux deux alpinistes Pierre BĂ©ghin et Jean-Christophe Lafaille en 1992. BloquĂ© Ă  7 400 mĂštres dans la partie la plus technique de la face, les deux hommes dĂ©cident de faire demi-tour au troisiĂšme jour de leur ascension. Rapidement, Pierre BĂ©ghin – l'alpiniste le plus confirmĂ© du duo – chute lors d'un rappel et se tue, laissant Jean-Christophe Lafaille seul sur la paroi et privĂ© d'une partie importante du matĂ©riel technique nĂ©cessaire aux manƓuvres de cordes. Le Français poursuit sa descente dans de mauvaises conditions, blessĂ© au bras aprĂšs une chute de pierre, et parvient finalement Ă  rallier son camp de base en vie[35].

Références issues de l'écrit autobiographique Speed, 8000+ et Une autre vie

  1. Steck (2014), p. 25.
  2. Steck (2014), p. 26.
  3. Steck (2014), p. 26-27.
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  8. Steck (2014), p. 41.
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  11. Steck (2014), p. 57-58.
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  82. Steck (2014), p. 194-196.

Références issues de l'écrit autobiographique 8000+

Références issues de l'écrit autobiographique Une autre vie

    Références générales

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    39. (de) Messner: „Das war wieder typisch Ueli Steck“ sur dw.de
    40. As Details Emerge, Everest Conflict Looks Uglier sur adventure-journal.com
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    42. Catherine Nivez, « Dans la peau des speed climbers », Bilan,‎ (lire en ligne)

    Annexes

    Source

    • Jean Ammann, « La nouvelle devise : « Courir et vaincre » », La LibertĂ©,‎

    Bibliographie

    • (de) Gabriella Baumann-von Arx (ill. Robert Bösch), SOLO : der AlleingĂ€nger Ueli Steck : eine Nahaufnahme, Wörterseh, , 239 p. (ISBN 9783033006362, OCLC 180900239)

    Articles connexes

    Liens externes

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