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Tunnels de la Croix-Rousse

Les tunnels de la Croix-Rousse sont deux tunnels situés sous les 1er et 4e arrondissements de Lyon, en France, l'un routier ouvert à la circulation le et entièrement réhabilité en 2013, et l'autre, destiné aux modes doux, ouvert le .

Tunnels de la Croix-Rousse
Image illustrative de l’article Tunnels de la Croix-Rousse
Entrée des tunnels de la Croix Rousse côté Saône (Ouest)

Type Tunnel routier + tunnel modes doux
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Traversée Colline de la Croix-Rousse (Lyon)
Altitude 170 m
CoordonnĂ©es 45° 46′ 26″ nord, 4° 49′ 13″ est
Exploitation
Exploitant MĂ©tropole de Lyon
Trafic 47 000 vĂ©hicules, 400 piĂ©tons et 4 000 vĂ©los / jour
Caractéristiques techniques
Diamètre 14 m pour le tunnel routier et 10 m pour le tunnel modes doux
Longueur du tunnel 1 757 m pour le tube routier et 1 763 m pour le tube modes doux
Nombre de tubes 2 tubes bidirectionnels
Nombre de voies par tube 2x2 voies pour le tunnel routier, 1 voie double sens pour chaque mode (piéton, bus et cyclistes) pour le tunnel modes doux
Construction
Ouverture à la circulation 20 avril 1952 et 5 décembre 2013 pour le modes doux
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnels de la Croix-Rousse
GĂ©olocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Tunnels de la Croix-Rousse

Localisation

Ils suivent le tracé de la RN6 et relient ainsi les quais des bords du Rhône à ceux des bords de la Saône. Ils traversent de part en part la colline de la Croix-Rousse.

Localisation du tunnel de la Croix-Rousse

Historique

L'ancien tunnel

Le premier projet de tunnel sous la Croix-Rousse date de 1845, mais il reste au stade de l'imagination. Dans les années 1930, et après plusieurs propositions, le projet de Lucien Chadenson et de M. Thiollère, respectivement ingénieur de la Ville de Lyon et ingénieur des ponts et chaussées est adopté par la ville. Le projet démarre au début de 1939 et se poursuit jusqu'en 1952, année de l'inauguration. Le projet répond alors à un besoin important de la ville de Lyon de désengorger le secteur Terreaux - Bellecour, point de convergence de pas moins de douze routes nationales.

Le tunnel se situe Ă  80 m de profondeur sous le plateau de la Croix-Rousse. 125 000 kg d'explosifs sont utilisĂ©s pour le creusement par les 300 ouvriers du chantiers de 1940 Ă  1948. 15 000 m3 de bois et 15 000 t de ciment servent Ă  la construction et 400 000 m3 de dĂ©blais sont Ă©vacuĂ©s, dont une grande partie servira Ă  empierrer l'avenue Jean Mermoz et le port Édouard-Herriot[1].

À partir de 1949, les puits de ventilation sont creusés et l'aménagement du tunnel se poursuit avec les éclairages, les revêtements et la signalisation entre autres. Édifiée au XIXe siècle, l'église Saint-Charles est alors située devant la future entrée côté Saône. Elle est détruite en 1951 et reconstruite l'année suivante au nord de l'entrée du tunnel. Le tunnel est inauguré par Édouard Herriot le .

Après plus de 50 annĂ©es d'utilisation, le tunnel, de par son anciennetĂ©, subit de frĂ©quentes fermetures, programmĂ©es ou non, permettant un entretien lĂ©ger en attendant des travaux plus lourds. La chaussĂ©e est amĂ©nagĂ©e en 2x2 voies sans vĂ©ritable sĂ©paration centrale jusqu'Ă  la construction d'un muret en 1999 et son usage est interdit aux vĂ©hicules dont le poids total en charge excède 3,5 tonnes, Ă  l'exception des autobus de la ligne C6. La vitesse est limitĂ©e Ă  50 km/h, ou 30 km/h par temps de pluie, et un radar automatique est installĂ© Ă  sa sortie ouest dans le sens RhĂ´ne-SaĂ´ne.

Percement d'un nouveau tube

Vue de l'entrée côté Rhône du tube routier avant la réhabilitation, sur la droite on voit l'entrée du nouveau tube.

Les travaux commencent en 2009 pour permettre la rĂ©habilitation du tube d'origine et la crĂ©ation d'un tube supplĂ©mentaire dĂ©diĂ© aux transports en commun, aux cyclistes et piĂ©tons devant ĂŞtre achevĂ© en 2013[2] - [3]. Ce tunnel, ainsi que les galeries d'Ă©vacuation le reliant au tunnel existant, sont percĂ©s principalement au moyen de 535 tirs d'explosifs effectuĂ©s Ă  partir de et achevĂ©s le , suivis de la mise en place d'une membrane Ă©tanche et du coffrage de la voĂ»te dĂ©finitive en bĂ©ton au moyen de coffrages roulants. Le nouveau tunnel consacrĂ© aux modes doux est inaugurĂ© et ouvert Ă  la circulation le [4]. Un an plus tard, le journal Le Monde parle d'une « traversĂ©e magique » qui « prend des allures de voyage intemporel et de dĂ©ambulation magique » grâce aux scĂ©nographies (des sĂ©quences animĂ©es projetĂ©es sur les parois) installĂ©es par l'atelier Skertzo[5].

RĂ©novation du tube existant

En vue de la phase finale des travaux de restauration de l'ancien tube et de l'ouverture du nouveau tube, le tunnel a Ă©tĂ© fermĂ© le lundi pour une durĂ©e de dix mois. Cette fermeture permet le dĂ©samiantage de l'ancien tube : le fibrociment contenu dans les parois du tunnel est remplacĂ©. Le second tube fraĂ®chement terminĂ© est utilisĂ© pour stocker les matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  cette intervention, ce qui empĂŞche sa mise en service[6]. Les deux tubes Ă©tant fermĂ©s, la circulation est rendue difficile dans le centre de Lyon pendant neuf mois. La chaussĂ©e, l'assainissement, la signalisation sont totalement refaits Ă  neuf, le tunnel est Ă©galement mis aux normes en vigueur : un accès de secours tous les 150 m et une ventilation assurĂ©e par les cinq conduits verticaux rĂ©novĂ©s dĂ©bouchant sur le plateau de la Croix-Rousse. Les galeries de secours donnent sur le nouveau tube (modes doux) qui sert ainsi de tube d'Ă©vacuation en cas de sinistre. L'accès du nouveau tunnel routier est toujours limitĂ© Ă  50 km/h et interdit aux poids lourds. Le radar automatique n'a pas Ă©tĂ© remis en place immĂ©diatement après la rĂ©novation, car il Ă©tait question de placer un radar tronçon. Cependant, la PrĂ©fecture a jugĂ© « infaisable » cette installation et il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de remettre le radar automatique cĂ´tĂ© RhĂ´ne (et non cĂ´tĂ© SaĂ´ne comme avant la rĂ©novation), Ă  l'intĂ©rieur du tunnel[7] - [8].

En , 400 piĂ©tons et 1 000 vĂ©los empruntent le tunnel « modes doux » chaque jour de la semaine. Ils sont 1 000 piĂ©tons et 2 000 vĂ©los le week-end[9].

  • EntrĂ©e Est après rĂ©novation.
    Entrée Est après rénovation.
  • EntrĂ©e Ouest après rĂ©novation.
    Entrée Ouest après rénovation.
  • IntĂ©rieur du tube « modes doux ».
    Intérieur du tube « modes doux ».
  • Vue de l'entrĂ©e cĂ´tĂ© RhĂ´ne
    Vue de l'entrée côté Rhône, le tube des modes doux est creusé et le tube routier attend sa rénovation.
  • Vue de l'entrĂ©e cĂ´tĂ© RhĂ´ne
    Une autre vue des travaux, cette fois le tunnel routier est en cours de rénovation.
  • Vue de l'entrĂ©e cĂ´tĂ© RhĂ´ne
    Toujours la même vue mais on aperçoit l'engin de chantier (à gauche, en jaune) permettant de construire la nouvelle voûte.
  • Vue de l'entrĂ©e Est (cĂ´tĂ© RhĂ´ne) du tunnel de la Croix-Rousse
    Vue de l'entrée Est (côté Rhône) après les travaux, le tube routier est ouvert à la circulation mais le tube modes doux est encore en construction.

Caractéristiques techniques

D'une longueur de 1 750 m Ă  l'origine, le premier tunnel mesure 14,6 m de large et sa section est un demi-cercle de 14,5 m de diamètre abritant une chaussĂ©e de 12 m de large et deux trottoirs de 1,25 mètre[10]. Il est doublĂ© depuis 1971 par le tunnel de Fourvière, qui relie directement les autoroutes A6 et A7. Après rĂ©novation, sa longueur est de 1 757 m mais il comporte toujours une chaussĂ©e 2x2 voies sĂ©parĂ©es par un muret central ainsi qu'un petit trottoir de chaque cĂ´tĂ©.

Le tunnel modes doux possède 3 voies de circulation : 1 voie centrale pour les piétons, 1 voie d'un côté pour les bus (qui devraient passer en hybride d'ici quelques années) et 1 voie pour les cyclistes de l'autre. Une mise en lumière et une ambiance musicale sont prévues pour diminuer l'effet anxiogène causé par la traversée à pied d'un tunnel de cette longueur[11].

Transport

Le tunnel est emprunté par la ligne C6 qui effectue la liaison entre la Part-Dieu et Écully. Durant les travaux de rénovation en 2013, la ligne était séparée en deux parties : la partie Ouest entre le côté Ouest du tunnel et Écully, la partie Est entre le côté Est et Part-Dieu. La ligne emprunte le tube modes doux (dans un seul sens) depuis [12].

Sécurité

Les voies du tunnel « modes doux » sont séparées par un terre-plein central, la voie de bus est ainsi isolée de la voie cyclable et piétonne. Au niveau de chaque porte de communication avec le tunnel routier, des portes coulissantes permettent aux piétons et cyclistes de traverser la voie de bus et se rendre dans l'autre tube en cas de sinistre. Un véhicule électrique dédié à l'ouvrage permet l'intervention rapide des équipes de maintenance et de sécurité.

Un radar pédagogique a été placé en dans le tunnel « modes doux » par le Grand Lyon afin de limiter les accidents entre usagers[13]. La vitesse maximale autorisée pour les vélos est de 25 km/h.

Compteur de passage vélo

En , un compteur de passage a Ă©tĂ© ajoutĂ© du cĂ´tĂ© ouest du tunnel. Il indique le nombre de vĂ©los passant dans le tube « mode doux » : le nombre de vĂ©los par jour et le cumul annuel. Les valeurs constatĂ©es sont d'environ 2 000 vĂ©los/jour en semaine et 3 000 vĂ©los/jour le week-end[14].

Il est à noter que ce compteur n'enregistre que le passage des vélos, les engins de déplacement personnels motorisés ne sont pas pris en compte.

Fréquentation du tube « mode doux »[15]
Année Cumul de passage vélos Évolution Remarque
2022 1 313 223 + 6 %
2021 1 237 120 + 25 %
2020 982 030 + 12 %
2019 877 228 + 9 %
2018 797 646 + 12 %
2017 704 469 + 30 %
2016 492 840 annĂ©e partielle (installĂ© en )

Olivier Razemon, spécialiste des transports et auteur d'un blog hébergé par Le Monde, parle en d'un « succès ambigu » après la première année de service du tunnel « modes doux ». Pour lui, « les autorités lyonnaises ont privilégié l'option » d'un concept artistique « flamboyant » au détriment des conditions de son usage quotidien par les cyclistes. L'article évoque des « éclairages insuffisants », les anamorphoses et autres kaléidoscopes nuisant à la sécurité des utilisateurs, des conflits d'usages entre certains piétons en promenade, les bus (bénéficiant d'une voie réservée) et des cyclistes parcourant le tunnel pour se déplacer efficacement, mais aussi des événements qui empêchent certains jours son utilisation[16].

  • Porte de communication entre les deux tubes.
    Porte de communication entre les deux tubes.
  • Porte rĂ©tractable sĂ©parant la voie de bus des autres voies dans le tube « modes doux ».
    Porte rétractable séparant la voie de bus des autres voies dans le tube « modes doux ».
  • Patrouilleur « SĂ©curitĂ© Tunnel ».
    Patrouilleur « Sécurité Tunnel ».

Notes et références

  1. « Le tunnel de la Croix-Rousse », sur (consulté le )
  2. Conseil de Communauté du Grand Lyon, « Séance publique du 9 juillet 2007 : Délibération no 2007-4246 », Rénovation lourde du tunnel sous la Croix-Rousse - Bilan de la concertation - Approbation de la solution de rénovation Accès libre [PDF], sur www.grandlyon.com (consulté le )
  3. « Le calendrier », sur tunnelcroixrousse.fr (consulté le )
  4. « Le tunnel « modes doux » de la Croix-Rousse inauguré aujourd'hui », Le Progrès,‎ (lire en ligne Accès libre)
  5. Sandrine Blanchard, « La traversée magique du "Tube" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Fabien Fournier, « Fermeture du tunnel de la Croix-Rousse : pourquoi ne pas ouvrir le second tube ? », Lyon Capitale,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  7. Fabien Fournier, « Tunnel de la Croix-Rousse : un radar côté Rhône », Lyon Capitale,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Fabien Fournier, « Le radar est à l'intérieur du tunnel de la Croix-Rousse », Lyon Capitale,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Webserie En travaux » (consulté le )
  10. Jacques Pèrenon (préf. Michel Mercier), Transports et déplacements à Lyon en 1960, Lyon, EMCC, , 143 p. (ISBN 978-2-35740-060-3, BNF 42235627, présentation en ligne), p. 36-38
  11. Fabien Fournier, « Réouverture du tunnel de la Croix-Rousse : ce qui change », Lyon Capitale,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Tunnel mode doux de la Croix-Rousse : les Lyonnais se l'approprient », sur France 3 Rhône-Alpes, (consulté le )
  13. « Lyon : un nouveau radar sous le tunnel de la Croix-Rousse », Le Progrès,‎ (lire en ligne)
  14. « Un radar à vélos à la sortie du tunnel de la Croix-Rousse », Nouveau Lyon,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  15. « Grand Lyon - compteurs », sur www.eco-public.com (consulté le )
  16. Olivier Razemon, « Lyon: le succès ambigu du tunnel pour cyclistes et piétons sous la Croix-Rousse », L'interconnexion n'est plus assurée (blog), Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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