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Tunnel du Mont-Blanc

Le tunnel du Mont-Blanc est un tunnel routier qui relie Chamonix-Mont-Blanc, en Haute-Savoie, France, à Courmayeur, en Vallée d'Aoste, Italie. Lors de l'inauguration en 1965, c'était le plus long tunnel routier du monde.

Tunnel du Mont-Blanc
Image illustrative de l’article Tunnel du Mont-Blanc
Tunnel du Mont-Blanc, côté italien (août 2004).

Type Tunnel routier
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France - Drapeau de l'Italie Italie
Itinéraire N 205 / E 25
Altitude 1 274 mètres cĂ´tĂ© français
1 381 mètres cĂ´tĂ© italien
CoordonnĂ©es 45° 54′ 05″ nord, 6° 51′ 39″ est
Exploitation
Exploitant ATMB
SITMB S.p.A.
PĂ©age par voiture (en )
51,50 € (France → Italie)
52,30 € (Italie → France)[1]
Caractéristiques techniques
Longueur du tunnel 11 611 m
Nombre de tubes 1 tube bidirectionnel
Nombre de voies par tube 2 voies
Construction
Ouverture Ă  la circulation 1965
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Tunnel du Mont-Blanc
Géolocalisation sur la carte : Vallée d'Aoste
(Voir situation sur carte : Vallée d'Aoste)
Tunnel du Mont-Blanc
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnel du Mont-Blanc
GĂ©olocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Tunnel du Mont-Blanc

Le tunnel du Mont-Blanc est constituĂ© d'une galerie unique Ă  double sens de circulation, le doublement du tunnel projetĂ© n'ayant jamais Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© pour des raisons d'abord de financement, puis d'opposition farouche des riverains cĂ´tĂ© français, en raison des nuisances dues Ă  la circulation intense des poids lourds. Il a permis de rĂ©duire le parcours de Chamonix vers Aoste de 60 km et surtout de ne plus dĂ©pendre de la fermeture hivernale des cols alpins facilitant ainsi les dĂ©placements entre la France et l'Italie.

Longueur du tunnel : 11,6 km de Chamonix Ă  Courmayeur. Altitude de l'entrĂ©e cĂ´tĂ© français : 1 274 mètres ; de l'entrĂ©e cĂ´tĂ© italien : 1 381 mètres (le tunnel n'est pas horizontal, mais en forme de V inversĂ© pour faciliter l'Ă©coulement des eaux). Il passe Ă  l'aplomb exact de l'aiguille du Midi. La hauteur intĂ©rieure du tunnel est de 4,35 m et sa largeur de m (deux voies de 3,5 m et deux accotements de 0,5 m).

Après de longues années nécessaires à son percement, le tunnel est mis en service le .

Lors de l'ouverture, la gestion du tunnel était séparée en deux parties et deux sociétés concessionnaires qui géraient chacune une moitié de tunnel :

Historique

Entrée du tunnel du Mont-Blanc, côté français (juin 2007).
L'intérieur du tunnel, avec un emplacement d'arrêt à droite.
  • 1946 : CĂ´tĂ© italien, forage d'une galerie d'une centaine de mètres qui marque le dĂ©but du projet.
  • 1949 : Signature d'une convention franco-italienne prĂ©voyant le percement d’un tunnel routier sous le mont Blanc.
  • 1953 : Signature d'une charte nationale de la construction du tunnel qui sera ratifiĂ©e par les parlements français (en 1954, par 544 voix contre 32) et italiens (en 1957).
  • 1957 : CrĂ©ation de la STMB (SociĂ©tĂ© du tunnel du Mont-Blanc), qui deviendra en 1996 Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB).
  • 1959 : En mai, les ministres français et italien des Travaux publics lancent officiellement les travaux de percement. Le , Ă  Chamonix, grande manifestation pour l’ouverture des travaux de percement du tunnel du Mont-Blanc en prĂ©sence du ministre des Travaux publics. On annonce qu'un tunnelier (surnommĂ© "jumbo") de 75 tonnes permettra de percer le tunnel en moins de 30 mois.
  • : Jonction des Ă©quipes de forage françaises et italiennes. Le percement a Ă©tĂ© rĂ©ussi, l’écart d’axe Ă©tant infĂ©rieur Ă  13 cm.
  • : Le prĂ©sident de la RĂ©publique française Charles de Gaulle et le prĂ©sident de la RĂ©publique italienne Giuseppe Saragat inaugurent « le tunnel routier le plus long du monde qui, sous les montagnes les plus hautes d'Europe, relie deux nations dĂ©jĂ  fraternellement unies[2]. »
  • : ouverture du tunnel Ă  la circulation touristique[2].
  • : ouverture du tunnel Ă  la circulation des poids lourds[2].
  • 1968 : Édouard Balladur devient prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© pour la construction et l'exploitation du Tunnel du Mont-Blanc.
  • 1973 : Ouverture de la première section de l’autoroute blanche.
  • 1978 : Un rĂ©seau de camĂ©ras de surveillance est installĂ©, soit une tous les 300 mètres, et la capacitĂ© totale d’alimentation en air frais du tunnel est portĂ©e Ă  900 m3/s.
  • 1980 : Pour Ă©viter le rejet sur la plate-forme de l’air viciĂ© par la tĂŞte française du tunnel, un puits vertical de m de diamètre est crĂ©Ă© au droit de la courbe d’entrĂ©e du tunnel.
  • 1990 : Dans le cadre d'un plan pluriannuel de modernisation, sont mis en Ĺ“uvre :
    • Une troisième gĂ©nĂ©ration de vidĂ©osurveillance avec transmission des donnĂ©es par fibres optiques,
    • La crĂ©ation d’un rĂ©seau de 18 abris pressurisĂ©s, soit un tous les 600 mètres.
    • La crĂ©ation d’une conduite d'incendie sous pression,
    • Le remplacement des Ă©lĂ©ments de sĂ©curitĂ© : bornes d’appel, extincteurs, groupes Ă©lectrogènes.
  • 1997 : Mise en service d’un système de dĂ©tection incendie et lancement d’études pour la dĂ©tection automatique d’incident, une gestion technique centralisĂ©e des Ă©quipements de sĂ©curitĂ© et une nouvelle signalisation par panneaux Ă  messages variables.
  • 2023-2024 : Travaux de rĂ©novation du tunnel, entraĂ®nant des fermetures sur plusieurs semaines[3].

Accident du 24 mars 1999

Chronologie

  • 10 h 47 : Le camion belge qui prendra feu entre dans le tunnel.
  • 10 h 51 : L'alarme d'opacitĂ© se dĂ©clenche.
  • 10 h 53 : Le camion s'immobilise.
  • 10 h 54 : L'alerte est donnĂ©e par un automobiliste Ă  une borne d'appel. La fumĂ©e progresse Ă  4 mètres par seconde (16 km/h), l'asphyxie est inĂ©vitable. Les personnes sortant de leur vĂ©hicule pour rejoindre un abri de secours ont Ă©tĂ© intoxiquĂ©es en quelques secondes Ă  cause du monoxyde de carbone rejetĂ© par l'incendie.
  • 10 h 55 : Le pĂ©age français est fermĂ©, la signalisation passe au rouge.
  • 10 h 56 : Le pĂ©age est fermĂ© du cĂ´tĂ© italien.
  • 10 h 58 : Les secours sont alertĂ©s.
  • 11 h 09 : ArrivĂ©e des premiers pompiers Ă  l'entrĂ©e du tunnel, soit 23 minutes après l'entrĂ©e du camion dans le tunnel.
  • 11 h 11 : Des pompiers italiens sont pris au piège et arrivent Ă  sortir par une galerie d'aĂ©ration.
  • 11 h 30 : ArrĂŞt des interventions des pompiers, la fumĂ©e bloque tout le tunnel.

Le chargement du camion (de la farine et de la margarine) a provoqué un incendie aussi violent qu'un pétrolier de trente tonnes. Le mélange margarine / isolant du camion (polystyrène) fut découvert comme extrêmement inflammable après enquête.[4]

Conséquences

Après ce drame qui a fait 39 morts, le tunnel reste fermé pendant trois ans et rouvre à la circulation le , après de longs travaux de réparation (réfection de la voûte fortement endommagée) et de sécurité. Ces derniers ont consisté en la création :

  • de niches tous les 100 mètres,
  • d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un vĂ©hicule lourd et plusieurs pompiers prĂ©sents en permanence dans ce local,
  • d'abris reliĂ©s Ă  une galerie d'Ă©vacuation indĂ©pendante (sous la chaussĂ©e),
  • d'une salle de commande unique (cĂ´tĂ© français, avec une salle de secours du cĂ´tĂ© italien).

Les règles d'exploitation ont été changées :

  • unification des deux sociĂ©tĂ©s exploitantes sous forme d'un groupement europĂ©en d'intĂ©rĂŞt Ă©conomique (GEIE) ; des Ă©quipes communes franco-italiennes sont constituĂ©es pour assurer la sĂ©curitĂ© dans la gestion courante du tunnel ;
  • interdiction des camions transportant des matières dangereuses et des vĂ©hicules de transport polluants (norme Euro 0), limitations de vitesse strictes, intervalles entre vĂ©hicules (150 m en circulation, 100 m Ă  l'arrĂŞt).

Quelques chiffres relatifs Ă  la construction du tunnel

  • Personnel : ont travaillĂ© Ă  la rĂ©alisation du projet cinq ingĂ©nieurs, 350 ouvriers, le tout pour un total cumulĂ© de 4 600 000 heures de travail (estimation). Il y eut 23 morts lors d'accidents du travail[5].
  • Machines : une perforatrice Jumbo de 75 tonnes pouvant percer 16 trous Ă  la fois pour placer les explosifs cĂ´tĂ© français, deux pelles Ă©lectriques de 23 tonnes, dix locomotives Ă©galement Ă©lectriques et 90 wagons pour Ă©vacuer les roches. CĂ´tĂ© italien, le travail est rĂ©alisĂ© par des perforatrices montĂ©es sur une plate-forme roulante. Les dĂ©blais sont Ă©vacuĂ©s par des camions automobiles nĂ©cessitant une forte ventilation de la galerie[5].
  • Explosifs : 711 tonnes d'explosifs ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour faire sauter 550 000 m3 de roches.
  • Consommation : 37 millions de kWh et 2 700 000 litres de carburants pour les camions et les engins.
  • Divers : ont Ă©tĂ© utilisĂ©s 771 240 boulons, 6 900 fleurets, 300 tonnes de fer pour soutenir la voĂ»te, 5 000 m3 pour le coffrage de 60 000 tonnes de ciment (mĂ©langĂ© Ă  280 000 m3 d'agrĂ©gats et Ă  10 000 tonnes de produits d'injection).

PĂ©age

Quittance pour traversée du tunnel le 28 juillet 1969.

La traversĂ©e du tunnel est soumise Ă  un pĂ©age, dont le tarif est augmentĂ© au 1er janvier de chaque annĂ©e en fonction des taux d'inflation en Italie et en France durant l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[6]. Le tarif au pour une voiture est de 40,90 â‚¬ (41,40 â‚¬ cĂ´tĂ© italien) pour une traversĂ©e simple, et de 51 â‚¬ pour un aller-retour valable durant sept jours (51,60 â‚¬ cĂ´tĂ© italien)[7]. Le tarif (le ) pour une traversĂ©e simple (Italie → France) en voiture est de 44,20 â‚¬. Ă€ compter du pour un vĂ©hicule particulier se rendant en Italie depuis la France, le tarif est de 51,50 â‚¬ pour un aller, et de 64,20 â‚¬ pour un aller-retour valable durant sept jours[1].

Art

Notes et références

Notes

    Références

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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